- Maison Militaire Du Roi De France
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Maison militaire du roi de France
La maison militaire du roi de France est le nom donné à la partie militaire de la maison du roi dans la France d'Ancien Régime. Elle rassemblait un grand nombre d'unités, tant de cavalerie que d'infanterie, servant autant de garde personnelle au souverain que de troupes d'élites lors des conflits. Le terme même de "maison militaire" n'apparait qu'en 1671.
La maison militaire était, comme le reste de la maison du roi, sous l'autorité du secrétaire d'État à la Maison du Roi, mais elle dépendait pour son budget de l'ordinaire des guerres contrôlé par le secrétaire d'État à la Guerre.
La maison du roi contenait des unités réservées aux gentilhommes, comme les gardes du corps et les mousquetaires, et des unités tirées de l'élite de l'armée, composées de roturiers. Il était toutefois pratiquement impossible à un roturier de parvenir au grade d'officier dans la maison du roi.
Sommaire
La maison sous François Ier
C'est sous le règne de François Ier que les troupes chargées de la garde du roi commençent à se structurer. Toutefois dès la fin du moyen Âge, certains souverains ont rassemblé autour d'eux des unités de gardes, comme la célèbre garde écossaise de Charles VII.
La maison se compose sous François Ier des
- gardes du corps, unité de cavalerie organisée en quatre compagnies, une écossaise - descendante de la garde de Charles VII - et trois françaises.
- gentilhommes à bec de corbin, unité de cavalerie qui tire son nom de l'arme qu'elle utilise, une sorte de hallebarde terminée par un fer en forme de bec de corbeau ou corbin
- cent-Suisses, unité d'infanterie composée comme son nom l'indique de soldats suisses.
En temps de guerre, les gentilhommes désireux de combattre aux côtés du roi sont rassemblés dans la Cornette du Roi ou Cornette blanche. La compagnie des gendarmes écossais, qui fait partie de la gendarmerie d'ordonnance, assume les fonctions d'un corps de la maison du roi, mais elle n'en fait pas officiellement partie.
Deux unités furent peut-être créées à cette époque, les gardes de la porte, chargés de la garde des portes intérieures du palais pendant la journée, et les gardes de la prévôté, aux ordres du grand prévôt de France et chargés de la police à la Cour.
On peut remarquer le grand nombre d'unités étrangères dans la maison du roi. Les étrangers sont réputés être indifférents aux intrigues de cour et partant plus dignes de confiance que les troupes françaises.
De François Ier à Louis XIII
Le nombre d'unités de la maison militaire s'accrut dès le XVIe siècle. Sous les règnes des derniers Valois et des deux premiers Bourbons, on observe la création des :
- Gardes-Françaises : unité d'infanterie créée en 1563, supprimée en 1573 et rétablie l'année suivante.
- chevau-légers : unité de cavalerie légère créée en 1593. Ils remplacèrent les gentilhommes à bec de corbin.
- gendarmes de la garde : unité de cavalerie lourde créée en 1609.
- Gardes suisses : régiment d'infanterie créé en 1616. Il ne s'agit pas officiellement d'un corps de la maison du roi, mais il en assume toutes les fonctions.
- Mousquetaires : compagnie de cavalerie créée en 1622.
C'est sans doute sous le règne de Louis XIII que les troupes de la maison militaire furent divisées en garde du dedans du Louvre, rassemblant les gardes du corps, les cent-Suisses, les gardes de la Porte et les gardes de la prévôté et garde du dehors du Louvre rassemblant les autres unités.
L'apogée louis-quatorzien
Louis XIV transforme la maison militaire en un corps d'élite, chargé non seulement de la protection de la personne du souverain, mais également des attaques les plus difficiles. On connait notamment l'action des mousquetaires à Maastricht en 1673, où d'Artagnan trouve la mort, celle des gardes du corps à Leuze en 1691 et celle des gardes françaises à Steinkerque en 1692. Le nombre de troupes de la maison du roi fut augmenté de manière très importante lors du règne du roi-Soleil, notamment par la création de nouvelles unités :
- La compagnie des mousquetaires, dissoute en 1646, fut reconstituée en 1657. En 1660 les effectifs des mousquetaires furent doublés par l'intégration à la maison du roi de la compagnie de mousquetaires du cardinal Mazarin.
- La gendarmerie de France ou d'ordonnance se structura à partir de 1660 en un corps assimilé à la maison militaire. Les gendarmes écossais en furent la première compagnie.
- Les quatre compagnies de gardes du corps, jusque là indépendantes, furent dotées en 1674 d'un état-major commun. Les gardes du corps furent surnommés la Maison bleue, de la couleur de leur uniforme, distincte du rouge des autres corps.
- Les grenadiers à cheval furent créés en 1676.
Le déclin du XVIIIe siècle
La fin du règne de Louis XIV et celui de ses successeurs vit se succéder les critiques contre la maison militaire du roi. Le rôle de police joué par certains corps, comme les gardes françaises à Port-Royal en 1709 ou les mousquetaires, chargés de l'arrestation des parlementaires, n'y est pas étranger. Le déclin de leur importance militaire, visible à la bataille de Dettingen ou à celle de Fontenoy en est une autre cause. Le calme politique de la période, exempte de tout soulèvement armé d'importance ne rendait pas nécessaire le maintien d'une garde personnelle pléthorique. Enfin le coût de ces nombreuses unités, dont certains n'avaient plus qu'un rôle cérémoniel, fut très relevé dans une période d'endettement de la royauté.
Les gardes françaises, accusées de plus perturber l'ordre public que de le maintenir, furent reprises en main et encasernées à partir de 1764. Le comte de Saint-Germain, secrétaire d'État à la Guerre, tailla dans les dépenses de la maison et supprima en 1775-1776 les mousquetaires et les grenadiers à cheval. Il réduisit également les effectifs des chevau-légers, des gendarmes et des gardes du corps. Les chevau-légers, les gendarmes de la garde, les gardes de la porte et ceux de la prévôté furent supprimés en 1787, la gendarmerie de France en 1788, Les mousquetaires connurent une éphémère renaissance en 1789.
Lors de la révolution, les gardes françaises prirent le parti du peuple et participèrent aux évènements révolutionnaires de 1789. Ils furent peu après versés dans la garde nationale de Paris. La maison militaire du roi fut supprimée en 1791, à l'exception des gardes suisses qui luttèrent jusqu'à la mort pour défendre le palais des Tuileries en 1792.
Bibliographie
- Barbiche, Bernard, Les Institutions de la monarchie française à l'époque moderne, Paris, PUF, 1999.
- Chagniot, Jean, "Maison militaire du roi", Dictionnaire de l'Ancien régime, Lucien Bély dir., Paris, PUF, 1996.
- Drévillon, Hervé, L'Impôt du sang, Paris, Tallandier, 2005.
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