- Claude C. Matlack
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Claude Carson Matlack (1878-1944) est un photographe nord-américain dont l'œuvre se divise en 2 périodes temporo-spatiales bien distinctes. D'abord (de 1896 à 1916) observateur désintéressé d'une communauté rurale du Kentucky profond touchée par la "Progressive Era" (ère progressiste américaine) , Matlack devient ensuite photographe commercial dans la Floride agitée des Roaring Twenties ( "années folles"), puis est témoin de la grande dépression et de L'Entre-deux-guerres américaines.
Sommaire
Sources
- Claude C. Matlack Collection, University of Louisville Libraries
- http://www.hmsf.org/rc/guides/1952-001.htm
Biographie
Jeunesse
Matlack nait à Louisville (Kentucky) le 30 octobre 1878. Son père, William Henry Matlack, est maître-artisan en plomberie : il a acheté en 1877 l’entreprise de plomberie-chauffage dans laquelle il a débuté comm de naissancee apprenti , et pendant les 4 décades suivantes il fabrique et vend des appareils de chauffage et des sanitaires (en particulier un brûleur à gaz de son invention) et installe l’éclairage au gaz puis à l’électricité à Louisvillle et dans les environs. Figure représentative de la plomberie au niveau national, Matlack père revend son entreprise en 1926, mais il continue jusqu’à sa mort (en 1926) à travailler pour le réseau sanitaire de Louisville.
Si le père de Matlack est un autodidacte, sa mère (née Minnie Freeman) a reçu une éducation supérieure, a suivi des cours d’art à Paris, voyage . Elle est à la fois artiste et technicienne : elle est férue de photographie, dessine les plans d’au moins 200 résidences. En 1896 elle accompagne comme photographe officiel un groupe de touristes en Palestine, en Égypte et en Europe.
Claude , aîné de 3 enfants, fait des études supérieures, et obtient le diplôme d’ingénieur à l’Université Purdue de West Lafayette (Indiana).Il est déjà bon photographe : ses premiers clichés connus sont des vues du campus de Purdue, ainsi que des photos de ses amis et de sa famille.
l' Oneida Baptist Institute
La photo la plus nette de Claude Matlack est celle sur laquelle il figure assis sous un arbre (autoportrait ?) en été (digital.library.louisville.edu) : mince, jeune (25 ans environ), visage ouvert, traits réguliers, front large, cheveux clairs coiffés « la raie au milieu », lunettes à fine monture, un air d'intellectuel timide doué du sens de l'humour. Costume croisé, chemise blanche et cravate claire, chaussures basses, la casquette à pont cache malheureusement les mains.
En 1902 Claude Matlack a 24 ans et travaille comme directeur associé dans l’entreprise familiale. Lors d’un déplacement professionnel il rencontre dans le train un baptiste (la famille Matlack est très active et connue parmi les baptistes), qui se trouve être un des bienfaiteurs et administrateurs de l’Oneida Baptist Institute.Cette école a été fondée par une figure locale, James Anderson Burns (1865-1945). Ce bûcheron du comté de Clay (Kentucky) surnommé Burns des Bois a eu une illumination en 1888, a mis un terme à la vendetta (feud) qui opposait les Burns aux Combs, a étudié chez les Baptistes, est devenu prêcheur et a fondé à Oneida (Clay County, Kentucky) avec un autre prêcheur baptiste, H. L. McMurrey, une école pour les enfants de la région. Elle deviendra le Oneida Baptist Institute (OBI), qui apporte instruction et soins médicaux aux habitants du comté de Clay.
Invité pour une semaine à Oneida, Claude Matlack deviendra un commensal assidu de l'OBI pendant les 14 années suivantes : jusqu’en 1916 (date de son mariage et de son départ pour la Floride), il travaille à l’institution pendant les vacances d’été, et photographie les paysages et les habitants du Clay County, ainsi que les médecins, dirigeants, écoliers et employés de l’Institut. On peut juger ainsi sur ses photos prises entre 1902 et 1916 de l'évolution de la population qui s'ouvre au progrès et à la modernité : les enfants en particulier passent de l'état de sauvageon en loques traînant dans des cours de ferme insalubres à celui de jeune étudiant bien habillé, pratiquant le sport, et devenant souvent enseignant de l'OBI après en avoir suivi les cours avec succès.
En même temps que des photos réalistes des paysans locaux (et des portraits de ceux de leurs enfants qui font le pas vers la modernité dans le cadre de la Progressive era) Matlack réalise aussi à Oneida des vues de ses amis (citadins raffinés en visite, qui dénotent dans le village, ou bourgeois satellites de l'Institut) - et des œuvres élégiaques inspirées par la nature. Le contraste entre les photos de familles pauvres et arriérées (voir infra le paragraphe Le Kentucky profond au début du XXe siècle) et la photo n° 407 , Picnic by the river (Picnic by the river) est typique de cette première période de Matlack.
Cependant les photos de Claude Matlack gardent aussi trace de son activité professionnelle à Louisville (en particulier dans le domaine de l’installation de l’éclairage public à l’électricité) - ainsi que de sa vie mondaine dans la 2e grande ville de l’État : clichés de réunions bourgeoises, repas, sport, piques-niques, fêtes, etc.
Le Sud
En 1915-1916 Claude Matlack épouse Clara Goode (de Lexington, Kentucky) et déménage à Miami (Floride) : il passe ainsi directement de l'un des états alors les plus ruraux et traditionalistes des États-Unis à la ville qui va connaître le tourbillon le plus fou (en particulier dans le domaine immobilier) des Roaring Twenties, les "années folles" américaines . Tout en continuant à faire de la photo en amateur, Matlack travaille d'abord à l’installation de réseaux d’eau et d’électricité à Key West et à Dinner Key.
Mais après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il abandonne les travaux publics, ouvre à Miami un studio de photographe professionnel, et connaît rapidement le succès dans sa nouvelle activité. Il illustre en particulier tous les évènements mondains des Roaring Twenties ( les "rugissantes années ‘20 ") d’un état en plein boom touristique et économique, qui de plus est en proie à une fièvreuse spéculation immobilière et sert de porte d'entrée à l'importation illégale (le Boulevard du Rhum part des Antilles) du flot d'alcool qui entre aux États-Unis malgré la prohibition (1919-1933).
Il retrouve cependant les travaux publics lorsqu’il suit la création de Miami Beach, la nouvelle plage à la mode lancée par le promoteur Carl Graham Fisher, qui veut créer une station balnéaire décontractée à proximité de Miami. Pour défricher la mangrove qui couvrait le cordon littoral et ”assainir” les terrains sur lesquels devaient s’élever les hôtels de luxe et les lotissements de villas style art déco de Miami Beach, C.G. Fisher utilisa , outre des équipes de travailleurs noirs venus des plantations d'agrumes de son associé John S. Collins, des éléphants d’Asie. Après les travaux, il décida de garder les pachydermes [1] et d'en faire des supports de publicité, avec évidemment des photos largement diffusées de "bathing beauties", ("beautés au bain") en maillots de bain, maillots qu’il voulait "les plus petits et moulants possible". Matlock fait de nombreuses photos de Rosie et de "bathing beauties", contribuant ainsi faire affluer les foules à Miami Beach : le village de pêcheurs sur son cordon littoral (maintenant relié à Miami par le Collins Bridge, un pont sur pilotis qui traverse la baie) verra bientôt sa population augmenter de 440%.
Par ailleurs, Matlock (qui a installé son studio à Miami Beach en 1923) photographie (et filme) de nombreux autres aspects de la vie en Floride : les grands hôtels (fleurons de l'industrie touristique locale, qui s'élèvent partout) et leur clientèle, l’agriculture, les Everglades, la Big Cypress National Preserve, les Florida Keys, Fort Lauderdale, Fort Jefferson (Dry Tortugas), les amérindiens Seminoles (sur Musa Isle) et Miccosukee (le long de la Tamiami Trail), la construction de l’autoroute “ Overseas ”, ainsi que des évènements sportifs (golf, aviation, polo, natation, pêche au gros, régates de voiliers et courses de bateaux à moteurs …), et aussi des catastrophes (tempêtes, ouragans , échouages) etc.
Matlock ramène aussi de documents de ses voyages aux Bahamas, dans les Montagnes Rocheuses et au Texas (son frère Leonard travaille dans l’Ouest) .
Cependant en janvier 1926 l'échouage du trois-mâts Prinz Valdemar (qui obture l'accès maritime à Miami alors que les compagnies ferroviaires ont déjà décidé d'en restreindre l'accès par terre) sonne le coup d'arrêt de la surchauffe floridienne. Suivent le Grand Ouragan de Miami (septembre 1926), puis l'Ouragan d'Okeechobee (Floride) (1928), puis l'apparition de la mouche à fruit qui ruine la culture des agrumes : la bulle immobilière des années 1920 en Floride éclate, avant le krach de 1929 et la grande dépression.
Dans les années ’30 , Matlock ouvre une exposition au "Miami Beach Library and Art Center" : A Pictorial History of the Development of Miami Beach.
Cependant la vie conjugale de Matlock connaît des hauts et des bas : il divorce en 1920 , se remarie en 1924, a un fils, divorce à nouveau en 1937. Il développe une maladie cardiaque. Alors qu’il a aménagé dans un petit studio-appartement et s’est attelé à la tâche de répertorier son fonds, Matlack meurt, le 11 janvier 1944, sans avoir terminé le classement de son œuvre. Il est ensuite oublié [2].
Le Historical Museum of Southern Florida Research Center, 101 West Flagler Street, Miami, FL 33130 <http://www.hmsf.org/rc/guides/1952-001.htm> , conserve 7 287 œuvres noir-et-blanc de Matlack (de format 5x7 ou 4x5).
En 1982 S.W. Thomas mentionne Matlack dans l’article qu’il fait paraître dans "The Register of the Kentucky Historical Society", 80, no. 4 (Autumn, 1982): 432-443 : “Les albums d’Oneida : photographie, tradition orale et expérience dans les Appalaches. » ("The Oneida Albums: Photography, Oral Tradition, and the Appalachian Experience.").
A l’aéroport de Miami, dans un hall juste après la douane, côté départs, sont exposés une douzaine de clichés de Claude Matlack. Ils relatent le passé de Miami Beach, sont agrandis aux dimensions 0,5x1 m (et pour certains jusqu’à 2x4 m), mais ils ne sont pas légendés, et rares sont les voyageurs (pressés et de plus stressés par la fouille approfondie et les formalités kafkaïennes qu’ils viennent de subir) qui leur accordent un regard.
Le Kentucky profond au début du 20° siècle
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Photos des habitants du Clay County entre 1898 et 1916. Sur le contexte socio-culturel du Clay County à l’époque, voir l’article James Anderson Burns. Les commentaires sont tirés des indications annexes aux 665 photos fournies par "http://digital.library.louisville.edu/cdm4/browse.php?CISOROOT=/matlack" .
- # 1 "16 ans, poids 314 livres, mai 1915" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=223&CISOBOX=1&REC=1 ) . Devant une cabin de madriers, une jeune femme obèse, les bras ballants, serrée dans une veste à petits carreaux, jupe agitée par le vent, regard dur et fuyant, pose de mauvais gré [3] .
Sur la photo n° 395 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=224&CISOBOX=1&REC=15 ), on revoit la jeune obèse, avec ses parents : le père, mal rasé, regard agressif sous le grand feutre noir, dont le ventre saillant sous la cotte laisse deviner une hernie ombilicale (début de cirrhose hépatique ?) - et la mère, usée et résignée.
- # 4 et 5 : "Alfred "Boy" Burns et sa famille". Sur la photo n° 4 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=15&CISOBOX=1&REC=4 ) , un nucleus de la grande famille Burns ( dont faisait partie J.A. Burns, le fondateur de l'OBI) pose devant sa cabin de madriers bruts, prés du seuil (3 pierres plates posées de guingois), devant une fenêtre aux carreaux brisés. Le père (veste boutonnée, cravate et chapeau) est grognon, la mère fataliste, 2 enfants (vêtus de guenilles et pieds-nus) apeurés. Par contre le bébé sur les genoux de la mère sourit en gigotant, et l'adolescente pouffe de rire; leur image est pourtant nette, ce qui est à mettre au crédit du savoir-faire de Matlack. "Boy" Burns est photographié avec son violon sur la photo n° 219.
Sur la photo n° 5 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=338&CISOBOX=1&REC=5 ) , la même famille assise à l'intérieur de sa "cabin" (photographie au flash magnésique, prise vers 1910) , près de Goose Creek, Kentucky : grande salle au sol de planches non équarries, plafond et murs noircis de fumée, 2 rocking-chairs de bois faits à la maison, 2 grands lits avec couvertures de patch-work, la table a probablement été ôtée avant la photo. Sur la cheminée, une lampe à pétrole et de modestes bibelots et boites. Une table-toilette avec pot à eau dans un coin près de la cheminée, et au mur une étagère portant quelques porcelaines et un baluchon pendu à une cheville.
- # 13 "Ann Couch et enfants" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=244&CISOBOX=1&REC=13 ). Une jeune femme et 3 enfants posent devant un mur tapissé avec les pages d'un catalogue, dont les gravures montrent de luxueux canapés de cuir...Noter la beauté du bébé et de l'adolescente qui se tient debout. La fillette assise (sur laquelle la mère pose un regard tendre et inquiet) a l'air malade, le regard vague et les paupières tuméfiées : poussée de trachome ? .
- # 14 "Ann Couch et Sam Davidson jouant du violon" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=243&CISOBOX=1&REC=14 ) . Musique "blue grass" : devant une "cabin" de poutres équarries et assemblées avec art, un violoneux maigre et dépenaillé, visage caché par son feutre rabattu, joue d'un violon qu'il tient contre sa poitrine. Cependant qu'une jeune femme (belle, selon les concepts de l'époque...) , assise près de lui (ses genoux touchent la cuisse de l'homme) bat la mesure sur les cordes du violon avec 2 baguettes ( technique appelée "beatin' with straws" : "frapp' avec pailles").
- # 15 "Aunt" (tante) Arky Brewer assise au soleil devant sa maison ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=332&CISOBOX=1&REC=15 ) . Son mari, George Brewer (un grand vieillard à large barbe blanche, vétéran de la Guerre de Sécession, qui tient une scierie sur le Goose Creek et est aussi "prêcheur") est visible sur d'autres photos : avec sa famille (photo n° 40 : noter l'attitude bravache des 3 petits-enfants, gamins délurés aux mains dans les poches de leurs pantalons informes et déchirés), avec sa femme (photo n° 41) . On voit aussi George Brewer sur la photo n° 200 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=331&CISOBOX=1&REC=20) : l'ancêtre né en 1847, assez mince et souple pour adopter à environ 70 ans cette acrobatique station assise, vivra jusqu'en 1941. La belle maison des Brewer est visible sur la photo n° 141.
- # 16 Un garçon aveugle ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=241&CISOBOX=1&REC=16 ): cadré plein champ au soleil devant chez lui, Arlin "Head" Burns, un fils de Harve "Cody" Burns, parait désorienté. Le surnom "Head" (La Tête) fait allusion aux capacités intellectuelles du garçon, dont la cécité est très probablement due au trachome, la "Malédiction des Appalaches". Les jeunes frères de l'infirme, restés à l'ombre sous le porche et presque hors-champ, regardent avec méfiance l'étrange boite sur trépied et le jeune homme qui vient d’émerger de dessous son voile noir pour actionner l'obturateur.
Photo à replacer dans son contexte : la visite de Matlack à la famille de "Cody Burns ( voir les photos n° 163 et 164).
- # 28,29, 30: Portraits de "Big Henry" Hensley, un riche commerçant local qui en 1900 donna $ 50 à J.A. Burns : la 1° donation qu'il ait reçue pour son école en construction. Big Henry ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=362&CISOBOX=1&REC=8 ) avait 14 enfants et 76 petits-enfants. J.A. Burns baptisa Hensley [4] alors que ce dernier avait 66 ans.
- # 32 et 33 : Ateliers de charrons. Le premier, devant lequel passent 2 attelages de bœufs, est près de London (Laurel County, Kentucky) , la ville la plus proche d'Oneida. Dans l'autre, J.A. Burns aurait forgé, de ses mains, les outils qui lui servirent à édifier son école.
- # 34 "On porte le grain au moulin" (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=641&CISOBOX=1&REC=14 ) : dans la brume, sur un chemin bordé par une barrière, une femme coiffée d'un bonnet de mousseline, montée en amazone sur une mule, s'éloigne en tournant le dos au photographe. A califourchon derrière la femme, un jeune garçon coiffé d'un chapeau rond tient un sac de maïs.
Voir aussi la photo n° 215. En rapprocher la photo n° 110 "Couple sur une mule" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=304&CISOBOX=1&REC=10 ) : vue d'assez loin, la mule monte un sentier en pente. La femme, qui porte un tablier blanc, est assise en travers sur la croupe, derrière l'homme
- # 36 "Un jeune récolteur de racines de ginseng" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=246&CISOBOX=1&REC=16 ) . Devant une araire primitive ("bull-tongue plow" : charrue à soc en forme de langue de bœuf) et une meule à rémouler, il montre une racine aux formes tourmentées. Adolescent, J.A.Burns a gagné en récoltant des racines de ginseng le montant de son inscription à l'école primaire.
- # 37 "Garçon jouant d'un arc-à-bouche" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=232&CISOBOX=1&REC=17 ). Il est devant sa cabin de gros madriers bruts assemblés en queue d'aronde, pieds nus, vêtu d'une salopette déchirée et coiffé d'un chapeau fait de la coiffe défoncée d'un vieux feutre d'adulte. Sa jeune sœur est accotée au chambranle de la porte : attitude classique de la femme, qu'on retrouve sur d'autres photos de Matlack (voir photo n° 338 ) [5] .
Photo à associer avec la photo n° 311 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=313&CISOBOX=1&REC=11 ) L'homme jeune et élégant qui tient l'arc-à-bouche (une sorte de guimbarde) du gamin est manifestement un citadin (un ami de Matlack ? le Dr Jones ? ) sans lien familial avec les 3 jeunes enfants misérablement vêtus photographiés devant leur "cabin". Noter les gros blocs soigneusement appareillés constituant le conduit de cheminée (le constructeur devait être riche, mais la famille a dû péricliter...) - et le geste de la petite fille, qui se gratte la tête : les poux devaient être fréquents dans ce contexte social.
Fichier:Bottle of Molasses.jpg- # 42 "Bro'er Rabbit" Hacker, sa femme et son fils (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=93&CISOBOX=1&REC=2). M. Hacker [6] tenait l'hôtel-pension qui abritait certains grands étudiants et fournissait les repas au réfectoire des garçons de l'OBI. Mme Hacker affiche un air particulièrement revêche. L'hôtel est visible sur de nombreux panoramas du village d'Oneida (voir la belle photo n° 256 , http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=4&CISOBOX=1&REC=16 ).
- # 43 et 44 Une famille Burns. Sur la photo n° 43 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=296&CISOBOX=1&REC=3 ) , Sarah Davidson Burns est au coin de son feu, devant un mur tapissé de papier-journal. Impavide sur son rocking-chair, l'aïeule tire sur sa pipe, alors qu'assis en face d'elle son petit-fils (la trentaine, feutre sur la nuque, terrorisé par le flash) tient sa fille Violet dans ses bras.
Sur la photo n° 44 : les mêmes, avec en plus William Pen Burns, le fils de Sarah , un grand et gros homme à la cinquantaine. Ils posent sur des chaises, dehors, devant le conduit de pierre de leur cheminée. Les hommes ont enlevé leur chapeau (attitude inhabituelle, vue la blancheur de leur front) , et Sarah tient toujours sa pipe à la bouche.
- # 46 à 55 "Cabins". Neuf photos montrant l'architecture typique des maisons du Kentucky rural. Sur la photo n° 46 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=642&CISOBOX=1&REC=6 ) : la "dog-trot log cabin" (maison de bois avec passage couvert) de Dan Burns, sur le Little Bullskin Creek. Dan Burns (visible avec sa famille sous le porche, derrière la palissade) fut un des premiers membres du conseil d'administration de l'OBI. Noter la couverture de shingles (tuiles de bois) en mauvais état et le soin apporté à se clôturer.
- # 56 "Visiteuses à Buffalo Creek " ( détails sur les techniques des fileuses locales) . Sur la photo n° 56 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=307&CISOBOX=1&REC=16 ): une jeune femme endimanchée et ses 2 petites filles dans leurs plus beaux vêtements (l'une, assise toute raide sur une chaise, arbore un chapeau à fleurs...) rendent visite à une amie (une sœur ? ) et à ses 2 filles. Assises sur des rocking-chairs sous le porche, les jeunes femmes bavardent, cependant que la maîtresse de maison, près de son grand rouet, carde la laine. Il s'agit de 2 familles aisées : les vêtements sont propres et neufs, la barrière est peinte de blanc...
La jeune tisseuse au visage austère est aussi une bonne couturière : on la voit sur la photo n° 363 (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=252&CISOBOX=1&REC=3) avec ses 2 filles, portant des vêtements neufs du même tissu à pois .
A rapprocher : les photos n° 500 et 501 "Fileuse". Sur la photo n° 500 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=269&CISOBOX=1&REC=20 ) une des jeunes femmes en corsage à pois fait tourner la grande roue de son rouet. La photo n° 501 (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=360&CISOBOX=1&REC=1) montre le rouet d'une fileuse chevronnée : depuis toujours Mary Baker file la laine de ses propres moutons, puis la tisse, et en fait des vêtements "de sa façon".
- # 95, 96, 97 : Mine de charbon. Le sous-sol des contreforts appalachiens est riche en couches de charbon bitumineux , souvent peu profondes [7], et les habitants de Clay County creusent des galeries artisanales à flanc de coteau pour l’exploiter. C’est le cas de Steve Allen (surnommé "Lizzard head", "Tête de Lézard") , qu'on peut voir devant la minuscule entrée de sa mine de Sandlin Hill ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=135&CISOBOX=1&REC=17 ) . Sur la photo 153, particulièrement nette, on peut noter le caractère précaire des étais.
- # 111 et 112 Couples devant leur maison. La 1° ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=277&CISOBOX=1&REC=11 ) montre un couple de campagnards pauvres et âgés, les mains posées sur leur barrière; l'homme (en chemise boutonnée et veste) a les cheveux longs et un collier de barbe grisonnants, les traits bouffis, il regarde devant lui d'un air gêné; la femme, un poing sur la hanche, la pipe à la bouche, affronte l'objectif d'un œil perçant; leur vieille cabin de grosses planches, couverte de shingles (tuiles de bois), est délabrée.
Sur la photo n° 112 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=21&CISOBOX=1&REC=12 ) au cadrage singulier (sans doute imposé par le terrain en pente) on voit aussi un couple de campagnards âgés, mais le contexte social est radicalement différent : la maison est pimpante, le jardin bien tenu, les piliers du porche et les poteaux de la clôture neuve sont peints de blanc; le couple est bien habillé : chemise blanche pour l'homme, grand tablier immaculé pour la femme.
- # 130 et 131 Mulet mort devant l'OBI, automne 1915 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=227&CISOBOX=1&REC=11). Georges Baker monté sur son mulet a croisé dans le village Charlie Roberts, et comme une vendetta ("feud") oppose les familles Baker et Roberts, il s'est naturellement ensuivi un échange de coups de feu; la seule victime a été le mulet. Les badauds sont endimanchés : c'était le jour de la "Cérémonie du I° jour d'école" à l'OBI. On aperçoit au fond les bâtiments de l'OBI : à gauche Marvin Hall et à droite Carnahan Hall. L'année suivante, une année jour pour jour après la mort du mulet, Charlie Roberts, qui s'est amendé, recevra le baptême par immersion, des mains du Révérend Burns, lors de la "Cérémonie du I° jour d'école 1916" (voir la photo n°104)
- # 151 Elijah Gay ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=284&CISOBOX=1&REC=11 ). Un homme à la soixantaine, cheveux blancs hirsutes, apparemment mécontent d'avoir dû enlever son chapeau pour la photo, alors qu'il plantait des pastèques avec le Pr J.A. Burns (cf photo n° 413) , au fond de son vallon. A rapprocher de la photo n° 170 montrant sa petite ferme isolée. Elijah Gay parait plus jeune et a des cheveux noirs sur une autre photo (n° 219) , qui est donc probablement plus ancienne d'une dizaine d'années au moins.
- # 154 Deux juges aux comices agricoles ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=415&CISOBOX=1&REC=14 ) . Un clin d'œil de Matlack [8] ?
- # 162 "Déménagement en famille" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=48&CISOBOX=1&REC=2 ). Deux couples d'âge mûr fuyant la crue de l'Ohio ont empilé leurs biens dans un chariot tiré par un cheval. Les femmes sont hagardes, les hommes essaient de faire bonne figure. Pas d'enfants visibles; la femme assise dans un fauteuil tient 2 poupées. Les photos n° 365, 366, et 367 sont des vues des berges de l'Ohio en crue.
- # 163 et 164 La famille de Harve "Cody" Burns. Sur la photo n° 163 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=280&CISOBOX=1&REC=3 ) les 8 enfants de "Cody" Burns (l'homme portant chapeau et bretelles, à l’attitude passive-agressive) et de sa femme Minnie sont alignés entre leurs parents, devant la ferme et le hangar. Les 2 filles habillées de clair sont sans doute élèves de l'OBI, alors qu'une de leurs sœurs est restée à la ferme : vêtue de hardes grises, elle tient un bébé et un chat dans ses bras. Leur frère aveugle, Arlin dit "Head" ("La Tête", déjà vu sur la photo n° 16) est à droite de son père. Cinq personnes (les 3 plus jeunes garçons, le bébé et la mère) sont pieds nus. A gauche, légèrement à l'écart, bâton en main, se dresse Tommy Stidham, l'oncle de Winnie ( qui daignera enlever son grand feutre noir sur la photo n° 546) . Un porcelet noir passe en trottinant dans le champ, et le flou de sa patte antérieure gauche permet d'évaluer le temps de pose : 1/60 de seconde environ.
Sur la photo n° 164, l’ambiance est plus décontractée (les hommes ont dû partir vaquer à leurs occupations) , mais Matlack n'a plus à sa disposition au soleil que la mère, deux jeunes garçons, un fils, et une fille endimanchée. Les 3 autres enfants Burns (dont la fille qui porte le bébé) sont plus en arrière, à l'ombre sous le porche.
Sur la photo n° 229 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=184&CISOBOX=1&REC=9 ), on retrouve les mêmes à l'intérieur de la "cabin" (photo prise au flash) : les grands sont rangés contre les murs, les petits assis devant le feu, l'aveugle Arlin montre comment on égraine le maïs dans une bassine. On note chez ces Burns une relative aisance : journaux neufs tapissant les murs, fusil accroché au plafond, grandes photos encadrées au mur, carillon de type "Westminster" et bibelots sur le manteau de la cheminée, à droite escalier de meunier menant à la soupente-dortoir ( aisance sans comparaison possible toutefois avec les parquets cirés et les beaux meubles de l'OBI , cf photo n° # 133 "Petit salon dans le bâtiment des jeunes filles" , http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=168&CISOBOX=1&REC=13 ).
Voir aussi la photo n° 98 : les plus jeunes garçons de Cody Burns jouent avec leur chien; assis sous le porche l'"old timer" Tom Stidham (le grand-oncle des enfants) - et un jeune homme en col dur (probablement un ami de Matlack).
- # 165 et 166 Familles de niveau modeste devant leur maison. On note que la plupart des familles photographiées par Matlack comptent de 6 à 8 enfants, parfois 10, et que les femmes sont mères très tôt.
D’ailleurs le fort taux de natalité local est illustré par la photo n° 475 (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=106&CISOBOX=1&REC=15 ) : l'école rurale de Bethany Academy près de Big Creek (une succursale de l'OBI, encore plus isolée que la maison mère) compte plus de 100 écoliers.
- # 168 Famille travaillant dans les champs ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=194&CISOBOX=1&REC=8 ). La femme a manteau, chapeau et sac à main, et les 2 aînés des 5 enfants sont endimanchés et portent des chaussures : on imagine qu'ils sont venus voir à la sortie de l'office dominical le reste de la famille qui travaille aux champs. Le père devait être en train de sarcler (il s'appuie sur sa houe), pendant que les enfants faisaient bouillir des betteraves pour faire de la mélasse : 2 filles tiennent des bâtons pour remuer le sirop, le plus jeune garçon se lèche les doigts. Le père et 3 enfants portent des "vêtements" de travail : cotte et chemise déchirées, vieux chapeau défoncé.
- # 173 à 178 Travail aux champs avec mules. Des hommes défrichent un terrain en pente, probablement celui sur lequel ils ont coupé les arbres (voir photo 75 et 76) .
Sur la photo n° 174 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=239&CISOBOX=1&REC=14 ) le terrain est plat, le sol a apparemment été cultivé depuis plusieurs années; 2 hommes sont à la charrue, 3 femmes (dont 1 est pieds nus) suivent en travaillant à la houe; le négatif porte l'inscription : "fossil farming"... Sur la photo n° 175 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=247&CISOBOX=1&REC=15 ) la femme aux pieds nus s'est dissimulée derrière un des hommes, sans doute pour cacher ses vêtements de travail et ses pieds nus.
- # 179 Travail aux champs avec bœufs ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=347&CISOBOX=1&REC=19 ). Au fond d'une vallée, 2 hommes pieds nus mènent un attelage de 2 bœufs qui tire une herse rustique : un tronc d'arbre sur lequel un des hommes s'est assis (cette photo mériterait plus que la n° 174 de porter l'inscription "fossil farming"). En arrière plan une ferme entourée des classiques barrières.
A rapprocher de la photo n° 230 et de la photo n° 198 : "Récolte du maïs avec bœufs" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=63&CISOBOX=1&REC=18 ): les épis sont stockés dans la caisse d'un traîneau, car un char serait inutilisable sur cette pente.
Le progrès pénètre cependant jusqu'au fond des vallées : sur la photo n° 412, un jeune homme plante du maïs avec un plantoir mécanique dont le manche porte un distributeur de graines (noter la pente des champs, qui en réserve l'accès aux engins à traction animale). Etait-il habituel d'ensemencer une terre non nettoyée, ou la photo est-elle de circonstance (le planteur a de plus manifestement enfilé une chemise blanche pour la photo) ? ...
- # 192 Un ancien élève d'Oneida ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=125&CISOBOX=1&REC=12 ). Ce beau jeune homme blond en chemise blanche (mais sans faux-col...) a peut-être été photographié par Matlack une dizaine d'années auparavant, alors qu'il était pieds nus, en guenilles et l'air apeuré dans la cour de sa ferme, ...
- # 199 Sam "Danger" Davidson et sa femme reçoivent des amis sur le porche de leur cabine ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=282&CISOBOX=1&REC=19 ). "Danger" est assis à droite, sa femme debout accotée au chambranle (attitude classique des femmes) , et les visiteurs (4 hommes et un gamin) assis le long du porche. Tous sont malheureusement à l'ombre, donc peu visibles compte tenu des faibles qualités des émulsions photo de l'époque. Noter que les parois externes des murs de madriers sont tapissées de journaux, et que le toit est couvert de shingles (tuiles de bois). A droite, le massif de briques de la cheminée. La cabin se situait sur la branche appelée "Danger" de Bullskin Creek, d'où le surnom de son propriétaire. Sur la photo n° 469, Sam joue du violon, et le garçon est ravi.
- # Jeunes filles entrant à l’ OBI ( photo n° 210 : http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=99&CISOBOX=1&REC=10 ). Noter leur maigreur, les robes informes et les 2 improbables chapeaux.
A comparer avec le photo n° 209 (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=100&CISOBOX=1&REC=9 ) : "Jeunes filles après un an environ à Oneida" . Deux d'entre elles, les sœurs Davidson, (au centre et à l'extrême gauche) ont vu leur père et leur frère tués dans une vendetta familiale. On revoit ce groupe de jeunes femmes élégantes et épanouies autour d'une table bien dressée dans la classe d' "économie domestique" (photo n° 211).
- # 212 "Retour à la maison après le service dominical" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=144&CISOBOX=1&REC=12 ). Sur un chemin caillouteux, entre une haute palissade et un champ de maïs impénétrable, un groupe de cavaliers vu de dos s'enfonce dans la nature.
Pour aller au temple, on monte aussi les enfants sur la mule; les femmes ont mis leurs belles et amples coiffes de toile fine ( photo n° 385 , http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=105&CISOBOX=1&REC=5 ) .
On se rend aussi au temple en "jolt-wagon" ("carriole tape-cul"), et il faut parfois traverser à gué une large rivière (photos n° 180, 213 et 214) .
- # 231, 232 et 233 "Charrois". L'accès à Oneida n'était pas facile : chemins de terre souvent boueux, gué sur le Goose Creek...Noter sur la photo n° 231 la bonne humeur des hommes ( le Pr J.A. Burns, en chapeau melon, est à droite) , la perplexité évidente des mules devant le chariot embourbé - et l'allure décontractée du garçon conduisant son chargement d'écorce à tanin vers la gare ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=655&CISOBOX=1&REC=13 ) .
En rapprocher les photos n° 251 et 252 (Voitures à cheval) : dans la grand-rue boueuse de London (conté de Laurel, Kentucky) les voyageurs pour Oneida sont montés dans le petit omnibus, mais un cheval manque : on lui remet un fer dans l'atelier du maréchal-ferrant - et la photo n° 306 : le courrier est apporté par la voiture des frères Doyle, tirée par 2 mules sur le chemin défoncé et boueux qui unit la ville la plus proche, London (Laurel County) et Oneida.
- # 239 et 240 "Le moulin à eau de la famille Hignite" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=230&CISOBOX=1&REC=20 ). Noter la structure élaborée à partir d'énormes troncs d'arbres et les contreforts aidant le moulin à résister à la pression de l'eau.
Photos à rapprocher : la photo n° 248 "Compas fait à la main" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=231&CISOBOX=1&REC=8). Deux hommes sont debout sur un plancher de gros madriers; l'un, jeune ( le fils de Mr Hignite ?), bras ballants, veste boutonnée, affronte franchement l'objectif du photographe; l'autre (un ouvrier ?) dépenaillé, pieds nus, regard fuyant et visage d'éthylique chronique, tient un compas en hickory servant à mesurer l'écart entre les meules. Derrière les gros madriers plantés en terre : la forêt. Noter les qualités technique (profondeur de champ réduite) et esthétique de la photo.
Les photos n° 370, 371, et 372 montrent d'autres moulins à eau , et la mécanique de l'un d'entre eux. La photo n° 611 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=337&CISOBOX=1&REC=11 ) montre un autre moulin (sans contreforts, lui) , vu de l'aval, avec un bief plein d'eau et la roue en action (l'aspect "lisse" de l'eau permet de situer le temps de pose : 1/15 de sec. environ).
- # 244 et 245 "On tient une réunion" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=150&CISOBOX=1&REC=4 ) . Une quinzaine d'hommes assis sur un talus le long d'une route. C'est l'été, les feuillages sont épais, et les hommes portent des pantalons foncés et des chemises claires. Plusieurs taillent des bouts de bois avec leur canif ("whittling").
- # 263 "Chasseur" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=101&CISOBOX=1&REC=3 ) : fier et souriant, pieds nus, en compagnie de son chien, ce garçon d'une quinzaine d'années tient son fusil de petit calibre et son gibier : 2 lapins ("cotton-tails").
- # 270 et 271 "Gamin blessé". 2 photos d'un jeune garçon au membre inférieur gauche plâtré. Sur la n° 270 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=326&CISOBOX=1&REC=10 ), il est au lit, et sa mère ( une femme encore jeune mais usée) est à son chevet; il y a au mur (tapissé avec les pages d'un catalogue de bottier...) une petite étagère et une cuvette.
Sur la n° 271 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=327&CISOBOX=1&REC=11 ), le garçon est assis sur une chaise sous le porche, sans doute parce que les médecins lui ont recommandé de s'exposer au soleil (la luminothérapie était alors à la mode) ; sa mère a posé la main sur son épaule, on n'aperçoit qu'un enfant (une petite fille) en arrière-fond. A en juger par l'aspect du garçon et de sa mère, la sous-alimentation devait être chronique dans cette famille.
- # 273 "Jerry Burns jouant d'un dulcimer qu'il a fait lui-même" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=56&CISOBOX=1&REC=13 ). Assis sur une bergère rustique faite de bâtons, Jerry Burns (qui a été un des constructeurs de l'OBI, puis y a enseigné les mathématiques, a construit plusieurs bâtiments à Oneida et dirige un moulin à farine) joue d'un instrument de musique qu'il a fabriqué lui-même. Son dulcimer ressemble plus à une grosse guitare plate à manche court qu'au classique dulcimer des Appalaches. Jerry Burns a posé le pied sur un fossile : le fait qu'il le garde sous son porche montre le niveau culturel de cet autodidacte.
- # 274 "Sortie du bac" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=524&CISOBOX=1&REC=14 ). Mélange de technologies moderne (l'automobile rutilante) et ancestrale (le bac de bois qui parait étroit et précaire, et son câble bien mince en regard du poids de 2 autos et un buggy). Noter la largeur de la branche sud de la rivière Kentucky (voir aussi photo n° 275) formée tout près d'Oneida par le confluent du ruisseau Goose Creek et de la rivière Red Bird.
- # 299 "Cheminée de madriers et de glaise" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=102&CISOBOX=1&REC=19 ). Autre exemple d'architecture traditionnelle locale : la grande cheminée soutenant un des petits côtés de la cabin pouvait être faite de madriers jointoyés et intérieurement tapissés de glaise (au lieu de pierres ou de briques). Une femme et sa petite fille sont assises dans le coin abrité formé par le conduit de la cheminée (probablement systématiquement orienté vers le sud lors de la construction) , le chien de la maison attend devant elles.
Un autre exemple d'architecture rustique : la cabin de la photo n° 411 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=43&CISOBOX=1&REC=11 ) , sise à Dark Hollow ( Trou Sombre) , sur le ruisseau Bull Skin (Peau de Taureau) [9]
- # 305 "Scierie" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=196&CISOBOX=1&REC=5 ). Comme l'a écrit S.W. Thomas : "L'aube se lève sur les Montagnes" [10] : cette scierie, située à Oneida, de l'autre côté de l'embouchure du Bullskin Creek est d'aspect nettement moderne, et les planches stockées ont été débitées par une machine-outil perfectionnée.
- # 307 "Préparation de la lessive" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=44&CISOBOX=1&REC=7 ) : au bord du ruisseau Bullskin Creek, en contrebas de sa maison, une aïeule (Polly West) tamise la cendre de bois qui va servir à fabriquer la lessive ("lye"), pendant qu'une jeune femme élégamment vêtue (une visiteuse ? sa fille ou sa bru ? ) la regarde faire.
Des tamis de bois ("hoppers") sont visibles aussi sur la photo n° 249 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=45&CISOBOX=1&REC=9 ).
La photo n° 22 (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=242&CISOBOX=1&REC=2 ) montre les ustensiles du lavoir rustique, au bord du ruisseau : l'eau est chauffée dans une marmite sur un foyer fait de quelques pierres, puis versée sur le linge et la lessive dans une demi-barrique. Les vêtements sont ensuite frottés et battus sur un billot ( "battling board") ressemblant à celui d'un boucher.
- # 308 "Fabrication de goudron" (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=301&CISOBOX=1&REC=8 ). Matlack devait être ce jour-là en visite chez les West (en même temps qu'un couple "de la ville", leur enfant et leur petit chien blanc ) , et il nous décrit un moment dans la vie de ces vieux paysans. Devant sa cabin qui a dû être belle mais est aujourd'hui délabrée (noter la herse et la charrue posées à terre, le collier de cheval accroché au mur...) le propriétaire, Jake West, s'apprêtait à allumer du feu pour chauffer sous cloche des racines de pin et obtenir du goudron [11]. Noter la vieille cuvette qui sert de support au chaudron retourné et posé sur une pierre plate. La vieille Polly est assise sous son porche, Jake a affectueusement pris dans ses bras un enfant blond (le fils de l'élégante jeune femme figurant sur la photo n° 307 ? son petit-fils ? ); un homme est assis à l'ombre sous l'arbre, en face du porche; le meunier Hignite (qui possède un moulin sur le Bullskin Creek) est probablement venu en voisin; le petit chien blanc (soigné et portant un collier) explore ce monde inconnu de lui.
A un autre moment ( photo n° 613 , http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=236&CISOBOX=1&REC=13 ) , on peut voir le couple West (80 et 88 ans) sous leur porche, devant les paniers qu'ils tressent "for a living" , pour gagner leur vie. Le tabac de Polly West , qui fume la pipe, est certainement récolté sur ses terres...
La photo n° 419 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=294&CISOBOX=1&REC=19 ) montre les 2 "vieux West" et leur chien devant une cabane (un fumoir à jambon ?) ; une gaillarde jeune femme en vêtements de travail voisine avec un jeune homme (à demi-hors champ).
- # 309 et 310 "Ecolier ". Sur la photo n° 309 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=238&CISOBOX=1&REC=9 ), un garçon d'une dizaine d'années, à la fois réservé, résolu et à demi-souriant, fixe l'objectif. Il est pieds-nus mais porte chemise et cravate, et tient à la main un grand feutre qui a apparemment (comme sa veste et son pantalon) appartenu à un adulte avant lui.
Sur la photo n° 310 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=188&CISOBOX=1&REC=10 ) il semble s'agir du même garçon (peut-être Dugger, fils du Pr J.A. Burns ?), plus âgé de quelques années, assis sous un pin au bord d'un cours d'eau. Peut-être est-ce à l'occasion de la "Cérémonie du I° jour d'école" qu'il a revêtu son costume sombre, sa chemise blanche avec cravate et chapeau; mais il a apparemment omis de se laver les mains… Et a-t-il eu le temps de faire son lit ? (cf la photo n° 23 "Chambre dans le dortoir des garçons" , http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=187&CISOBOX=1&REC=3 ).
- # 314 et 315 "Hommes de Clay County, Kentucky, autour de 1910". Deux portraits pour le moins peu souriants...
L'homme de la photo 314 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=240&CISOBOX=1&REC=14 ) semble bien être A.J. Murrel, le "prêcheur" itinérant qu'on peut voir sur la photo n° 11 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=67&CISOBOX=1&REC=11 ) , campé sur sa mule, avec feutre et col clergyman [12] , un des nombreux "prêcheurs" du Clay County photographiés par Matlack. La collection Matlack de l'Université de Louisville contient une dizaine de photos d'hommes (du professeur à l'OBI au simple paysan des environs d'Oneida) catalogués comme "prêcheurs".
Voir aussi la photo n° 450 "Un prêcheur de montagne" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=11&CISOBOX=1&REC=10 ) sur laquelle figure Tom Murrel, frère d'Andy Murrel.
En rapprocher la photo n° 615 : "Willis Sizemore, un prêcheur converti alors qu'il était en prison pour fabrication illégale d'alcool" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=66&CISOBOX=1&REC=15).
- # 329 à 335 De beaux portraits de femmes, des étudiantes de la promotion 1913 de l'OBI. En particulier (photo n° 331, http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=173&CISOBOX=1&REC=11) , le visage régulier et volontaire d'Edith Cress qui, orpheline de 12 ans sans le sou, en 1908, fit son baluchon et parcourut 25 miles pour venir demander au Pr J.A. Burns de la prendre comme écolière en échange de son travail domestique; elle fut la 1° jeune montagnarde à obtenir (en 1913) un diplôme de fin d'études à l'OBI.
Sur la photo n° 335, http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=97&CISOBOX=1&REC=15 ) les 2 sœurs Davidson, Esther et Della, promotion 1913 elles aussi; leur père et leur frère furent tués dans une vendetta familiale ("feud"), et Esther (assise sur la photo) mourut de la tuberculose autour de 1920.
Sur la photo n° 334 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=172&CISOBOX=1&REC=14 ) les 2 jeunes filles de gauche appartiennent ("probablement", dit le commentaire) aux famille Combs et Burns : 25 ans auparavant (jusqu'à la paix établie entre les 2 familles en 1888), leurs grands-parents, parents et frères se tiraient à vue...
- # 336 et 337: "Brume". Si la 1° photo est presque illisible selon nos standards, la 2° (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=631&CISOBOX=1&REC=17 ) est un excellent panorama (vu depuis l'éminence de l'OBI ) du coquet village qu'était Oneida en 1906, moins de 10 ans après sa fondation. Au I° plan , l'hôtel Hacker sur la rue Centrale. Le confluent qui forme la South Branch de la rivière Kentucky est probablement caché derrière le rideau d'arbres (au fond à gauche) , et surmonté par la brume.
- # 338 "Jeune montagnard" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=138&CISOBOX=1&REC=18 ). Un jeune garçon de 5 ou 6 ans, joufflu et sûr de lui, est assis sur les marches de sa cabin et tient fermement son petit chien noir sur ses genoux. Sa plus jeune sœur, circonspecte, a déjà l'attitude classique des femmes : accotée au chambranle de la porte.
- # 341 "Famille de montagnards - tous ne sont pas là..." (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=635&CISOBOX=1&REC=1 ). Devant leur petite cabin délabrée (des arcs-boutants la soutiennent à droite, à la fenêtre 1 carreau sur 6 est cassé...), une femme usée pose entourée de ses 10 enfants, âgés vraisemblablement de 22 à 10 ans. Au moins 6 d'entre eux sont pieds-nus; un jeune homme (qui semble être débile mental) tient un banjo et ricane; 5 enfants (et le chien) regardent la dame à l'extrême gauche, et certains sourient : la belle visiteuse ( une amie de Matlack ? ) vient de lancer en riant une plaisanterie au photographe (ou le classique "cheese !" ?).
- # 350 "Mr et Mrs Combs" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=61&CISOBOX=1&REC=10 ). Belle photo d'Amerdith Burns [13] et de son épouse Ester, dans leur jardin. Amerdith fit partie du bureau des membres fondateurs de l'OBI; il mourut en 1908, sa femme (née en 1832) en 1909.
Leur fils Levi "Lee Combs (photo n° 352, http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=526&CISOBOX=1&REC=12 ) fut un chef de la vendetta ("feud") qui opposa les Burns et les Combs. Après la fin de la vendetta en 1888, Lee devint (comme son père) membre du conseil d'administration de l'OBI.
- # 357 et 358 "Martha "Granny Hogg" , portraits de profil et de face , (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=548&CISOBOX=1&REC=18 ) : cette grande propriétaire rurale concéda gratuitement à J.A. Burns et à McMurrey les terrains sur lesquels sera édifié le "Mamre [14] Baptist College", qui deviendra l'OBI. Elle vendit aussi de nombreux lots de terrain aux nouveaux-venus qui, attirés par l’OBI, s'installèrent à Oneida.
- # 379 à 384 "Chez McMurrey, sur le plat près d'Oneida". Visite à la ferme McMurrey : nombreux enfants jouant avec leurs chats - ou bien courant dans la cour où le linge est étendu ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=121&CISOBOX=1&REC=20 ) après la grande lessive de printemps (les arbres sont dénudés) - ou s'empilant sur une herse de bois tirée par 2 bœufs.
La photo 384 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=119&CISOBOX=1&REC=4 ) représente un atelier de menuiserie (planches stockées à l'extérieur, tarière accrochée en haut du 1° poteau du porche) : les pieds dans les copeaux, un homme rabote le champ d'une grande planche, pendant que 2 gamins accoudés à l'établi et un vieillard assis contre le mur le regardent faire. Noter le pied de meuble fait au tour, ce qui dénote une bonne habileté de l’artisan-menuisier local. Les bois visibles alentour s'étendent sur le terrain plat entre les ruisseaux Bullskin et Red Bird, et appartiennent à H.L. McMurrey, co-fondateur avec J.A. Burns du Mamre Baptist College, qui deviendra l'OBI. McMurrey dût abandonner l'enseignement à cause de ses charges familiales et retourna à l'agriculture en 1904;
- # 386 Panorama du coquet village d'Oneida vers 1910 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=688&CISOBOX=1&REC=6 ) . L'OBI domine la bourgade; de gauche à droite et de haut en bas, on peut voir les 3 gros bâtiments de l'institut : Marvin Hall (2 étages, clocher) , Carnahan Hall (3 étages) , et McMurray Hall. Le Big Store se trouve au bord de la rivière South Fork Kentucky.
En rapprocher la photo n° 590 : prise depuis Sandlin Hill, elle montre bien la rivière South Branch Kentucky et le Big Store sur sa rive.
- # 389 "Coiffeur en plein air" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=263&CISOBOX=1&REC=9 ) . Debout dans un jardin, un homme (grand feutre, gros nez, moustache, bretelles) taille aux ciseaux les cheveux d'un autre homme (Walter Carnahan ? ) , assis devant lui.
- # 396 Un attelage de 2 paires de bœufs, traînant un char de bois, rencontre un autre attelage ( tiré par 1 paire de mules) sur un chemin étroit et boueux, près du ruisseau Bull Skin, à l'est d'Oneida ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=225&CISOBOX=1&REC=16 ). Noter les barrières de bois, très fréquentes à l’époque dans le paysage rural du conté de Clay.
- # 484 et 485 : "Débardage de troncs" ("snaking logs") , http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=5&CISOBOX=1&REC=5 . Un attelage de 5 paires de bœufs tire des troncs vers la rivière . Selon le commentaire : " au printemps, les troncs étaient flottés le long de la rivière pour être vendus en ville. Les essences les plus exploitées étaient : le chêne, le hêtre et le marronnier. Les bœufs ont été utilisés jusqu'en 1930".
- # 502 et 503 : "Squire Henley et sa femme" (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=132&CISOBOX=1&REC=2) Le frère de "Big" Henley avait lui aussi été l'un des premiers contributeurs (pour $ 50) lors de la fondation de l'OBI. Il possédait un magasin sur la route de Manchester (photo n° 507 : la façade postiche en planches ne se rencontrait pas que dans l'Ouest...)
- # 540 "Paire de bœufs et garçons" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=319&CISOBOX=1&REC=20 ) . La photo pourrait s'intituler "Pauvreté rurale" : les bœufs menés sous le joug à l'abreuvoir sont étiques, les gamins (par ailleurs robustes) vêtus de guenilles. L'un d'eux (déjà vu sur la photo n° 37) tient un arc à bouche.
A rapprocher des photos n° 562 ("Deux garçons et un chien près d'un ruisseau" , http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=285&CISOBOX=1&REC=2 ) - et n° 563 ("Deux enfants devant une "cabin" , http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=290&CISOBOX=1&REC=3 ) , sur laquelle on note (à gauche) sur une perche plantée tout près d’un arbre , une "martin box" [15] .
A différencier de la photo n° 564 montrant 2 enfants de la classe aisée (enfants de professeurs ou de cadres de l'OBI ? ) , endimanchés et boudeurs.
- # 547 "Réunion sur la place du village" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=436&CISOBOX=1&REC=7 ). Une assemblée exclusivement masculine assiste à un discours (ou un prêche, ou une mise aux enchères ?) sur une place, un jour de marché. Noter la maigreur de la vache et du cheval à gauche (on est pourtant en été...) , et la position classique du cavalier américain au repos : jambe gauche posée sur le pommeau de la selle. On reconnaît le meunier Hignite à gauche.
- # 551, 552, et 553 : "Entraînement". Un jeune homme en "uniforme" s'exerce : saut d'obstacles, tir sur une cible en mouvement (un seau pendu à un arbre) . Les États-Unis entrent dans la Première Guerre Mondiale le 6 avril 1917.
- # 585 " Cuisine sur la vérandah, cabane de montagne, vers 1910" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=237&CISOBOX=1&REC=5 ) . Dans les fermes, l'été permettait de faire la cuisine sous le porche, sur un fourneau. Noter la dalle de pierre sous les pieds du fourneau, les divers ustensiles (poêle à frire, passoire, bassine) pendus au mur. La petite fille s'est vraisemblablement brûlée (et le photographe a été particulièrement rapide).
- # 640 "Femme et enfants à l'extérieur d'une "cabin" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=349&CISOBOX=1&REC=20 ) . Si la jeune femme est la mère des enfants, on peut estimer qu'elle a dû concevoir l'aîné alors qu'elle avait 15 ou 16 ans ...
En rapprocher la photo n° 653 "Jeune femme et enfants" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=283&CISOBOX=1&REC=13) : une très jeune mère de 3 enfants.
L'" Homme non identifié" (photo n° 578 http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=103&CISOBOX=1&REC=18 ) , muni des accessoires classiques de l'éthylo-tabagique [16] (la pipe et le quart à "moon-shine") est-il le père ou le grand-père ?.
La jeune fille de la photo n° 649 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=221&CISOBOX=1&REC=9 ) , une élève de l’ OBI, aura certainement, elle, une vie toute différente : elle plannifiera sa famille, portera de beaux vêtements blancs et ne sera pieds nus que le temps d'un pique-nique (cf photo n° 575 (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=397&CISOBOX=1&REC=15 ).
L'Oneida Baptist Institute
- # 8, 9, 10 : "Anderson Hall" . Ce beau bâtiment de bois préfabriqué a été offert à l'OBI en 1912 (après une conférence que fit James Anderson Burns à New York) par de riches philanthropes : Elizabeth Milbank Anderson et son époux le célèbre peintre de paysages et scènes rurales Abraham Archibald Anderson. Couvert de chaume, Anderson Hall abritait le dispensaire et la salle de cours d'éducation pratique pour jeunes filles ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=167&CISOBOX=1&REC=10 ) . Il servira ensuite aux réunions festives, avant d'être offert au Pr J.A. Burns pour qu'il y vive après sa retraite.
Plusieurs photos montrent sur le porche d'Anderson Hall les administrateurs de l'institution et l'équipe médicale (des médecins et infirmières volontaires venus des grandes villes) posant en groupe. Sur la photo n° 21 (prise au flash) , dans une salle aux murs tapissés de cartes et de diagrammes et éclairée par quelques ampoules électriques (installées par l’entreprise Matlack ?) , la direction et le corps médical s'apprêtent à partager un repas de fête : hommes en col dur et cravate, femmes en grands chapeaux.
Anderson Hall abritait aussi la classe de botanique (photo n° 35, http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=199&CISOBOX=1&REC=15 ) : une grande salle lambrissée, avec de nombreuses planches scientifiques. Noter la qualité de la menuiserie (lambris, parquets) - et de la photo.
- # 57 à 61 "Camping" : 5 photos relatant l’excursion d'une douzaine de membres de la direction de l'OBI. Les femmes (en jupes longues...) cuisinent sur des feux de bois, le groupe pose pour une photo. Les photos nocturnes n° 57 et 58 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=153&CISOBOX=1&REC=18 ) représentent une prouesse technique : à la seule lumière du feu de bois (lumière ingénieusement réfléchie, il est vrai, par un écran de toile tenu par l'homme de droite) le groupe chante en chœur.
- # 72 "La chapelle de Marvin Hall, le dimanche 14 juillet 1912". Le cœur de l'OBI : 300 places sur de solides bancs rustiques, murs et plafonds lambrissés, superbe lustre électrique (installé par l’entreprise Matlack ? ). Noter la qualité de la photo, prise en pose longue, vraisemblablement après l'école du dimanche : sur le tableau noir fixé au mur du fond est inscrit le nombre de fidèles présents ce jour (125) , le nombre de Bibles qu’ils ont apportées, et le montant des offrandes ($ 1,75).
- # 74 "Jeu de "London Bridge" : un groupe d'enfants, pieds nus, propres, bien habillés de vêtements clairs (les enfants des directeurs et enseignants de l'OBI ?) joue au pont-levis sur une pelouse. Noter la fillette habillée de sombre qui les regarde de loin (dans l’ombre de l’arbre, à droite).
- # 81 La classe des petits ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=198&CISOBOX=1&REC=1 ) . Thomas L. Britton, un des premiers élèves de l'OBI, est maintenant enseignant. Photo prise à l'intérieur en lumière naturelle (prouesse technique : les enfants ne sont pas flous...) .
- # 82 Promotion 1913 de l'OBI : 9 étudiants (6 jeunes filles et 3 garçons).
- # 83 Promotion 1914 de l'OBI ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=293&CISOBOX=1&REC=3 ) : 2 jeunes filles et 3 garçons. La jeune fille de droite est une Combs (les Combs ont entretenu une vendetta contre les Burns jusqu'en 1888, année où J.A. Burns résolut de rétablir la paix entre les 2 familles).
- # 85 Les acteurs d'une pièce en 1913 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=195&CISOBOX=1&REC=5 ): 13 étudiants de l'OBI en costumes de scène ou en civil. La pièce était de Evelyn Carter [17] , qui avait aussi écrit l'hymne de l'école : "Oneida Fair".
- # 86 Salle des Sciences et bibliothèque dans Marvin Hall ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=171&CISOBOX=1&REC=6 ). Noter le contraste entre le cadre moderne et les bancs rustiques. A gauche, un tableau : "Jésus enfant enseignant les docteurs de la loi". Devant la chaise, un serpentin provenant d'un vieil alambic : le "moon-shining" (et donc l'alcoolisme, le vieil ennemi des Baptistes) restait donc au centre des préoccupations des enseignants.
- # 88 à 91 Claude C. Matlack passe devant l’appareil photo : seul - ou avec une jeune femme, dans une prairie. Au fond, au pied d'une pente boisée, coule une rivière. La jeune femme est-elle la fiancée de Matlack ? … (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=478&CISOBOX=1&REC=11)
- # 103 Arrivée à l'OBI au début de l'année scolaire ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=98&CISOBOX=1&REC=3 ). Deux jeunes filles souriantes, large chapeau et ceinture serrée (mode d'avant la Première Guerre Mondiale) , arrivent à l'OBI à travers la prairie. Leur aisance et l' élégance discrète de leurs vêtements de voyage permettent de déduire qu'il s'agit certainement d'élèves en fin d'études. Pour arriver à Oneida, elles ont dû descendre du train à London (Laurel County, Kentucky), prendre le petit omnibus tiré par 2 chevaux ( cf photo n° 252 ) et traverser le village de Manchester, voire y passer la nuit (cf légende de la photo n° 114 et la photo n° 360).
- # 104 "Cérémonie du 1° jour d'école" en 1916 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=325&CISOBOX=1&REC=4 ). La procession, partie de la chapelle de Marvin Hall, fait le tour des terrains de sport et du Grand Magasin avant d'arriver aux berges de la Kentucky. Ce jour verra de plus une cérémonie expiatoire : Charlie Roberts (qui avait perturbé la "Cérémonie du 1° jour d'école" de l'année précédente en tuant la mule de George Baker lors d'un "shoot-out", un échange de coups de feu , cf photos n° 130 et 131) va recevoir le baptême par immersion entre les mains du Révérend J.A. Burns (voir la photo n° 429 ) .
- # 105, 106, 107 : maïs planté sur les terres de la ferme modèle de l'OBI. Noter la pente du champ, assez prononcée. A rapprocher des photos de défrichage ( photos n° 75 et 76).
- # 113 Jour de conseil d'administration à Oneida ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=268&CISOBOX=1&REC=13 ) . A côté du grand bâtiment dénommé "Grand Magasin" (qui abrite aussi la salle de réunion de la loge maçonnique locale) une trentaine d'hommes sont réunis en cercle, soit debout, soit assis sur une balle de coton, une chaise, ou par terre. Il est probable que presque tous chiquent et s'occupent les mains en taillant des petits bouts de bois ("whittling") avec leur canif... La même scène est prise sous un autre angle sur la photo n° 390.
- # 115 et 116 La famille Craft ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=193&CISOBOX=1&REC=15 ). Mr Kraft enseignait à l'OBI, et ses 6 enfants y étaient scolarisés. Sur le photo 116 (sans doute prise après la n° 115 ) , la famille parait moins contrainte.
- # 133 Petit salon dans le bâtiment des jeunes filles ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=168&CISOBOX=1&REC=13 ). Noter la qualité technique et picturale de cette photographie.
- #134 et 135 : Lutte contre trachome, alors un fléau régional : des médecins opérent au bloc ophtalmologique (inauguré en 1913) de l'OBI. Les photos 155 à 159 montrent des consultations ophtalmologiques : le dépistage du trachome dans le jeune âge est très important, avant que ne se soient constituées des lésions irréversibles (cataracte).
La jeune fille figurant sur la photo n° 205 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=218&CISOBOX=1&REC=5 ) a dû avoir la chance de voir son trachome dépisté et traité à temps (et d’obtenir des lunettes) grâce à l’action de l’OBI.
La jeune (30 ans ?) femme des photos n° 636 et 637 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=207&CISOBOX=1&REC=17) souffre, elle, de lésions ophtalmologiques évidentes, importantes et définitives (cataracte). Les légendes d'un certain nombre de photos : n° 109, n° 394 et n° 218 (sur laquelle on reconnaît en effet l’aveugle Arlin "Head" Burns, grandi et bien habillé, en haut à gauche ) mentionnent par ailleurs que "certaines des personnes photographiées sont peut-être aveugles" : leur regard est en effet distant et non focalisé, leurs yeux plissés ou trop grands ouverts, elles tournent l'oreille et non pas les yeux vers l'objectif...
Les médecins surveillent aussi la dentition des enfants (photo n° 348). Les consultations de dépistage ont lieu devant les enfants qui attendent ( cf photo n° 608).
- # 209 "Jeunes filles après un an environ à Oneida" http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=100&CISOBOX=1&REC=9 ) . Deux d'entre elles (les sœurs Davidson, au centre et à l'extrême gauche) ont vu leur père et leur frère tués dans une vendetta familiale. Comparer ce groupe de jeunes femmes élégantes et épanouies (qu'on voit aussi sur la photo n° 211 autour d'une table bien dressée dans la classe d'Économie domestique) avec la photo des petites sauvageonnes qu'elles étaient lors de leur entrée à l'école ( photo n° 210 : http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=99&CISOBOX=1&REC=10 ).
- # 139 et 140 Exposition des réalisations du cours de "domestic science" (éducation ménagère) ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=183&CISOBOX=1&REC=19 ) : travaux de couture, gâteaux, préparation de tables etc...Noter la qualité de la photo en intérieur.
- # 143 Deux bienfaiteurs de l'OBI : Bob Carnahan junior (fils de la famille la plus riche d'Oneida) et le Dr Marvin. Connaissant l'année de naissance des 2 hommes ( 1873 et 1852) , on peut déduire que la photo a été prise autour de 1910. Le bâtiment Carnahan Hall, qui porte le nom de la famille qui l'a offert à l'OBI, est représenté sur les photos n° 207 et 208.
- # 152 Elkhorn Cottage. Le cottage, offert en 1902 par une association caritative féminine de Lexington (Kentucky), se trouve devant le verger de Big Henry Hensley, en bas de Cemetery Hill. Il sert de dortoir et de réfectoire aux garçons de l'OBI, et deviendra par la suite le siège de la rédaction du journal "The Mountainer".
- # 226 Une soixantaine de jeunes gens (dont 80 % sont des élèves du Pr J.A. Burns) passent à Manchester leur examen pour le poste d'instituteur ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=643&CISOBOX=1&REC=6 ) ;date : entre 1903 et 1916. Certains des garçons (sans doute les plus pauvres) n'ont pas de faux-col. Une quinzaine ( le quart du total) sont de sexe féminin.
- # 227 "Ecolier handicapé" (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=245&CISOBOX=1&REC=7 ) . Sans doute Hugh Mobley, orphelin et de famille très pauvre, que le Pr Burns hébergea gratuitement pendant toutes ses études (soit pendant 8 ans). Sur la photo n° 262, prise quelques années plus tard, Hugh parait toujours aussi soucieux...
- # 232 "On apporte l'écorce à tanin à la gare" . Le char rustique est chargé d'écorces de chêne ou de sumac. Noter la position décontractée du garçon , qui évoque le personnage Huckleberry Finn...
- # 247 : la maison familiale des Burns. Refusant de participer à la vendetta familiale qui opposait les Burns aux Combs, Hugh Burns, le père de J.A. Burns, avait quitté le Kentucky avant la guerre de Sécession et avait emmené sa famille en Virginie, mais J.A. revint au Kentucky. Il commença par travailler comme bûcheron et vécut alors dans une petite cabin (voir photo 257 : http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=634&CISOBOX=1&REC=17) .
- # 256 "L'hôtel Hacker". Andy Hacker (surnommé "Bro'er Rabbit", "Frè' Lapin", par allusion au personnage central des fables afro-américaines collationnées dans le livre Uncle Remus [18] et sa femme Sis (debout sous le porche avec leur famille) tenaient ce coquet hôtel où les étudiants de l'OBI pouvaient prendre pension pour $ 1,50 par sem. Le couple Hacker fournissait aussi les repas à l'OBI. Noter la qualité de la photo.
- # 278 à 288 "Classes des petits (kindergarten)". Les familles locales étaient en général prolifiques et pauvres, l'OBI faisait un gros effort en faveur des jeunes enfants. En rapprocher les 2 beaux portraits de petite fille des photos n° 296 et 297.
- # 316 et 317 "Homme sur une mule". La photo n° 316 montre en fait un homme (un confrère du Dr Stucky ? ) sur un cheval.
La photo n° 317 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=191&CISOBOX=1&REC=17 ) montre le Dr Stucky, un des ophtalmologues qui opèrent sur les photos n° 134 et 135 et consultent sur les photos 155 à 159 [19]. Le Dr Stucky a un bonne position (à l'américaine) sur sa mule, alors que manifestement son confrère n'est pas un adepte de l'équitation. La queue de la mule, nette malgré le mouvement, permet de donner le temps de pose : environ 1/250° de seconde. Ces 2 photos ont pour intérêt de montrer, outre le Dr Stucky, la petite agglomération neuve d'Oneida, en contrebas (on devine à gauche le cours de la South Branch de la rivière Kentucky).
- # 337: "Brume". (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=631&CISOBOX=1&REC=17 ) Vue générale de la bourgade d’Oneida depuis la colline où siège l’OBI nouvellement fondé. L’hôtel Hacker est au 1° plan, sur la rue Centrale.
- # 386 Ce panorama du coquet village d'Oneida vers 1910 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=688&CISOBOX=1&REC=6 ) est encore plus net que la vue précédente. On voit que les 3 bâtiments de l’OBI dominent le bourg : de gauche à droite et de haut en bas, Marvin Hall (clocher, 2 étages,) , Carnahan Hall (3 étages) , et McMurray Hall. Le Big Store est sur la rive de la rivière South Fork Kentucky. En rapprocher la photo n° 590 ( prise depuis Sandlin Hill ) sur laquelle la rivière South Branck Kentucky et le Big Store sont bien visibles.
- # 425 à 434 "Le Pr J.A. Burns" (clichés couvrant une vingtaine d'années).
Sur la photo n° 425 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=595&CISOBOX=1&REC=5 ) , le Pr Burns, entouré de nouveaux diplômés (probablement la promotion 1916) a une posture à la Abraham Lincoln ( Lincoln fut lui aussi originaire du Kentucky). Noter le sex-ratio des jeunes diplômés : 7 filles pour 3 garçons; alors que c'est la Première Guerre Mondiale qui en Europe a répandu le travail des femmes, cette révolution sociale avait déjà eu lieu aux États-Unis.
Sur les autres clichés (en particulier la n° 432, prise au bord de la South Fork Kentucky, devant des radeaux de troncs : http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=339&CISOBOX=1&REC=12) , le Pr J.A. Burns se rapproche manifestement de l’idéal de l'homme américain : ancien bûcheron athlétique, autodidacte, parvenu à une haute position sociale et au bonheur par le travail, grâce à son énergie et avec l'aide de Dieu dont il respecte les commandements. Le Pr Burns est cependant d'esprit ouvert : selon la légende de la photo n° 433, une de ses lectures favorites est Uncle Remus [20] .
On voit aussi le Pr Burns baptiser par immersion, lors de la "Cérémonie du 1° jour d'école, 1916" (photo n° 429 , http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=594&CISOBOX=1&REC=9 ) un paysan local, Charlie Roberts, qui a abandonné la violence et la poursuite d'une vendetta familiale : un an jour pour jour auparavant Charlie avait tiré sur un ennemi juré de sa famille, George Baker, et l'avait raté, mais avait tué son mulet : voir les photos n° 130 et 131.
- # 475 L'école rurale de Bethany Academy près de Big Creek (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=106&CISOBOX=1&REC=15 ) est une succursale de l'OBI, située dans un bourg encore plus isolé qu’Oneida. Elle compte plus de 100 écoliers : le taux de natalité local est très élevé .
- # 477 : groupe de jeunes étudiantes en tenue de sport (bloomers) vers 1910 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=429&CISOBOX=1&REC=17 ).
- # 509 et 510 : Partie de baseball sur le terrain de sport de l'OBI. Autre signe de modernité et de bonne pédagogie : le sport (d'équipe). Noter les panneaux de basket-ball. Le Pr J.A. Burns était un passionné de baseball (voir la photo n° 433 , sur laquelle il est en tenue de baseball, en train de lire Uncle Remus)
- # 511 à 528 "Etudiants" : soit portraits (le plus souvent de jeunes gens non répertoriés) , soit photos de groupe.
- # 530 à 535 "(Photos) Prises lors des débuts de l'école". Les premiers bâtisseurs et soutiens locaux lors de la fondation de l'OBI.
- # 541 et 542 "Battage du blé sur les terres de la ferme modèle" . L'OBI, qui avait acquis des terres grâce à une donation, cultivait son blé. Noter la technique de dépiquage "à l'ancienne" (en progrès cependant sur le battage au fléau) : un rouleau (sur lequel un homme se tient debout) est traîné sur une aire par des mules, qui tournent en rond autour d'un poteau ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=139&CISOBOX=1&REC=1 )...
- # 596 à 603 "Vues lors d'une descente sur un radeau (de troncs), avec passage par "les Etroits" ". On peut voir sur ce reportage comment le patron guide avec son gouvernail en pelle le radeau de troncs dans le cours resserré de la rivière South Fork Kentucky ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=41&CISOBOX=1&REC=17 ) - ainsi que des clichés de la rive (petite cabin, bûcherons assemblant des radeaux de troncs sur la berge) pris depuis le radeau en mouvement. Matlack utilisait donc certainement à cette époque un appareil déjà de petite taille, maniable, et doté d'un obturateur rapide.
- # 612 "L'abreuvoir" (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=51&CISOBOX=1&REC=12 ) : Coiffé d'un chapeau-melon, Walter Carnahan, l'héritier de la plus grosse fortune d'Oneida, est descendu de son élégant petit char à bancs à 6 places et surveille ses 2 chevaux qui s'abreuvent dans le ruisseau avant de le traverser à gué. Derrière, une autre voiture, tirée par une mule, attend. On distingue des dames à grands chapeaux dans le char à banc.
Vendettas nord-américaines ( "feuds" ) au Kentucky
- # 101 : Sur un pilier du porche du tribunal de Manchester (Clay County, Kentucky) , les trous causés par les balles lors d'un affrontement entre les Baker et les Howard ( date non précisée ) . Bilan : 5 morts, plusieurs blessés.
- # 130 et 131 : "Shoot-out" ( rapide échange de coups de feu) en automne 1915, le jour de la "Cérémonie du 1° jour d'école" à Oneida . Bilan : un mulet appartenant à un Baker tué par un Howard. ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=228&CISOBOX=1&REC=10 ).
- # 474 "Lieu d'une bataille dans la montagne" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=640&CISOBOX=1&REC=14 ). En bordure d'un chemin forestier, un talus tenu par des racines d'arbres constitue un parapet naturel derrière lequel une famille locale s'est embusquée, à l'affût d'une autre famille ( probablement lors de la vendetta des Baker contre les Howard ) . La fin de la Guerre de Sécession avait renvoyé dans leurs foyers de nombreux vétérans de l'armée confédérée armés, entraînés, et ayant de nouveaux motifs de haine : le Kentucky, état esclavagiste, avait été occupé par l'Union dès le début de la guerre.
La Floride et Miami Beach
Matlack a quitté un état rural, le Kentucky, et se trouve plongé dans le tohu-bohu floridien des années folles. Ses clichés sont plus contrastés (grâce au soleil et aux progrès faits dans la fabrication des émulsions photos), mais son œuvre prend un tour nettement plus commercial.
- Dragage à Miami-Beach, 1923. Il s'agit probablement d'une des catastrophiques campagnes de dragage de la Miami River[21] visant à assécher les Everglades, énorme erreur écologique présentée au début du XXe siècle comme "une nouvelle frontier ". Noter à gauche les tendeurs qui raidissent les parois artificielles du canal. À droite un cordon littoral, au fond l'Océan Atlantique.
- Un couple de pêcheurs sportifs[22] en 1930 [23]. Parmi les prises : un espadon voilier de taille moyenne, des barracudas, de petits thons. Les 2 hommes au second plan sont sans doute le patron de la vedette (casquette), et son matelot (bonnet à pompon).
- Joueurs de mini-golf devant l'hôtel Nautilus, 1924 [24]. Le bon ensoleillement rend grand service au photographe.
- L’Hôtel Roney Plaza, 1929, avec son énorme imitation du minaret de la Giralda de Séville. Ce style pseudo-espagnol fait partie d’une tendance locale : à quelque distance de là, à Opa-locka (Floride), c'est toute une ville qui est bâtie dans le style moresque par Glenn Curtiss, un aviateur et fabricant d’avions devenu (comme Carl Graham Fisher) promoteur immobilier.
- Hôtel Atlantis, 1936 : l'architecte (Lawrence Murray Dixon) a cherché à évoquer avec plus ou moins de bonheur le fameux continent perdu...
- Joueurs de polo devant l' Hôtel Nautilus, 1928.
- Policiers ("incorruptibles") devant une saisie : un chargement d'alcool de contrebande, 1922.
- Inauguration du Collins Bridge, 1913. Ce pont construit par les tycoons locaux Carl Graham Fisher et John S. Collins permit aux touristes de traverser facilement la baie de Biscayne et d'affluer à Miami Beach.
- Camping, 1924 : un palliatif à la surpopulation due aux touristes et aux prospecteurs attirés par le boom immobilier en Floride.
- Un des clichés de "bathing beauties" (beautés au bain, vers 1925) qui selon le promoteur C. G. Fisher devait attirer touristes et acheteurs de villas et terrains à Miami-Beach.
- Foule d'acheteurs-spéculateurs arrivant à Hialeah (Floride) en 1922, lors du boom immobilier des années 1920. Le panneau publicitaire est censé représenter un indien Séminole ("Jack Tiger Tail, Jack Queue de Tigre") souhaitant la bienvenue aux arrivants…
-Deux touristes (un homme et un jeune garçon, tous deux en pantalon blanc et chemise polo sombre) rendent visite aux constructeurs de l'autoroute Overseas Highway, 1937.
- À Islamorada, en 1937, inauguration du monument aux victimes de l'ouragan de 1935 .
- L'autoroute Overseas Highway passe (grâce au Pont de 7 Miles) au-dessus d'un îlot, Pigeon Key, 1938 .
Fichier:Rosie as a golf tee.jpg- "Homme chantant pour un éléphant", 1924 . On peut voir le cornac, accroupi derrière l'éléphante Rosie[25], en train de l'inciter avec son bâton (bâton muni d'une pointe et de crochets) à prendre une "posture décontractée". Ce type de photo visait à répandre dans le public des années 1920 la notion que Miami-Beach était l'endroit "dans le vent" ; d'autres photos (dont certaines sont probablement aussi de Matlack) montrent Rosie dansant le charleston avec une "flapper" (garçonne (mode)), ou servant de "caddy" (et même de "tee") à des golfeurs, ou les filmant sous les cocotiers[26]…
Les afro-américains
au Kentucky
- ils sont peu présents sur les photos de Matlack conservées par l'Université de Louisville , alors que le Kentucky (en particulier Louisville) avait une très importante population noire [27].
- # 3 "Femme afro-américaine et enfants" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=438&CISOBOX=1&REC=3) . Dans un jardin dénudé par l'hiver, une jeune femme noire a mis son beau tablier blanc et pose devant une treille avec son petit garçon endimanché (et chaussé). Elle porte fièrement dans les bras un bébé noir habillé d'une robe et d'un bonnet blancs ornés de dentelles, et sourit, en grimaçant un peu à cause du soleil. En arrière-plan on voit une maison de maîtres.
- # 148 à 150 La Foire du Kentucky : des noirs préparent à manger dans des cantines en plein vent, et leurs clients, servis sur des tables faites de tonneaux, ou de planches clouées sur des piquets, sont soit des "caucasiens" soit des afro-américains fort bien habillés ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=516&CISOBOX=1&REC=8 ).
- # 294 La maison natale d'Abraham Lincoln ( transplantée en 1906 de Sinking Spring Farm au parc d'attractions de Louisville (Kentucky) : les visiteurs sont des familles de blancs et de noirs, tous très élégants (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=489&CISOBOX=1&REC=14 ).
- 401 "Parade à Louisville" . Pendant un de ces défilés alors à la mode pendant les fêtes, 6 serviteurs noirs tiennent (pour les empêcher de s'effrayer) la tête de 6 beaux chevaux qui tirent un char dédié à une fée blanche (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=496&CISOBOX=1&REC=1 )
- # 561 Trois afro-américains (2 hommes et une femme) à l'élégance compassée, dans le vestibule d'un riche intérieur ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=26&CISOBOX=1&REC=1 ). La légende suggère qu'il peut s'agir de 3 serviteurs de grande maison. Noter le geste spontané de tendresse unissant le couple d'âge mûr. L'homme jeune est peut-être leur fils...- La légende de la photo n° 433 (portrait du Pr Burns, en tenue de joueur de baseball et lisant) mentionne qu'une des lectures favorites du professeur Burns, l'âme de l'OBI, était Uncle Remus : un recueil de fables du folklore afro-américain (paru en 1881) écrit en dialecte des noirs du Sud par Joel Chandler Harris.
en Floride
- Personnel noir de l'hôtel Flamingo, Miami-Beach 1921 (http://www.hmsf.org/rc/matlack/series_08/matlack_21-8.htm). Les porteurs portent vareuse stricte et casquette; au milieu, l'homme tête nue , grand, mince et élégant (costume trois-pièces, col cassé et nœud papillon) est probablement un concierge.
- Les éléphants Carl et Rosie avec leur cornac Yarnell, sur le terrain de polo devant l'Hôtel Nautilus, 1924 ( http://www.hmsf.org/rc/matlack/series_33/matlack_32-33.htm ) . Selon la légende de la photo "en attendant l'arrivée d'un cornac de Ceylan, Carl Graham Fisher avait assigné un soigneur au jeune éléphant Baby Carl : le jardinier afro-américain Aaron Yarnell; mais quand l'Indien arriva, Carl ne voulut pas se séparer de Yarnell". Noter au 2cd plan la statue blanche : un joueur de polo sur son cheval (cabré).
- Par ailleurs, à l'aéroport de Miami, on peut voir, parmi d'autres œuvres de Matlack affichées là , une photo prise à Miami Beach (sans doute dans les années '30, vu le style des maillots de bain) : elle montre 3 jeunes adultes afro-américains couchés dans le sable et souriant timidement.
Les amérindiens
au Kentucky
- Sur les clichés mis à disposition par l'Université de Louisville, Matlack ne fait apparemment jamais référence aux Cherokees qui ont peuplé le Kentucky, et quand il photographie une caverne ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=123&CISOBOX=1&REC=20) , il ne s'interroge pas sur la structure visible à l'entrée : une peau (décorée de dessins ?) tendue sur un cadre de bois. La légende mentionne : "fissure dans les rochers; un abri pour quelqu'un qui cherche à se cacher de la justice" . Pourtant de nombreux artefacts exécutés par les Cherokees qui vivaient dans la région se trouvaient dans les entrées de cavernes ou les abris sous-roches du Kentucky [28]...
- # 481 : "Pêche à l'arc" (http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=57&CISOBOX=1&REC=1 ) : Jerry Burns (déjà vu jouant du dulcimer), un des premiers constructeurs et cadres de l'OBI, en manches de chemise, pantalon retroussé, pêche à l'arc dans les eaux peu profondes de la South Branch Kentucky : une survivance de la culture des amérindiens. Noter la qualité de l'arc.
- Autre survivance des amérindiens : les pipes que fument les anciens, surtout les femmes (photos n° 43, 44, 11, 112, 613) - et la toponymie (probablement traduite du Cherokee) lue sur les légendes des photos : Goose Creek (ruisseau de l’Oie) , Bullskin Creek ( ruisseau de la peau de taureau), Red Bird Creek ( ruisseau de l’Oiseau Rouge, ainsi nommé en souvenir du chef Cherokee Oiseau Rouge qui, à la fin du 19 ° siècle, alors qu’il avait fait la paix avec les colons, fut tué traîtreusement et dépouillé de ses fourrures par un groupe de blancs [29]) .
en Floride
Par contre Marlack a abondamment photographié les Amérindiens de Floride (voir http://www.hmsf.org/rc/matlack/series_30/1952-001-series_30.htm), alors que la population Séminole est très peu nombreuse après 3 guerres inégales contre l'avancée des Blancs et une déportation en Oklahoma) : c'est qu'ils sont pittoresques, et que leur domaine (ce qui reste des Everglades) est convoité par les spéculateurs et accapareurs de terres.
Les photos de Matlack prises au village indien de Musa Isle, sur la Miami River[30] (actuellement près de l'aéroport...) - et plus loin à l'intérieur de la Floride, le long de la Tamiami Trail, entre Tampa et Miami sont explicites.
- Indiens Séminoles sur l'île Musa (Floride), 1923 (http://www.hmsf.org/rc/matlack/series_30/matlack_89-30.htm) ; notez les longues robes et tuniques en toiles finement tissées. Contre les ouragans fréquents dans la région, le toit de chaume des huttes (chikees) est tenu par des perches.
- En 1927 une élégante examine de près (en fronçant le nez) le tissu d'une robe séminole présentée par Cory Osceola[31] (http://www.hmsf.org/rc/matlack/series_30/matlack_140-30.htm).
- Sur une autre photo (http://www.hmsf.org/rc/matlack/series_30/matlack_136-30.htm), la même jeune femme a enfilé la robe et en admire les couleurs et le drapé, bien différents de celui de sa petite robe-charleston...
- Village indien au bord de l'eau (http://www.hmsf.org/rc/matlack/series_30/matlack_185-30.htm). La nature sauvage visible en arrière-fond fait penser que ce village est bien plus loin de Miami, sur la Tamiami Trail. Notez la quasi-absence des habitants sur la photo (un seul, à l'arrière du canoé) : les Miccosukee ont encore la réputation d'être réfractaires au "progrès" apporté par les Blancs...
- La légende de la photo se traduit ainsi : "Annie Jumper Tommie utilisant un mortier et un pilon pour faire de la farine de maïs, et son fils, Tony Tommie, portant une coiffure de plumes des Indiens des Plaines, le 5 février 1927. La chambre de commerce avait patronné une fête publicitaire , "En Avant pour les Terres" , afin de lancer la vente de terrains revendiqués, fête qui eut lieu sur Roselawn Tract, près de Hialeah. Sans avoir obtenu l'autorisation de la tribu, le chef du village de Musa Isle, Tony Tommie, participa à la fête, fit la paix avec les Blancs et leur fit don des Everglades. Le reste de la tribu et le gouvernement des États-Unis n'entérinèrent pas cette décision. Cette photographie fut prise lors de la fête"[32]. Notez le regard exaspéré de Annie Jumper Tommie, pendant que son fils, très probablement pris de boisson et coiffé d'un diadème de plumes (offert aussi par la chambre de commerce de Miami ?) d'un type que les Séminoles ne portaient pas, danse.
La nature
Au Kentucky
Fichier:Red Bird River 1.JPG.
- # 6 et 7 : "Le long de la rivière Kentucky" : petit chemin et sous-bois le long de la rivière Kentucky - et brume matinale sur les eaux calmes de la South Fork ( Bras Sud) de la rivière Kentucky près d' Oneida ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=180&CISOBOX=1&REC=7 ).- # 117 à 126 : berges de cours d'eau en différentes saisons.
- # 189 : 2 pêcheurs (dont un gamin les pieds dans l'eau) sur un ruisseau ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=435&CISOBOX=1&REC=9 ). Bel effet de contre-jour.
- # 449 " Le ruisseau Red Bird, un bon trou à poissons" . ("http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=182&CISOBOX=1&REC=9 ). A rapprocher des autres vues du Red Bird et de ses rives boisées ( photos n° 604 à 607 ).
- # 452 à 461 : vues des berges d'une grande rivière (l'Ohio ? )
- # 465 à 468 "Route de campagne" . En fait, la photo n° 466 représente une route de moyenne montagne, probablement au-dessus d'Oneida. ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=189&CISOBOX=1&REC=6 )
- # 487 à 497 : "Neige". Vues de campagne enneigée.
Selon le commentaire de la photo n° 493 ("Meules couvertes de neige" , "http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=453&CISOBOX=1&REC=13 ) : "Il s'agit probablement de chanvre, qui était mis à rouir à l'extérieur ("retted outdoors") avant d'être lié (en gerbes) et envoyé dans des usines où il était traité et utilisé pour la fabrication de ficelle et de cordes. Le chanvre a été la production agricole la plus rémunératrice de l'état de Kentucky jusqu'en 1915".
- # 548 "Sentier dans les bois" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=529&CISOBOX=1&REC=8 ) . Les arbres sont des hêtres (dont le feuillage se clairsème et rougit en automne).
- # 555 à 560 : Arbres sous la neige.
En Floride
Les photos de nature sont apparemment bien moins nombreuses dans la période floridienne de Matlack.
- http://www.hmsf.org/rc/matlack/series_17/matlack_183-17.htm : la route qui longe l'Atlantique porte désormais le nom d' "Ocean Drive". Noter la voiture (une Ford T ?) sous les cocotiers ( photo datée du 5 mai 1922).
Le photographe pris en photo
- # 536 "On prend une photo" ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=0&CISOBOX=1&REC=16 ). Deux hommes et une femme très élégants (et un guide local) regardent un des excursionnistes qui braque sa chambre sur un panorama de montagne sèche (Crystal Park , Colorado ?). Noter la qualité du cadrage, l'ombre de la main sur la plaque dépolie de la chambre, le geste de la femme portant un mouchoir à ses lèvres, et le petit sourire amusé du guide (un amérindien ou un métis ?).
A rapprocher de la photo n° 486 : un bon ensoleillement, comme celui rencontré au Colorado, avait aux temps héroïques de la photographie un effet nettement positif sur la qualité des clichés.
- # 421 ( http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=554&CISOBOX=1&REC=1) On peut percevoir la déception des 3 excursionnistes à Crystal Park (Colorado) qui ont péniblement porté leur équipement photo jusqu'à Snow Plow Rock pour prendre le panorama, et qui débouchent au-dessus d'une mer de nuages...
Notes
- voir l’article de Wikipédia english : “ Rosie the elephant ”
- Roaring Twenties : Francis Scott Fitzgerald destin assez semblable en somme à celui d'un autre témoin des
- Elephant Man) et freaks étaient alors à la mode : " Spurs", le roman qui inspira Tod Browning, parait en 1923, et Browning en fait rapidement acheter les droits par la MGM en vue de réaliser son œuvre maîtresse : Freaks. Sur les statistiques sanitaires et la prévalence actuelle de l'obésité du Clay County voir la note n° 7 de l’article James Anderson Burns
- Oncle Sam Big Henry Hensley : il pourrait avoir servi de modèle aux classiques caricatures d'
- Dorothea Lange lors de la grande dépression - et qui sera copiée par Tex Avery dans ses cartoons accotée au chambranle de la porte : attitude de la femme qu'on retrouve aussi sur les photos des "okies" faites par
- mélasse "Bro'er Rabbit" (voir l'illustration) , soit directement de "Frère Lapin, un personnage vif, avisé et aimable du recueil de fables afro-américaines Uncle Remus (paru en 1881) , écrit en dialecte des noirs du Sud par Joel Chandler Harris son surnom peut être inspiré soit de la
- voir l'article de WP english : "Coal mining in Kentucky"
- Laurel et Hardy ne sera connu qu'en 1920, après son 1° film "A lucky dog". Il s'agit donc d'archétypes sociaux bien épinglés par Matlack... La photo date au plus tard de 1916, or le couple
- Cherokee) comme le lieu-dit "Sullen Possum" , ("Opossum grognon") se rencontrent à Clay County, Kentucky ( voir l’article de WP english "National Register of Historic Places listings in Kentucky") nombre d’autres toponymes pittoresques (peut-être simplement traduits du
- Thomas, Samuel W. "Dawn Comes to the Mountains". Louisville, Ky.: George Rogers Clark Press, 1981
- Le Fils du désert (Three Godfathers) de John Ford (1948) , censé se dérouler vers 1890, elle est utilisée sur les fesses d'un nouveau-né... goudron : selon la légende de la photo il entre dans la composition d'une "axle-grease medicine" , une pommade grasse à usage externe. Selon l'article "Axle grease" de Wikipedia english, l'application cutanée de graisse à essieux semble être ancienne : des latins (qui l'appelaient "axunge" , terme qu’on retrouve dans la pharmacopée) –à la fin du 19° siècle : dans le film
- La Nuit du chasseur un "homme de Dieu" qui semble tout droit sorti de
- l'arrière-grand-père de Bert T. Combs, 1911-1991, gouverneur Démocrate du Kentucky dans les années 1960
- térébinthes ?) auprès duquel Abraham planta ses tentes( cf Genèse 13,18) ; il reçut là 2 envoyés de Jehovah, qui lui annoncèrent qu'il aurait de sa femme Sarah une nombreuse descendance. Les fondateurs avaient donc choisi pour leur école un nom qui suggère à tout bon Baptiste la fondation dans une forêt d'une entreprise bénie de Dieu. Mamre (ou Mambré) : bois de chênes (ou de
- hirondelle noire que l'on pense être amie de l'homme et grande destructrice de moustiques "martin-box" : boite -nichoir pour hirondelles "purple martin" (Progne subis) , grande
- Le Petit Arpent du bon Dieu) et qui parait tout droit sorti de "God's Little Acre" (
- l'héritière de la fameuse Compagnie des Encres Carter, de Boston
- voir note N° 19
- trachome a écrit C. D. Leupp dans "The World's Work: A History of Our Time" <http://en.wikipedia.org/wiki/World%27s_Work> XLIV (2): 426-430 : Removing the blinding curse of the Mountains. How Dr McMullen , of the Public Health Service, is organizing the war against Trachoma in the Appalachians ("Eradication de la malédiction qui aveugle dans les Montagnes. Comment le Dr McMullen, du Service de Santé Publique, organise la lutte contre le trachome dans les Appalaches) Le Dr Stucky , de Lexington a mené "a plucky single-handed fight for years" ("pendant des années une lutte acharnée et solitaire") contre le
- afro-américain écrit en dialecte des Noirs du Sud par Joel Chandler Harris (1881). Le Révérend Burns devait lire et relire la Bible , et probablement aussi Rudyard Kipling et Jack London Uncle Remus : un recueil de contes du folklore
- Voir l'article de WP english "Miami River"
- Ernest Hemingway (en particulier To Have and Have Not, En avoir ou pas) se déroulant au large de la Floride... L'aspect des pêcheurs et la taille des poissons ne correspondent guère aux images suggérées par les nouvelles d'
- Historical Museum of Southern Florida
- Historical Museum of Southern Florida Nautilus Hotel (Miami Beach, Fla.), 1924 March 22.
- voir l'article de WP english "Rosie the elephant"
- http://ibistro.dos.state.fl.us/uhtbin/cgisirsi/x/x/0/5?library=PHOTO&item_type=PHOTOGRAPH&searchdata1=Rosie%20the%20elephant Rosie the elephant] voir [
- Louisville, (Kentucky)" voir l'article de WP english sur "
- http://freepages.genealogy.rootsweb.ancestry.com/~brockfamily/ChiefRedBird-byKBTankersley.html ” de Kenneth Barnett Tankersley, Ph.D. Director, Native American Studies Northern Kentucky University ) selon l’article “
- même ref. que sur la note 17
- Miami River : un effluent du grand marécage des Everglades que les Blancs ont cherché à assécher au début du XXe siècle par des dragages intensifs du cours de la Miami River, jusqu'à ce que de graves conséquences écologiques (sécheresse et incendies, remontée des eaux salines, pollution etc.) apparaissent vers 1940-1950 (voir l'article de WP english "Miami River")
- Osceola tel qu'il a été peint par George Catlin... Est-ce son petit-fils, qui aurait pu naître vers 1900 ? Un acteur nommé Cory Osceola joue dans le film La Forêt interdite ( Wind Across the Everglades) de Nicholas Ray, tourné en 1958... Notez la ressemblance de Cory avec le héros Séminole
- "Annie Jumper Tommie using mortar and pestel to make cornmeal, and her son, Tony Tommie, wearing a Plains Indian eagle feather bonnet, 1927 February 5. The Miami Chamber of Commerce staged a publicity event, Forward to the Soil, to promote sales of reclaimed land, and which took place on the Roselawn Tract, near Hialeah. Without tribal consent, Musa Isle headman Tony Tommie participated in the ceremony, made peace and handed over the Everglades to whites. The rest of the tribe and the U.S. government did not recognize his actions. This photograph was shot at that event"
Bibliographie
- An Inventory of the Claude C. Matlack Photographs. Historical Museum of Southern Florida. Miami, Florida. http://www.hmsf.org/rc/guides/1952-001.htm Accessed June 7, 2007.
- History of Kentucky, the Blue Grass State, Volume III. Chicago, Ill.: The S.J. Clarke Publishing Company, 1928, pp. 862-866.
- Reno, Doris. "Historic Photographs Shown at Miami Beach." The Miami Herald, Date unavailable.
- Thomas, Samuel W. Dawn Comes to the Mountains. Louisville, Ky.: George Rogers Clark Press, 1981.
- Thomas, Samuel W. "The Oneida Albums: Photography, Oral Tradition, and the Appalachian Experience." The Register of the Kentucky Historical Society, 80, no. 4 (Autumn, 1982): 432-443.
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