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Claude Hardy
Claude Hardy, alias Antoine Vasseur (?), est un polymathe précoce, né vers 1604 au Mans et décédé le 5 Avril 1678 à Paris. Linguiste, mathématicien et homme de loi Français, il est connu pour avoir possedé 36 langues et donné l'une des plus belles traductions des oeuvres de François Viète.
Sommaire
Biographie
Une famille de juristes
Son père, Sébastien Hardy de l’Estour et de la Tabaize, est originaire de Paris, il est lui même traducteur d’espagnol et d’italien, l'auteur de livres de comptabilité, appréciés de son temps et d'une traduction latine du bien vivre du cardinal Bellarmin[1]. Sa mère se nomme Marie Belot-Despontis. Receveur des tailles du Mans, son père est nommé peu après sa naissance Conseiller auprès de la cour de Paris.
En 1604, Sebastien réside à Paris rue Quinquempoix, paroisse St Jacques de la Boucherie.
Son grand père, également prénommé Claude, est pareillement conseiller au Châtelet de Paris (et seigneur de Lestourville). Par sa grand mère, Simone Chartier, issue de Thifane Le Maire, Claude Hardy descend du croisé Eudes de Chaillou. Par sa tante, Françoise Hardy, il est allié des seigneurs de Waroquier[2]. En 1610 la famille s'installe rue St Honoré, paroisse St Germain de l’Auxerrois.
En 1613, Claude Hardy donne une traduction d'Aristote publiée sous le titre : de la civilité morale des enfants par Claude Hardy, parisien âgé de neuf ans.[3]
En 1614, Claude Hardy publie une traduction de vers du poète Verin, fils d'Ugolin, mort à 17 ans, en 1487[4] ; il onze ans[5]. L'année suivante, le 6 aout 1615, Claude perd son grand-père.[6].
Vers 1620, il lit le traité de Dioptrice de Kepler, publié à Augsbourg, en 1611[7]
En 1622, Hardy se marie à Paris avec Perrette Presche[8].
Publications scientifiques
Très tôt, Claude Hardy se lit à l'ami de son père et de Descartes, le trésorier général d'Amiens, Claude Mydorge. Celui-ci est un physicien spécialiste de l'optique et des miroirs. Admis aux rendez-vous hebdomadaire de Mersenne, il rencontre Roberval, Gassendi, Etienne Pascal et, Peiresc.
Lorsque René Descartes s'enfuit de Hollande (1623), il trouve refuge chez Sébastien Hardy[9]. Dès lors la vie de la famille est liée à celle du philosophe.
En 1625, Le jeune Hardy fait publier une traduction (du grec en latin) des données d'Euclide. Elle est unanimement saluée.
Avocat, il suit ses aïeux dans la carrière. En 1625, il est attaché au Parlement de Paris ; en 1626, il est nommé conseiller de la cour de justice de Paris, au Châtelet. On le dit d'une insigne probité.
En 1629, dans sa lettre du 20 novembre relative aux langues, Descartes écrit à Mersenne : Et je m'assure, que vous donniez à Monsieur Hardy un bon dictionnaire en Chinois, ou en quelquautre langue que ce soit, & un liure écrit en la mesme langue, qu'il entreprendra d'en tirer le sens. Ce qui empesche que tout le monde ne le pourroit pas faire.
En 1630 il publie un Examen de la duplication du cube, rejetant la méthode d'Yvon.
Sa connaissance du grec, de l'arabe et des mathématiques lui permettent d'effectuer de nombreuses traductions d'auteurs de l'Antiquité. Certains témoins lui prêtent la connaissance de 36 dialectes oientaux[10].
La même année, on lui attribue, sous le nom d'Antoine Vasseur, l'une des premières traductions de François Viète avec celle du Sieur de Vaulezard [11]
Dans l'académie de Mersenne
Entre 1634 et 1635, Mersenne le propose à Peiresc pour traduire de l'arabe un manuscrit de musique maure, que Peiresc a reçu du Caire et qu'on croit truffé de vocables persans. Peiresc le récuse[12].
Lorsqu'en 1637, Pierre de Fermat se propose de publier sa dioptrique, Descartes attaque Fermat sur sa théorie des minimas puis demande à Mydorge et à Hardy de le soutenir.
Mydorge et Hardy soutiennent Descartes (leur manuscrit s'est perdu), contre Roberval et Etienne Pascal ; ils en triomphent grâce à l'appui de Girard Desargues et de De Beaune (quoique la méthode proposé par Fermat soit correcte et plus simple que celle de Descartes)[13], puis s'emploient, à reconcillier le philosophe de la Haye avec Fermat. De Hollande, Descartes fournira Hardy en livres qu'on ne pouvait trouver à Paris[10].
En 1638, il publie une Réfutatio de certaines preuves de la duplication du cube. On lui doit également une réfutation de Longomontanus sur la quadrature du cercle (mentionnée par Pierre Bayle dans son Dictionnaire historique et critique[14].
Le 9 octobre 1640, il perd son père. On connait de lui un magnifique blason[15]. Par ailleurs, on sait qu'Hardy a pratiqué des expériences de chimie avec Annibal Barlet, médecin et alchimiste, et Pierre Borel, avant que celui-ci ne devienne médecin de Louis XIV[16]. Lorsque Descartes disparaît, on perd toutefois la trace de ses travaux.
Il meurt en 1678.
Œuvres
- Hardy, Claude, Euclidis Data, & Marini Philosophi in Data Euclidis commentarius graece & latine. Per Claudium Hardy nunc primum edita, Paris, M. Mondier, 1625.
- Une traduction des Institutioni de Zarlino, musicien italien. BN ms fr 1361 ( voir Descartes et l'évolution de l'esthétique musicale Par Brigitte Van Wymeersch : ici).
Sources
- ↑ Paul Piolin Histoire de l'église du Mans.
- ↑ François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois. Dictionnaire de la noblesse [1]
- ↑ Jean-Claude Polet. Patrimoine littéraire européen ici
- ↑ Claude-Pierre Goujet. Bibliotheque française [2]
- ↑ Les Distiques de Verin. Mis en François par Claude Hardy sur viaLibri
- ↑ Jean Lebeuf, Hippolyte Cocheris ; Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris [3].
- ↑ Jean Itard. Les lois de la réfraction de la lumière chez Kepler. [4]
- ↑ Généalogie descendante d'Eudes De St Mard dit Eudes Le Maire (étude)
- ↑ Joseph Fr Michaud, Louis Gabriel Michaud. Biographie universelle, ancienne et moderne [5]
- ↑ a et b Barthélemy Hauréau. Histoire littéraire du Maine [6].
- ↑ Antoine Vasset et François Viète Edition complète traduites en Français
- ↑ Site Pereisc.org : Mersenne et Peiresc, une amitié constructive [7].
- ↑ Grattan-Guinness, Roger Cooke. Kandmark Writings in Western Mathematics 1640-1940 [8]
- ↑ Pierre Bayle. Dictionnaire historique et critique [9]
- ↑ Journal de l'Institut historique Par Institut historique (France)[10].
- ↑ Pierre Chabbert. Revue d'histoire des sciences et de leurs applications Année 1968 Pierre Borel (1620-1671)
- (en) La page Hardy de l'université de Saint-Andrews
- Baillet : Vie de Descartes
- Cathérine Goldstein, Jeremy Gray, Jim Ritte. L'Europe mathématique.
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