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Greta Garbo
Greta Garbo en 1931.
Données clés Nom de naissance Greta Lovisa Gustafsson Surnom Le Sphinx, La Divine Naissance 18 septembre 1905
Stockholm, SuèdeNationalité Suédoise, Américaine Décès 15 avril 1990 (à 84 ans)
New York, États-UnisFilms notables La Chair et le Diable
La Reine Christine
Anna Karénine
Le Roman de Marguerite Gautier
NinotchkaGreta Garbo, de son vrai nom Greta Lovisa Gustafsson, est une actrice suédoise, née le 18 septembre 1905 à Stockholm en Suède et décédée le 15 avril 1990 à New York, aux États-Unis.
Elle fut surnommée « la Divine ». Federico Fellini a dit d'elle : « Elle fut la fondatrice d'un ordre religieux appelé cinéma ».
Sommaire
Biographie
Greta Gustafsson est la benjamine de Karl Alfred Gustafsson (1871–1920) et d'Anna Lovisa Johansson (1872–1944). Elle est née au 32 de la Blekingegatan à Stockholm. Sa maison natale a aujourd'hui disparu.
Ses parents sont des personnes de conditions modestes dans la Suède pauvre du début du XXe siècle. Elle avait une sœur, Alva et un frère, Sven.
Elle entra à l'Académie royale d'art dramatique de Stockholm — le Dramaten — en 1922 et y étudia jusqu'en 1924. C'est là qu'elle rencontra le réalisateur suédois Mauritz Stiller qui la repéra, lui enseigna les techniques cinématographiques et lui confia un rôle majeur dans son film La Saga de Gösta Berling, d'après Selma Lagerlöf en 1924. C'est à cette occasion que son mentor lui donna son nom de scène : Greta Garbo, garbo voulant dire en espagnol « la classe, l'élégance. »
De Garbo à La Divine : les années hollywoodiennes
Arrivée à Hollywood, la carrière de Garbo prit un tournant inattendu, à son arrivée, elle n'avait rien d'une femme fatale — Louis B. Mayer la surnommait alors « la grosse vache nordique » — mais Arnold Genthe, un photographe de Vanity Fair, décèle son important potentiel. Elle suit un régime amaigrissant et elle est relookée, cheveux coupés, lissés, front dégagé, yeux alourdis, sourcils réduits, regard mis en valeur.
Ses premières apparitions dans des films muets, tels Le Torrent (The Torrent) en 1926, La Tentatrice (The Temptress) en 1926, La Chair et le Diable (Flesh and the Devil) en 1927 ou Anna Karénine (Love) en 1928, la propulsèrent en haut de l'affiche. Le renouvellement de son contrat est l'occasion d'un long bras de fer avec Louis B. Mayer et aboutit à ce qu'elle devienne l'actrice la mieux payée d'Amérique (250 000 $ par film)[1].
C'est dans ces premières années qu'elle rencontra John Gilbert, star du cinéma muet, avec qui elle poursuivit une relation qui défraya la chronique. La légende veut qu'elle l'ait quitté devant l'autel, ayant changé d'avis quant à leur mariage, mais la MGM utilisa abondamment les scènes d'amour qu'elle interpréta avec John Gilbert pour alimenter les magazines à scandale.
Sa carrière, contrairement à celle de beaucoup d'autres, ne s'arrêta pas avec la fin du cinéma muet. Greta Garbo fut l'une des rares stars hollywoodiennes à franchir le cap du cinéma parlant. C'est dans Anna Christie en 1930 que le public entend pour la première fois sa voix grave et sensuelle, teintée d'un léger accent suédois. Le film fut d'ailleurs promu avec le slogan « Garbo parle » (« Garbo Talks ») et fut un véritable succès, bien que Garbo ne fût pas convaincue de sa propre performance. Quant à John Gilbert, dont la popularité baissait, il ne réussit jamais la transition vers le cinéma parlant et sa carrière s'arrêta dans les années 1930.
À partir de cette époque, on lui compose, un nouveau personnage solitaire, énigmatique. Elle devient grave, tantôt mutine, tantôt craintive, parfois intellectuelle. Elle n'assiste qu'aux premières, n'accorde plus que de rares interviews, voyage sous un nom d'emprunt. Elle arrête aussi les nombreuses séances de photos d'extérieur et ne fait plus que des portraits d'art, réalisés en studio par deux portraitistes attitrés — Ruth Harriet Louise jusqu'en 1929, puis Clarence Sinclair Bull — et destinés à n'être reproduit qu'en petit format pour être envoyé aux admirateurs. Même pour la promotion des films, elle n'accorde plus qu'une unique séance de pose de dix heures maximum avec 150 photos par séance réalisées.
Garbo, si quelque chose lui déplaisait lorsqu'elle tournait, disait qu'elle voulait rentrer en Suède (« I want to go home »), menace qui lui valut de voir chacun de ses vœux exaucé par ses employeurs. Garbo était connue pour ne tourner qu'à studio fermé, refusant les visiteurs lorsqu'elle jouait. Son apparition dans Mata Hari en 1932 la consacra séductrice, la censure s'offusqua même du costume suggestif qu'elle portait sur l'affiche. Elle partagea ensuite l'affiche de Grand Hotel en 1932 en vedette avec Joan Crawford et les frères Barrymore (Lionel et John).
Elle se fâcha avec la MGM en 1932 et disparut des écrans pendant presque deux ans. La réconciliation lui donna un contrôle total sur les films qu'elle tournait, et lui permit de faire remplacer Laurence Olivier par John Gilbert pour le tournage de La Reine Christine en 1934. David O. Selznick la pressentit pour jouer le rôle de l'héritière mourante dans Dark Victory en 1935, mais elle préféra tourner une nouvelle version d'Anna Karénine.
Son interprétation de la Dame aux camélias dans Le Roman de Marguerite Gautier (Camille) en 1937 fut considérée comme la meilleure de tous les temps, et fut aussi la seule de ses performances qui trouva grâce à ses yeux. Après maintes tragédies, elle se retrouva face à Melvyn Douglas dans la comédie Ninotchka en 1939. En référence à une scène dans un bistrot parisien où l'héroïne part d'un éclat de rire, le film fut lancé avec le slogan « Garbo rit ! » (« Garbo laughs! »), une première dans sa carrière.
Greta Garbo fut l'une des stars les plus adulées des années 1920 et 1930, mais aussi l'une des plus secrètes. Fuyant la publicité et les ragots, elle rendit célèbre l'une de ses tirades de Grand Hotel même dans sa vie publique : « Je veux qu'on me laisse tranquille » (« I want to be quiet alone »). Elle n'accordait ni autographe, ni interview, sauf au tout début de sa carrière, n'assistait à aucune première et ne répondait pas à ses fans. Cette prédilection pour le secret ne fit que confirmer le surnom qu'elle garda toute sa vie, « La Divine » : belle, lointaine et inaccessible.
Après l'échec relatif de son dernier film, La Femme aux deux visages (Two Faced Woman) en 1941, Garbo mit définitivement un terme à sa carrière, au faîte de sa gloire.
Vie privée
Garbo a gardé sa vie privée hors des feux de la rampe. « I want to be alone » (« Je veux être seule »), l'une de ses tirades les plus célèbres à l'écran, dans Grand Hotel, lui a été faussement attribuée à la ville. Garbo rectifia cependant après le film, arguant qu'elle n'avait jamais dit qu'elle voulait être seule, mais qu'elle voulait qu'on la laisse tranquille (« I never said, 'I want to be alone.' I only said, 'I want to be let alone.' There is all the difference. »).
Selon les lettres privées dont la publication a été autorisée en Suède en 2005 pour marquer le centenaire de sa naissance[2], il semblerait qu'elle ait été enfermée sur elle-même et assez dépressive.
Il semblerait également que Greta Garbo soit restée célibataire aux États-Unis en raison d'un amour homosexuel pour l'actrice suédoise Mimi Pollak avec qui elle entretint une relation épistolaire qui dura 60 ans. Lors de la naissance du fils de Mimi Pollak, elle lui envoie un télégramme en ces termes : « Incredibly proud to be a father » (« Incroyablement fière d'être père »).
Sa liaison hétérosexuelle la plus célèbre fut avec l'acteur John Gilbert. Se partageant le premier rôle pour la première fois dans Flesh and the Devil, leur « intensité érotique »[3] se retrouve hors des studios. Il est dit que Gilbert demanda Greta Garbo en mariage trois fois et qu'il ne fut pas le seul. L'éditeur suédois Lars Saxon l'aurait aussi demandée en mariage, mais lui reçut une lettre qui confirmait que Garbo « resterait toute sa vie célibataire. Le mot « épouse » est tellement laid » (« I will probably remain a bachelor all my life. “Wife” is such an ugly word. »)[2].
Elle fut également la maîtresse du chef d'orchestre Leopold Stokowski qui avait quitté pour elle son épouse Olga Samaroff. En dépit de certaines rumeurs, il ne fut pas question de mariage entre eux[4].
L'écrivain Mercedes de Acosta, dont les lettres de Garbo lui étant adressées furent publiées en 2000, dit avoir eu une longue relation avec elle[2].
Elle a également été liée de façon plus ou moins platonique avec les actrices Marlene Dietrich, Claudette Colbert, Joan Crawford, Louise Brooks, Ona Munson, avec l'auteur Salka Viertel.
Son biographe Barry Paris note « qu'elle était techniquement bisexuelle, principalement lesbienne. »
Retraite et disparition
De son propre aveu, Greta Garbo pensait que le monde avait été bouleversé par la Seconde Guerre mondiale, peut-être pour toujours. Ses films, pensait-elle, avaient leur propre place dans l'Histoire et gagneraient en valeur. Elle prit la citoyenneté américaine en 1951. Elle acheta un appartement à New York dans les années 1950, où elle vécut jusqu'à la fin de ses jours, loin de la presse. Séparée du monde hollywoodien, elle refusa catégoriquement de paraître en public.
Elle resta cependant amie avec de nombreuses célébrités, et on la vit souvent en compagnie d'Aristote Onassis, Cecil Beaton ou Cécile de Rotschild. Elle défendait cependant jalousement sa vie privée. Elle était connue pour ses promenades dans les rues de New York affublée de grandes lunettes noires, évitant autant que possible les médias.
Elle mourut à New York en 1990 à l'âge de 84 ans, des suites d'une insuffisance rénale terminale et d'une pneumonie. Sa dépouille fut incinérée et les cendres enterrées au cimetière Skogskyrkogården à Stockholm.
Distinctions et reconnaissance
Greta Garbo n'a jamais gagné d'Oscar mais fut nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice pour Anna Christie et Romance en 1930, Le Roman de Marguerite Gautier en 1937 et Ninotchka en 1939. Elle reçut en 1955 un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.
Une étoile commémorative à son nom (et à sa renommée) a été posée sur le Hollywood Walk of Fame à Los Angeles (États-Unis) face au 6901 Hollywood Boulevard.
Greta Garbo a été listée comme la 5e actrice la plus importante dans le classement féminin des « 50 légendes du cinéma américain » (50 Greatest American Screen Legends) établie par l'American Film Institute en 1999[5].
À l'occasion du centenaire de sa naissance, la gamme de stylos Mont Blanc a créé un stylo en son hommage[6].
Filmographie
- 1920 : Herr och fru Stockholm (Monsieur et Madame Stockholm) de Ragnar Ring (court film publicitaire)
- 1921 : Konsum Stockholm Promo (Promotions des magasins Konsum Stockholm) de Ragnar Ring (court film publicitaire)
- 1921 : En Lyckoriddare (Le Chevalier du Bonheur) de John W. Brunius : interprète une servante
- 1922 : Kärlekens ögon (Les Yeux de l'Amour) de John W. Brunius : rôle de figuration
- 1922 : Luffarpetter (Pierre le Vagabond) de Erik A. Petschler : Greta
- 1924 : La Légende de Gösta Berling (Gösta Berlings Saga) de Mauritz Stiller : une jeune comtesse italienne, Elizabeth Dohna
- 1925 : La Rue sans joie (Die freudlose Gasse) de G.W.Pabst : Greta Rumfort, la fille d'un fonctionnaire (non crédité)
- 1926 : Le Torrent (Torrent) de Monta Bell : Leonora Moreno, jeune fermière, qui devient La Brunna, célèbre cantatrice
- 1926 : La Tentatrice (The Temptress) de Fred Niblo : Elena, une femme fatale du grand monde
- 1926 : La Chair et le Diable (Flesh and the Devil) de Clarence Brown : Felicitas
- 1927 : Anna Karénine (Love) d'Edmund Goulding : Anna Karenina
- 1928 : La Femme divine (The Divine Woman) de Victor Sjöström (dont il ne reste plus qu'une seule bobine) : Marianne
- 1928 : La Belle Ténébreuse (The Mysterious Lady) de Fred Niblo : Tania Fedorova
- 1928 : Intrigues (A Woman of Affairs) de Clarence Brown : Diana Merrick Furness
- 1929 : Terre de volupté (Wild Orchids) de Sidney Franklin : Lillie Sterling
- 1929 : Le Droit d'aimer (The Single Standard) de John Robertson : Arden Stuart Hewlett
- 1929 : Le Baiser (The Kiss) de Jacques Feyder : Irene Guarry
- 1930 : Anna Christie de Clarence Brown : Anna Christie (son premier rôle ou on entend enfin sa célèbre voix)
- 1930 : Romance de Clarence Brown : Rita Cavallini
- 1931 : L'Inspiratrice (Inspiration) de Clarence Brown : Yvonne Valbret
- 1931 : La Courtisane (Susan Lenox (Her Rise and Fall)) de Robert Z. Leonard : Susan Lenox
- 1931 : Mata Hari de George Fitzmaurice : Mata Hari
- 1932 : Grand Hotel d'Edmund Goulding : Grusinskaya
- 1932 : Comme tu me veux (As You Desire Me) de George Fitzmaurice : Zara
- 1933 : La Reine Christine (Queen Christina) de Rouben Mamoulian : la reine Christine de Suède / le comte Dulan
- 1934 : Le Voile des illusions (The Painted Veil) de Richard Boleslawski : Katrin Koerber Fane
- 1935 : Anna Karénine (Anna Karenina) de Clarence Brown : Anna Karenina
- 1936 : Le Roman de Marguerite Gautier (Camille) de George Cukor : Marguerite Gautier
- 1937 : Marie Walewska (Conquest) de Clarence Brown : la comtesse Marie Walewska
- 1939 : Ninotchka de Ernst Lubitsch : Nina Ivanovna Yakushova (Ninotchka)
- 1941 : La Femme aux deux visages (Two-Faced Woman) de George Cukor : Karin Borg Blake
Notes et références
- Barry Paris, Greta Garbo, Ed. Seuil, 1998.
- Lonely Garbo's love secret is exposed Observer.guardian.co.uk Accédé le 16/11/2007
- Greta Garbo, the ultimate star Philip Olivier Accédé le 16/11/2007
- Garbo And Stokowski deny they will wed, The New York Times, March 18, 1938
- AFI Recognizes the 50 Greatest American Screen Legends
- Édition spéciale Greta Garbo dans la gamme de stylos Mont Blanc
Bibliographie
- Henri Agel, Greta Garbo, Paris, Séguier, 1990.
- Robert Dance et Scott Reisfield, Garbo, portraits d'une légende, Flammarion, Paris, 2005.
- Mercedes De Acosta, Here Lies the Heart, Ayer Co Pub, États-Unis, 1975.
- Jean Lacouture, Greta Garbo, la dame aux caméras, Levi/seuil, Paris, 1999.
- Bertrand Meyer-Stabley, La véritable Greta Garbo, Pygmalion, Paris, 2005.
- Alexander Walker, Garbo, Fanal, Paris, 1981.
- Patrick Brion, Garbo, Editions du Chene, 1985.
Liens externes
- (de) German HommageLa plus vieille Garbo Homepage allemands. Le Greta Garbo archives Berlin.
- (de) Hommage à Greta Garbo Photos et extraits de film inédits.
- (fr) Garbo la Divine En français.
- (en) Rilla Page Palmborg, The Private Life of Greta Garbo (Doubleday, Doran, Garden) New York, 1931
- (de) Garboforever.de.vu En allemand avec beaucoup d'informations.
- (fr) Greta Garbo En français.
- Greta Garbo sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais.
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