Frederic Lefebvre

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Frédéric Lefebvre

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Page d'aide sur l'homonymie Ne pas confondre avec Frédéric Lefèvre (1889-1949), écrivain et critique littéraire
Frédéric Lefebvre
Frédéric Lefebvre à l'Assemblée nationale
Parlementaire français
Naissance 14 octobre 1963 (45 ans)
Décès
Mandat Député
Début du mandat 20 juillet 2007
Fin du mandat 24 juillet 2009
Circonscription 10e circonscription des Hauts-de-Seine
Groupe parlementaire UMP
Ve République

Frédéric Lefebvre, né le 14 octobre 1963 à Neuilly-sur-Seine (Seine), est un homme politique et chef d'entreprise français.

Membre du RPR puis de l'UMP, dont il est porte-parole[1], Frédéric Lefebvre est député de la 10e circonscription des Hauts-de-Seine de 2007 à 2009.

Sommaire

Biographie

Débuts au sein des cabinets

Fils de médecin, « antigaulliste[2] », marié à la graphologue Valérie Lefebvre, et père de deux enfants, Frédéric Lefebvre est responsable des jeunes RPR de Garches lorsqu'il rencontre Nicolas Sarkozy à l'occasion de la campagne présidentielle de Jacques Chirac de 1981[3].

Licencié en droit privé et titulaire d'un DEA en droit public interne, il débute sa carrière en 1986 comme collaborateur de Gérard-Henri Mathieu, secrétaire général du groupe RPR au Conseil de Paris[4].

En 1987, il rejoint le cabinet de Jacques Chaban-Delmas, président de l'Assemblée nationale, comme chargé de mission aux côtés de Patrick Ollier. En 1988, ce dernier l'embauche pour devenir, jusqu'en 1993, son assistant parlementaire ainsi que celui de Michèle Alliot-Marie[4].

Il entre au conseil municipal de Garches en 1989, et devient adjoint au maire[3].

Dans l'ombre de Nicolas Sarkozy

À partir de 1993, il collabore avec Nicolas Sarkozy, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement d'Édouard Balladur, d'abord comme attaché parlementaire puis comme chef adjoint de cabinet, chargé de la communication jusqu'à la victoire de Jacques Chirac à l'élection présidentielle de 1995, durant laquelle il a organisé les déplacements de soutien de Nicolas Sarkozy à Édouard Balladur. De 1995 à 2002, il est assistant parlementaire de Nicolas Sarkozy à mi-temps.

Il crée en 1996, avec notamment Steven Zunz et Stéphan Denoyés, anciens assistants parlementaires de Christian Estrosi, Perroquet institutionnel communication (Pic conseil), cabinet parisien de communication institutionnelle et de lobbying[5], une société de lobbying liée entre autres aux industries du tabac, de l'alcool et des casinos.[6]

En mai 2002, après la nomination de Nicolas Sarkozy comme ministre de l'Intérieur puis au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, il reprend son rôle de conseiller, chargé des Relations avec le Parlement jusqu'en novembre 2004, et comme chargé de relations avec les élus entre 2004 et 2005, dans son cabinet de président du conseil général des Hauts-de-Seine[4]. À ces fonctions, il tisse des réseaux pour le compte du ministre auprès des parlementaires UMP, ce qui permet à Nicolas Sarkozy de briguer la tête du parti puis la présidence de la République[7].

Réélu adjoint au maire de Garches aux municipales de 1995 et 2001, il siège à la communauté d'agglomération Cœur de Seine[8] depuis sa création en 2005 et jusqu’à l'obtention de son poste de député d'Issy-les-Moulineaux et de Vanves, obtenu par la nomination en tant que ministre d'André Santini, dont il était le suppléant. Il est aussi élu en 2004 conseiller régional d'Île-de-France sur la liste d'union UMP-UDF-MPF de l'opposition régionale.

Pic conseil, dont Frédéric Lefebvre était encore l'actionnaire majoritaire en nue-propriété fin 2006, s'unit en 2004 à une autre agence de lobbying, Causalis, sous la marque Domaines publics et vend notamment ses services au Syndicat national des professionnels immobiliers, au groupe Lucien Barrière, à Bouygues, à Altadis, et à Alcatel. En janvier 2005, Frédéric Lefebvre fonde une société de conseil en communication, Frédéric Lefebvre Conseil et reprend à mi-temps, en juin suivant, ses fonctions de conseiller chargé des relations avec le Parlement après le retour de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur[9].

Après avoir créé le « pôle relation élus » de l’UMP en novembre 2004, il devient quelques mois plus tard directeur de cabinet du président de l'UMP puis membre de son équipe de campagne pour l'élection présidentielle de 2007. Lors de la réorganisation de l'UMP qui suit la victoire de Nicolas Sarkozy, il est nommé secrétaire national de l’UMP chargé de l’économie, des finances publiques et des nouvelles technologies[10].

Député des Hauts-de-Seine

Pour les élections législatives de 2007, Nicolas Sarkozy le place comme suppléant du député sortant de la dixième circonscription des Hauts-de-Seine, le centriste André Santini, qui, réélu le 17 juin 2007 avec 55,90 % des voix au second tour, est nommé dans le 2e gouvernement Fillon le 19 juin. Frédéric Lefebvre est ainsi proclamé député le 20 juillet 2007 à sa place, siégeant au sein du groupe UMP alors qu'André Santini s'était inscrit dans le groupe Nouveau Centre[2].

À l’Assemblée nationale, il multiplie les responsabilités dans le domaine économique et financier. Membre de la commission des Finances, il est nommé rapporteur du budget de l’emploi et prend la parole sur « les niches fiscales, les retraites, les prêts à taux variable, le tarif social pour le gaz, la participation des salariés aux résultats des entreprises, les règles anti-concentration pour les chaînes hertziennes, l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne... », au point d'« irrite[r] au sein du groupe, où beaucoup se méfient de sa proximité avec le chef de l'État »[11], mais parvient à faire voter à l'Assemblée huit de ses amendements à l'unanimité durant la première session parlementaire de 2008[12].

Président avec Jérôme Chartier d’un groupe de travail sur le pouvoir d’achat au sein du groupe UMP, il est co-président du club parlementaire sur l'avenir de l'audiovisuel public et du groupe d'études sur l'audiovisuel et le cinéma, travaillant sur les réformes de l'audiovisuel en parallèle de la commission Copé, provoquant ainsi des tensions au sein du parti majoritaire[13]. Il est ainsi l'auteur d'amendements discutés, tel celui voté par l'Assemblée nationale le 5 juin 2008 relevant de 2,5% à 8% le seuil d'audience d'une chaîne de télévision en-dessous duquel la chaîne n'a pas à se conformer au plafond de 49% de détention de son capital par un même opérateur. Cet amendement a été critiqué comme trop favorable à TF1 et M6[14].

Très présent dans les médias par sa fonction de porte-parole du parti présidentiel, il multiplie les prises de parole, sans craindre la polémique qu'il pouvait créer[7]. Ainsi, il critique en mai 2008 l'absence de reprise par l'AFP de communiqués de presse de l'UMP concernant Ségolène Royal[7], affirme que les « provocations » des collectifs d'aide aux sans-papiers dont RESF auraient amené à l'incendie du centre de rétention de Vincennes[15], et défendant en février 2009 la proposition d'Éric Besson de régulariser les immigrés clandestins qui dénonceraient des passeurs, en déclarant que « la dénonciation est un devoir républicain »[16]. Il évoquera la possibilité pour les personnes en arrêt de maladie de travailler à domicile[17]. Il a également déclaré plusieurs fois que l'ex-candidate à la présidence Ségolène Royal avait besoin « d'une aide psychologique », et a pris à partie le journal Libération : «  Ce quotidien qui ressemble de plus en plus à un tract, après avoir perdu de ses lecteurs perd sa crédibilité (...) En colportant une fausse information, [ce quotidien] contribue à abîmer l'image de notre pays ». Laurent Joffrin, directeur de Libération, qui maintient l'intégralité de ses informations, lui a répondu «  M. Lefebvre, qui occupe un poste de roquet à l'UMP a du mal à accepter l'existence d'une presse indépendante en France. »

Le 23 juin 2009, lors du remaniement ministériel, André Santini n'est pas reconduit au gouvernement, [18] son secrétariat d'État à la Fonction publique disparaissant. En conséquence, à la suite de la modification de l'article 25 de la réforme constitutionnelle de l'année précédente, ce dernier a désormais un mois pour choisir entre retrouver son mandat de député (à la place de Frédéric Lefebvre, son suppléant) ou y renoncer. Le 24 juillet 2009, le président de l'Assemblée Nationale Bernard Accoyer annonce que Frédéric Lefebvre n'est plus député[19].

Positions face au respect du droit d'auteur sur Internet

Partisan déclaré du contrôle d'Internet, Frédéric Lefebvre s'est beaucoup exprimé sur le sujet. Il déclare, en décembre 2008, que « l'absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes », et créant alors un amalgame très controversé[20] entre internautes et trafiquants, proxénètes, racistes, violeurs et psychopathes[21]. Il a également comparé certains sites de streaming illégaux à des dealeurs de drogue[22] et lié éducation des enfants et piratage [23].

Dans le cadre de la loi Création et Internet, dite loi Hadopi, il a déposé un amendement pour taxer les sites collaboratifs au profit de France Télévisions[24]. Il a également défendu un amendement mettant l'Internet français sous tutelle du CSA « Le CSA, dont chacun se plait à souligner le travail en matière de protection des enfants sur tous les diffuseurs de contenus, doit pouvoir étendre son action à Internet. »[25].

Enfin Frédéric Lefebvre a demandé, par courrier au président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire chargée d'étudier la question des sites qui diffusent illégalement des contenus vidéo en streaming[26].

Il a également plusieurs fois remis en question l'intérêt du très haut débit en liant débit et piraterie numérique « Les investissements colossaux consacrés aux développements des réseaux à haut débit sont de nature à faciliter et à augmenter très rapidement cette forme de piraterie ».

Ces positions très contrastées lui valent le 5 avril 2009, un Big Brother Award[27], et provoquent la consternation de certaines communautés opposées au projet de loi Hadopi[28].

Ses adversaires raillent ses déclarations tranchées[29] [30], et ironisent sur ses positions sur le droit d'auteur, qu'il semble ne pas toujours respecter[31], sur ses hésitations quant à la nature du Web 2.0 et sur sa connaissance des téléphones Blackberry.

Synthèse des mandats

Conseiller municipal
Conseiller régional
Député

Notes et références

  1. « L'UMP veut recoudre les plaies des municipales », Le Figaro, 3 avril 2008
  2. a  et b Martine Chevalet, « Lefebvre, le député du président », Le Parisien, 28 mai 2008
  3. a  et b « Frédéric Lefebvre », C à dire, France 5.
  4. a , b  et c Notice biographique in Who's Who in France, 2007
  5. Hélène Constanty, « À la croisée des couloirs », L'Express, 28 septembre 2006.
  6. Députés sous influences ISBN: 978-2213630083 (Fayard)
  7. a , b  et c Ivan Porspoder, « Lefèbvre, l'aboyeur de Sarkozy », leJDD.fr, 1er mai 2008
  8. Compte-rendu de la séance d'installation du Conseil communautaire
  9. Vincent Nouzille, Un Perroquet conseille l’Intérieur, Bakchich.info, 8 décembre 2006
  10. UMP - Notre équipe, site de l'UMP.
  11. P.F, « Ces députés UMP qui ont gagné en influence - Frédéric Lefebvre : l'ubiquiste », Les Échos, 2 juillet 2008
  12. « En forme - Frédéric Lefebvre », Le Point no1843, 10 janvier 2008
  13. Régis Soubrouillard, Frédéric Lefebvre ou le retour de la Firme, Marianne, 4 avril 2008
  14. « Première étape pour un allègement du seuil anticoncentration pour la TNT », Les Échos, 6 juin 2008.
  15. « Notre conférence. Lundi 13H », Mediapart, 23 juin 2008.
  16. UMP : « La dénonciation est un devoir républicain », paru le 7 février 2009, sur le site du Nouvel Observateur.
  17. [1],latribune.fr.
  18. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020781363&dateTexte=&categorieLien=id
  19. « Le spécialiste informatique Frédéric Lefebvre n'est plus député », sur PC Inpact
  20. « Ces propos sur la nécessité d'une régulation d'Internet témoignent d'une profonde méconnaissance de ce domaine, il ne connait absolument pas l'Internet », Pierre Kosciusko-Morizet, cofondateur de Price Minister et directeur de l'Association pour le commerce et les services en ligne.
  21. « La mafia s’est toujours développée là ou l’État était absent ; de même, les trafiquants d’armes, de médicaments ou d’objets volés et les proxénètes ont trouvé refuge sur Internet, et les psychopathes, les violeurs, les racistes et les voleurs y ont fait leur nid. », Première séance du lundi 15 décembre 2008 sur le site de l'Assemblée nationale
  22. http://www.20minutes.fr/article/302080/Media-Frederic-Lefebvre-Les-sites-comme-beeMotion-sont-des-dealers.php
  23. http://www.pcinpact.com/actu/news/49503-frederic-lefebvre-argent-poche-itunes.htm
  24. Vincent Delfau, « Frédéric Lefebvre pourrait succéder à Éric Besson à l'Économie numérique », Le Monde informatique, 6 janvier 2009
  25. http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2008-2009/20090103.asp
  26. http://www.clubic.com/actualite-258542-streaming-frederic-lefebvre-demande-enquete.html
  27. « Frédéric Lefebvre reçoit un Big Brother Award », dans Libération, 08 avril 2009 [texte intégral (page consultée le 13 avril 2009)] 
  28. Marc Rees, « Internet, un nid à “psychopathes, violeurs, racistes et voleurs” », pcinpact.com, 16 décembre 2008.
  29. « Frédéric Lefebvre, retour aux sources »20 minutes, 20 avril 2009
  30. « Compilation des citations de Frédéric Lefebvre en video20 minutes - Dailymotion
  31. Astrid Girardeau, « Frédéric Lefebvre défend les créateurs partout, sauf sur son site perso », ecrans.fr, 19 décembre 2008.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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