- Garde du corps du roi
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Les gardes du corps sont un corps de cavalerie de la maison militaire du roi de France, sous l'ancien Régime.
Sommaire
Histoire
La première unité des gardes du corps est la garde écossaise créée par le roi Charles VII vers 1423. Cette unité est composée de soldats écossais portant le titre d’archers du corps du roi. Le terme d'archer désigne à l'époque un cavalier légèrement armé, à la différence des gens d'armes ou cavaliers cuirassés. Louis XI adjoignit à cette garde deux compagnies d'archers français. Une quatrième compagnie est créée par François Ier en 1515. Dès cette époque, la compagnie écossaise compte plus de Français que d'Écossais.
Les quatre compagnies de gardes du corps — ce terme supplantant au XVIe siècle celui d'archer du corps — n'ont toutefois aucun lien entre elles. Elles sont dirigées par des capitaines différents, souvent de haut rang. La compagnie écossaise est ainsi souvent commandée par des membres de la famille royale d'Écosse, les compagnies françaises par des maréchaux de France. En 1664, Louis XIV dote les gardes du corps d'un état-major commun.
Les gardes du corps sont supprimés en 1791. Nombre d'entre eux participent à la contre-révolution. Le corps est rétabli en 1814, mais définitivement supprimé en 1830.
Organisation
Le nombre de gardes du corps augmente entre le règne de François Ier et celui de Louis XIV de 400 à 1 600 hommes. Au XVIIIe siècle, l'effectif se stabilise autour de 1 500 hommes.
En 1737, chaque compagnie compte 320 hommes, organisés en deux escadrons et six brigades.
Insignes
Les gardes portent un habit bleu sur une veste, des culottes et des bas rouges. Cet uniforme leur vaut le surnom de Maison bleue du roi. Ils sont en effet l'un des seuls corps de la maison militaire du roi de France à porter le bleu comme couleur principale.
Les gardes du corps du roi ont d'abord pour devise Erit haec quoque cognita monstris (On les reconnaîtra, eux aussi, à leurs actions d'éclat), puis au temps du roi Louis XIV, Nec pluribus impar (Il n'est pas inégal à plusieurs (le soleil)).
Sur leurs épées, on peut lire l'inscription : Vive le Roy.
Fonctions
Avec les Cent-Suisses, les gardes du corps veillent sur le roi à l'intérieur de son palais. Ils assurent la garde des portes du palais la nuit. Dans un déplacement ou une bataille, ils se tiennent à la droite du souverain.
Dans la compagnie écossaise sont choisis vingt-quatre gardes parmi les plus anciens, qui portent le titre de gardes de la manche. Ils sont chargés d'escorter la personne du roi en permanence. Parmi les gardes de la manche, on distingue encore six gardes écossais, chargés des mêmes fonctions lors de cérémonies exceptionnelles telles que sacre ou mariage. Les gardes de la manche se distinguent par le port d'un hoqueton, sorte de casaque blanche brodée d'or portée par-dessus leur uniforme. Ils assurent également la garde du corps du souverain défunt et sa mise en bière.
Privilèges
Les gardes du roi occupent le premier rang de la Maison militaire du roi, devant les chevau-légers et les gendarmes de la garde.
De par leur place près du roi, l'accès aux compagnies de gardes du corps est un privilège envié. Jusqu'au règne de Louis XIV, les places de gardes du corps sont vendues par les capitaines des quatre compagnies. Le roi-soleil met fin à ce privilège en 1664. Il s'attache à faire des gardes du corps une troupe d'élite en y intégrant les meilleurs éléments des régiments de cavalerie de ligne. Les gardes restent en majorité des nobles, car ils sont recrutés parmi les officiers. En effet, le rang de garde du corps équivaut à celui de lieutenant de cavalerie, celui de brigadier à celui de capitaine. Les promotions dans les gardes sont fondées sur un critère méritocratique.
Quartiers
À Versailles, les gardes du corps du roi sont logés entre la rue de l'Orangerie et l'avenue de Sceaux. Ils ont également des garnisons à l'extérieur de Versailles.
Bibliographie
- Barbiche, Bernard, Les Institutions de la monarchie française à l'époque moderne, Paris, PUF, 1999.
- Bodinier, Gilbert, Les Gardes du corps de Louis XVI, Versailles, Service historique de l'armée de terre, Ed. Mémoire & Document, 2005
- Chagniot, Jean, "Maison militaire du roi", Dictionnaire de l'Ancien régime, Lucien Bély dir., Paris, PUF, 1996.
- Drévillon, Hervé, L'Impôt du sang, Paris, Tallandier, 2005.
- Forges de Parny, Léon de, Les Gardes du corps du roi
- Grouvel, François, Histoire des Gardes du Corps du Roi pendant la Période Révolutionnaire, Coudoux, F.G.C. 1998
- O'Brien, David, '"Traditional virtues, Feudal ties and Royal Guards: The Culture of service in the Eighteen-century 'Maison Militaire du Roi'", French History, Vol.17, No.1, Oxford, Oxford University Press, 2003, p.19-47
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