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Alexandre von Benckendorff
Pour les articles homonymes, voir Benckendorff.Comte Alexander von Benckendorff ou Alexandre Kristoforovitch von Beckendorff ou encore Alexandre de Benkendorf (né en 1783 à Reval (gouvernement d'Estland, aujourd'hui Estonie), décédé en mer en 1844) est un militaire et homme politique russe.
Sommaire
Biographie
Issu d'une famille noble et illustre de Livonie (balte d'origine allemande), il naquit en 1783 à Reval et passa son enfance aux environs de Saint-Pétersbourg. Son père, général au service de Russie, et sa mère, née baronne de Schilling, firent sa première éducation.
Carrière militaire
Il entra comme sous-officier dans la garde impériale, devint aide-de-camp de l'empereur Paul Ier de Russie ; chargé de plusieurs missions, il s'en acquitta avec talent, se battit courageusement contre les Turcs et se distingua aux différentes batailles qui furent livrées aux Français, et notamment à Eylau et à Ostrolenska.
Après la paix de Tilsitt, il alla de nouveau se battre contre les Turcs et battit un corps d'armée avec un seul régiment de lanciers. Dans la campagne de 1812, il commandait, le 8 août, l'avant-garde du général Wintzengerode, et fut promu à cette occasion au grade de général major. Pendant la retraite, il commandait l'arrière-garde.
Lors de l'invasion de la Russie par les troupes napoléoniennes, Alexandre von Beckendorff consuisit l'offensive de Velizh et captura trois généraux français. A la libération de Moscou (1812), le comte fut nommé commandant de la garnison de cette même ville.
Lors des campagnes militaires à l'étranger auxquelles il participa, il vainquit un contingent français à Tempelberg, il fut l'un des premiers russes à pénétrer à Berlin. En 1813, à la tête d'un détachement isolé, entre Francfort-sur-l'Oder et Berlin, il battit un régiment français et lui fit 800 prisonniers dont 48 officiers. Pendant la bataille de Leipzig (16 octobre au 19 octobre 1813), il libéra les Pays-Bas de la présence de l'armée française. Son unité prit les villes de Louvain et Malines et libéra six cent prisonniers anglais.
Le comte de Benckendorff déploya, dans toutes les affaires qui suivirent, courage et talent; il se distingua surtout à Grosbern, à Leipzig, dans son expédition de Hollande, à Épernay, à Craonne et à Laon.
Après la paix de 1815, il fut nommé au commandement de la deuxième division de dragons ; en 1819, chef d'état-major de la garde impériale et aide-de-camp général de l'Empereur; en 1821, il obtint le grade de lieutenant-général et le commandement de la première division de cuirassiers.
II se distingua encore pendant la campagne contre la Turquie, il coopéra au siège de la forteresse de Schoumla et de Varna ; l'année suivante, il fut nommé général en chef de cavalerie, et en 1831 appelé à siéger au conseil des ministres.
Carrière politique
En 1821 il informa le pouvoir tsariste de l'existence de sociétés secrètes conspirant contre l'autocratie, sur le danger que représentait l'organisation clandestine des Décembristes, mais il ne fut pas écouté.
Pendant le désastre de la crue de la Neva à Saint-Pétersbourg, en 1824, il montra le plus grand dévouement et une abnégation qui lui méritèrent l'estime de la nation russe.
Après le soulèvement décabriste du 14 décembre 1825, il siégea au comité d'enquête présidé par le grand-duc Michel Pavlovitch de Russie, et plaida pour la création d'une police secrète (la troisième section de la chancellerie de l'Empereur).
En récompense de son zèle, il fut nommmé commandant du corps des gendarmes (premier chef des gendarmes) et directeur de la troisième section (police secrète) de la chancellerie impériale (1826-1844). Sur ses ordres, s'établit une stricte censure culturelle. Benkendorff fut notamment chargé de la surveillance constante d'Alexandre Pouchkine.
Dans les années 1830, il écrivit une Historiographie sur la Russie, il écrivit : « La Russie a un admirable passé, son présent est plus magnifique et son avenir est-il au-delà de tout ce que l'esprit le plus audacieux peut imaginer ».
En 1832, l'Empereur lui conféra le titre de comte de l'Empire, et, en 1834, de chevalier de lordre de Saint-André, premier ordre de l'empire.
Maladie
Pendant une cruelle maladie qu'il fit, on entendit l'Empereur répéter plusieurs fois, à son chevet, cette parole honorable : «Cet homme ne m'a jamais brouillé avec personne et m'a réconcilié avec bien du monde. »
Alexandre Kritoforovtich von Beckendorff posséda une personnalité pour le moins curieuse, il souffrit d'une étrange tendance à oublier son propre nom et, souvent, il consulta sa carte de visite afin de se remémorer son patronyme.
En 1844, il périt en mer.
Famille
Son frère Konstantin von Benkendorff (1785-1828) était un général et un diplomate russe. Il avait pour sœur la princesse Dorothea Lieven.
Bibliographie
- « Alexandre von Benckendorff », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- « Alexandre von Benckendorff », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
- Alexandre Ier Le feu follet de Alexandre Arkhanguelski
- Nicolas Ier de Russie de Henri Troyat
Liens internes
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