Gabriel Angoulvant

Gabriel Angoulvant
Gabriel Angoulvant
Nom de naissance Gabriel Louis Angoulvant
Naissance 8 février 1872
Longjumeau
Décès 15 octobre 1932 (à 60 ans)
Paris
Nationalité Drapeau de France France
Profession Administrateur colonial
Formation École coloniale, École des langues orientales
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur

Gabriel Louis Angoulvant (1872-1932) est un administrateur colonial français, en poste dans plusieurs pays d'Asie et d'Afrique, puis gouverneur général en AEF et en AOF.

Sommaire

Biographie

Gabriel Angoulvant est né à Longjumeau dans l'Essonne le 8 février 1872. Major de la promotion 1891 à École coloniale, titulaire d'un brevet de la section administrative, il étudie aussi le chinois et l'annamite à l'École des langues orientales, avant d'embrasser une carrière dans l'administration coloniale[1].

Il est tout d'abord chancelier de résidence au Tonkin, vice-consul en Chine, secrétaire général à Djibouti. Il publie alors Djibouti, Mer Rouge, Abyssinie (1902). La suite de son parcours le mène au Congo[Lequel ?] et en Guadeloupe, puis à Saint-Pierre-et-Miquelon et dans l'Inde française (1906) dont il devient le gouverneur.

Le 25 avril 1908 il est nommé gouverneur en Côte d'Ivoire où il séjournera pendant huit ans. Dans ce pays la résistance à la pénétration coloniale est vive. Pour asseoir rapidement et définitivement l'autorité de la France sur le territoire, Angoulvant opte pour l'accélération forcée de la colonisation :

« Je désire qu'il n'y ait désormais aucune hésitation sur la ligne politique à suivre. Cette ligne de conduite doit être uniforme pour toute la Colonie. Nous avons deux moyens de les mettre en pratique : ou attendre que notre influence et notre exemple agissent sur les populations qui nous sont confiées ; ou vouloir que la civilisation marche à grands pas, au prix d'une action... J'ai choisi le second procédé[2]. »

Au moment de l'insurrection des Baoulé en Côte d'Ivoire (1908-1910), il entreprend la pacification du pays : opérations militaires, internements, amendes de guerre, regroupement de villages. Il expose son bilan dans La Pacification de la Côte d’Ivoire, 1908-1915 : méthodes et résultats (1916).

Il devient gouverneur général de l'Afrique équatoriale française le 15 mai 1917.

Lorsque le gouverneur de l'Afrique occidentale française (AOF) Joost van Vollenhoven démissionne le 11 janvier 1918 avant de mourir au champ d'honneur le 20 juillet 1918, Gabriel Angoulvant fait fonction jusqu'au 30 juillet 1919. Auguste Brunet prendra alors la relève pour quelques semaines, avant la nomination de Martial Merlin.

Alors que son prédécesseur, Van Vollenhoven, avait émis un avis dévavorable au principe d'un nouveau recrutement de tirailleurs sénégalais, le gouverneur fraîchement promu soutient au contraire l'action de Blaise Diagne :

«  « La France d'abord, la victoire avant tout.. ». Un enthousiasme évident était suscité dans un grand nombre de milieux autochtones par la présence d'un frère de race parvenu à une haute situation dans le pays[3]. »

En 1920 il prend sa retraite et rentre en France. Il siège à la commission anti-esclavagiste de la Société des Nations (SDN, ancètre de l'ONU). (Nommé commissaire général de l'Exposition coloniale internationale de Paris – prévue pour 1925, mais qui n'aura finalement lieu qu'en 1931 –, il doit renoncer à cette fonction, car il est élu député de l'Inde française aux élections législatives du 11 mai 1924. Il adhère à la gauche radicale et continue de s'intéresser aux affaires coloniales, participe à des commissions et s'implique dans divers projets intéressant les pays d'outre-mer.

Battu aux élections du 22 avril 1928, il entreprend un voyage de plusieurs mois en Asie et publie Étapes asiatiques (1930).

Il meurt le 15 octobre 1932 à Paris. Il était Commandeur de la Légion d'honneur.

Écrits

  • (fr) Djibouti, Mer Rouge, Abyssinie (en collaboration avec Sylvain Vignéras), Paris, 1902, 415 p.
  • (fr) Textes relatifs à la formation et à la réorganisation des cadres indigènes en Afrique occidentale française, Impr. du Gouvernement général, 1916
  • (fr) La Pacification de la Côte d’Ivoire, 1908-1915 : méthodes et résultats (lettre-préface du général Galliéni), Paris, Larose, 1916, 395 p. + 32 cartes
  • (fr) L'Exposition coloniale interalliée de Paris en 1925, Impr. de Vaugirard, Paris, 1921
  • (fr) Les Indes néerlandaises : leur rôle dans l'économie internationale (préface d'Édouard Herriot), Le Monde nouveau, Paris, 1926, 2 volumes
  • (fr) Étapes asiatiques. Indochine, Chine, Mandchourie, Corée, Transsibérien, etc., Les Éditions du Monde Moderne, Paris, 1930, 301 p.

Postérité

Un boulevard porte son nom à Abidjan et un autre à Grand Bassam (première capitale de la Cöte d'Ivoire), ainsi qu'une rue à Saint Louis du Sénégal[Note 1].

Notes 1

  1. Ernest Moutoussamy, Les députés de l'Inde française à l'Assemblée nationale sous la IVe République, L'Harmattan, 2003, p. 15-16
  2. (fr) Angoulvant, lettre circulaire aux Administrateurs de cercle, chefs de services, Bingerville, 26 novembre 1908 (extrait) in Histoire de la Côte d'Ivoire, Pierre Kipré (dir.), éditions AMI, Nathan, Abidjan, 1992, N°éditeur 10070598-(I)-(30)-OSBA 80 P. 72
  3. Rapport du gouverneur général Angoulvant au Ministre, 26 septembre 1918, cité par Christian Roche, Histoire de la Casamance. Conquête et résistance : 1850-1920, Karthala, Paris, 1985, p. 334


Notes 2

  1. D'autres administrateurs coloniaux ont aussi laissé leur nom à un monument, une ville ou une rue du pays : Boulevard Latrille, Boulevard Clozel, Bingerville, Treichville. On peut aussi citer le cas de Pierre Savorgnan de Brazza puisque le Congo a conservé le nom de Brazzaville pour sa capitale. Au Tchad, la ville originellement appelée Faya fut renommée Largeau d'après le nom du colonel Étienne Largeau lors de la colonisation. Quand le Tchad recouvra l'indépendance, la ville prit son nom actuel de Faya-Largeau

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (fr) Marcel Amondji, « Le rêve du gouverneur Angoulvant », dans Félix Houphouët et la Côte d'Ivoire : l'envers d'une légende, Karthala, Paris, 1884, 333 p. (ISBN 2-86537-104-2)
  • (fr) Ernest Moutoussamy, Les députés de l'Inde française à l'Assemblée nationale sous la IVe République, L'Harmattan, Paris, Budapest, Turin, 2003, p. 15-16 (ISBN 2-7475-4020-0) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (fr) Marcel Souzy, Les coloniaux français illustres, Paris, B. Arnaud, 1940 

Liens externes


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