Henri Guaino

Henri Guaino

Henri Guaino, né le 11 mars 1957 à Arles (Provence-Alpes-Côte d'Azur)[1], est un haut fonctionnaire français.

Economiste au Crédit lyonnais (1982-1986) et chargé de cours à l'ESCP Europe et à l'École normale supérieure de Saint-Cloud (1984-1987), il devient chargé de mission à la direction du Trésor au ministère des Finances et adjoint au secrétaire général du Club de Paris (1987-1988). Il a aussi été maître de conférences à l'IEP de Paris (1988-2003) et conseiller-maitre à la Cour des comptes depuis septembre 2006[2].

Il est, depuis le 16 mai 2007, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.

Sommaire

Origine, études et famille

Henri Guaino n'a pas connu son père. Il est élevé par sa mère, femme de ménage, et par sa grand-mère.

Après le lycée Ampère à Arles, il obtient une licence d'histoire à Paris IV-Sorbonne. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po). Il échoue trois fois au concours d'entrée de l'École nationale d'administration (ENA)[3]. Il finit avec un DEA de politique économique de Paris IX-Dauphine[3],[2],[4].

Carrière avant la campagne présidentielle de 2007

Économiste au Crédit lyonnais (1982-1986) et chargé de cours à l'ESCP Europe et à l'École normale supérieure de Saint-Cloud (1984-1987), il devient chargé de mission à la direction du Trésor au ministère des Finances et adjoint au secrétaire général du Club de Paris (1987-1988).

Pendant la campagne de Jacques Chirac pour l'élection présidentielle de 1988, il est chargé par Jean-Marie Messier de réécrire les interviews de Jacques Chirac[3].

Maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris (1988-2003), il est responsable de la recherche finance au groupe Louis Dreyfus (1989-1990), puis des activités banque d'affaires et gestion des participations et chargé de mission auprès du président-directeur général du groupe Mutuelle d’assurance des artisans de France (1990-1993).

Nommé chargé de mission auprès de Philippe Séguin, président de l'Assemblée nationale (1993), puis conseiller auprès de Charles Pasqua (ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire) (1994-1995), il est promu commissaire général au plan (du 1er septembre 1995 au 4 janvier 1998).

Proche de Philippe Séguin, catalogué comme « gaulliste social », il inspire la campagne présidentielle de Jacques Chirac de 1995, autour de la « fracture sociale » (même si la formule est de Marcel Gauchet, reprise par Emmanuel Todd).

Évincé par Lionel Jospin, alors Premier ministre, qui lui reproche la publication d'un rapport sur le chômage non conforme à l'analyse gouvernementale, il se voit cependant confier par Charles Pasqua l'élaboration d'une charte d'aménagement et de développement du territoire des Hauts-de-Seine (1999-2000). Conseiller scientifique de l'Agence pour la diffusion de l'information technologique (2002-2004), il devient aussi administrateur de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (depuis 2003).

Il s'est présenté à la Mairie du Ve arrondissement en 2001 sur la liste officielle du RPR, lorsque Philippe Séguin se présente à la mairie de Paris. Jean Tibéri s'était constitué en candidat dissident : Guaino a recueilli 9,6 % des voix contre 40 % pour Tibéri.

Il est conseiller-maître à la Cour des comptes depuis septembre 2006.
Il a été chroniqueur aux Échos et à La Croix.

Henri Guaino est souvent qualifié d'eurosceptique car il a voté non au traité de Maastricht et au traité établissant une Constitution pour l'Europe[5]. Dans le film La conquête de Xavier Durringer, il est interprété par l'acteur Michel Bompoil, film retraçant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Conseiller spécial de Nicolas Sarkozy

Pendant la campagne à l'élection présidentielle de 2007, il est le rédacteur des principaux discours de la campagne de Nicolas Sarkozy (à partir du discours de Nîmes de mai 2006), notamment les discours prononcés à Périgueux et à Agen, avec les évocations de Hugo, Jaurès, Blum et Guy Môquet. Au cours de diverses interventions dans la presse écrite ou à la radio, il est amené à assumer la paternité d'un certain nombre d'autres thèmes de la campagne présidentielle, notamment la « liquidation de Mai 68 » et la fin des repentances.

Après l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007, il est nommé conseiller spécial du président de la République par Nicolas Sarkozy en mai 2007 et occupe à l'Élysée l'ancien bureau de Valéry Giscard d'Estaing. À nouveau, il assume les idées exprimées dans un certain nombre de discours présidentiels dont il ne nie pas avoir été soit l'inspirateur, soit le rédacteur. Ainsi, après le discours de Dakar prononcé par le président le 26 juillet 2007 et vivement contesté tant en France qu'en Afrique, une polémique s'était ensuivie avec Bernard-Henri Lévy qui avait mis en cause ses fondements philosophiques maurrassiens et racistes[6], à laquelle il avait répondu[7].

Il est amené ultérieurement à défendre le discours :

« [...] Fallait-il vraiment rappeler que le colonisateur a construit des ponts ?
HG : Le discours de Dakar contient le réquisitoire le plus implacable contre la colonisation... Nicolas Sarkozy a dit aux jeunes africains : L'héritage de la colonisation est aussi le vôtre. Il y a tous les crimes, mais il y a aussi les droits de l'homme, l'égalité hommes-femmes, l'universalisme...

On y a vu du paternalisme. Et votre description de l'homme africain enfermé dans l'éternel recommencement est très mal passée.
HG : Le discours de Dakar n'exprime aucun sentiment de supériorité. Il parle aux Africains non comme à des enfants mais comme à des frères... Quant à l'éternel recommencement, c'est un imaginaire commun à toute l'humanité à certains moments de son histoire... Chaque civilisation a fait sa propre synthèse. L'Afrique doit faire la sienne[8]... »

De la même façon, il intervient dans la polémique qui s'est instaurée au cours du mois d'octobre 2007 sur le bien-fondé de prescrire aux enseignants la lecture de la lettre de Guy Môquet le 22 octobre. Le 19 octobre 2007, au micro de RTL, Henri Guaino n'avait pas admis le refus de certains enseignants de lire à leurs élèves le 22 octobre 2007, conformément à l'instruction officielle du 30 août 2007 dans le cadre de la journée commémorative nationale décidée par Nicolas Sarkozy, la lettre de Guy Môquet. Il avait fustigé ces professeurs « dont la nation a payé des études, dont la nation paie le salaire ». Quelques jours plus tard, il s'exprime à nouveau au sujet de la lecture de la lettre de Guy Môquet et revient sur la genèse de l'irruption de Guy Môquet dans la campagne de Sarkozy :

« [...] Si vous étiez professeur, que diriez-vous à vos élèves?
HG : ...Guy Môquet n'est pas une figure de la résistance de la stature d'un Jean Moulin. Il est communiste comme son père emprisonné. Il résiste à sa façon. Il tombe victime de la barbarie nazie. À ce moment-là, il est un des plus beaux visages de la France.

Pourquoi a-t-il tant touché Sarkozy, ce texte qu'il ne connaissait pas ?
HG : C'est un texte émouvant. Pendant la campagne, on en a lu un passage dans un discours. Ce fut un moment très intense. Peu à peu, c'est devenu une figure familière de la campagne. Il n'y avait aucun calcul[8]... »

L'historien Jean-Pierre Azéma avait précisément opposé la directive relative à la lecture de la lettre de Guy Môquet à la repentance de Jacques Chirac, en juillet 1995, pour l'attitude de l'État, de la France dans la déportation des Juifs de France[9]. Ceci amène Guaino à s'exprimer à nouveau sur la repentance :

« [...] La mode, à vous entendre serait à la repentance ?
HG : Le politiquement correct pousse à la repentance. On veut faire expier aux fils les fautes des pères. C'est absurde. Ma France à moi, elle n'était pas à Vichy... Mais il faut résister à cette mode de la repentance qui finit par exprimer la haine de soi, qui débouche souvent sur la haine des autres[8]. »

Ouvrages

Notes et références



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