- Cours de la Libération et du Général De Gaulle
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Le cours de la Libération et du Général De Gaulle est une avenue se situant en Isère, traversant l’agglomération grenobloise. Elle est connue pour être la plus longue avenue rectiligne de France avec ses 7,8 km et son gabarit constant de 50 mètres de large.
À la fin du XVIIe siècle, cette voie portait le nom de cours Saint-André en référence à une puissante famille de parlementaires dauphinois qui en finança la plantation des arbres. Nicolas Prunier de Saint-André est à l'époque premier président du parlement du Dauphiné, et son frère Gabriel, baron de Bauchaine, marquis de Virieu, Président à mortier au Parlement du Dauphiné en 1660.
C'est à l'origine une structure de faible hauteur construite à partir de 1684, pour servir de digue de secours et venant épauler la canalisation de la rivière Drac, distante de quelques centaines de mètres.
Sommaire
Sa construction
Jusqu'en 1675, le Drac n'est pas canalisé et se présente sous forme de multiples bras et ramifications qui se déplacaient au fil des décennies, maillant complétement une grande partie de la plaine grenobloise. Construite sur un terrain vierge de toute construction, la digue a été conçue pour diviser le territoire en deux, à l'est, les zones habitées et à l'ouest les terres inondables et incertaines. Son axe est orienté de façon à intercepter et à diviser les deux réseaux de méandres formés à l'est par les débordements amont du Pont-de-Claix, et à l'ouest par les débordements aval[1], offrant ainsi une plus grande efficacité aux ouvrages de protection construits simultanément par les mêmes ingénieurs le long de la rivière. Les deux ouvrages étant distants de 680 mètres au sud et de 1400 mètres au nord. Ainsi, lors des grandes crues du Drac, les eaux ne peuvent plus reprendre leurs anciens parcours. À l'occasion de cette construction de digue, on veille à supprimer un large étang circulaire dénommé rondeau formé au milieu de la plaine par la rencontre de plusieurs réseaux de méandres, et qui a contribué, lors des grandes crues, à réalimenter les courants se dirigeant vers la cité.
Ces travaux de création de digue se déroulent simultanément à ceux consistant à creuser un nouveau lit rectiligne[2] pour le Drac au niveau du rocher de Comboire à Échirolles, évitant ainsi à la ville d'avoir à souffrir des inondations de cette rivière capricieuse[3]. Ces derniers travaux se dérouleront en plusieurs étapes et ne s'achèvent qu'à la fin du XVIIIe siècle en repoussant le confluent de l'Isère et du Drac bien au-delà de son point d'origine, la porte de France.
À son extrémité nord , le cours se positionne également de façon à protéger la nouvelle extension ouest de l'enceinte de la cité (extension Créqui de 1671 à 1675). Constitué de quatre fossés conçus pour recevoir toutes les eaux coulant de la plaine, il mesure douze toises de largeur et est bordé de part et d'autre par deux autres voies plus étroites, chacune d'elles étant limitée par un fossé et une rangée d'arbres[4].
Cette bataille des habitants contre ces rivières est à l'origine du symbole grenoblois du serpent et du dragon.
Une promenade bordée d'arbres
La construction de cette digue, transformée immédiatement en voie de circulation dote Grenoble d'une superbe promenade hors les murs d'enceinte de l'époque. Elle est d'une grande largeur et considérée comme l'un des plus beaux cours de France[5], où cavaliers, voiture et piétons peuvent satisfaire au souci du Grand Siècle, c'est-à-dire paraître. Elle permet de relier les bords de l'Isère au pont Lesdiguières du Pont-de-Claix.
De tout temps cette voie a fait l'objet de soins particuliers. La plantation primitive d'arbres a été faite en peupliers, remplacés entre 1769 et 1784 par des ormes, des sycomores et des tilleuls. Entre 1850 et 1890, une autre essence d'arbres est plantée, les platanes. Ces derniers, aujourd'hui vieillissant et parfois dangereux, sont remplacés par une quatrième génération d'arbres depuis 1993[6].
L'axe routier du XXe siècle
En 1879, cet axe est coupé par les nouvelles fortifications du sud de la ville, et une barrière d'octroi est installée. En avril 1897, le cours Saint-André accueille l'une des deux premières lignes de tramways de la Société grenobloise de tramways électriques. Cette ligne qui dessert Pont-de-Claix puis Les Saillants du Gua jusqu'en 1938 sera définitivement fermée en 1949. À partir des années 1930, les fortifications sont détruites progressivement et une nouvelle intersection voit le jour avec une autre voirie très large appelée grands boulevards. Le cours est emprunté par la route nationale 75 dans sa traversée de Grenoble.
Dans sa partie sud, le cours est rapidement rattrapé par l'urbanisation des territoires d'Échirolles et de Pont-de-claix.
Le 22 août 1944, les troupes Alliées débarquées en Provence une semaine plus tôt arrivent par la sud de la ville par la route nationale 75 et empruntent ce cours pour entrer dans Grenoble.
Axe majeur de circulation orienté nord-sud, le cours est desservi par la ligne 1 de bus qui possède sa propre voie de circulation sur la plus grande partie de l'axe. La ligne E du tramway doit emprunter le cours sur environ trois kilomètres en 2014. Le cours traverse la commune de Grenoble où il porte sur sa partie nord le nom de cours Jean Jaurès depuis le 7 août 1920[7], et cours de la Libération et du général de Gaulle depuis le 5 décembre 1944 sur sa partie sud , puis la commune d'Échirolles où il porte le nom de cours Jean Jaurès, et enfin Pont-de-Claix, où il conserve encore son nom d'origine de Saint-André.
Notes et références
- Selon le livre de Denis cœur, La Plaine de Grenoble face aux inondations, page 134
- Appelé à l'époque canal Jourdan, mais totalement inusité de nos jours.
- Selon archives municipales de Grenoble, cote DD 50.
- Selon le livre de Denis Cœur, La Plaine de Grenoble face aux inondations, page 135
- ISBN 2-7038-0075-4 Selon Anne Cayol-Gerin et Marie-Thérèse Chappert, Grenoble, richesses historiques du XVIe au XVIIIe siècle, Éditions Didier Richard, Grenoble, 1991,
- Agathie Berthier, Grenoble nature, Service des espaces verts de la ville de Grenoble, 1997, 30 pages.
- Dénommé cours Jean Jaurès au conseil municipal du 7 août 1920 et approuvé par décret présidentiel le 24 novembre 1920, en raison du caractère national de la voirie.
Bibliographie
- Denis Cœur, La plaine de Grenoble face aux inondations, Éditions Quae, Versailles, 2008
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