- Hôtel Biron
-
Hôtel Biron Présentation Type hôtel particulier Architecte Jean Aubert Date de construction 1728 Propriétaire État Destination actuelle musée Rodin Protection Classé MH (1926, Ancien hôtel et ses jardins)[1] Géographie Pays France Région Île-de-France Département Paris Localité 7e arrondissement Coordonnées modifier L'hôtel Biron est un hôtel particulier situé rue de Varenne dans le 7e arrondissement de Paris, construit en 1728 par l'architecte Jean Aubert dans un parc de trois hectares, acheté en 1753 par le maréchal de Biron.
Depuis 1919, il abrite le musée Rodin.
Ce site est desservi par les stations de métro Varenne et Saint-François-Xavier.
Sommaire
Historique
L'hôtel Biron est construit entre 1728 et 1730 à côté de l'hôtel des Invalides pour le financier Abraham Peyrenc de Moras par l'architecte Jean Aubert, futur architecte des écuries du château de Chantilly.
À la disparition de Peyrenc de Moras en 1732, sa veuve le loue à la duchesse du Maine Anne-Louise Bénédicte de Bourbon-Condé (belle-fille de Louis XIV).
En 1753 le domaine est vendu au maréchal de Biron (héros de la bataille de Fontenoy) et rebaptisé de son nom. Il fait complètement remodeler le parc par Dominique-Madeleine Moisy
En 1788, le duc de Lauzun hérite du domaine de son oncle; il est guillotiné en 1793. L'hôtel est alors loué à des entrepreneurs de bals publics, puis devient un champ de foire.
Sous le Consulat puis l'Empire l'hôtel héberge la légation pontificale, puis l'ambassade de Russie.
En 1820 la duchesse de Béthune-Charost le cède à la Société du Sacré-Cœur de Jésus fondée en 1804 par la mère Madeleine-Sophie Barat. Cette Société était vouée à l'éducation des jeunes filles de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie. L'une des élèves fut en 1882, la fille du sculpteur Cyprian Godebski, Misia(1872-1950), épouse Natanson puis Sert, modèle de grands peintres et célébrissime figure du milieu artistique et littéraire, qui fut surnommée « la reine de Paris ».
En 1905, en application des lois de Séparation des Églises et de l'État, l'hôtel est confisqué par l'Etat. Inemployé, il tombe peu à peu en ruine.
Promis à la démolition, il abrite provisoirement de nombreux artistes dont Jean Cocteau, Henri Matisse, l'acteur Édouard de Max, l'école de danse d'Isadora Duncan et Auguste Rodin qui s'y installe en 1908 sur les conseils de son ami et secrétaire Rainer Maria Rilke.
En 1911 l'État acquiert le domaine dont il attribue la partie Sud au lycée Victor-Duruy.
Dans son journal intime l'abbé Mugnier, vicaire de Sainte-Clotilde, raconte une visite effectué pendant la guerre :
"Visité hier avec Cocteau, sa mère et la princesse Lucien Murat, les jardins de l'ancien Sacré-Cœur de la rue de Varenne. L'hôtel Biron dégagé, forme un tout, avec ses deux frontons, dont l'un regarde les jardins, avec une sculpture qui représente le couronnement de Flore. Tout pousse librement, les tilleuls tendent, sous la jeune verdure, des branches noires, les poussent en avant comme des candélabres. Les pommiers sont en fleurs, tout en fleurs blanches (...). Ce bois, ces allées envahies, c'est le Paradis-Paradou. Les oiseaux chantent. Tout ce cadre regrette-t-il les dames et leurs pensionnaires héraldiques ? Que de conversions ont dû fleurir en ces lieux ! Cocteau a habité ici et Isadora Duncan y a eu un atelier et surtout Rodin qui est en train de sculpter le nouveau pape. Rien de mélancolique comme ces maisons où la jeunesse a passé et ne reviendra pas. La République a pris cette grande propriété, comme elle a pris l'archevêché, comme elle a pris tant de choses".[2]
Rodin propose de remettre à l'État l'intégralité de ses collections à condition que l'hôtel Biron devienne musée Rodin. Soutenu, entre autres, par Claude Monet, Octave Mirbeau, Raymond Poincaré, Georges Clemenceau, Étienne Clémentel votées par le Parlement, les trois donations sont officialisées le 24 décembre 1916.
Rodin donne à l'État la totalité de ses collections, photographies, archives, sculptures, dessins, droits patrimoniaux, meubles et objets personnels.
Une possible résidence présidentielle ?
"Charles de Gaulle se fut senti chez lui dans le triangle Invalides- École militaire-Val de Grâce, ou bien à Vincennes, où il rêva de s'installer (...). À l'hôtel de Biron, il aurait fallu y chasser Rodin, mais il jugeait « peu convenable » d'installer la République dans un bâtiment qu'elle avait volé aux dames du Sacré-Cœur".[3]
Galerie photographique
Références
- Ancien hôtel de Biron ou ancien hôtel du Maine, actuellement musée Rodin, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- Abbé Arthur Mugnier, Journal, 27 avril 1915 (Mercure de France, 1985, p. 286).
- Ph.Ragueneau, Humeurs et humour du Général, éd. J.Grancher, 1990, p. 114.
Liens externes
- Portail des arts
- Portail de la culture
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
- Portail de Paris
Catégories :- Hôtel particulier parisien
- Monument historique du 7e arrondissement de Paris
- Monument historique classé en 1926
- Patrimoine du XVIIIe siècle
Wikimedia Foundation. 2010.