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Punk hardcore

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Punk hardcore
Origines stylistiques Punk rock
Origines culturelles Canada Canada
États-Unis États-Unis
Fin des années 1970
Instrument(s) typique(s) Chant
Guitare
basse
batterie
Popularité Faible à moyenne

Genre(s) dérivé(s) Crustcore
Emocore
Grindcore
Metalcore
Post-hardcore
Punkcore mélodique
Skate punk
Genre(s) associés(s) Grunge
Hard rock
Heavy metal
Punk rock
Scènes régionales Allemagne Allemagne
Canada Canada
États-Unis États-Unis
France France
Italie Italie
Finlande Finlande
Pays-Bas Pays-Bas
Portugal Portugal

Voir aussi Do it yourself
Skinhead
Straight edge

Le punk hardcore, souvent simplifié en hardcore[1], est un sous-genre du punk rock apparu en Amérique du Nord à la fin des années 1970. Il est considéré comme la première vague d'artistes de punk radicalisés et engagés, devenant plus souterrains ou inconditionnels, accélérant les tempos et raccourcissant les morceaux, notamment en réaction à la commercialisation de certains artistes punk. Le son est plus épais, plus lourd et plus rapide que le style de punk rock des années 1970. Il est caractérisé par des chansons courtes, fortes et passionnées.

Sommaire

Histoire

Origines

Le punk hardcore, originaire de différentes zones en Amérique du Nord, apparaît progressivement entre l'explosion du punk en 1976 et l'apparition du groupe Minor Threat en 1980. En même temps le UK 82, un équivalent britannique, était apparu bien qu'il ne fut pas très connu. Il a postérieurement été nommé hardcore britannique. Les régions principales associées avec les origines du punk hardcore sont généralement Boston, la Californie, Chicago, Détroit, New York City, le Texas, Toronto, Vancouver et la ville de Washington.

L'origine du terme punk hardcore est incertaine, quand bien même une théorie est que le groupe D.O.A. de Vancouver rendit le terme officiel avec le titre de son album de 1981 : Hardcore '81. Jusqu'à environ à 1983, le terme hardcore a été peu employé. Les adolescents américains qui appréciaient le punk hardcore considéraient simplement qu'ils appréciaient le punk, bien qu'ils n'aient pas été nécessairement intéressés par le punk rock originel de la fin des années 1970.

Un caractère très affirmé du punk hardcore (bien plus que le punk originel) a été son approche Faites-le vous-même, en anglais Do It Yourself (DIY) de la musique. De façon générale (la Californie étant peut-être l'exception) la scène hardcore comptait entièrement sur des enregistrements, fanzines, interventions en radio et concerts DIY. Ils y réintroduisent des paroles critiques et engagées et mettent en avant une éthique plus stricte, moins exubérante, qui se traduit en partie dans l'apparence : les excès fantaisistes du punk avec son abondance de piercings, de couleurs, de pantalons à carreaux, vestes personnalisées et de coupes de cheveux excentriques sont rejetés au profit de simples jeans, T-shirts souvent blancs sans motifs et cheveux coupés courts, voire rasés.

Le Big Three

Le livre de Michael Azerrad Our Band Could Be Your Life retrace la différenciation du hardcore vis-à-vis du punk rock en trois phases qui correspondent à trois groupes. Il appelle Black Flag, formé à Los Angeles en 1976, « les parrains du hardcore ». Azerrad attribue aux Bad Brains, formés à Washington, D.C. en 1977, l'introduction des down tempos, et il appelle Minor Threat, formé à Washington, D.C. en 1980, le « groupe définitif de punk hardcore ».

La supposition d'Azzerad pourrait paraître simpliste, mais chacun de ces trois groupes a eu, à sa manière, une forte influence. Certains ont décrit Black Flag comme le premier groupe de hardcore des États-Unis. Formé en 1976, il a eu un impact majeur sur la scène de Los Angeles, puis sur la plus large scène nord-américaine avec un son brut, conflictuel et la position morale DIY. La formation originelle de Black Flag comprend Keith Morris, qui fonde Circle Jerks par la suite, tandis que la composition finale comporte l'ancien chanteur de State of Alert Henry Rollins. Tandis que leur influence musicale est limitée (peu de groupes actuels ont ressemblé à Black Flag), leur travail inlassable en promouvant leurs propres concerts et réalisant leurs disques eux-mêmes a inspiré d'autres groupes en explorant les possibilités de l'indépendance totale vis-à-vis de la scène musicale de la grande distribution.

Bad Brains est un groupe formé par de jeunes afro-américains de Washington DC qui tirent leurs influences du punk rock, du heavy metal et du reggae et sont, à l'origine, un ensemble de jazz-rock fusion. Le groupe, s'est formé en 1977 et a rapidement développé un style fort et rapide. Leur premier album, à l'origine une simple cassette sortie sur Reachout International Records en 1981, inclut trois pistes de reggae, en contraste aiguisé vis-à-vis du reste de la musique du groupe. Leur single Pay to Cum en 1980 précéde cet album.

Le groupe Minor Threat, également de Washington DC, s'est formé en 1980 à partir du groupe Teen Idles. Les membres provenant de Teen Idles sont Ian MacKaye, qui continuera avec le groupe de post-hardcore Fugazi puis le groupe Embrace, et Jeff Nelson. Minor Threat a joué une forme de punk agressive et rapide, sous l'influence des Bad Brains. Le groupe est un des fondateurs du mouvement straight edge. Après que les Teen Idles se soient séparés, MacKaye et Nelson mettent l'argent du groupe dans la fondation du label Dischord Records, initialement pour sortir leur maxi Minor Disturbance sur vinyle, mais bientôt pour réaliser la sortie de maxis par Minor Threat et plusieurs autres groupes de Washington DC. Minor Threat demeure aux yeux de nombreux critiques l'avatar le plus accompli du hardcore.

Le développement du hardcore

Plusieurs groupes de Los Angeles des années 1970 ont réalisé des enregistrements très semblables à ce qui est allait devenir le hardcore. Un de ces enregistrements est Out of Vogue, maxi de Middle Class en 1978. Un autre disque influent était (GI) de The Germs en 1979, essentiellement un disque de hardcore, non seulement pour ses tempos rapides mais également pour ses rapides changements d'accords. Les Dead Kennedys de San Francisco, qui se sont formés en 1978, ont réalisé leur premier simple "California Über Alles" en 1979. Au moment où ils ont sorti leur maxi In God We Trust, Inc. en 1981, ils jouaient des tempos très rapides. Le premier album des Circle Jerks sorti en 1980 contient plusieurs pistes aux changements d'accords et tempos très rapides. À l'est, The Misfits du New Jersey étaient un groupe de punk de 1977 impliqués dans la scène du Max's Kansas City (discothèque) de New York. En 1981, The Misfits ont intégré des chansons thrash à grande vitesse dans leur jeu. Hüsker Dü a été formé à Saint Paul au Minnesota en 1979 comme un groupe de post-punk et new wave, mais leur musique s'était bientôt accélérée et alourdie. Après un simple post-punk sorti au début de 1981, les albums sont vite devenus plus hardcore. Mais après 1985, le groupe suit l'air du temps avec le rock alternatif.

À partir de 1981, beaucoup des scènes locales influentes et fécondes éclosent, réalisant démos et disques. Beaucoup de groupes importants de hardcore des origines n'ont pas réalisé de disques pendant leur existence, et ont été uniquement connus par des concerts, des démos, ou encore par des pistes sur les compilations multi-groupes. Les scènes principales émergentes à l'époque sont :

D'autres villes nord-américaines ont donné naissance à quelques groupes de hardcore notoires, comme Poison Idea à Portland ou, à Vancouver, D.O.A.. Un grand nombre de groupes originels a eu une existence assez brève, trois ans pour Minor Threat par exemple.

Politisation et violence au sein du hardcore

Les groupes de hardcore font partie de la scène punk et aux États-Unis, ils la dominent tout au long des années 1980. Le hardcore tend progressivement à s'établir comme un des moyens d'expression privilégiés de la jeunesse populaire majoritairement blanche, mais aussi en partie noire et latino. L'anarchisme et le militantisme d'extrême gauche très présent dans la scène de l'époque, les groupes allient leurs militantisme à l'esprit DIY (Do It Yourself) qui n'étaient pas nécessairement portés en avant par les différentes scènes hardcore (mais par une majorité), l'éventail des positions politiques étant très large et divers. Chaque scène possède ses spécificités qui produisent des évolutions parfois très différentes d'une scène à l'autre. Alors que la violence caractérise la scène new-yorkaise, la scène bostonienne opte pour un virage vers l'incorporation de plus d'éléments métal et à Washington D.C. sous l'impulsion de Dischord Records, le label dirigé par Ian Mackaye, le hardcore intègre plus d'éléments mélodiques et évolue vers le hardcore mélodique avec Dag Nasty, par exemple, puis plus tard à l'emotional hardcore, abrégé en emocore.

Années 1980 et 1990

La seconde moitié des années 1980 voit apparaître quelques groupes qui ont marqué de leur empreinte l'histoire du hardcore, et plus particulièrement du straight-edge new-yorkais : Youth of Today mené par Ray Cappo et Gorilla Biscuits d'Anthony "Civ" Civarelli. Mais cela se produit dans une période de recul global de la scène hardcore au sein de l'underground punk. Le hardcore souffre notamment de la perte de son homogénéité de genre, alors que deux entités distinctes se dégagent petit à petit : d'un côté les groupes restant fidèles au son originel, bientôt décrits par l'épithète old school, de l'autre les groupes de plus en plus influencés par le métal, dont le son est à la frontière entre les deux genres, précurseurs du metalcore (par exemple Integrity). En parallèle, le punk produit de nouveaux groupes, comme NOFX ou Bad Religion, souvent influencés par le hardcore, qui commencent à être populaires au sein de la scène, remplacent le hardcore comme élément moteur, porteur de jeunesse, de dynamisme et de nouveauté et préparent le grand renouveau du punk des années 1990. les années 90 voient aussi la naissance des "The Casualties" provenant de New York.

Contre-culture hardcore

Do It Yourself

Le Do it yourself est souvent associé au hardcore, dont l'éthique se trouve à peu près résumée en ces termes :

  • liberté de création
  • critique de la société
  • aspiration à quelque chose de différent
  • respect de l'individu
  • refus des discours d'exclusion
  • refus du capitalisme ou du fascisme

Un état d'esprit

Bien qu'existant depuis trente ans, le punk et le hardcore sont toujours dynamiques, en particulier grâce aux fanzines, aux militant(e)s, activistes et autres passioné(e)s.

La danse hardcore : le Mosh ou Moshing

Le hardcore est connu pour sa danse appelée mosh ou moshing. Il s'agit d'une danse saccadée, associant mouvement de bras, de jambe et de tête, coups de pieds et coups de poings dans le vide, pas chassés et moulinets. Et de grands pas en claquant bien les pieds dans le rythme de la grosse caisse. La danse se fait au rythme de la musique et les différents styles ne permettent pas les mêmes styles de mosh. La danse a lieu dans un espace vide au milieu de la foule des spectateurs appelé pit ou fosse. La fosse peut être plus ou moins grande, suivant la taille de la salle, le nombre de danseurs et l'importance totale du public. Le mosh est une danse individuelle, bien que certaines figures puissent être réalisées de façon collective. Le mosh est un droit, à partir du moment ou l'on ne frappe pas volontairement le public. Il ne faut pas confondre les mosh avec les pogos ou le Karate Danse Style (KDS), le mosh est une danse lourde et saccadée qui est pour beaucoup une danse conviviale, surtout quand elle est caricaturée. Avant que le temps ne se permette d'y attribuer des caractéristiques propres et définies, la danse était à l'image de la musique, libre et explosive avant tout, il est important de le noter.

Sous-genres du hardcore

Old school

Emprunte ses caractéristiques musicales les plus extrêmes au punk, dont il demeure une branche : radicalisation des paroles, durcissement des rythmes et de la musique. Gimmicks: les circle-pits, le slamdancing, le stage-diving.

Dead Kennedys, Bad Brains, Negative Approach, Black Flag, Circle Jerks, SOA, DOA, Minor Threat, SSD, Government Issue...

Youth crew

Scène particulièrement dynamique à New York et Boston. Stagnation des idées et du discours tout en proposant une musique plus rapide et mélodique. Gimmicks : singalongs (chœurs de public), finger pointing (doigt pointé) et pile-ons (empilement), port des X symbole des Straight Edge, de vêtements de sport. Ces hardcore kids veulent marquer leur différence avec leurs aînés et les punks.

  • Youth Crew originel (1986-90) : Youth Of Today, 7 Seconds, Gorilla Biscuits, Bold, Insted, Chain of Strength, Up Front, Side By Side, Turning Point, judge.
  • 1er Revival (milieu des années 1990) : Good Clean Fun, Ten Yard Fight, Strife, Floorpunch, In My Eyes, Rancor, Hands Tied, Count Me Out.
  • 2d Revival (depuis 2002) : Carry On, Champion, Comeback Kid, Allegiance, Another Breath, Verse, Killing the Dream, Go It Alone, Have Heart, Stay Gold, With Honor, Casey Jones.

New York Hardcore (NYHC)

Scène très active depuis le début des années 1980, pas vraiment un genre au début : mentalité skinhead anarchiste, paroles sombres et réalistes, musique plus agressive empruntant déjà quelques éléments au heavy metal, attitude plus volontiers machiste (on parle de Tough-Guys, gros durs de la scène), rejet du straight-edge et du végétalisme, ainsi qu'un patriotisme plus ou moins prononcé selon les groupes.

Agnostic Front, Madball,The Casualties,COME ACROSS (1997-2007),Biohazard, Sick of It All, Street Law, Judge, Breakdown, Subzero, Murphy's Law, Warzone, 25 Ta Life/Comin Correct, Killing Time, Crown of Thornz, District 9, No Redeeming Social Value, Underdog, Straight Ahead, Sheer Terror, Neglect...

Metal-Hardcore

Article détaillé : Metalcore.

À la fin des années 1980, le thrash metal explose : Slayer, Metallica, Anthrax influencent toute une génération. Certains musiciens de hardcore intègrent de nouvelles structures à leur musique et créent le new school puis le metalcore : le son est plus lourd, le rythme plus lent, les solos de guitare plus nombreux, le chant moins aigu et beaucoup plus hurlé, la double pédale fait son apparition.

  • Pionniers : les groupes de Cleveland comme Integrity, Ringworm, In Cold Blood, Starkweather. Cette première vague reçoit parfois l'étiquette Holy Terror car les textes sont volontiers anti-cléricaux, apocalyptiques et sombres...
  • Groupes notables: Crumbsuckers, Rorschach, Born Against, Darkside NYC, Dmize, Confusion, Catharsis, Earth Crisis, Hatebreed, All Out War, Turmoil, Uranus, Vision of Disorder, Strife, Death Threat, Despair, Buried Alive, Another Victim, Fury of 5, Merauder, Irate, Bulldoze, Brother's Keeper, Snapcase...
  • Groupes récents : Unearth, Killswitch Engage, Ekotren...

Il faut préciser qu'aujourd'hui, les scènes underground de ce genre n'échappèrent pas à la médiatisation et au phénomène internet. Par le biais de pages myspace et autres moyens de communication, elles devinrent un cercle d'auto critique communautariste et d'auto destruction, pour la majeure partie des groupes qui se voyaient mélangés à une population adolescente de moins en moins engagée, mais avide de négationnisme et de violence. Ce qui se traduisit par un oubli de l'esprit originel réactif, engagé et contestataire réel, dans une vue d'ensemble. Rares sont les groupes qui persistent en durent en toute intégrité, nombreux sont les groupes non signés qui cherchent à l'être et de par cette volonté de médiatisation et de facilité que connaît le monde aujourd'hui, le cercle vicieux fut engagé. La musique reste toutefois de qualité et si le fond se veut d'une volonté de rejet médiatique, la réalité en est autrement pour malheureusement de nombreux groupes qui se font connaître de nos jours. Ce qui grise et vieillit ce mouvement en apparence. Il reste et subsiste malgré tout en vie, derrière l'impression de faire valoir et la barrière de publicités qui en découlent.

Emo

Article détaillé : Emo.

La caractéristique principale de l'emocore réside dans des mélodies rapides jouées à la guitare, de manière à constituer un mur de son. La deuxième caractéristique essentielle est le chant qui est le plus souvent hurlé. Le rythme peut rester simple avec des rythmes punk (4/4), des rythmiques 6/8 (ternaire) mais, dans certains cas, être plutôt chaotique et donc complexe.

L'emocore, terme générique, peut se décliner en sous-genres :

  • Le screamo, entre parties chaotiques et passages calmes tout en graduations parfois accompagnées de samples politiques. Ex : Reversal of Man, Usurp Synapse, Uranus, City of Caterpilar, Envy…
  • L'Emo influencé par le power violence (genre aux morceaux ultra violents et courts) Ex. : Orchid, Jerome's Dream, Ampere…
  • Emo mainstream : récupération d'éléments emo/screamo (alternance entre violence et mélodie, chant crié/clair/spoken word) caricaturale, textes ayant souvent pour sujet les relations amoureuses difficiles… Armor for sleep, Underoath…

Quelques repères géo-phoniques : Ce style est en explosion depuis plus de dix ans en France (Lyon, Reims, Paris), Allemagne, Italie, Espagne, Japon, Canada, États-Unis avec des labels comme Ebullition (USA), Level plane (USA), Electric human project (USA), React with protest (It), Impure Muzik (Fr/All), Alchimia (Fr), Rejuvenation (Fr).

Fastcore

Le fastcore est un terme moderne pour un style musical relativement vieux, définissant tout simplement le hardcore ultra rapide et dénué d'influences métal. Les morceaux sont souvent très courts, avec des structures très minimales. La musique se doit d'être rapide, et le chant est plutôt criard. Les textes ont tendance à être politisés, sociaux et/ou humoristiques.

Exemples de groupes : Heresy, Razor's Edge, Threatener, Hatemail Killerz, 39 Francs Le Kilo, Seein' Red, Voetsek, Youssouf Today.

Notes et références

  1. Littéralement « noyau dur » ; le terme sert à la base à désigner les films pornographiques les plus brutaux. (Michka Assayas, Dictionnaire du rock, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-221-09224-4) p. 751)

Liens externes

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