- Gardes-françaises
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Gardes-Françaises
Les Gardes-Françaises étaient une unité d'infanterie de la France d'Ancien Régime, partie de la maison militaire du roi.
Sommaire
Ancien régime
Selon Brantôme, les Gardes-françaises furent créés en 1563 pour assurer la garde du roi Charles IX. Leur nom vient de ce qu'ils étaient français, à la différence des autres unités de la garde royale (la garde suisse notamment). Les gardes-françaises furent progressivement structurés en régiment. Il s'agissait d'un corps d'élite, rattaché à la maison militaire du roi. Ils assuraient conjointement avec les gardes suisses la garde de l'extérieur des palais royaux. Les gardes-françaises avaient le pas sur toutes les autres unités d'infanterie, y compris leurs vieux rivaux les gardes suisses[1].
Le recrutement des gardes était ouvert aux meilleurs éléments des régiments d'infanterie. Il s'agissait donc en majorité d'un recrutement non aristocratique, ce qui faisait que les soldats et les bas-officiers (nos actuels sous-officiers) n'avaient aucune chance de devenir officiers. Le recrutement des officiers se faisait plutôt dans des corps privilégiés, notamment les mousquetaires. C'est le cas, par exemple, de d'Artagnan. Les officiers aux gardes-françaises[2] jouissaient du privilège de comittimus, qui leur permettait de transmettre leurs procès directement au parlement de Paris.
Le régiment, composé à l'origine de 500 hommes en 10 compagnies, s'accrut au fur à mesure du temps pour atteindre le chiffre de 9600 hommes et 32 compagnies sous Louis XIV. Louis XV ramena l'effectif à 4100 hommes. En raison des privilèges accordés aux garde-françaises, il y a peu de raison pour supposer qu'il était atteint par la désertion, mal endémique des armées modernes. Une partie des compagnies était stationnée à Paris pour assurer l'ordre public dans la capitale[3]. Le régiment noua ainsi des liens forts avec la population parisienne, dont étaient d'ailleurs issus nombre de gardes
Témoignage (1762)
« Je ne fus pas longtemps sans être instruit du service que le régiment fait auprès du roi. Il est chargé de la garde extérieure de sa personne et toutes les avenues, grilles et portes sont gardées par des sentinelles françaises et suisses à qui l’on donne une consigne particulière, conformément à la tranquillité du château et à la sûreté du roi dans le commandement prend l’ordre tous les jours.
Quant à la troupe, elle n’a de service que quand le roi sort. Alors elle est obligée de se trouver dans la cour royale, rangée en bataille sur trois rangs ouverts, la gauche appuyée à la cour de marbre et la droite à la grille d’entrée. Elle est sous les armes quand le roi passe devant elle, les officiers à la tête, et on attend sans s’écarter son retour pour se remettre sous les armes, après quoi on rentre au corps de garde, sans avoir d’autre service à faire. Les gardes à Versailles ne durent que quatre jours pleins. On part de Paris à 6 heures du matin, ou plutôt de Vaugirard où les compagnies se rassemblent. On fait une petite halte à Meudon, pendant laquelle on déjeune, et on arrive communément à Versailles sur les 9 heures. On s’habille, et au coup sonnant de 11 heures, la garde montante et la garde descendante entrent dans la cour et se relèvent. La nouvelle reste trois jours entiers, non compris la moitié du premier, et est relevée le 5° ; elle retourne ensuite à Paris, en s’arrêtant encore à Meudon où on dîne, et on ne peut arriver que sur les 5 heures chez soi, les officiers étant obligés de reconduire leurs troupes au quartier. L’intervalle de ma première garde et la seconde fut de 28 jours, comme c’est d’ordinaire pendant lesquels nous restâmes fort tranquilles sans nous exercer, et sans avoir rien à faire. »— BNF, Richelieu, manuscrits français 14 185, Planelli de Maubec, Campagnes d’Allemagne et de Flandres (1760 à 1762), p. 162.
Révolution
Le 12 juillet 1789, les Gardes-Françaises se battirent aux côtés des parisiens contre le régiment Royal-Allemand qui avait chargé la foule. Le 14 juillet 1789, sur six compagnies que comptaient les Gardes-Françaises, cinq se joignirent à la foule et prirent part à la prise de la Bastille. La garde nationale nouvellement créée fut composée en grande partie d'anciens soldats issus des Gardes-Françaises. Parmi eux, le colonel Galiot Mandat de Grancey, colonel des Gardes-Françaises, qui succéda à La Fayette en 1792. Ce régiment fut dissous le 1er septembre 1789, .
Membres éminents
- Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan, le célèbre d'Artagnan, lieutenant, puis capitaine aux Gardes.
- François-Henri de Clermont-Tonnerre a été capitaine au régiment des Gardes-Françaises.
- Porthos y entre de même en qualité de cadet
- M. de Tréville s'y engage comme cadet-gentilhomme
- Lazare Hoche intègre le régiment à 17 ans comme simple fusilier
- Armand Louis de Gontaut-Biron y entre quelques mois avant son quatorzième anniversaire
- Louis Antoine de Gontaut-Biron
- Abraham de Fabert d'Esternay, promu au grade de capitaine
- Henri de Maleyssye y commence sa carrière militaire comme lieutenant
- Comte de Sanois
- Bernard-René Jordan de Launay
- Nicolas de Catinat
- Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de Bourmont, y commence sa carrière militaire à 15 ans, avec le grade d'enseigne, deviendra acteur des guerres de Vendée, puis en 1830, commandant en chef de l'expédition d'Alger et maréchal de France.
- Nicolas-Jérôme Herlaut devient Trésorier Général des Gardes-Françaises et des Gardes suisses (France) [4].
- Le futur maréchal Lefevre
- Galiot Mandat de Grancey, colonel des Gardes-Françaises, succède à La Fayette en 1792
Les faits militaires
- Les Gardes-Françaises entrent à Paris le 12 mai 1588, pour appuyer le roi face au duc de Guise, ce qui provoque la Journée des Barricades[5]
- Bataille de Lens (1648)
- Bataille de Fleurus (1690)
- Bataille de Steinkerque (1692)
- Bataille de Ramillies (1706)
- Bataille de Malplaquet (1709)
- Bataille de Dettingen (1743)
- Bataille de Fontenoy (1745)
- Prise de la Bastille (1789)
Notes et références
- ↑ À ce propos, on dit toujours un garde-française, mais une garde suisse.
- ↑ On parle toujours d'officiers aux gardes pour distinguer les officiers gardes-françaises des officiers gardes du corps, qui sont les officiers des gardes.
- ↑ La caserne de la rue de Babylone, dans le VIIe arrondissement fut construite dans les années 1780 pour les gardes-françaises. Elle héberge aujourd'hui une unité de la garde républicaine.
- ↑ Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, 1874, p. 143
- ↑ Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ) p 348
Voir aussi
Sources
- Lacolle (capitaine Noël), Histoire des gardes-françaises, Paris, 1901.
- Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française. 1789-1799, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1987,1998 [détail de l’édition]
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