- Félix Virard
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Viaduc des Fades
Viaduc des Fades Pays France Région Auvergne Ville Sauret-Besserve / Les Ancizes-Comps (Puy-de-Dôme) Coordonnées Franchit La Sioule Fonction Pont ferroviaire Type Tablier droit métallique sur piles en maçonnerie Longueur 470 m Largeur piles : 22 m / tablier : 8 m Hauteur 133 m Matériau moellons de granit / acier Construit en 1901-1909 Listes Ponts remarquables • les plus longs • suspendus • à haubans • en arc • romains • cantilever
modifier Le viaduc des Fades est un viaduc ferroviaire français lancé au-dessus de la Sioule, entre les communes de Sauret-Besserve (canton de Saint-Gervais-d'Auvergne), au nord, et des Ancizes-Comps (canton de Manzat), au sud, dans le département du Puy-de-Dôme. Il livrait passage à la ligne de chemin de fer de Volvic à Lapeyrouse (tronçon de la relation Clermont-Ferrand - Montluçon-Ville, via Saint-Éloy-les-Mines) qui a été fermée à l'exploitation le 9 décembre 2007, en raison de son état de vétusté (et à cause d'une fréquentation assez faible en voyageur et en fret).
Aperçu historique
Le projet
Cette ligne dénommée, à l'origine, « de Saint-Éloy à Pauniat » a été déclarée d'utilité publique le 22 juillet 1881. Le 20 mars 1893, elle était concédée à la Compagnie du Paris-Orléans (P.O.). Entre 1893 et 1896, un projet de viaduc pour traverser la profonde vallée de la Sioule est étudié successivement par les ingénieurs des Ponts et Chaussées Dupin et Guillaume, sous la direction des ingénieurs en chef Daigremont puis Draux.
À partir du 1er novembre 1896, l'ingénieur Félix Virard reprend l'étude du projet, sous la direction de l'ingénieur en chef Abel Draux. Le 26 avril 1901, le projet de l'ingénieur Virard reçoit l'approbation ministérielle. Le 25 juillet suivant, la Société Française de Constructions Mécaniques (Anciens Établissements Cail), dont les usines étaient à Denain (Nord), est déclarée adjudicataire des travaux.
Le projet retenu consistait en un viaduc semi-métallique composé de trois travées en acier à poutres droites et à treillis triple, reposant sur deux piles géantes en moellons de granit. Il était prévu un tablier unique, mais la survenue d'un glissement de terrain lors de la construction de la culée de rive gauche (côté nord) nécessita le remplacement des deux arches en maçonnerie de ladite culée par une travée métallique secondaire plus légère. Une cage suspendue et roulante dessert les travées métalliques du viaduc afin d'en assurer les contrôles et l'entretien périodique. Une seule voie traverse le viaduc.
Le chantier
Les travaux furent entrepris le 28 octobre 1901. Bâties à chaux et à sable, les piles sont l'œuvre de la prestigieuse "corporation" des maçons itinérants de la Creuse. Elles offrent la particularité d'être évidées, ce qui a permis leur édification sans le concours d'échafaudages, les ouvriers ayant pu être acheminés à pied d'oeuvre par l'intérieur, grâce à un monte-charge.
Le montage du tablier s'est effectué au moyen de deux "cages" volantes, une au départ de chaque rive. Épousant extérieurement le profil de l'ouvrage terminé, ces "cages" (on dirait plutôt aujourd'hui des équipages mobiles) renfermaient tous les outils nécessaires au bardage, à la pose et au rivetage des différentes pièces de l'ossature du tablier. Les travées latérales de 116 mètres ont été montées, pour la première moitié, sur échafaudage (pile provisoire en bois) et, pour la seconde, en porte-à-faux. La travée centrale de 144 mètres a été entièrement mise en place en encorbellement, les deux moitiés du tablier progressant au-dessus du vide à partir de chaque pile. La jonction finale (ou clavage) s'est opérée le 18 mai 1909. Le 11 septembre, le viaduc était totalement achevé.
Du 14 au 16 septembre 1909, l'ouvrage d'art subit avec succès les épreuves de résistance, au moyen d'un train chargé de ballast dont le poids en configuration complète dépassait les 1075 tonnes. Inauguré le 10 octobre 1909, sous la présidence de René Viviani, ministre du Travail, le viaduc des Fades était mis en service dix jours plus tard.
Le viaduc des records
Le viaduc des Fades était, au moment de son inauguration le 10 octobre 1909, le plus haut pont du monde, toutes catégories confondues ! Il prend encore rang actuellement à la quatrième place sur la liste des plus hauts viaducs ferroviaires mondiaux, derrière le pont de la Beipanjiang (Chine, 280 m), le viaduc de Mala-Rijeka (Monténégro, 198 m) et Viaduto 13 (ou "Viaduto do Exército") (Brésil, 143 m).
Ce qui fait du viaduc des Fades un ouvrage d'art exceptionnel, ce sont ses deux piles monumentales en moellons d'appareil. Culminant à plus de 92 mètres, elles restent les plus hautes piles de pont en maçonnerie traditionnelle jamais construites. Elles possèdent une base plus vaste qu'un court de tennis !
Alors que d'autres viaducs jouent sur l'élégance des courbes, celui des Fades voit triompher la rigueur de la poutre droite. Son gigantesque tablier d'acier constitue un des plus beaux spécimens de ce type. Sa hauteur est comparable à celle d'un bâtiment de quatre étages !
Fiche de données
Localisation
Vallée de la Sioule (affluent de l’Allier) ; communes des Ancizes-Comps (canton de Manzat) et de Sauret-Besserve (canton de Saint-Gervais-d'Auvergne) ; pays des Combrailles ; arrondissement de Riom ; département du Puy-de-Dôme ; région Auvergne (France).
Vocation
Viaduc ferroviaire [ligne RFF Volvic - Lapeyrouse (Liaison Clermont-Ferrand - Montluçon-Ville)]. Les circulations ferroviaires sur cette ligne ont été officiellement "suspendues" par la SNCF, à compter du 9 décembre 2007, « pour raison de sécurité ».
Maître d’ouvrage de l’époque
Compagnie du Paris-Orléans (PO) (concession : Loi du 20 mars 1893).
Maître d’ouvrage actuel
Réseau Ferré de France (RFF).
Plans
Félix Virard (1852-1910), alors conducteur principal faisant fonctions d'ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées.
Dates de construction
28 octobre 1901 – 11 septembre 1909.
Maître d’oeuvre
Ponts et Chaussées (Quatrième lot d’infrastructure de la ligne dite « de Saint-Éloy à Pauniat ») ; Abel Draux, ingénieur en chef à Angoulême ; Félix Virard, ingénieur ordinaire à Limoges ; Joseph Barrère, chef de section, Henri Dupré et Bonneau, sous-chefs de section aux Ancizes-Comps.
Entrepreneur
Société Française de Constructions Mécaniques (Anciens Établissements Cail) à Denain (Nord). Émile Robert, ingénieur des Arts et Métiers, directeur des travaux.
Coût total des travaux
3 671 866, 75 francs, de l’époque (y compris les dépenses sur la somme à valoir).
Date d’inauguration
Date de mise en service
Protection
Inscrit sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques (arrêté du 28 décembre 1984). Base Mérimée : 00092403.
Date d’inauguration de la mise en lumière
Principales caractéristiques
- Longueur totale : 470,25 m (culées comprises).
- Hauteur du rail au-dessus du thalweg : 132,50 m (le plus haut viaduc ferroviaire de France).
- Superficie totale en élévation : 32 767 m².
Les piles
- Dimensions du massif des fondations : 23,61 m (L) x 12,78 m (l) x 6,00 m (P) (P = 14,80 m pour la pile de rive gauche).
- Hauteur totale au-dessus du massif des fondations : 92,33 m (les plus hautes piles de pont en maçonnerie traditionnelle).
- Section à la base : 21,96 m x 11,64 m.
- Section au-dessous du couronnement : 11,00 m x 5,50 m.
- Dimensions du chapiteau de couronnement : 12,80 m (L) x 7,30 m (l) x 3,00 m (H).
- Volume total des maçonneries (piles et culées) : 37 135,20 m³.
La culée de rive droite
- Longueur totale : 24 m.
- Hauteur maximum : 22 m.
- Ouverture de l’arche en maçonnerie : 14 m.
La culée de rive gauche
- Longueur totale : 70,25 m.
- Dimensions du petit tablier métallique : 52,90 m (L) x 5,50 m (l) x 5,82 m (H).
- Hauteur de la pile à deux avant-corps : 32,90 m.
- Profondeur maximum des fondations de la pile à deux avant-corps : 44,64 m.
- Hauteur maximum de la culée extrême (côté nord) à un avant-corps : 10 m.
Le tablier métallique
- Longueur totale : 375,40 m (non compris un jeu de 0,30 m à chaque extrémité près culée).
- Largeur : 6,78 m (d’axe en axe des appuis) – 7,80 m (entre garde-corps).
- Hauteur : varie de 11,60 m à 11,67 m.
- Longueur des travées de rive : 115,70 m.
- Portée des travées de rive : 115,20 m (d’axe en axe des appuis).
- Portée de la travée centrale : 144 m (d’axe en axe des appuis).
- Nombre total de rivets d’assemblage : environ un million (dont 237 809 posés sur le chantier).
- Poids total actuel de la structure métallique : environ 2 604 tonnes.
Divers
Entre 1983 et 1991, tous les troisièmes week-ends du mois de juin, se sont tenus des Congrès de Banalyse à la gare des Fades. Le Congrès de Banalyse avait pour seul but d'attendre les gens qui venaient au Congrès ! Les "Banalystes" étaient des intellectuels, portés par les mouvements situationniste et surréaliste, venus de toute l'Europe et ayant choisi ce lieu pour sa beauté, son viaduc, ses trains qui s'arrêtaient trois fois par jour si l'on faisait signe au conducteur...
Bibliographie
- Naissance d'un géant, histoire illustrée de la construction du viaduc des Fades, Jean-Paul Soulier (association Sioule & Patrimoine), Éditions La Vie du Rail, Paris, 1984, ISBN 2-902808-15-1. Cet ouvrage fera l'objet d'une réédition en 2010, sous le titre : "Le viaduc des Fades, un géant oublié".
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Association Sioule et Patrimoine : à l'occasion du centenaire de l'ouvrage d'art en 2009, l'association a lancé une souscription publique le 31 juillet 2007 en partenariat avec Réseau ferré de France et la Fondation du Patrimoine pour la sauvegarde du Viaduc des Fades.
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