Idée suicidaire

Suicide

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Formes particulières de suicide

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Droit

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Médecine

Épidémiologie · Causes psychiatriques

Sociologie

Émile Durkheim, Le Suicide : suicide égoïste, suicide altruiste, suicide anomique (anomie), suicide fataliste.

Croyances et suicide

Philosophie

Hégésias de Cyrène Platon : Phédon Friedrich Nietzsche : Par-delà bien et mal, Humain, trop humain. Albert Camus : Le Mythe de Sisyphe, L'Homme révolté. Emil Cioran : De l'inconvénient d'être né Albert Caraco

Religion

Religion maya : Ixtab • Judaïsme : Kiddoush Hashem • Islam : Chahid

Suicide et arts

Goethe, Les Souffrances du jeune Werther Flaubert, Madame Bovary Ibsen, Hedda Gabler Inconnue de la Seine

Réalisation du suicide

Mode de suicide

Notamment : Armes à feu • Attentat-suicide • Automutilation • Électrocution • Empoisonnement • Hypothermie • Immolation • Noyade • Pendaison • Saut • Suffocation

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L'idée suicidaire est la représentation que se fait un individu du recours au suicide comme solution possible à une situation qu'il estime insatisfaisante ou comme remède radical au désespoir qu'il éprouve.

Éclairage

Bien qu'expression de la pulsion de mort qui serait commun à tous les hommes, les formes que peut prendre une idée suicidaire sont aussi variées que le sont les individus, leurs destins, leurs représentations du néant ou de la mort. Statistiquement, la grande majorité des personnes connaissent au moins une fois une idée suicidaire, mais la prégnance de cette idéation est très variable à âges et contextes équivalents : très superficielle ou accidentelle chez certains ; aiguillon d'un malaise existentiel quasi-permanent chez d'autres.

Dans les essais de modélisation du suicide, l'idée suicidaire est définie en tant qu'étape entre une phase de recherche de solutions à des difficultés majeures et une possible phase d'expansion de l'idée appelée rumination suicidaire ; phase conduisant à un effort de planification et anticipation de l'acte lui-même.

Cette sorte de montée en puissance est surtout un cadre théorique que la réalité ne vérifie que partiellement, les paramètres provenant du caractère de l'individu introduisant une grande diversité de scénarios entre le tout premier germe de représentation suicidaire et l'exécution du geste fatal. S'il était possible d'identifier de telles phases, avec une progression aussi apparemment logique, les entourages seraient moins souvent pris totalement au dépourvu suite au passage à l'acte : l'idée suicidaire ne se manifestant pas différemment d'une idée d'orientation autre, l'individu reste globalement fidèle à ce qu'il est habituellement ; il sera secret comme il l'a peut-être toujours été ou expéditif comme il peut en avoir la réputation. En matière de prévention, il n'y a pas à se fier à une ferme logique suicidaire et à chercher à en reconnaître la manifestation, mais plutôt à tenter de repérer des indices d'une perturbation essentielle derrière un comportement qui pourtant conserve tous ses traits majeurs.

L'idée suicidaire, comme son évolution, son ampleur, sa constance, sa position dans la dynamique personnelle, etc, sont avant tout une part du vécu individuel comme ils le seraient par exemple pour l'idée de réussite ou toute autre représentation dominante. L'idée de mort ainsi n'est pas assez invariable d'une personne à l'autre pour ne pas participer de diverses manières à l'idée suicidaire ; diverses au point d'être contraires dans certains cas : celui qui conçoit la mort comme une étape vers un autre monde, ne tirera pas les mêmes conclusions quant'à son suicide que celui qui y voit une nécessité naturelle sans lendemain concevable ou encore une dissolution d'ordre cosmique...

L'idée suicidaire est habituellement passagère ; improvisant à la hâte son nid dans la place désertée par des sollicitations moins désespérantes, il faut bien des facteurs se portant caution ou soutien pour qu'elle se fortifie et s'impose à la conscience ; et encore autant avant de s'y sentir légitime au même titre que d'autres perspectives d'action. L'idée suicidaire a besoin d'un terrain pour s'épanouir ; ce terrain étant lui-même provisoire comme dans une phase dépressive ou au contraire, être plus consubstantiel de la personnalité comme dans le cas d'une humeur morbide ou mélancolique.

Quand elle commence à prendre un caractère habituel ou d'une certaine périodicité, la vulnérabilité ou fragilité augmente ; elle peut avoir aménagé à l'insu même du sujet un terrain susceptible d'accueillir un élément déclencheur du suicide, toute la motivation se trouvant brutalement et irrémédiablement accaparée par le passage à l'acte.

Dans le cheminement vers le suicide, l'idée suicidaire demeure jusqu'à la fin ; malmenant le schéma qui la réduirait à une étape d'intellection pure qui n'aurait qu'à être réalisée. Jusqu'au dernier moment, contre les apparences, elle garde quelque chose des conditions de sa naissance et donc surtout du caractère individuel. Qu'elle soit informe ou au contraire lumineuse, elle le reste du départ à la fin comme la signature ou l'enveloppe d'un geste suicidaire global.

Quel que soit le degré de la motivation ou de l'engagement dans le suicide, cette idée - qui questionne l'être-même - peut judicieusement être combattue, tenue en respect ou exploitée par l'exploration et analyse de ses composantes personnelles les plus profondes et finalement permettre un réel progrès de la connaissance de soi ou individuation. Cette occasion peut également être saisie au lendemain d'une tentative, avec l'assistance d'un tiers, psychologue ou autre personne disponible, mais là encore, la curiosité ou la volonté de comprendre ou de progresser seront les facteurs personnels qui en décideront bien plus que les cadres généraux impersonnels.

Le désespéré ou porteur d'idées noires ou suicidaires est donc bien inspiré quand il s'avise qu'il s'agit avant tout d'une idée ; une simple idée ; seulement une toute petite partie de son être global ; partie qui peut certes le mener loin comme toute idée assez générale, mais qui comme toute autre encore une fois, ne peut le faire que si le reste lui donne tous les pouvoirs. Il s'arrêtera alors - si la rumination est déjà là -, pour la débrayer, la laisser tourner à vide et se donner une chance de reprendre la maîtrise des événements. Il pourra se dire qu'il est préférable de se suicider - si rien ne presse - en dehors de toute obsession qui serait accidentelle même si son tempérament le porte à de telles focalisations ou cristallisations ; qu'il serait dommage qu'il s'ôte la vie parce que l'idée lui en est venue, comme ça ou comme une autre et qu'elle ne l'a pas lâché.

« Oh, pas si vite ! Ne t'immole pas, jeune ami, à une erreur. Le seul événement irréparable est la mort. Nul ne t'a donc montré quelles forces de résurrection travaillent pour la vie ; quel soc prodigieux retourne le malheur, et d'une situation sans issue tire un avenir plus grand que les rêves apparemment brisés ? La bataille est perdue, dis-tu. Non, une manche et c'est une raison pour repousser le geste qui ferait triompher l'adversité. Résiste : tant de promesses battent dans ton cœur démoralisé ^[1]! »

Une fois débarrassé de l'idée même, une convalescence doit absolument être observée pour assécher les ramifications sous-jacentes, puisque il a été observé que beaucoup de suicides se produisaient dans les trois mois suivant une phase d'apparente amélioration.

Notes et références

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