Grands boulevards (Grenoble)

Grands boulevards (Grenoble)

45° 10′ 51″ N 5° 43′ 17″ E / 45.180706, 5.721259

Boulevards Maréchal Foch et Joseph Vallier vus vers l'Ouest

Les grands boulevards est une artère principale orientée est/ouest de la ville de Grenoble.

Sommaire

Histoire

Importante ville de garnison, Grenoble a possédé plusieurs générations d'enceinte de fortifications depuis l'époque romaine[1]. L'emplacement de ces grands boulevards était occupé par la dernière génération de fortification, celle construite de 1873 à 1879 sous la direction du chef du génie, Mamès Cosseron de Villenoisy.

Les générations de fortifications à Grenoble

Tenant compte de la défaite de la guerre de 1870, il rédige un projet en mars 1873[2], organisant la défense de la ville par la construction d'une ceinture fortifiée autour de la ville, d'une nouvelle enceinte au nord de la ville rejoignant le Drac, et enfin l'extension de l'enceinte sud à partir de celle construite par le général Haxo, également en direction du Drac.

Cette dernière extension est pratiquement achevée le 27 mai 1879[2], puisque on nomme les 6 nouvelles portes permettant de franchir cette nouvelle enceinte d'une longueur de 2 kilomètres. La hauteur de la muraille est finalement de 4 mètres au lieu des 5 mètres prévus, la largeur du fossé est de 20 mètres. De l'est vers l'ouest, les noms des portes sont les suivants :

  • porte d'Échirolles (deviendra la place Gustave Rivet)
  • porte Mallifaud (à l'extrémité de l'actuelle rue Marceau)
  • Sortie du chemin de fer (sous le boulevard Maréchal Foch)
  • Porte Saint-André (cours Jean Jaurès)
  • Porte de la brasserie (À l'extrémité de la rue abbé Grégoire)
  • Porte des 120 toises[3]

En juin 1884, entre les portes d'Échirolles et Mallifaud, le long de la nouvelle muraille au cheminement légèrement sinueux, s'achève la construction d'une nouvelle caserne militaire. Cette caserne qui vient de déménager depuis le centre de la ville est la caserne de Bonne.

Plan du site des grands boulevards en 1902

Afin d'accueillir l'Exposition internationale de la houille blanche de 1925, le maire de Grenoble, Paul Mistral, fait détruire une partie de ces remparts, de la porte d'Échirolles[4] à la jonction avec la vieille enceinte Haxo[5], ainsi que l'enceinte Haxo elle même jusqu'à l'actuelle rue Malakoff, où l'on peut encore en voir le dernier bastion en vestige.

Le 31 janvier 1920, le conseil municipal de Paul Mistral adopte le projet de déclassement des fortifications grenobloises et de l'alignement, ouvrant ainsi la voie à la construction de boulevards à la place des remparts. Une correspondance des Ponts et chaussées précise en date du 25 janvier 1925[6] que les portes des Alpes, Très-Cloitres, et des Adieux sont déjà démolies et que celle d'Échirolles est en cours de démolition.

Ce n'est qu'à partir de 1935 que le reste de la muraille est détruite jusqu'au Drac et aménagée à la place par un ensemble de larges avenues en enfilade orientées Est-Ouest. Appelé initialement boulevard des fortifications, c'est le 18 novembre 1938 que sont dénommés les boulevards Joseph Vallier, Maréchal Foch et Maréchal Joffre[7].

En 1941, le long du boulevard Joseph Vallier s'installe l'école des pupilles de l'air qui restera présente sur le site jusqu'en 1987.

Enfin, c'est en 1956 qu'est inauguré un pont qui prend le nom de Catane le 29 mars 1963, permettant ainsi de relier la rive gauche du Drac (Seyssins, Seyssinet-Pariset, Fontaine, Sassenage) à l'Est de l'agglomération (La Tronche, Meylan, Saint-Martin d'Hères, campus universitaire, Gières).

Cours de la Libération en 1964

Ces boulevards se bordent très vite d'immeubles comportant de huit à quinze étages et les derniers sont construits au début des années 1960.

En 1967, à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver de 1968, un autopont est construit entre les boulevards Maréchal Foch et Joseph Vallier au-dessus du cours Jean Jaurès. Ce pont et l'aménagement de la voirie (trois et parfois quatre voies de circulation dans chaque sens) donnent un aspect autoroutier aux boulevards avec une circulation automobile grandissante au fil des années et estimée à 60 000 véhicules par jour au début des années 2000, rendant peu attractif le quartier.

À l'occasion de la construction de la troisième ligne de tramway, la double rangée de platanes (520 arbres), plantée au début de l'urbanistion des boulevards, est coupée et l'autopont détruit par dynamitage le 17 juillet 2004. Le 20 mai 2006, la ligne  C du tramway est inaugurée. Depuis, la circulation automobile est estimée à 30 000 véhicules par jour[8].

Occasionnellement, les grands boulevards reçoivent les manifestations qui partent de la gare SNCF pour rejoindre le parc Paul Mistral, la mairie ou la préfecture.

Début 2010, le bâtiment gérant la Gestion multimodale centralisée des déplacements pour l'agglomération est inauguré sur le boulevard Joseph vallier.

Urbanisme

Boulevard Joseph Vallier vu vers l'est à partir du pont de Catane.
Boulevard Joffre vu vers l'ouest à partir du parc Paul Mistral.
Façades rénovées

Les artères suivantes se succèdent du parc Paul Mistral (est) vers le Drac (ouest) :

Du lieu de l'Exposition internationale transformé en parc municipal (parc Paul Mistral) jusqu'au Drac et au pont de Catane, c'est un aspect quasi théâtral qu'offrent les grands boulevards :

  • les façades des immeubles sont pratiquement ininterrompues ce qui donne un aspect majestueux et solennel à cette artère
  • les immeubles placés aux extrémités des boulevards, notamment du côté du parc Paul Mistral, ont une architecture et une disposition qui rappelle des portes monumentales

En mai 2006, avec l'arrivée de la C du tramway et la fin des travaux, les grands boulevards prennent leur aspect actuel :

  • une plate-forme de tramway engazonée
  • une quadruple rangée d'arbres (802 arbres plantés) : liquidambars, tulipiers de Virginie, essences diverses
  • deux voies de circulation dans chaque sens qui apaisent la circulation (40 000 véhicules par jour en juillet 2006, chiffre en baisse continue)
  • des pistes cyclables et des contre-allées de stationnement
  • des façades qui vont subir des travaux de ravalement jusqu'en 2008

Ce renouveau des grands boulevards s'accompagne d'une hausse de l'attractivité immobilière et par conséquent d'une forte revalorisation des loyers et du prix de vente des appartements et locaux commerciaux.

Les grands boulevards et le projet d'urbanistion du site de la caserne de Bonne tout proche ont été sélectionnés par l'Union européenne comme lieu pilote et lieu d'étude sur l'habitat écologique. Le site comprend le centre commercial de la caserne de Bonne, principale zone d'achalandage du quartier inauguré le 15 septembre 2010.

Dans le prolongement des grands boulevards proprement dit se trouvent d'autres boulevards encadrant le parc Paul Mistral. Il s'agit du boulevard Jean Pain (au nord), boulevard des Diables bleus, boulevard Colonel Driant et boulevard Clemenceau (au Sud). On peut également y rattacher l'avenue Albert Ier de Belgique qui relie la place Gustave Rivet au boulevard Clemenceau. D'autre boulevards rejoignent perpendiculairement les grands boulevards : boulevard Gambetta, boulevard Maréchal Lyautey ainsi que le cours Jean Jaurès.

Notes et références

  1. Voir l'article Gratianopolis
  2. a et b Selon le livre de Maurice Mercier, Histoire des fortifications de Grenoble.
  3. Rue Ampère actuelle qui portait à l'époque le nom de chemin des 120 toises car il était situé à 120 toises du Drac.
  4. Place Gustave Rivet actuelle.
  5. Intersection boulevards Jean Pain et Maréchal Lyautey.
  6. Archives municipales de Grenoble, cote 1O745.
  7. Les rues de Grenoble, Paul Dreyfus, Editions Glénat, p262
  8. Selon interview de Jacques Chiron, adjoint au maire chargé des déplacements sur France Bleu Isère.

Bibliographie

  • Maurice Mercier, histoire des fortifications de Grenoble de l'an 43 av JC à 1900, Imprimerie Guirimand, Grenoble, 1976

Articles connexes

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