Histoire de l'assyrie

Histoire de l'assyrie

Histoire de l'Assyrie

Gardes d'Assurbanipal, bas-relief de son palais à Ninive, v. 645 av. J.-C., musée du Louvre

L’histoire du royaume assyrien se divise en trois phases principales :

  • période paléo-assyrienne (?- début XVe siècle av. J.-C.) ;
  • période médio-assyrienne (1365–911) ;
  • période néo-assyrienne (911–609).

Note : Les dates citées ici sont souvent approximatives, surtout pour la période paléo-assyrienne. Elles sont assurées à partir du VIIIe siècle av. J.-C.

Sommaire

Origines de l’Assyrie

La liste royale assyrienne débute par l’énumération de « rois vivant sous la tente », ce qui a laissé penser que les origines de l’État assyrien étaient à rechercher dans le monde nomade. Dans les faits, cette ascendance paraît être une pure construction historiographique, incluant les ancêtres nomades amorrites du roi Samsi-Addu d’Ekallatum, qui intégra Assur dans son royaume au XVIIIe siècle av. J.-C., et qui inclut ses propres ancêtres dans la liste royale assyrienne aux côtés des rois ayant réellement dirigé Assur. Car c’est en fait de cette ville qu’est né le royaume assyrien, dans un milieu urbain.

La cité-État d’Assur

La ville d’Assur fut un très ancien centre urbain. Elle apparut dans les sources de l’Empire d'Akkad et de la Troisième dynastie d’Ur, qui la dominerent temporairement. Mais sa position excentrée par rapport aux grands centres politiques lui permit de préserver son indépendance, Puzur-Assur regagnant son autonomie lors de l’effondrement du royaume d’Ur (Mésopotamie) vers 2010 av. J.-C., et fondant par là même une nouvelle dynastie. À l’époque amorrite (XIXe–XVIIe siècles av. J.-C.), elle apparut comme une puissance politique assez faible, mais elle fut une très importante ville marchande, qu'on a pu comparer aux républiques marchandes de l'Italie de la Renaissance. Les marchands d’Assur entretinrent un réseau commercial très étendu, qui leur permit d’établir de très fructueux comptoirs en Cappadoce, bien connus par les archives qu’ils avaient laissé à Kanesh (Kültepe). Ce système dura tout au long du XIXe siècle av. J.-C., puis connut un arrêt au début du XVIIIe, avant de reprendre momentanément sous le règne de Samsi-Addu, et de s’arrêter définitivement quand la ville de Kanesh fut brûlée, sans doute au cours de guerres opposant les royaumes d’Anatolie.

Aléas politiques

La ville d’Assur reste indépendante jusqu’à environ 1800, quand le roi Samsi-Addu d’Ekallatum s’en empare, et l’incorpore dans son royaume (le Royaume de Haute-Mésopotamie). Après sa mort et l’effondrement de sa construction politique, son fils Ishme-Dagan serait parvenu à conserver Assur, sans doute sous l’égide de Hammurabi de Babylone. Après le recul des Babyloniens, Assur regagne son indépendance. Si l’expulsion des souverains d’Ekallatum a représenté dans un premier temps une délivrance pour les Assyriens, l’expérience de l’intégration au Royaume de Haute Mésopotamie reste forte pour l’histoire de l’Assyrie, qui expérimente alors l’idéologie impérialiste avec Samsi-Addu, qui est toujours considéré comme un roi assyrien par l’historiographie de ce pays, en raison de son grand prestige.

La vie politique d’Assur à la fin de l’époque amorrite n’est pas connue. On sait seulement qu’elle fait face à l’expansion du royaume hourrite du Mitanni, dès le XVIe siècle av. J.-C. On ne sait pas exactement quand ni comment Assur devient vassale de cet empire, mais on sait qu’elle est mise à sac par Shaushtatar vers le milieu du XVe siècle, sans doute en raison d’une rébellion, à moins que ce ne soit là que commence la domination mitanienne sur la ville.

La formation et l’affirmation du royaume assyrien

Quelques années plus tard, le Mitanni subit plusieurs lourdes défaites face au roi hittite Suppiluliuma Ier, qui affaiblissent son assise sur ses vassaux. C’est sans doute à ce moment-là que le roi d’Assur, Assur-uballit Ier, cesse de verser le tribut aux Hourrites. On ne sait pas exactement comment cela est arrivé, mais Assur apparaît à ce moment comme une grande puissance politique : Assur-uballit soumet la riche région du Haut Tigre, en s’emparant notamment de Ninive. Il réussit à vaincre le Mitanni, qui se déchire alors dans des guerres intestines, et à faire passer sa partie orientale sous sa vassalité, retournant ainsi la situation qui prévalait auparavant. Fort de ses succès, il peut se prétendre « Grand roi », égal des Hittites, Babyloniens et Égyptiens. Les Babyloniens en particulier voient mal cette situation, et n’acceptent qu’avec réticence ce nouvel état de fait. Une alliance dynastique est finalement scellée entre Assur-uballit et le roi kassite de Babylone, Burna-Buriash II, et c’est le point de départ d’une série de conflits qui va opposer les deux royaumes, sans que l’un ne puisse prendre le dessus sur l’autre. Vers l’ouest, les Hittites disputent les dépouilles du Mitanni aux Assyriens. Les rois Adad-nerari Ier et Salmanazar Ier doivent affirmer leurs prétentions par les armes, pour faire leur place entre leurs deux puissants adversaires. Une politique de contrôle du territoire et même de colonisation est mise en place en Haute-Mésopotamie occidentale (Hanigalbat), qui devient peu à peu une région assyrienne, placée sous le contrôle d'une lignée de "rois du Hanigalbat". Plusieurs sites de cette région ont livré des archives pour la période, les plus importants étant Tell Sheik Hamad (Dur-Katlimmu) et Tell Rimah (Qattara)

L’apogée du premier royaume assyrien est le règne de Tukulti-Ninurta Ier. Celui-ci écrase l’armée hittite de Tudhaliya IV, et réussit à s’emparer de Babylone. Ces deux succès font de l’Assyrie la plus grande puissance de son temps. Mais le règne de ce roi s’achève dans le chaos, et il meurt assassiné à la suite d’un complot à la cour d’Assur. Après une crise dynastique, l’Assyrie est affaiblie, et le nouveau roi Enlil-Kudurri-Usur est vaincu et capturé par le roi babylonien Adad-Shum-Usur. Après une nouvelle révolution de palais, une nouvelle dynastie monte sur le trône avec Ninurta-Apil-Ekur, issu de la lignée des rois assyriens du Hanigalbat (donc lié à la famille royale). Son successeur Assur-Dan voit ses positions menacées dans le Zagros par le roi élamite Shilhak-Inshushinak, mais ce dernier n’arrive pas à faire durer sa domination. Son successeur Assur-Resh-Ishi réussit quelques campagnes victorieuses dans le Zagros, contre Babylone, et aussi face à des nouveaux ennemis, les Araméens. Après lui, Teglath-Phalasar Ier monte sur le trône. C’est le dernier grand roi de cette période : il combat maintes fois en Syrie du Nord, où il repousse les attaques des Araméens, et parvient à atteindre la côté méditerranéenne. Mais il échoue face à Babylone, et ne peut endiguer les assauts araméens.

Le recul de l’Assyrie

Après la mort de Teglath-Phalasar en 1077, les rois assyriens sont subjugués par les attaques des Araméens, qui leur enlèvent leurs possessions en Haute-Mésopotamie en quelques années, et coupent leurs voies de communication vers l’ouest. Le royaume assyrien se replie autour d’Assur et de Ninive, mais parvient à se maintenir, à l’inverse de la plupart de ses anciens rivaux : les Hittites ont disparu complètement dans le courant du XIIe siècle , tandis que Babylone est incapable de stabiliser sa situation politique, et sombre dans l’anarchie.

Les débuts du royaume néo-assyrien

Stèle d'un roi Adad-Nirari, peut-être Adad-Nirari Ier

Après un Xe siècle morose, l’Assyrie reprend de sa superbe vers 911, quand monte sur le trône Adad-Nirari II, qui est le premier à repousser les Araméens. Il lance ensuite des attaques dans toutes les directions, et finit par mener une campagne victorieuse contre Babylone. Avec lui débute une nouvelle dynamique, et se constitue le royaume néo-assyrien. Sans adversaire à la mesure de l'Assyrie, le polycentrisme qui prévalait à la période précédente n'a plus cours ; ce royaume va se hisser au rang d’empire, instaurant l’ère des empires orientaux, dont la Perse achéménide et sassanide, les Parthes, etc. seront les émules.

Représentation de l'attaque d'une ville par les assyriens (avec tour de siège et bélier), bas-relief du IXe siècle av. J.-C.

Les successeurs d’Adad-Nirari II poursuivent dans sa lancée : les Araméens en particulier subissent plusieurs lourdes défaites. Les royaumes qu’ils ont établis aux abords de l’Assyrie sont subjugués. Le Zagros est aussi un terrain de campagnes pour les Assyriens. En 883, Assurnasirpal II devient roi, et se lance dans une série de guerres victorieuses à l’ouest, contre les royaumes araméens et néo-hittites (Bit-Adini, Bit-Agusi, Suhu, Laqe, Karkemish, Kummuhuh et Gurgum). Il déplace sa capitale d’Assur à Kalkhu, qu’il repeuple en y déportant des habitants des royaumes vaincus. Parallèlement, la domination assyrienne sur la Haute-Mésopotamie reprend sur les bases de la période médio-assyrienne. Salmanazar III combat à son tour les royaumes de Syrie du Nord. Après quelques premiers succès (prise de Til-Barsip), il est vaincu à Qarqar par une coalition dirigée par le roi Bar-Hadad de Damas, regroupant des rois de Syrie du Nord, de Phénicie et du Levant. Quelques années plus tard, Salmanazar prend sa revanche en battant le roi de Damas et ses alliés, mais il ne peut par garder sa mainmise sur la Syrie orientale. Son fils Shamshi-Adad V fait face à une révolte de palais, qu’il réprime tant bien que mal.

Crise de croissance

Le royaume assyrien connaît de sérieuses difficultés sous les règnes des successeurs de Salmanazar III : Shamshi-Adad V, Adad-Nirari III, et ses fils Salmanazar IV, Assur-dan III et Assur-nirari. La domination assyrienne sur les royaume vaincus restait faible, car on se contentait de demander une soumission par serment et le versement d’un tribut. La mainmise sur ces territoires passait par la répétition d’expéditions visant à affirmer la puissance assyrienne chez ses vassaux, qui cessaient de verser le tribut si la pression se relâchait. De plus, cette période voit la montée en puissance d’un ennemi de la trempe de l’Assyrie : l’Urartu, qui bouscule la domination des Assyriens en Anatolie. Malgré leurs volontés, les rois assyriens sont incapables d’endiguer ces problèmes, et perdent une partie de leur autorité face aux nobles assyriens, qui se sont enrichis au cours des conquêtes et se sont pour certains constitués un patrimoine important qui leur donne un grand pouvoir à la cour. Le cas le plus représentatif est Shamshi-ilu, grand général de l’Assyrie, qui dispose d’un grand apanage en Haute-Mésopotamie autour de Til-Barsip.

Reprise de l’expansion, et formation de l’empire néo-assyrien

Carte de l'empire néo-assyrien

En 745, le trône d’Assyrie est usurpé par Teglath-Phalasar III, sans doute un autre fils d’Adad-nirari III. Celui-ci réussit à restaurer la puissance assyrienne en initiant une série de réformes structurelles qui vont renforcer l’emprise de son royaume sur les territoires dominés en remplaçant certains royaumes vassaux par des provinces administrées directement par un gouverneur assyrien. Il réforme aussi l’armée, et remporte de grandes victoires : il bat l’Urartu, plusieurs royaumes syriens et palestiniens (annexions de Damas et de Gaza), et s’empare aussi de Babylone, dont il devient roi sous le nom de Pulû. Il meurt en 727, et son fils Salmanazar V monte sur le trône. Son règne est marqué par l’annexion du royaume d’Israël. Mais il est détrôné après cinq années de règnes par Sargon II (son frère ?).

Les Sargonides : l’apogée de l’Assyrie

Sargon II et un haut dignitaire, bas-relief de Dur-Sharrukin, musée du Louvre

Sargon II et ses successeurs, Sennacherib, Assarhaddon et Assurbanipal, vont mener l’Assyrie à un degré de puissance jusqu’alors jamais atteint. Aucune puissance n’est en mesure de faire face à ce royaume. Certains grands royaumes cherchent à appuyer des révoltes dans l’empire assyrien même pour l’affaiblir, mais ils subissent chacun à leur tout une cuisante défaite sur leur sol même : l’Urartu est écrasé par Sargon II en 714, et se concentre alors sur la région arménienne ; l’Égypte est envahie par Assarhaddon, qui prend Memphis, puis Assurbanipal, qui prend Thèbes ; l’Élam, après avoir soutenu de nombreuses révoltes de Babylone, et finalement envahit par Assurbanipal, qui pille Suse en 646. Si aucun de ces royaumes n’est incorporé durablement dans l’empire assyrien, il n’empêche que les rois de ce pays témoignent d’une puissance et d’un rayon d’action impressionnants.

La situation interne de l’empire n’en est pas pour autant très stable. La cour assyrienne connaît quelques remous, notamment l’assassinat de Sennacherib et la guerre que son fils Assarhaddon doit mener pour monter sur le trône. De nombreuses révoltes se produisent en divers points de l’empire, et doivent être réprimées. Le plus gros problème reste la Babylonie, dominée par les Assyriens depuis Teglath-Phalasar III. De nombreuses révoltes s’y produisent, dirigées par des Babyloniens de souche, des Chaldéens (dont la figure la plus importante est Merodach-baladan), soutenus par les Élamites. Plusieurs conflits se produisent, marqués par des moments de grande violence. Babylone est détruite par Sennacherib en 689, puis restaurée par Assarhaddon, qui tente de rétablir la paix en mettant son fils Shamash-shum-ukin sur le trône de la ville, sous la tutelle de son cadet Assurbanipal, roi d’Assyrie. Cette situation ne dure pas, et Shamash-shum-ukin se révolte, et n’est vaincu qu’après un long conflit. Au cours du temps, la cohésion des Babyloniens opposés à l’Assyrie augmente, ainsi que leurs moyens d’action.

L’Assyrie est alors un très vaste ensemble, qui s’étend de l’Iran oriental à la Méditerranée, de l’Anatolie au nord du désert d’Arabie. L’empire est constitué d’un grand nombre de provinces et de royaumes vassaux. Sa grande capitale, Ninive, rebâtie par Sennacherib, en est le cœur, et est l’une des plus grande villes du monde à cette période.

Le règne d’Assurbanipal marque l’apogée de la puissance assyrienne : il a vaincu en Babylonie, a assuré sa domination en Syrie, au Levant, jusqu’en Anatolie. La fin de son règne reste très mal connue, et peut avoir été assez difficile. On sait notamment qu’une attaque des Cimmériens a ravagé plusieurs régions de l’empire, avant d'être repoussée avec difficulté. Puis ils sont remplacés par les Scythes qui lancent un raid en plein territoire assyrien, et jusqu’en Égypte, où Psammétique Ier leur achète la paix à prix fort.

Chute

Qu’en quelques années l’Assyrie passe de la situation qui prévalait sous le règne d’Assurbanipal à sa destruction totale a suscité beaucoup d’incompréhension. En fait, il est probable que des signes annonçant la crise existaient déjà. On peut ainsi souligner les problèmes démographiques du cœur de l’empire, dominé par les grands centres urbains que sont Ninive, Assur et Kalkhu, qui paraissent trop importants pour les capacités d’une région qui n’a jamais été fortement urbanisée, et qui est d’ailleurs en partie peuplée de manière artificielle, par les déportations. Les nombreuses guerres entreprises par l’armée assyrienne ont sûrement constitué un frein démographique important, qu’il a fallu compenser par l’arrivée de déportés. Les fronts d’où va venir la chute de l’Assyrie sont les points faibles de cet empire : la Babylonie est la région où se sont produites les révoltes les plus dangereuses, et la frontière avec l’Iran mède est l’une des moins fortes de l’empire, qui concentre ses troupes ailleurs.

L’événement déclencheur de la chute de l’Assyrie est pourtant interne, et c’est sans doute là le facteur le plus important. A la mort d’Assurbanipal en 627, son fils Assuretililâni règne sur l’empire. Son frère Sin-shar-ishkun, sans doute roi de Babylone (comme Shamash-shum-ukin avant lui), se révolte contre son frère, et parvient à l’éliminer en 625. Cette révolte à profité en Babylonie à deux autres personnages : Sin-shum-limur, vite éliminé ; et Nabopolassar, gouverneur du Pays de la Mer, qui réussit à monter sur le trône de Babylone, avec l’assentiment de Sin-shar-ishkun parti prendre le pouvoir en Assyrie. Quand il décide de rétablir la situation en Babylonie vers 620, il ne peut vaincre Nabopolassar, qui le repousse avant de l’attaquer en Assyrie. En 616, un nouvel intervenant apparaît en la personne de Cyaxare, roi des Mèdes, qui s’allie au roi de Babylone contre l’Assyrie. L’affaire est alors entendue : Assur tombe en 614, puis Ninive en 612, et Sin-shar-ishkun disparaît. Un militaire assyrien du nom de Assur-uballit II tente de résister, et se réfugie à Harran, où il espère combattre les Mèdes et les Babyloniens avec l’aide de l’Égypte. Mais son règne est de courte durée, puisqu’il est vaincu en 609.

La fin de l’empire néo-assyrien marque la fin de l’ancienne nation assyrienne, qui disparaît, et l’Assyrie devient un territoire ethniquement araméen (les Assyriens de l’époque moderne étant de langue et de culture araméenne). La culture assyrienne survit quelque temps, notamment autour de son foyer originel, Assur. La région est délaissé par les grands empires qui dominent alors le Proche-Orient, sur le modèle instauré en Assyrie même, et n’est plus alors que d’une importance très secondaire dans l’histoire de cette partie du monde.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) A. K. Grayson (dir.), The Royal inscriptions of Mesopotamia. Assyrian periods, 3 volumes publiés, University of Toronto Press, 1987- ;
  • (en) State archives of Assyria (SAA), Helsinky University Press, 1987- ;
  • P. Garelli, A. Lemaire, Le Proche-Orient Asiatique, tome 2 : Les empires mésopotamiens, Israël, P.U.F., 2002
  • (en) A. Harrak, Assyria and Hanigalbat, a historical reconstruction of bilateral relations from the middle of the fourteenth to the end of the twelfth centuries B.C, Hildesheim, 1987.
  • F. Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Robert Laffont, 2001,
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