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Hôtel Grimod de La Reynière
L’hôtel Grimod de La Reynière se situait à Paris, à l'angle de l'avenue Gabriel et de la rue Boissy d'Anglas.
Sommaire
Histoire
Il avait été construit en 1775 par Jean-Benoît-Vincent Barré pour Laurent Grimod de La Reynière (1733-1793), fermier général et administrateur des Postes, sur un terrain naguère occupé par le Dépôt des marbres des Bâtiments du Roi et dont le commanditaire avait obtenu la concession, à charge pour lui d'édifier un bâtiment similaire à l'hôtel de Saint-Florentin, élevé à l'angle nord-est de la nouvelle place Louis XV (aujourd'hui place de la Concorde) par l'architecte Chalgrin, conformément aux dessins donnés par Ange-Jacques Gabriel. Le plus grand luxe y fut déployé : on dit que les chevaux avaient des mangeoires d'argent[1]. La célébrité de l'hôtel était si grande que le tsar Paul Ier de Russie, voyageant sous le titre de comte du Nord, le visita en 1783.
Sous la Révolution française, l'hôtel fut séquestré mais continua d'être habité par le fils du commanditaire, Alexandre Balthazar Grimod de La Reynière (1758-1838), célèbre gastronome grâce à qui il devint, selon Grimm, « l'auberge la plus distinguée des gens de qualité ».
Il appartint ensuite en 1819 à M. de La Bouchère qui le vendit à l'État en 1823. Il fut loué d'abord à l'ambassade de Russie, puis de Turquie avant d'abriter en 1862 le Cercle impérial, puis le Cercle des Champs-Élysées. Après sa fusion en 1887 avec le Cercle des Mirlitons[2], celui-ci devint le Cercle de l'Union artistique, communément appelé l'Épatant. En 1889, le Cercle fut agrandi dans la cour de vastes salles de réceptions et d'une très grande salle d'exposition, réalisés par les architectes Jules Pellechet et Nicolas-Félix Escalier. Le cercle accueillit dans l'hôtel, jusqu'en 1914, les expositions de la Société des aquarellistes.
Défiguré par des adjonctions successives, l'hôtel Grimod de La Reynière a été rasé en 1932 et remplacé par un pastiche de style néo-classique édifié entre 1931 et 1933 par les architectes William Delano et Victor Laloux pour abriter la chancellerie de l'ambassade des États-Unis.
Architecture
Sur la cour d'honneur, l'entrée du corps de logis présentait l'un des premiers exemples à Paris de ces serliennes mises à l'honneur par le néoclassicisme.
Intérieurs
La distribution des appartements est connue par un relevé de l'architecte Kamsetzer conservé à Cracovie. Le grand salon et les chambres de parade donnaient sur un jardin anglais s'étendant entre la façade sud et les jardins des Champs-Élysées. La salle à manger se trouvait dans l'aile ouest, entre deux cours et un petit jardin intérieur. Elle était de forme ovale et chauffée par quatre poêles. Deux fontaines étaient disposées dans une galerie entre la cuisine et le buffet. On y accédait par un salon de billard et un vestibule octogonal. De l'autre côté de la cour d'honneur, la galerie de tableaux et la bibliothèque donnaient sur la rue de la Bonne-Morue.
Dans cet hôtel, les peintres Charles-Louis Clérisseau et Étienne de La Vallée Poussin exécutèrent le premier décor à l'antique inspiré des découvertes archéologiques faites à Pompéi et Herculanum. Ce décor a été vendu vers 1850 et se trouve en partie au Victoria and Albert Museum à Londres.
Notes et références
- ↑ Rochegude, Op. cit., p. 22
- ↑ fondé en 1860 et d'abord installé rue de Choiseul puis place Vendôme
Sources
- Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Éditions Mengès, 1995 – ISBN 2856203701
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910
Catégorie : Hôtel particulier parisien
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