François Le Fort

François Le Fort

François Lefort

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François Lefort
Portrait de François Lefort (1656-1699)
Portrait de François Lefort (1656-1699)

Naissance 2 janvier 1656
Genève, Suisse
Décès 12 mars 1699 (à 43 ans)
Moscou, Russie
Nationalité Russie Russie
Profession(s) militaire

François Jacques Lefort (NB : le patronyme est aussi orthographié Le Fort), ou Franz Iakovlevitch Lefort (Франц Яковлевич Лефорт en russe), né le 2 janvier 1656 (23 décembre 1655 selon le calendrier julien) à Genève, décédé le 12 mars 1699 (2 mars 1699 selon le calendrier julien) à Moscou, fut un général et amiral de Russie sous Pierre Ier de Russie, dont il fut longtemps le conseiller et l'ami.

Sommaire

Biographie

Il était issu d'une famille de marchands calvinistes et son père, Jacques Lefort, était membre du Grand Conseil de Genève.

Sa jeunesse

François s'oriente tôt vers la carrière militaire : avant d'atteindre ses quatorze ans il s'enrôle comme volontaire à la citadelle de Marseille nouvellement construite. Il devint ensuite cadet dans un régiment de gardes suisses au service de Louis XIV. Une affaire d'honneur l'ayant obligé à quitter la France, il passe sous les drapeaux du duc de Courlande, qui commandait un régiment à la solde des Hollandais. Guillaume de Nassau, prince d'Orange, devenu par la suite roi d'Angleterre, le distingua, et pensa même à se l'attacher ; mais la destinée de Lefort l'appelait ailleurs : un officier nommé Verstin (ou Fan Forsten) parvint à le persuader ainsi que d'autres militaires, de s'embarquer avec lui pour la Russie où il arrive en 1675.

Le début de sa carrière en Russie

Lefort arrive en Russie avec l'unité commandée par le colonel Fan Forsten dans le but de se mettre au service de l'armée russe. Mais arrivé à Arkhangelsk le détachement est très mal reçu par le gouverneur qui refuse d'octroyer les passeports nécessaires pour voyager en Russie. Lefort parvient pourtant à en obtenir un par l'entremise d'un marchand bâlois. En février 1676, il arrive à Moscou, où il est d'abord éconduit par les militaires officiels. Le ministre des Affaires étrangères (Posolsky Prikaz) le met sur la liste des visteurs étrangers. Lefort s'installe alors dans le quartier allemand de Moscou (Nemetskaïa sloboda) et s'y emploie à conquérir le respect parmi les autres étrangers. Il finit par être présenté au résident de Danemark, M. de Horn qui apprécie ses talents, et le retient dans sa maison. C'est sur sa recommandation lors d'une audience, que le tsar Fédor III Alékséévitch engage le jeune étranger à son service avec le grade de capitaine.

La guerre russo-turque de 1676-1681 venait de débuter et Lefort est aussitôt expédié au front contre les Tartars de Crimée et les Turcs. Il y montre une bravoure et une intelligence qui fixent l'attention. Cependant le tsar paraissait décidé à congédier une partie des officiers étrangers, et Lefort conçut des inquiétudes. L'envoyé d'Angleterre, Embden, lui proposa de le suivre en Suède, et de là en Angleterre, où il obtiendrait facilement de l'emploi ; mais quelques affaires survenues à l'envoyé l'empêchèrent de quitter Moscou aussi promptement qu'il eût voulu. Au même moment la guerre se ralluma entre la Russie et la Porte : le tsar sentit qu'il avait besoin des officiers étrangers, et Lefort resta à son service. Pour le fixer davantage dans le pays, on le détermina, en 1678, à épouser mademoiselle Souhay, fille d'un Français, lieutenant-colonel au service de Russie. Il avait à peine formé cette union, qu'il fut obligé d'entrer en campagne. Dès le début de 1679, il reçoit l'ordre de rejoindre la garnison de Kiev sous le commandement du Prince Vassili Golitsyne et du Général Patrick Gordon. Il ne quittera le théâtre de la guerre qu'à la fin de celle-ci, en 1681.

Voyant la paix rétablie, Lefort entreprend un voyage à Genève où il arrive le 13 avril 1682 et ne reste qu'un mois. En effet ses compatriotes lui témoignent des égards mais ne parviennent pas à le dissuader de retourner en Russie dès le mois de mai. En chemin, alors qu'il se trouve à Bernbourg, il apprend la mort du tsar Fédor.

Son rôle dans l'ascension de Pierre le Grand

Lorsque Lefort parvient à Moscou, il trouve la ville en proie à une insurrection déclenchée par le problème de la succession du tsar. Fédor III avait en effet désigné comme successeur son plus jeune frère, le prince Pierre alors âgé de dix ans de préférence au prince Ivan, plus âgé mais dépourvu de toute aptitude à régner. La régente Sophia Alexeievna décide de soutenir son frère Ivan. Avec le soutien de certains nobles et des streltsy, elle parvient à faire partager la succession du trône entre Ivan et Pierre, espérant profiter de l'incapacité de l'un et de la grande jeunesse de l'autre pour attirer à elle toute l'autorité.

Lefort, doué d'un caractère énergique, ne désespéra point de son sort, et se résignait à l'attendre au sein de sa famille. Quelques jours après son arrivée, le prince Vassili Golitsyne, favori et ministre de Sophie, lui fit ordonner de joindre le résident Horn pour être présenté avec lui à l'audience des tsars. Il fut admis à leur baiser la main ; et ses manières engageantes leur donnèrent de lui une idée avantageuse. Les prétentions alarmantes des strélitz ayant nécessité la levée d'un corps de troupes en état de leur résister, Lefort fut nommé l'un des chefs de ce corps. Il se présenta dans les manœuvres avec un air d'aisance et de bravoure qui fixa l'attention du prince Pierre. Ce dernier voulut avoir un entretien avec lui et, dès cette première entrevue, se forma cette liaison qui devint si étroite et qui eut des suites si remarquables. Peu après, Lefort reçut de Pierre le premier témoignage public de bienveillance: il fut nommé major le 29 juin 1683.


Cependant Sophie poursuivait ses projets ambitieux ; elle était plus que jamais jalouse du pouvoir, et ne voulait élever que Galitzin. Les jours de Pierre et même ceux d'Ivan étaient menacés. Quelques strélitz avertirent Pierre, qui se retira dans le couvent fortifié de Troïzkoi. Parmi les officiers étrangers qui se rendirent à cette retraite pour soutenir le czar, était Lefort, qui dans cette journée critique ne craignit point de braver les plus grands dangers. Sophie succomba -. Pierre fut proclamé souverain (1689), et put dès ce moment exercer le pouvoir suprême, quoique son frère Ivan le partageât encore en apparence avec lui. Les talents naturels de Pierre, la fermeté et l'élévation de son caractère, l'appelaient à de hautes destinées, surtout dans un empire où les plus importantes institutions étaient encore à créer, et qui se trouvait, pour ainsi dire, exclu de la gloire que la civilisation avait donnée au reste de l'Europe : mais il fallait à ce prince, qui n'avait que dix-sept ans, et dont la première éducation n'avait pas éclairé suffisamment l'esprit, un premier guide dans la carrière qu'il avait à parcourir.

Ce fut Lefort qui joua ce rôle glorieux, et dont le génie, sous les auspices de la puissance éclairée sur ses vrais intérêts, prépara la révolution qui devait étonner l'Europe. Admis à la confiance du souverain, il lui donna les plus sages avis, même en paraissant ménager ses faiblesses et se prêter quelquefois au despotisme de ses volontes. Il lui fit sentir l'importance de l'industrie, du commerce et des lumières ; il lui demontra combien ses États avaient besoin des talents étrangers ; il dirigea sa politique extérieure et, pour la rendre importante, il traça le plan de l'établissement d'une armée sur le pied des forces militaires qu'entretenaient les autres puissances.

Pierre apprécia les conseils de Lefort ; il appela des étrangers de tous les pays ; il projeta d'immenses réformes et résolut d'accoutumer sa nation, par son propre exemple, à recevoir des institutions nouvelles. Le corps des strélitz étant dangereux, d'un côté pour le repos intérieur et ne pouvant, de l'autre, rendre que de faibles services dans les entreprises extérieures, il fut résolu d'introduire avant tout une autre organisation militaire. Lefort choisit cinquante hommes, tous étrangers, à l'exception de quelques strélitz bien connus ; il leur fit faire des habits à l'allemande, et quand il les eut exercés quelque temps, il parut un jour avec cette troupe dans le Kremlin sous les fenêtres du czar. Pierre, entendant le bruit du tambour applaudit à la surprise qu'on lui faisait, et assista aux manœuvres. II s'approcha du chef et lui témoigna combien il était satisfait. Il convint que les habits à l'allemande convenaient mieux aux soldats que les longues robes russes ; puis, ajoutant qu'il voulait servir dans ce corps : « Je te prie donc, dit-il à Lefort, de m'y recevoir tambour. »

C'est ce faible corps qui a donné naissance à ces armées formidables qui ont vaincu à Pultawa, et qui ont paru avec tant d'avantage sur les bords de la Vistule, de l'Elbe et du Rhin. D'autres corps ou régiments se formèrent peu à peu, et Lefort devint lieutenant général. 11 obtint plusieurs autres distinctions. La jalousie se préparait à le perdre ; mais il la désarma par sa franchise, sa fermeté, et par l'ascendant de ses grands talents. Les diverses branches de l'administration intérieure furent successivement les objets de son attention : il ouvrit surtout de sages avis sur les finances. Pierre vit augmenter ses revenus ; et, pour exprimer sa reconnaissance à son favori, il lui fit construire un superbe hôtel.

Lefort, de son côté, pour faire un usage utile des richesses dont il jouissait, fit bâtir près de Moscou un palais dans l'enceinte duquel on creusa un lac propre à porter de petits bâtiments. Il y donna une fête à la cour ; et faisant monter le prince sur un des bâtiments,il lui offrit le simulacre d'un combat naval au bruit du canon. Pierre, frappé de ce spectacle, forma le projet de construire quelques vaisseaux sur le lac Périslaw. Lefort, croyant devoir mettre à profit ce goût naissant de son maître pour la marine, fit chercher le patron d'un navire hollandais, venu avec deux charpentiers sous le règne d'Alexis, et oublié depuis. II les chargea de construire quelques petites frégates sur le lac Périslaw ; et il les envoya ensuite à Archangel pour y bâtir des vaisseaux plus considérables. En 1695, Pierre fit avec lui le voyage d'Archangel, et visita les vaisseaux. Résolu de répéter le même voyage l'année suivante, il avait chargé Lefort d'écrire en Hollande pour qu'on lui envoyât un vaisseau complètement équipeé, sur lequel il pût aller en pleine mer. Vers le milieu du mois de mai, il quitta Moscou avec une suite de quatre cents personnes et peu après on vit arriver dans le port d'Archangel un vaisseau de cinquante canons. Pierre s'y rendit avec Lefort et une partie de sa suite ; les autres le suivirent dans de petites frégates, et la flottille fit une espèce de croisière dans la mer Glaciale.

Lefort prit occasion de ce voyage pour soumettre à son maître des observations sur l'importance de la marine ; et il dirigea ses regards d'un côté vers la mer Baltique, et de l'autre vers la mer Noire. Le citoyen de Genève venait d'être nommé général en chef, quoiqu'il n'y eût pas encore d'armée disciplinée : il fut nommé amiral, bien qu'il n'y eût point de marine ou de flotte qui méritât ce nom à la même époque survint un neveu de Lefort, qui fut admis à une audience publique du souverain, et qui lui présenta des lettres de la république de Genève. C'est à la même date que l'on fixe l'édit en faveur des réfugiés français.

Le général amiral le rédigea lui-même. Les premiers projets de Lefort pour donner à Pierre une influence politique dans l'étranger se dirigèrent vers la Turquie. Il proposa la conquête d'Azov sur le Don et représenta cette place comme la clef de la mer Noire pour la Russie : mais il fallait, pour réussir des vaisseaux et des frégates ; et les Russes ne pouvaient en avoir suffisamment. Ils furent repousses, malgré l'intrépidité de Lefort et les encouragements que leur donnait un souverain jaloux de sa gloire.

Dans ce même moments Pierre, depuis longtemps insensible aux charmes de sa femme Eudoxie, pensait à l'éloigner. Eudoxie s'engagea dans plusieurs intrigues et provoqua sa chute. Lefort, selon la plupart des mémoires du temps, conseilla à son maître de la répudier : elle fut en effet renfermée dans un couvent, et le mariage fut dissous. Au milieu des agitations de la cour, Pierre n'avait point perdu de vue ses plans politiques. Au commencement de l'année 1696, il se rendit à Voroneje, où, à la voix de Lefort, trente-deux bâtiments de guerre avaient été équipés avec la plus grande diligence. Le général-amiral, retenu par une blessure qu'il avait reçue en tombant de cheval après le premier siège d'Azov, joignit bientôt le czar ; et faisant voile vers cette place, il reçut à son bord le souverain, qui brûlait du désir de réparer les mauvais succès de la campagne précédente.

Lefort fit construire deux batteries à l'endroit où le Don se jette dans la mer. Il prit ainsi dix-huit galères, un vaisseau chargé de munitions, et il s'empara d'une caisse militaire considérable. Azov, assiégé par terre et par mer, capitula et reçut une garnison russe. Pierre, au retour de cette campagne, fît entrer son armée à Moscou avec une pompe triomphale ; et Lefort parut à la tête du cortège avec les signes de la victoire. Le czar, appréciant ses services, et lui attribuant la gloire de ses exploits, le nomma vice-roi du grand-duché de Nowgorod, et lui donna en toute propriété plusieurs villages et des terres très étendues du côté de Moscou, avec deux cents paysans pour les faire cultiver. Le don de ces paysans serfs dut paraître assez singulier à un citoyen de Genève ; mais ce Genevois savait se plier aux circonstances et s'applaudissait de civiliser les barbares en paraissant adopter leurs usages : les génies supérieurs savent juger les hommes et les choses avec ce calme qui conduit aux grands résultats.

Toujours dirigé par le dessein de placer la Russie au rang des puissances de l'Europe, Lefort faisait adopter les mesures les plus propres à conduire au but qu'il se proposait. Sur ses avis, il fut résolu qu'on augmenterait le nombre des vaisseaux, dans la mer Noire, qu'on attirerait de l'étranger des officiers expérimentes dans la marine, et qu'on enverrait dans les cours de l'Europe une ambassade extraordinaire pour faciliter l'exécution des projets qui devaient amener la gloire et la prospérité de la Russie. A sa demande, plusieurs officiers du régiment dont il était le chef et d'autres qui avaient été attachés au service du czar Ivan, dont la mort venait de terminer la carrière, furent envoyés en Italie, en Angleterre et en Hollande. Les Russes qui tenaient le plus aux anciens usages se montrèrent peu satisfaits de ce nouvel ordre de choses ; et il y eut une conspiration contre les jours du czar : mais elle fut étouffée dès sa naissance par les soins vigilants de Lefort.

Cet orage ayant été apaisé, Pierre revint aux plans qui avaient été proposés par son ministre favori ; l'ambassade extraordinaire fut décidée, et le czar prit la résolution d'en être lui-même le chef ; mais pour mieux s'instruire il cacha son rang. Lefort et d'autres personnages importants furent chargés de la représentation. Le voyage fut entrepris au commencement de l'année 1697. L'ensemble des détails doit être réservé à l'histoire de Pierre Ier ; mais il nous appartient de recueillir ici ce qui concerne plus particulièrement le général-amiral Lefort. Arrivé,dans les États de l'électeur de Brandebourg, le czar s'arrêta dans le voisinage de Kœnigsberg pour célébrer le jour anniversaire de là naissance de l'électeur. Il y eut un festin où le vin coula à grands flots. Un des seigneurs de la suite ayant refusé de boire des santés, en alléguant la faiblesse de sa constitution, Pierre, qui s'était livré avec plus d'abandon aux plaisirs de la table, s'emporta et courut l'épée à la main sur Lefort, qui cherchait à rétablir le calme. Sans être épouvanté, le favori s'arrête devant lui, découvre sa poitrine, et lui dit qu'il pouvait le tuer, mais que la mort seule pourrait mettre fin au zèle qu'il avait pour son service. Pierre est ému, revient à lui-même, et embrasse celui qu'il voulait immoler à sa colère (Quelques Mémoires placent ce trait ailleurs et à une autre époque ; on a suivi ici la relation qui est le plus généralement adoptée..).

Le voyage fut continué ; et le souverain, avide de s'instruire, parvint à son but en consultant Lefort et en le prenant pour guide. Une émeute des strélitz hâta le retour. Pierre était intérieurement convaincu que cette émeute avait été suscitée par sa sœur la princesse Sophie, et il eut, dit-on, le projet de la faire mourir ; mais le général-amiral lui donna des leçons sur la vraie grandeur et engagea le prince à prononcer un généreux pardon. Un des strélitz à qui l'on faisait éprouver des tortures, ayant prié qu'on les suspendît pour qu'il pût révéler ce qu'il savait, avoua qu'il avait trempé dans le projet de détrôner le czar, mais que Lefort en était la cause. Pierre lui demanda s'il connaissait le général-amiral ; il répondit qu'il ne l'avait jamais vu, mais qu'il avait appris que c'était cet étranger qui avait été l'auteur du voyage entrepris par le czar.

Pierre fut tellement irrité de cette réponse, qu'il condamna le strélitz au supplice de la roue. La punition des autres dura plusieurs jours ; les rues de Moscou furent ensanglantées, et le souverain lui-même coupa des têtes. Son favori arrêta enfin cette boucherie, en lui représentant qu'il était contre sa gloire de tremper ses mains dans le sang et de répandre ainsi le désespoir ; qu'il devait éloigner les strélitz qu'il pouvait encore craindre, et dissoudre ce corps pour toujours. Tels furent les derniers moments de Lefort ; depuis assez longtemps sa santé s'était affaiblie ; son ancienne blessure lui fit éprouver de nouveau de grandes douleurs : l'inflammation et une fièvre ardente étant survenues, il mourut à Moscou le 12 mars 1699.

A cette nouvelle» Pierre s'écria : « Hélas ! je perds le meilleur de mes amis ! A qui me fierai-je désormais ? » II partit aussitôt de Voroneje, où il se trouvait, et revint à Moscou. Après avoir été revêtu des charges les plus lucratives et des premières places, Lefort ne laissait pas de quoi faire les frais de ses funérailles, En arrivant en Russie après la grande ambassade, il avait fait porter au trésor de l'État tous les présents qu'il avait reçus des différents souverains de l'Europe. Le désintéressement le plus noble avait toujours été un des traits de son caractère.

Pierre se chargea de ses obsèques : il parut lui-même à la tête du convoi funèbre, vêtu de deuil avec un crêpe et une écharpe noire. Il fit graver ensuite sur la tombe la plus honorable inscription. Le maître de toutes les Russies sentait que les immenses ressources de son empire seraient restées enfouies, si Lefort ne lui avait appris les moyens d'en tirer parti. En effet, la Russie doit une reconnaissance éternelle à cet étranger, dont les grandes vues, les conseils désintéressés et le généreux dévouement accélérèrent l'époque de sa puissance et de sa grandeur.

Lefort eut un fils, qui mourut dans un âge peu avancé ; des branches collatérales sont cependant toujours représentées à Genève et ailleurs et ont perpétué le souvenir d'un nom fameux.

Bibliographie

  • Nicolas-Jean Hugou de Bassville. Précis historique sur la vie et les exploits de François Le Fort, citoyen de Genève, général et grand amiral de Russie (1784).
  • Voltaire. Histoire de l'empire de Russie, sous Pierre-le-Grand. Anecdotes sur le Czar Pierre. Texte disponible sur Google books
  • (de) Karl Ludwig Blum. Franz Lefort, Peter's des Grossen berühmter Günstling. Heidelberg: Groos, 1867.
  • de Halend. l'Histoire de ce prince (1803), les Favoris russes, 1809.

Source

« François Lefort », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]

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