Fulbert Youlou

Fulbert Youlou
Fulbert Youlou
Fulbert Youlou.jpg
Portrait dessiné de Fulbert Youlou

Mandats
1er président de la République du Congo
21 novembre 195915 août 1963
(&&&&&&&&&&&013633 ans, 8 mois et 24 jours)
Prédécesseur Aucun (indépendance)
Successeur Alphonse Massamba-Débat
1er Premier ministre du Congo
(2e chef du gouvernement du Congo autonome)
8 décembre 195821 novembre 1959
(&&&&&&&&&&&&034811 mois et 13 jours)
Président René Coty
Charles de Gaulle
Prédécesseur Jacques Opangault
Successeur Poste supprimé
Biographie
Surnom L'Abbé
Date de naissance 9 juin 1917
Lieu de naissance Drapeau de la France Madibou (AÉF)
Date de décès 5 mai 1972 (à 54 ans)
Lieu de décès Drapeau de l'Espagne Madrid (Espagne)
Nationalité française
congolaise
Parti politique UDDIA
Profession Prêtre de l'Église catholique romaine
Présidents de la République du Congo

Fulbert Youlou (1917-1972) fut le premier président de la République du Congo de 1959 à 1963.

Labbé Fulbert Youlou est lun des personnages les plus controversés du Congo-Brazzaville, à tel point que durant des décennies, il fit lobjet dun anathème dans son pays. Pourtant, à ses débuts, celui quon appelait l’« Abbé » était apparu à ses concitoyens comme une sorte dhomme providentiel. Cest lui qui, en août 1960, avait conduit son pays à lindépendance. Lui qui, en décembre 1960, avait organisé une grande conférence intercontinentale à Brazzaville, au cours de laquelle il vanta les bienfaits du libéralisme économique et condamna le communisme. Trois ans plus tard, la prospérité économique nétait toujours pas au rendez-vous, alors que le gouvernement déployait un faste insolent[1]. Youlou le « modéré » décevait. Sa décision dimposer en août 1963, le monopartisme en emprisonnant les leaders syndicaux fut lélément déclencheur de la révolution des « Trois Glorieuses ». La France refusa, alors, d'aider ce chef dÉtat africain que le couple de Gaulle méprisait[2].

Ne disposant quasiment plus d'aucun soutien, cet ancien prêtre quitta le pouvoir et laissa derrière lui limage dun président de la République excentrique, autoritaire et corrompu.

Sommaire

Origines et sacerdoce

Région du Pool d' est originaire Youlou.

Youlou naît le 9 juin 1917[3] à Madibou dans le district de Pool[4]. Cadet dune famille de trois garçons[5], il est un Kongo de lethnie Lari[4]. À lâge de neuf ans, il est baptisé et reçoit le prénom de Fulbert[5]. En 1929, il entre au Petit Séminaire de Brazzaville[5]. Élève brillant, il est envoyé à Akono au Cameroun, pour y terminer ses études secondaires[5]. Par la suite, il intègre le Grand Séminaire de Yaoundé il semble montrer de grandes capacités en philosophie[5]. Il y rencontre le Centrafricain Barthélémy Boganda élève comme lui de cette institution[5].

Revenu au pays, il enseigne un temps au Séminaire de Mbamou avant de partir à Libreville terminer ses études de théologie[5]. Il passe son dernier cycle détudes à Brazzaville[5]. Le 9 juin 1946, Fulbert Youlou est ordonné prêtre[6]. Il est affecté à la paroisse Saint-François de Brazzaville , très dynamique, il dirige les diverses organisations de jeunesse, dactivités sportives et dœuvres catholiques[6]. Il prend également en charge laumônerie de lhôpital général et celle de la prison[6].

Lascension politique

Un prêtre politique

Fulbert Youlou sintéresse tôt à la politique. Encouragé par son protecteur le Père Charles Lecomte, il présente sa candidature, au sein du collège africain, aux élections territoriales de 1947, dans la circonscription du Pool[7]. Mais alors que le Père Lecomte est élu sans difficulté au collège européen, Youlou enregistre un cuisant échec[7]. Il comprend que sil veut être élu, il ne doit plus se montrer trop ouvertement soutenu par ladministration ou les missions[8]. Jusque homme de lÉglise des Blancs, il se donne désormais limage dun résistant africain[9].

Cette attitude ne plaît pas à ses supérieurs[10], dautant quen octobre 1953 une plainte est déposée à lévêché à lencontre du jeune abbé, surpris en fragrant délit dadultère[9]. Par mesure disciplinaire, il est affecté le 20 novembre 1954, dans une mission de brousse à Mindouli[11] il occupe les fonctions de directeur de lécole catholique[12].

Lors de son passage à Saint-François, grâce à sa capacité à rassembler autour de lui les différentes factions de son ethnie, Youlou s'impose comme le leader tribal lari[13]. Les membres de cette tribu sont alors, pour la plupart dentre eux, des adeptes du matswanisme, un mouvement messianique remettant en cause le colonialisme fondé par André Matswa, mort en prison en 1942[13]. Le jeune abbé parvient habilement à se faire passer pour un interlocuteur de Matswa, ce qui lui permet dexercer une certaine influence sur ses disciples[14]. Par ailleurs, son investissement dans les associations lui permet de s'attacher la jeunesse lari[14]. Au final, la sanction ecclésiastique le conforte dans son rôle de leader car lui confère limage dune victime dune Église congolaise dominée par une hiérarchie européenne[12].

Entre élection et mystique

En octobre 1955, grâce à cette image de révolté, un conseil ethnique kongo (et non plus seulement lari) le choisit afin quil les représente aux prochaines élections législatives[12]. À lannonce de sa candidature, son évêque Mgr Bernard tente de sy opposer mais en vain[12]. Des sanctions sont immédiatement prises : il n'a plus le droit de porter la soutane, ni de célébrer le culte[11]. Dans ces conditions, les Kongo lui procurent une rente mensuelle ainsi quune voiture avec chauffeur afin qu'il nait aucun souci matériel[12].

Au début, Youlou est considéré par ses partisans comme la réincarnation de « Jésus-Matswa »[4] ; cette idée est facilitée par le fait quil est abbé[4]. Mais très vite, il devient lui-même un mythe vivant, symbole de lopposition coloniale[15]. Une légende le rattache aux chutes de Loufoulakari le grand résistant kongo Boueta Mbongo fut décapité et jeté à l'eau par les colonisateurs[12]. Il aurait pris lhabitude de sy baigner en soutane pour prier et simprégner des puissances ancestrales ; ses habits, bien qu'immergés, resteraient secs[16]. Tout ceci signifie pour ses disciples que son corps mystique serait celui dun guerrier[16].

Cette symbolique se transpose dans la campagne législative ; la violence devient le mode daction politique de ses militants à Bacongo[16]. Ainsi, le 12 décembre 1955, des tracts youlistes appellent à « fouetter » les leaders matswanistes qui ne sont pas ralliés à lAbbé[17]. Lun dentre eux, Victor Wamba, en fait les frais et voit sa maison incendiée le 18 décembre[17]. Lagitation saccroît le 2 janvier 1956, jour de lélection ; à la sortie des bureaux de vote de Bacongo, des adolescents lari se mettent à rosser les électeurs quils soupçonnent de ne pas avoir voté pour Youlou[16]. Les autorités sont obligées denvoyer les forces de larmée protéger les bureaux[17]. Le calme ne revient pas pour autant à Brazzaville. Au cours des deux jours qui suivent, on dénombre une centaine de maisons détruites, quatre morts et plusieurs dizaines de blessés[17]. Fulbert Youlou est même obligé avec un de ses adversaires à la députation, Jacques Opangault, de lancer un appel au calme par radio[17].

Une semaine plus tard, les résultats sont annoncés[16]. Le candidat sortant Jean-Félix Tchicaya est réélu député du Moyen-Congo avec 45 976 voix, soit 29,7 % des suffrages contre 43 193 voix pour Jacques Opangault et 41 084 pour Youlou[18]. Une collecte est organisée afin qu'il puisse se rendre à Paris tenter dinvalider lélection de Tchicaya[19]. Le voyage savère inutile[19] ; il lui permet juste de nouer quelques contacts utiles[19].

La conquête du pouvoir

La course à la vice-présidence

Le caïman, symbole de l'UDDIA.

Le 17 mai 1956, Fulbert Youlou fonde lUnion démocratique de défense des intérêts africains (UDDIA), concurrent du Parti progressiste congolais (PPC) de Tchicaya et de la section SFIO (transformée en janvier 1957 en Mouvement socialiste africain (MSA)) dirigée par Opangault[20]. Lemblème du nouveau parti est le caïman, un animal effrayant et puissant, lié aux récits de sorcellerie[21]. Parti anticommuniste dobédience chrétienne-libérale[20], il compte 46 personnalités politiques[19] dont 11 proviennent du PPC et 5 de la SFIO[22]. Son assise politique, au départ limitée aux trois régions du Pool, du Niari et de la Bouenza, se voit renforcer de lélectorat du Kouilou avec le ralliement du secrétaire général du PPC Stéphane Tchitchéllé[20].

Aux élections municipales du 18 novembre 1956, les listes sont présentées au collège unique (Africains et Européens confondus), lUDDIA remporte un franc succès en enlevant Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie[23]. Youlou est ainsi élu maire de Brazzaville face à Jacques Opangault avec 23 sièges contre 11 à la SFIO et 3 au PPC[24].

En 1957 se tiennent des élections territoriales visant à désigner un dirigeant local, conformément à lentrée en vigueur de la loi-cadre Defferre de 1956. Malgré ses précédents succès, lUDDIA voit son vice-président Simon Kikounga NGot quitter le mouvement et fonder son propre parti, le Groupement pour le progrès économique et social du Moyen-Congo (GPES)[25]. Simon Kikounga NGot emporte avec lui lélectorat du Niari, et se rallie à la coalition PPC-MSA[25]. Ainsi, le 31 mars 1957, lUDDIA arrive second avec 22 sièges contre 23 pour la coalition menée par Opangault[26]. Après des négociations, un gouvernement de coalition MSA-UDDIA est finalement formé avec cinq portefeuilles ministériels attribués à chacun[26]. La vice-présidence revient à Opangault[26]. Pour sa part, lAbbé prend l'Agriculture dans le but tactique d'effectuer les nombreuses tournées dans le pays qu'implique ce poste[26].

Tractations sur fond de tensions politiques

Lors des élections territoriales de mars 1957, les principaux colons du pays réunis dans lUnion du Moyen-Congo (UMC) avaient efficacement soutenu Youlou[27]. En septembre 1957, ces derniers laident de nouveau en achetant parmi les rangs du GPES un représentant du Niari, Georges Yambot[28]. LUDDIA devient ainsi majoritaire à lAssemblée avec 23 sièges ; Youlou sempresse de réclamer la vice-présidence. Le MSA crie au scandale et demande en vain la démission de Yambot[28]. La crise atteint son paroxysme lorsque Yambot est kidnappé le 24 novembre 1957 pour l'empêcher de siéger à lAssemblée[28]. Cependant, le gouverneur Jean Soupault parvient à calmer le jeu : Opangault reste dans ses fonctions tandis que lUDDIA conserve sa nouvelle majorité[28].

En janvier 1958, les relations entre les deux partis senveniment de nouveau lorsque Youlou décide dorganiser les journées détudes de lUDDIA à Dolisie, fief du GPES[28]. Des affrontements y ont lieu entre partisans socialistes et supporters youlistes, faisant au moins un mort et plusieurs blessés[29]. Paris, fatiguée de toutes ses querelles, somme les deux leaders congolais de tenir leurs hommes[29].

En mai 1958, Youlou conforte encore sa position. Le 5 du mois, le député européen UDDIA Christian Jayle est élu à la présidence de lAssemblée territoriale[30]. Par ailleurs, à la suite du départ de Jean-Félix Tchicaya du Rassemblement démocratique africain, parti inter-africain de Félix Houphouët-Boigny, lUDDIA remplace le PPC comme section locale du Moyen-Congo[31]. Le parti de Youlou gagne ainsi lappui des milieux parisiens et la bienveillance des autorités locales[27].

Le coup dÉtat constitutionnel

Malgré une certaine réserve à légard du général de Gaulle, l'abbé Youlou appelle à voter « oui » au référendum sur la Communauté franco-africaine du 28 septembre 1958, tout comme Opangault et Tchicaya[32]. Lapprobation lemporte avec 99,3% des suffrages exprimés[33]. Par cet acte, le Moyen-Congo renforce son autonomie.

Le 28 novembre 1958, lAssemblée territoriale se réunit en session ordinaire pour doter le pays d'institutions[33]. LUDDIA et le MSA ne parviennent pas à sentendre sur le contenu de la constitution[34]. Lambiance est très tendue, des sympathisants socialistes samassent autour du bâtiment officiel[33]. Les députés en arrivent à séchanger des insultes[30]. Finalement, les élus socialistes quittent lAssemblée en signe de protestation, laissant la place libre à la majorité UDDIA[30]. Un véritable coup dÉtat constitutionnel se produit alors[33]. Youlou fait voter à son profit, avec la complicité du président de lAssemblée Christian Jayle, de nouvelles lois constitutionnelles[30] : à lunanimité des 23 députés, le Conseil du gouvernement dOpangault est remplacé par un gouvernement provisoire dont il prend la présidence[30]. LAssemblée territoriale devient quant à elle législative et son siège est transféré à Brazzaville puisquà Pointe-Noire la population est visiblement hostile au nouveau gouvernement[35].

Le lendemain, les députés MSA se réunissent seuls à lAssemblée de Pointe-Noire afin de déclarer illégales les décisions prises la veille par les députés youlistes[36]. Cette action se solde par un échec. Tous ces évènements provoquent des troubles dans la capitale rétrogradée : des maisons sont brulées, trois personnes trouvent la mort et plusieurs autres sont blessées[36]. Larmée française est contrainte dintervenir[36].

À la tête de la République du Congo

La mise en place du pouvoir personnel

Lélimination de lopposition parlementaire

Le 8 décembre 1958, Fulbert Youlou devient officiellement Premier ministre. Son gouvernement se veut représentatif de la société congolaise : il comprend au moins un élu de chaque région, des représentants des notables traditionnels ainsi que deux porte-paroles des jeunes et des syndicats[37]. Deux députés européens du MSA, Albert Fourvelle et André Kerherve, y prennent également place[35]. La majorité gouvernementale passe ainsi de 23 à 25 sièges.

Opangault, dont le parti ne compte plus que 20 sièges, espère redresser la situation grâce aux élections législatives prévues pour mars 1959 par les accords du 26 août 1958 passés avec Youlou[38]. Mais le nouveau Premier ministre refuse de les organiser[35]. Le 16 février 1959, les députés MSA réclament une nouvelle fois la dissolution de la Chambre[38]. À lannonce du nouveau refus, des supporters MSA-PPC de Poto-Poto (quartier de Brazzaville attribué, par le sens commun, aux Mbochi[35]) sen prennent à ceux quils considèrent comme les partisans de lUDDIA[38]. Rapidement, ces affrontements embrasent tout Brazzaville et dérivent en une sanglante émeute tribale entre Mbochi (groupe ethnique du Nord) et Lari (groupe ethnique du Sud) qui dépassent la simple rivalité MSA et UDDIA[32]. Les combats font officiellement une centaine de morts ainsi que des centaines de blessés et de maisons détruites[39]. La guerre civile est évitée de justesse grâce à lintervention de larmée française qui parvient à rétablir le calme le 20 février[32]. Ces massacres marquent la naissance d'une opposition géo-ethnique entre le Nord et le Sud[40].

Fulbert Youlou profite de ces évènements pour faire arrêter Opangault, accusé dincitation à la violence[41]. Ce dernier est relâché cinq mois plus tard sans être jugé[41]. Entre-temps, Youlou a conforté sa position et quasiment éliminé lopposition parlementaire. Le 20 février 1959, il fait adopter une constitution qui donne des pouvoirs étendus au Premier ministre[32], dont celui de dissoudre lAssemblée[41]. En avril 1959, le MSA enregistre deux nouvelles défections en faveur de lUDDIA[42]. Le 30 avril, lAbbé dissout finalement la Chambre[43]. Mais avant les nouvelles élections, il prend soin de redécouper les circonscriptions électorales[43], ce qui permet à l'UDDIA, le 14 juin 1959, de s'accaparer, avec 58% des suffrages, 51 sièges à lAssemblée contre 10 pour le MSA[43].

Après ces élections législatives, lAssemblée devient « nationale »[44]. Elle reconduit Youlou dans ses fonctions de Premier ministre puis, le 21 novembre, lélit président de la République du Congo[44]. Ayant triomphé de ses adversaires sur le plan parlementaire, il met au pas les irréductibles matswanistes qui ne veulent toujours pas voir en lui la réincarnation de Matswa[32]. De juin à juillet 1959, ils sont pourchassés, arrêtés et soumis brutalement, faisant au moins une trentaine de morts[32].

Répression, séduction et soumission

Le 16 février 1960, afin de satisfaire lopinion publique congolaise, le président de la République décide de renvoyer les membres européens du gouvernement[45]. Sont concernés : le ministre des Finances Joseph Vial, celui des Affaires économiques Henri Bru ainsi que le secrétaire dÉtat à lInformation Christian Jayle[45]. En revanche Youlou conserve dans son équipe Alfred Delarue, le chef du service « Documentation »[46]. Ce dernier, ancien grand officier de la préfecture de Paris et collaborateur vichyste, organise avec lAbbé lélimination de lextrême-gauche congolaise, regroupée dans la Confédération générale africaine des travailleurs (CGTA) et dans lUnion de la jeunesse congolaise (UJC)[46]. Sous couvert dun pseudo « complot communiste », Youlou fait arrêter le 9 mai 1960, les leaders de la CGTA et de lUJC, Julien Boukambou et Aimé Matsika, ainsi que son éternel opposant Simon Kikounga NGot[47]. Le lendemain, lAssemblée adopte une série de lois restreignant les libertés individuelles[47]. Ainsi est désormais condamnable toute manifestation organisée contre le gouvernement ainsi que les publications incitant à ces démonstrations[47]. Par ailleurs, ces lois permettent également à Youlou dinterner ou dexpulser légalement tout individu considéré comme dangereux pour la stabilité du régime[47].

Mais si lAbbé use de moyens coercitifs avec ses adversaires, il sait également les séduire. Le 17 juin 1959, après sa victoire aux législatives, il lance un appel à lunion :

« Les élections du 14 juin nont pas été la victoire dun parti ou dun programme dans le sens quon lui donne en Europe ; elles marquent le début dune unité nationale, qui ne pourra que se renforcer[48]. »

Le 3 juillet 1959, lors de la formation de son deuxième gouvernement, Youlou intègre des élus de lopposition[49]. Le 15 août 1960, Jacques Opangault y entre à son tour en tant que ministre dÉtat et vice-président du Conseil[50]. Enfin, en janvier 1961, Simon Kikounga NGot prend le portefeuille des Affaires économiques[47].

Le 15 août 1960, la République du Congo accède à lindépendance. Un culte de la personnalité se développe progressivement autour de son président avec, notamment, l'impression de timbres à son effigie. Dans le mois qui suit l'indépendance[51], une motion de censure est déposée à lAssemblée contre son gouvernement[48]. Offusqué, Youlou sort en plein hémicycle, un revolver de sa soutane et force les impertinents députés à retirer leur motion[48]. Laffaire ne se reproduit pas, dautant que le 2 mars 1961, une nouvelle constitution est adoptée ; elle consacre un régime présidentiel renforcé et institue lindépendance entre le pouvoir exécutif et celui législatif : lAssemblée ne peut pas renverser le gouvernement tandis que le président de la République ne peut plus dissoudre la Chambre[46].

Le 20 mars 1961, Fulbert Youlou est le candidat de lUDDIA et du MSA aux élections présidentielles. Il est réélu sans opposition avec 97,56% des voix, au suffrage universel direct[46]. Cette victoire marque, pour lui, la fin de la construction de lunité nationale[52]. Désormais, il peut se consacrer tout entièrement au développement économique et au progrès social[52].

La politique économique de Youlou

Timbre congolais de l'époque coloniale.

Le Congo est lune des colonies françaises ayant le plus profité, économiquement, de la colonisation : entre 1946 et 1959, un certain nombre de travaux dinfrastructures sont réalisés tandis que quelques industries légères prennent pied[53]. Ainsi, à laube de lindépendance, lAbbé hérite dune structure économique relativement équilibrée avec 37,4% du PIB réalisé dans le secteur primaire, 20,9% dans lindustrie et 41,7% dans le tertiaire[54]. Par ailleurs, le Congo compte en 1958, 30 000 cadres de qualification variable et plus de 80 000 élèves[55]. Cette politique éducative forte est poursuivie par Youlou qui, en 1960, consacre 40% des dépenses budgétaires à l'enseignement[56].

Le partisan du libéralisme économique

Le dirigeant congolais est un ardent partisan du libéralisme économique. Dès sa prise du pouvoir, il adopte une politique modérée, sefforçant ainsi dattirer les investissements dans son pays, comme en témoigne un discours du 8 décembre 1958 :

« Nous sommes prêts à formuler toutes garanties pour que sinvestissent sans crainte, et dans la plus grande confiance, les capitaux publics et privés sans lesquels il nest pas possible de concevoir la mise en place de grandes sources dénergie et des usines de transformations[57]. »

Entre 1960 et 1963, le Congo enregistre 38 milliards de francs CFA dinvestissements bruts sur son territoire[58], pour un PIB estimé en 1961 à 30 milliards de francs CFA[59]. Les richesses minières attirent à elles seules, 21 milliards de francs CFA avec lexploitation du manganèse par la Compagnie minière de lOgooué (COMILOG) et de la potasse par la Compagnie des Potasses du Congo (CPC)[58]. Les 17 milliards de francs CFA restant sont, quant à eux, investis pour 3 milliards (18%) dans le secteur primaire, 2,7 milliards (15%) dans lindustrie, 6,3 milliards (37%) dans le tertiaire, et 5 milliards (30%) dans des programmes non économiques tels que léducation, la santé, lurbanisme ou le logement[60]. Malgré une politique libérale, ces 17 milliards ne proviennent quà hauteur de 5,5 milliards (32%) de capitaux privés ; laide internationale (notamment la France) en fournit 7 milliards (41%) et le gouvernement congolais 4,5 milliards (27%)[61].

Au niveau de la balance commerciale, la situation semble saméliorer durant la présidence de Youlou. Alors quen 1960, le déficit commercial est de 5,7 milliards de francs CFA, en 1963 il nest plus que de 4,1 milliards[62]. Chaque année, les exportations congolaises (diamants exclus) augmentent, passant entre 1960 et 1963 de 6,1 à 7,9 milliards de francs CFA[62]. Elles se composent pour moitié de leur valeur de bois[62]. Les produits de lindustrie légère, tel que le sucre, en représentent quant à eux plus du quart[62]. Par ailleurs, le déficit commercial est fortement atténué par les recettes du transit[63]. Le Congo tire en effet de forts revenus de ses infrastructures ferroviaires et portuaires qui permettent de desservir les pays frontaliers. En 1963, ce transit rapporte 2,3 milliards de francs CFA au Congo[63].

Corruption et grands projets

En ce qui concerne le déficit budgétaire, ladministration Youlou nest pas très rigoureuse. En cumulant les années de 1960 à 1963, il sélève à 2,4 milliards de francs CFA[64]. La France le finance gracieusement à hauteur de 1,2 milliard[65]. Le reste est couvert par des avances du Trésor français[65]. Pour assainir la situation financière, la pression fiscale passe de 17% du PIB en 1960 à 26% en 1963[64] tandis que des mesures daustérité sont prises dans ladministration : les chefs de service se voient supprimer leurs véhicules de fonction, les frais de mission ne sont plus remboursés et les avancements sont bloqués[1]. Le président de la République, les ministres et les députés en sont exemptés[1].

Afin que le gouvernement soit représentatif de la société congolaise, nombres de nominations de ministres obéissent davantage à un critère tribal quau critère de compétence, posant des problèmes pour le bon développement du pays[1]. Par ailleurs, ces derniers sont souvent sujets à des scandales financiers, Youlou le premier[1]. Le chef de lÉtat congolais a un sens aigu de la mise en scène ; conscient que son aspect religieux lui octroie une force politique, il ne quitte jamais son costume ecclésiastique, si bien quoutre le surnom d’« Abbé », on lappelle également « Kiyunga » (soutane en lari)[66]. On rapporte, concernant sa garde-robe, quelle contiendrait toute une collection de soutanes de couleurs blanches, noires, bleues et écarlates, provenant du grand couturier Christian Dior[67]. Il est aussi dit que pour une visite officielle en France, lAbbé aurait débloqué 30 millions de francs CFA pour ses dépenses personnelles[1]. L'économie du pays fait les frais de cette mauvaise gestion des deniers publics. La croissance est trop modeste pour absorber le chômage que lurbanisation a accéléré[68].

Pourtant, le Congo dispose datouts remarquables pour son développement[69]. Outre ses richesses minières et son bois, le pays dispose de formidables possibilités hydro-électriques à Sounda, près de Pointe-Noire, sur le fleuve Kouilou-Niari[69]. La construction dun barrage sur ce site pourrait permettre la production électrique de huit milliards de kilowattheures par an et le développement dindustries lourdes créatrices demplois avec linstallation de complexes électrométallurgique et chimique[70]. Enthousiasmé par ce projet, Youlou doit toutefois faire face à deux problèmes majeurs : tout dabord son coût, estimé à 100 milliards de francs CFA[70] ; ensuite linsuffisance du Congo à sapprovisionner en bauxite, une matière première au cœur du projet[71]. Le dirigeant congolais tente dy remédier par le biais dune politique étrangère active.

Une politique étrangère « modérée »

Par une politique anticommuniste et pro-occidentale, dite « modérée », Youlou cherche à attirer les investisseurs étrangers dans son pays[32]. Dès lindépendance, il affirme sa volonté de poursuivre une politique de coopération avec la France et les autres pays de lAfrique francophone[72]. Du 15 au 19 décembre 1960, est même organisée dans la capitale congolaise une conférence intercontinentale, rassemblant les chefs dÉtat francophones « modérés »[32]. À lissue de celle-ci est créé le « groupe de Brazzaville », bloc anticommuniste et ancêtre de lOrganisation commune africaine et malgache (OCAM)[32].

Le président guinéen Sékou Touré

Parmi les invités de cette conférence, se trouvent le président de la République démocratique du Congo Joseph Kasa-Vubu et le leader katangais Moïse Tshombe[73]. LAbbé les réunit sans doute en vue disoler le nationaliste congolais Patrice Lumumba, accusé de sympathie communiste[73]. Bien que tous deux conviés, Youlou tient plus en estime le très controversé Tshombe que Kasa-Vubu[32]. Pourtant son homologue de Léopoldville est un Kongo comme lui ; ils paraissent même, un temps, caresser lespoir de reconstituer un grand État bakongo[32]. LAbbé prend dautres positions tout aussi discutées ; alors que lAngola subit la violente répression coloniale, il est le seul à appeler au dialogue avec le dictateur portugais Salazar[74].

Malgré son anticommunisme viscéral, le président de la République cherche à nouer des relations avec le « révolutionnaire » Ahmed Sékou Touré. Il compte en effet beaucoup sur les mines de bauxite de Guinée, indispensable au projet du barrage de Kouilou[75]. Ainsi, en 1962, il se rend en Guinée[75]. Le 5 et 6 juin 1963, cest au tour de Sékou Touré de venir au Congo il est acclamé par les militants syndicaux et les jeunes[76]. À loccasion de ce voyage, le dirigeant guinéen fait dencourageantes promesses économiques :

« La Guinée est riche en minerais et elle est disposée, je le dis, à mettre à disposition du Congo toutes les quantités de bauxite ou de fer nécessaires à la réalisation du Kouilou et plus tard à la rentabilité de lusine qui sera construite[76]. »

La révolution des « Trois Glorieuses »

Avant même lindépendance, le Congo-Brazzaville vit de facto sous le régime du parti dominant[32]. En août 1962, Fulbert Youlou annonce son intention dinstitutionnaliser le parti unique « afin de sceller la réconciliation et lunité nationale réalisées »[77]. Il ne rencontre aucune opposition, bien au contraire, cette décision semble enthousiasmer le dirigeant du MSA Jacques Opangault[77]. Dans ce but est organisée le 3 août 1963 une table ronde rassemblant les leaders des trois partis existants (UDDIA, MSA et PPC), les responsables syndicaux, les représentants de lAssemblée nationale et ceux de larmée congolaise[78]. Les syndicalistes, bien que non opposés au principe de parti unique[79], refusent les statuts proposés par le chef de lÉtat ; pour eux, ils ne semblent servir que les intérêts de Youlou[78].

Le général de Gaulle.

Afin de signifier leur désapprobation, les syndicalistes décident dorganiser le 13 août un « arrêt de protestation » à la Bourse du Travail de Brazzaville[80]. La veille de ce mouvement, dans la nuit, Youlou fait arrêter les principaux leaders syndicaux[81]. À lannonce de cette nouvelle, le simple meeting se transforme en une véritable manifestation antigouvernementale[82]. Les protestataires prennent dassaut la maison darrêt afin de les libérer, provoquant des affrontements avec les forces de lordre[83]. Trois syndicalistes y trouvent la mort[84]. Finalement, lorsquils y parviennent, il savère que les leaders arrêtés la veille ne sy trouvent pas[84]. La manifestation antigouvernementale tourne à lémeute ; le pays est paralysé[85]. Larmée française se joint à la gendarmerie congolaise pour rétablir le calme[85]. Le soir, lAbbé décrète le couvre-feu ainsi que létat de siège, et lance un appel au calme par radio[86].

Le lendemain, à midi, le président de la République déclare à la radio :

« En raison de la gravité de la situation, je prends en mon nom personnel les pouvoirs civils et militaires. Un comité restreint, placé sous lautorité du chef de lÉtat, aura pour tâche le rétablissement de lordre, la reprise du travail et la mise en place des réformes qui simposent[87]. »

Dans la soirée, le gouvernement est dissout[88]. Toutefois, les ministres Jacques Opangault, Stéphane Tchitchéllé et Dominique Nzalakanda sont reconduits dans leur fonction[88]. À lannonce du maintien du très impopulaire Nzalakanda dans le gouvernement, les militants youlistes décident de rejoindre les manifestants[89]. Le 15 août au matin, la foule se dirige vers le palais présidentiel afin de réclamer la démission de Youlou[89]. Des pancartes aux slogans tels que « À bas la dictature de Youlou » ou « Nous voulons la liberté » sont brandies[90]. Les syndicalistes parviennent à gagner la sympathie des deux capitaines commandant larmée congolaise[91] ; lun deux, le capitaine Félix Mouzabakani, est pourtant le neveu de Fulbert Youlou[92]. Dans un dernier espoir, le chef de lÉtat tente de joindre par téléphone le général de Gaulle afin de sassurer du soutien logistique de la France ; en vain[93]. Résigné, il finit par signer sa démission en tant que président de la République, maire de Brazzaville et député à lAssemblée[94].

Le nouveau régime qualifie les journées insurrectionnelles du 13, 14 et 15 août 1963 comme « révolutionnaires »[95]. Il les nomme les « Trois glorieuses »[95].

La retraite forcée

La détention et lexil

Le soir même de sa démission, lancien président de la République est interné dans le camp militaire « Fulbert Youlou »[96]. Quelques semaines plus tard, il est transféré avec sa famille au camp de gendarmerie « Djoué »[97]. Il semble être bien traité[97]. Mais rapidement, un climat de terreur sinstalle avec le nouveau régime socialiste[98]. Apprenant que les jours de lAbbé sont comptés, le successeur de Youlou à la tête de lÉtat Alphonse Massamba-Débat laide à senfuir vers Léopoldville, le 25 mars 1965[98]. Le Premier ministre de la République démocratique du Congo, Moïse Tshombe, lui accorde immédiatement lasile politique[98].

Le 8 juin 1965 commence son procès au Congo-Brazzaville par un tribunal populaire[99]. Il est accusé de détournement de fonds publics et de lutilisation à des fins personnelles dun avion de guerre de type Héron quil aurait reçu du gouvernement français[100]. Par ailleurs, il est tenu pour responsable de la mort des trois syndicalistes lors de la prise dassaut de la maison darrêt le 13 août 1963[100]. Enfin, il est également inculpé pour avoir apporté son soutien à la sécession katangaise menée par Moïse Tshombe[100]. Le verdict le condamne à mort par contumace, et ordonne la nationalisation de tous ses biens, cest-à-dire la ferme de Madibou et deux hôtels particuliers à Brazzaville[100]. L'Abbé se défend de ces accusations avec la publication en 1966 dun livre Jaccuse la Chine, véritable pamphlet anticommuniste.

En novembre 1965, il fait part de son souhait au gouvernement français de sinstaller à Nice pour recevoir des soins[101]. Mais lancien dirigeant congolais nest pas en cour à Paris[2]. Yvonne de Gaulle, fervente catholique, napprécie guère ce prêtre excentrique[2] défroqué qui continue de porter la soutane malgré linterdiction de lÉglise[11], et qui affiche ouvertement sa polygamie (il a au moins quatre femmes officielles)[15]. Contre lavis du général de Gaulle[101], il débarque le 29 janvier 1966 au Bourget[102] avec femmes et enfants[103]. Malgré les recommandations de son conseiller aux affaires africaines Jacques Foccart, le chef de lÉtat français envisage sérieusement de le renvoyer à Léopoldville[103]. Finalement, lAbbé est envoyé en Espagne le régime de Franco veut bien laccueillir[103]. Afin quil subvienne à son existence, le contribuable français met à sa disposition 500 000 francs[103].

Les coups dÉtat avortés et lanathème

Pendant ce temps , le Congo-Brazzaville ne connaît toujours pas la stabilité politique. Après les manifestations « pro-youlistes » de février 1964, les partisans de lancien régime tentent un coup de force le 14 juillet 1966 puis de nouveau en janvier 1967[32]. Cest finalement le capitaine marxiste Marien Ngouabi qui évince Alphonse Massamba-Débat du pouvoir. À peine installé à la présidence, ce dernier dénonce des complots youlistes en février et novembre 1969 qui auraient été respectivement organisés par le capitaine Félix Mouzabakani (neveu de lAbbé) et Bernard Kolelas[104]. Le 22 mars 1970, un coup dÉtat youliste est perpétré par le lieutenant Pierre Kinganga ; il échoue et est abattu[105].

Fulbert Youlou est tenu pour responsable de tous les maux du pays par les régimes socialistes et révolutionnaires qui se succèdent[105]. Tout ce qui le rappelle est effacé[105]. Cest dans cette atmosphère que lAbbé décède à Madrid le 5 mai 1972, dune hépatite[105]. Immédiatement, les Lari exigent le retour de son corps afin de lui administrer les cérémonies funéraires nécessaires[106]. Le président de la République Marien Ngouabi accepte afin déviter que ne se reproduise un mouvement messianique à limage du matswanisme[106]. Le 16 décembre 1972, après que sa dépouille ait été exposée trois jours durant dans la cathédrale de Brazzaville, il est enterré dans son village natal de Madibou, sans aucune cérémonie officielle[106]. Sa mémoire a été réhabilitée à la Conférence nationale de 1991[107].

Ouvrages

  • Le matsouanisme, Imprimerie centrale de Brazzaville, 1955, 11 p.
  • Diagnostic et remèdes. Vers une formule efficace pour construire une Afrique nouvelle, Éditions de l'auteur, 1956
  • L'art noir ou les croyances en Afrique centrale, Brazzaville, sans date
  • L'Afrique aux Africains, Ministère de lInformation, 1960, 16 p.
  • Jaccuse la Chine, La table ronde, 1966, 253 p.
  • Comment sauver lAfrique, Imprimerie Paton, 1967, 27 p.

Annexes

Bibliographie

  • Rémy Boutet, Les trois glorieuses ou la chute de Fulbert Youlou, Éditions Chaka, Collection Afrique contemporaine, 1990 (ISBN 2907768050)
  • Florence Bernault, Démocraties ambiguës en Afrique centrale : Congo-Brazzaville, Gabon, 1940-1965, Éditions Karthala, 1996 (ISBN 2865376362)
  • Rémy Bazenguissa-Ganga, Les voies du politique au Congo : essai de sociologie historique, Éditions Karthala, 1997 (ISBN 2865377393)
  • Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch, Histoire économique du Congo 1881-1968, Éditions Anthropos, 1969 (ASIN B000WID61A)
  • Philippe Decraene. Congo-Brazzaville. In Encyclopédie Universalis. Tome 4. Édition 1973. p.891-892

Notes et références

  1. a, b, c, d, e et f Rémy Boutet, Les trois glorieuses ou la chute de Fulbert Youlou, Éditions Chaka, Collection Afrique contemporaine, 1990, p.62
  2. a, b et c Patrick Boman, Le Guide suprême : Petit dictionnaire des dictateurs, « Fulbert Youlou », Éditions Ginkgo, 2008, p.226
  3. Annuaire parlementaire des États d'Afrique noire, Députés et conseillers économiques des républiques d'expression française, Annuaire Afrique, 1962, p. 152
  4. a, b, c et d Rémy Boutet, op. cit. p.21
  5. a, b, c, d, e, f, g et h Rémy Boutet. op. cit. p.45
  6. a, b et c Rémy Boutet. op. cit. p.46
  7. a et b Florence Bernault, Démocraties ambiguës en Afrique centrale : Congo-Brazzaville, Gabon, 1940-1965, Éditions Karthala, 1996, p.168
  8. Florence Bernault. op. cit. p.170
  9. a et b Florence Bernault. op. cit. p.248
  10. Rémy Bazenguissa-Ganga, Les voies du politique au Congo: essai de sociologie historique, Éditions Karthala, 1997, p.53
  11. a, b et c Catherine Coquery-Vidrovitch, Histoire africaine du XXe siècle, Éditions LHarmattan, 1993, p.163
  12. a, b, c, d, e et f Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.54
  13. a et b Florence Bernault. op. cit. p.245
  14. a et b Florence Bernault. op. cit. p.246
  15. a et b Rémy Boutet. op. cit. p.47
  16. a, b, c, d et e Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.55
  17. a, b, c, d et e Florence Bernault. op. cit. p.240
  18. Jean Félix-Tchicaya, fiche biographique sur le site de l'Assemblée nationale
  19. a, b, c et d Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.56
  20. a, b et c Rémy Boutet. op. cit. p.22
  21. Florence Bernault. op. cit. p.251
  22. Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.57
  23. Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.417
  24. Albert MPaka, Démocratie et société civile au Congo-Brazzaville, Éditions LHarmattan, 2007 p.97
  25. a et b Florence Bernault. op. cit. p.263
  26. a, b, c et d Florence Bernault. op. cit. p.264
  27. a et b Florence Bernault. op. cit. p.265
  28. a, b, c, d et e Florence Bernault. op. cit. p.278
  29. a et b Florence Bernault. op. cit. p.279
  30. a, b, c, d et e Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.62
  31. Gaston-Jonas Kouvibidila, Histoire du multipartisme au Congo-Brazzaville, v.1 : La marche à rebours 1940-1991, Éditions LHarmattan, 2001, p.34
  32. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l et m Philippe Decraene, Congo-Brazzaville, In Encyclopédie Universalis, Tome 4, Édition 1973, p.891
  33. a, b, c et d Florence Bernault. op. cit. p.280
  34. Rémy Boutet. op. cit. p.26
  35. a, b, c et d Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.63
  36. a, b et c Rémy Boutet. op. cit. p.27
  37. Florence Bernault. op. cit. p.288
  38. a, b et c Florence Bernault. op. cit. p.285
  39. Florence Bernault. op. cit. p.287
  40. Florence Bernault. op. cit. p.283
  41. a, b et c Rémy Boutet. op. cit. p.28
  42. Florence Bernault. op. cit. p.291
  43. a, b et c Florence Bernault. op. cit. p.293
  44. a et b Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.64
  45. a et b Florence Bernault. op. cit. p.299
  46. a, b, c et d Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.66
  47. a, b, c, d et e Florence Bernault. op. cit. p.308
  48. a, b et c Rémy Boutet. op. cit. p.51
  49. Gaston-Jonas Kouvibidila. op. cit. p.43
  50. Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.418
  51. Florence Bernault. op. cit. p.344
  52. a et b Rémy Boutet. op. cit. p.44
  53. Joseph Mbandza, Pauvreté et modèles de croissance en Afrique subsaharienne: le cas du Congo-Brazzaville (1945-2000), Éditions Publibook, 2004, p.142
  54. Gualbert-Brice Massengo, L'économie pétrolière du Congo, Éditions L'Harmattan, 2004, p.49
  55. Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch, Histoire économique du Congo 1881-1968, Éditions Anthropos, 1969, p.60
  56. Joseph Mbandza. op. cit. p.232
  57. Placide Moudoudou, Droit administratif congolais, Éditions L'Harmattan, 2003, p.155
  58. a et b Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch. op. cit. p.67
  59. Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch. op. cit. p.65
  60. Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch. op. cit. p.73
  61. Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch. op. cit. p.78
  62. a, b, c et d Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch. op. cit. p.111
  63. a et b Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch. op. cit. p.116
  64. a et b Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch. op. cit. p.98
  65. a et b Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch. op. cit. p.99
  66. Rémy Boutet. op. cit. p.50
  67. Rémy Boutet. op. cit. p.63
  68. Samir Amin et Catherine Coquery-Vidrovitch. op. cit. p.144
  69. a et b Gilles Sautter, Congo-Brazzaville, In Encyclopédie Universalis, Tome 4, Édition 1973, p.893
  70. a et b Joseph Mbandza. op. cit. p.144
  71. Joseph Mbandza. op. cit. p.145
  72. Pays du monde : Congo-Brazzaville, In Encyclopédie Bordas, Mémoires du XXe siècle, Édition 1995, Tome 17 « 1960-1969 »
  73. a et b Silvère Ngoundos Idourah et Nicole Dockes-Lallement, Justice et pouvoir au Congo-Brazzaville 1958-1992, Éditions L'Harmattan, 2001, p.44
  74. Rémy Boutet. op. cit. p.51-52
  75. a et b Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.68
  76. a et b Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.71
  77. a et b Rémy Boutet. op. cit. p.55
  78. a et b Rémy Boutet. op. cit. p.67
  79. Rémy Boutet. op. cit. p.65
  80. Rémy Boutet. op. cit. p.69
  81. Rémy Boutet. op. cit. p.82
  82. Rémy Boutet. op. cit. p.88-89
  83. Rémy Boutet. op. cit. p.90
  84. a et b Rémy Boutet. op. cit. p.91
  85. a et b Rémy Boutet. op. cit. p.93
  86. Rémy Boutet. op. cit. p.94
  87. Rémy Boutet. op. cit. p.103
  88. a et b Rémy Boutet. op. cit. p.104
  89. a et b Rémy Boutet. op. cit. p.111
  90. Rémy Boutet. op. cit. p.112
  91. Rémy Boutet. op. cit. p.116
  92. Rémy Boutet. op. cit. p.115
  93. Rémy Boutet. op. cit. p.121
  94. Rémy Boutet. op. cit. p.122
  95. a et b Rémy Bazenguissa-Ganga. op. cit. p.91
  96. Rémy Boutet. op. cit. p.126
  97. a et b Rémy Boutet. op. cit. p.141
  98. a, b et c Rémy Boutet. op. cit. p.161
  99. Rémy Boutet. op. cit. p.162
  100. a, b, c et d Rémy Boutet. op. cit. p.163
  101. a et b Rémy Bazenguissa-Ganga. Rites et dépossessions. « Quand je vais à la chasse ou à la pêche, un président africain tombe ». Éditions Karthala, 2004. p.225
  102. « Youlou et les Chinois », Jeune Afrique, 12 février 1966.
  103. a, b, c et d Jacques Foccart, Journal de l'Élysée, Tome 1 : Tous les soirs avec de Gaulle (1965-1967), Fayard, Jeune Afrique, 1997, p.342
  104. Rémy Boutet. op. cit. p.168
  105. a, b, c et d Rémy Boutet. op. cit. p.169
  106. a, b et c Rémy Boutet. op. cit. p.170
  107. Philippe Moukoko, Dictionnaire général du Congo-Brazzaville, « Fulbert Youlou », Éditions L'Harmattan, 1999, p.378
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