- Qattara
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Tell Rimah
Tell Rimah est un site archéologique de la Mésopotamie antique, situé au nord-est du Jebel Sinjar, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Mossoul. Il s'agit probablement à la période paléo-babylonienne de la ville de Qattara, mais il demeure la possibilité que ce soit Karana, ces deux villes appartenant alors au même royaume. À l'époque néo-assyrienne, la ville se nomme Zamahe.
Il est repéré dès 1850 par Austen Henry Layard, fouilleur de Ninive et de Kalkhu. Mais il faut attendre 1964 pour qu'il soit fouillé, d'abord par une équipe anglo-américaine, puis après 1967 par une équipe anglaise seule, qui reste sur le site jusqu'en 1971.
Le tell est occupé dès la préhistoire, mais ses niveaux les plus anciens n'ont pas été fouillés. Le bâtiment le plus ancien repéré sur le site date du début du IIè millénaire av. J.-C. Il s'agit d'unê bâtisse voûtée.
Sommaire
Époque amorrite
A la période amorrite (2004-1595), Qattara est mentionné comme se trouvant sur la route commerciale reliant Assur à l'Anatolie. À l'époque connue par les textes de Mari (première moitié du XVIIIe siècle), cette ville fait partie d'un royaume auquel appartient aussi la ville de Karana. Son roi Hadnu-rabi réside dans le palais de Qattara. Il est un vassal de Samsi-Addu d'Ekallatum. À la mort de celui-ci, il perd Karana, qui est prise par Asqur-Addu, un descendant d'un ancien roi de cette ville, soutenu par le roi Zimri-Lim de Mari. Quand Hadnu-rabi meurt à son tour, Asqur-Addu étend sa domination sur Qattara, qu'il confie à un homme qui lui est fidèle, Aqba-Hammu, un devin, auquel il marie sa sœur Iltani. Tell Rimah est protégée par un rempart de 600 mètres de diamètre. Au centre de l'enceinte se trouve un zone sacrée, dans laquelle se trouve le temple principal de la cité, sans doute dédié à Ishtar. Sa façade était décorée par des briques crues semi-engagées, reproduisant l'aspect des troncs de palmiers (comme pour le temple contemporain de Tell Leilan). Ce complexe palatial était surmontée par une ziggurat carrée de 40 mètre de côté. Au nord-est de cet édifice se trouvait le palais royal, qui a livré un ensemble de tablettes diplomatiques et administratives, notamment les archives de la reine Iltani.
Époque médio-assyrienne
L'histoire de la ville après cette période est connue simplement par l'archéologie jusqu'à l'époque médio-assyrienne. Tell Rimah est sans doute soumis un temps aux rois de Babylone, avant de tomber sous la coupe du Mitanni dans le troisième quart du IIè millénaire. Un grand bâtiment est construit sur l'ancien palais, et des résidences sont bâties à côté. Le temple est quant à lui toujours en fonctions. Vers le milieu du XIVe siècle, le royaume du Mitanni est battu par les Assyriens, qui soumettent alors la Haute-Mésopotamie, et Tell Rimah avec elle. Des tablettes administratives de cette époque ont été retrouvées dans le temple, pour les règnes de Salmanazar Ier et son successeur Tukulti-Ninurta Ier (XIIIe siècle). Qattara est alors un important centre provincial assyrien. Vers 1200, les Assyriens perdent pied dans la région, face aux attaques des Araméens notamment, et Tell Rimah périclite.
Époque néo-assyrienne
Qattara connaît une réoccupation partielle à l'époque néo-assyrienne (IXe-VIIe siècles). Avec le renouveau de l'expansion assyrienne, elle redevient un centre provincial important. La ville est renommée Zamahe, et fait partie de la province de Rasapa. Un gouverneur de celle-ci, Nergal-Eresh, contemporain d'Adad-Nerari III (811-743), construit un nouveau temple à côté de l'ancien, qu'il dédie à Adad. L'entrée de la cella du temple est soutenue par des piliers dont la base est décorée avec des lions sculptés. Une stèle retrouvée à côté de l'autel mentionne les hauts faits du roi Adad-Nerari III et de Nergal-Eresh.
Après l'effondrement de l'Assyrie à la fin du VIIe siècle, le site perd de l'importance, avant d'être finalement abandonné.
Bibliographie
- (en) S. Dalley, C. B. F. Walker et J. D. Hawkins, The Old Babylonian Tablets from Tell al Rimah, British School of Archaeology in Iraq, 1976 ;
- (en) S. Dalley, Mari and Karana: Two Old Babylonian Cities, Londres-New York, 1984 ;
- D. Charpin et J.-M. Durand, « Le nom antique de Tell Rimah », dans Revue d'Assyriologie et d'Archéologie Orientale 81/2, 1987, p. 125-146
- (en) C. Postgate, D. Oates et J. Oates, The Excavations at Tell Al Rimah: The Pottery, Warminster, 1997.
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