- Force ouvrière
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Confédération générale du travail - Force ouvrière
Logo de Force ouvrièreContexte général Zone d'influence France Fiche d’identité Fondateur Léon Jouhaux Fondation 1947 Siège central 141, avenue du Maine
75014 ParisSecrétaire
généralJean-Claude Mailly Affiliation
internationaleConfédération syndicale internationale Affiliation
européenneConfédération européenne des syndicats Membres (non communiqué) Slogan la force syndicale Site internet www.force-ouvriere.fr Force ouvrière (FO) est une confédération syndicale française, créée en 1947. Elle est la troisième en importance, derrière la CGT et la CFDT. Force ouvrière est le nom usuel de la « Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO) », qui témoigne de ses origines. FO est membre de la Confédération syndicale internationale (CSI).
La participation aux élections professionnelles, qui s'est élevée à 63,8% sur les années 2005-2006[1], est un indicateur de l'audience syndicale en France et la CGT y a devancé d'une courte tête la CFDT, FO arrivant troisième.
Sommaire
Histoire
FO est l'héritier de la branche réformiste de la CGT, syndicat qui a été, dès sa création en 1895, tiraillé entre une tendance réformiste et une tendance révolutionnaire puis communiste. Cette dernière, minoritaire jusqu'à la Libération, a fait scission en 1921 (création de la CGTU) avant de renforcer ses positions au sein de la CGT réunifiée au moment du Front populaire, mais l'échec des grèves de 1938 contre Daladier affaiblit l'aile communiste de la CGT, finalement exclue en 1939 au moment de la signature du pacte germano-soviétique. Après la seconde guerre mondiale, c'est la tendance réformiste (non communiste) qui se trouve en minorité et crée, en 1947, la confédération générale du travail Force Ouvrière (CGT-FO).
Les origines à la CGT
La Guerre de 1914-1918 montre les premières divergences : la CGT est divisée entre une majorité (dont la direction) ralliée à l'Union Sacrée et à l'effort de guerre, et une minorité, pacifiste, dénonçant la guerre et soulignant la nécessité de maintenir l'activité revendicative.
- 1921 : scission entre la CGT et la CGT-U (U comme unitaire), laquelle regroupe au départ les éléments (divers) de la CGT hostiles à la Guerre et se reconnaissant dans la perspective révolutionnaire ouverte en Russie. La CGTU devient l'instrument syndical du Parti communiste. La CGT redevient la centrale majoritaire, tandis que la CGTU se marginalise.
- 1936 : en mars, réunification de la CGT mais la division demeure toutefois en fait entre les confédérés et les unitaires, issus de l'ex CGTU.
- 1939 : exclusion des dirigeants de la CGT refusant de condamner le Pacte germano-soviétique.
- 1943 : les accords du Perreux réunifient la CGT.
La naissance de Force ouvrière
En 1945, le rapport des forces est nettement favorable aux ex-unitaires ; ils contrôlent 21 fédérations sur 30.
Les ex-confédérés sont regroupés autour du journal clandestin Résistance Ouvrière, créé en 1943, et autour de Léon Jouhaux, rentré de déportation le 8 mai 1945. Le journal Résistance Ouvrière devient Force Ouvrière.
Dans un premier temps, et pendant plus d'un an, la perspective des confédérés consiste à obtenir ce qu'ils appellent le redressement interne de la CGT, sur les principes de la vieille CGT ; il n'est donc pas question d'une scission.
Le créneau des confédérés est celui de l'indépendance syndicale ; indépendance particulièrement vis-à-vis du PCF, et du gouvernement car le PCF possède des ministres au gouvernement. Les syndicats contrôlés par le PCF sont fortement encouragés à soutenir la production nationale. C'est l'époque où Maurice Thorez, le chef du PCF, déclare : « la grève, c'est l'arme des trusts. »
En septembre 1945, lors du premier comité confédéral national (CCN) depuis la Libération, les ex-unitaires obtiennent la majorité au Bureau Confédéral et désignent Benoît Frachon second secrétaire général. Certains ex-confédérés y voient une politique de prise de contrôle par l'appareil communiste et refusent l'étouffement des revendications.
En août 1946 une scission se produit dans la Fédération des PTT. En septembre, prenant acte de l'échec de la tactique dite du redressement interne, les confédérés constituent les groupes d'amis de Force Ouvrière, amorce d'une organisation syndicale parallèle à la CGT.
En mai 1947, suite au conflit de Renault, les ministres communistes sont exclus du gouvernement. En septembre, Moscou condamne le Plan Marshall et exige de tous les PC qu'ils suivent cette condamnation et rompent avec les gouvernements en place. La CGT se range lors de ces conflits du côté du PCF.
La tension consécutive à ces événements précipite la scission, qui se produit lors de la seconde conférence nationale des groupes FO les 18 et 19 décembre 1947. Le 19 décembre, Léon Jouhaux et quatre secrétaires confédéraux quittent la CGT.
Le Congrès constitutif a lieu le 12 avril 1948. FO devient parallèlement une des chevilles ouvrières de la confédération internationale des syndicats libres (CISL), scission de la fédération syndicale mondiale rejetant l'influence communiste.
FO revendique le principe de l'indépendance syndicale. Cette indépendance vaut à l'égard des partis politiques, des gouvernements, de l'État, du patronat et des églises. Dans les faits, FO a rassemblé tous ceux qui s'opposaient aux communistes. Pendant longtemps la centrale a été dominée par les socialistes mais elle accueillait aussi des militants anarchistes[2] et trotskystes, en particulier proches de l'OCI ou de Lutte ouvrière (Arlette Laguiller) et même des gaullistes. FO reçoit le soutien logistique et financier de syndicats belges, allemands, et de l'AFL-CIO américaine sous l'égide de son tout récent FTUC (Free Trade Union Committee) et d'Irving Brown[3],[4], membre éminent de la CIA qui souhaite « créer en France et en Italie des syndicats non communistes pour affaiblir la CGT et son homologue italienne, la CGIL »[5]. Le ministère du Travail verse également des subsides, pris sur les fonds de l'ex Charte du travail (extorqués aux travailleurs par le gouvernement de Pétain).
Le développement de FO
Lors de sa création, en 1947, Léon Jouhaux et Robert Bothereau n'ont pas réussi à attirer la majorité du syndicat. La nouvelle organisation est particulièrement peu représentée dans le secteur privé. La seconde époque de FO est marquée par le long mandat d'André Bergeron, qui érige en pratique constante la négociation contractuelle, marquant une grande défiance envers la CGT. Bien que membre du Parti socialiste, André Bergeron entretient des rapports cordiaux avec les gouvernements gaullistes. Interlocuteur privilégié du pouvoir exécutif et des employeurs, FO joue un rôle modérateur pendant la crise de Mai 68. Elle s'oppose aux communistes comme au projet d'autogestion porté par la CFDT. Elle se montre également sceptique par rapport à l'Union de la gauche et à son Programme commun.
Concernant l'indépendance à l'égard du politique, il est clair qu'il y avait un danger qui guettait FO dès sa naissance, à savoir sa dépendance à l'égard du parti socialiste (SFIO). Il aurait pu se faire en effet qu'à la fin des années quarante et dans les années cinquante, FO tombe sous la coupe de la SFIO, comme la CGT était sous la coupe du PCF, c'est-à-dire de Moscou, et la CFTC sous la coupe du MRP, c'est-à-dire du Vatican. Même s'il y a eu des ambiguïtés et d'inévitables compromissions, cela ne s'est pas réalisé. La tradition de la Charte d'Amiens et de la vieille CGT comptait énormément dans l'esprit des militants qui ont fondé FO.
Deux autres facteurs ont compté. D'abord le gaullisme, qui, installé au pouvoir, a annihilé la SFIO. Ensuite le Congrès socialiste d'Epinay, en 1971, qui a mis fin à la SFIO, fondé le "PS", et a amené à la direction du PS "modernisé" un certain nombre de militants partageant plutôt les valeurs de la CFTC, devenue CFDT en 1964.
A la fin des années soixante et dans les années soixante-dix FO prend plusieurs positions qui se veulent des manifestations de son indépendance et de son originalité dans le "paysage" syndical français et européen.
En 1969 FO appelle à voter "non" au référendum proposé par de Gaulle. Ce référendum avait un double objectif : la mise en œuvre de la régionalisation et la création d'un Sénat corporatiste, associant dans une même Chambre les représentants des "intérêts économiques", c'est-à-dire patronat et syndicats. FO fait le rapprochement avec la "Charte du Travail" du régime de Vichy.
En 1972 FO refuse d'entrer, comme le font la CGT et la CFDT, dans le cadre de l'Union de la Gauche, scellée autour du fameux "Programme commun". La confédération considère que cette association fait dépendre le syndicat de considérations politiques.
En 1984, le syndicalisme enseignant à FO, jusqu'alors quasiment inexistant depuis 1948, se développe après le passage de militants venus de syndicats de la FEN qui appartiennent notamment à la tendance EE-FUO, réputée proche du parti des travailleurs, et dont le plus connu est Jean-Jacques Marie.
Lorsque Bergeron se retire en 1989, son dauphin Claude Pitous est battu par Marc Blondel qui devient le nouveau secrétaire général.
Blondel engage FO sur une voie plus combative, marquée notamment par le conflit de 1995 contre le plan Juppé et une symbolique poignée de main avec Louis Viannet, secrétaire général de la CGT.
À l'origine, au plan syndical, de la création de nombreuses structures de protection sociale collective (UNEDIC - Retraites complémentaires notamment), Force ouvrière, a toujours considéré que la pratique contractuelle était un outil important pour construire et développer des droits collectifs à tous les niveaux (interprofessionnel - branches d'activité - entreprises). En ce sens, elle revendique avoir toujours combattu le tout État comme le tout marché.
Son objectif est de défendre le service public et la sécurité sociale comme des structures assurant des droits égaux aux citoyens en cohérence avec les valeurs républicaines (liberté, égalité, fraternité, laïcité). Cela explique le combat mené en 1995 contre l'étatisation de la sécurité sociale ou les conflits avec le patronat sur la refondation sociale, qui était considéré comme la livraison au marché de toutes les structures collectives et solidaires.
FO perd, suite à ce conflit, la présidence de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), après avoir déjà perdue celle de l'UNEDIC, dont hérite la CFDT. En 1998, Jacques Mairé et Jean Grosset, respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint de l'union départementale de Paris, en désaccord avec la ligne radicale suivie par la confédération, décident de rejoindre l'UNSA.
FO s'engage en 2003 contre la loi Fillon sur les retraites et propose aux organisations syndicales la grève générale, proposition non reprise et ignorée par les médias de masse.
En février 2004, Jean-Claude Mailly, succède à Marc Blondel au poste de secrétaire général.
En 2008, FO n'est pas signataire du texte du 9 avril (appelé position commune) sur la représentativité syndicale. Texte qui (par son article n°17) permet la dérogation du temps de travail et donc la remise en cause des 35 heures.
Structures
Force ouvrière revendique 15 000 implantations syndicales réparties sur tout le territoire (métropole et DOM-TOM avec 103 Unions Départementales), dans tous les secteurs d'activité avec 33 Fédérations nationales et regroupés au sein de la Confédération Force Ouvrière.
Force Ouvrière ne communique pas le nombre de ses adhérents, mais la CSI indique 800 000 adhérents[6] pour FO. La CIA évalue ce nombre à 300 000[7]. Au plan européen et mondial, Force Ouvrière est membre de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) et de la Confédération syndicale internationale (CSI). FO participe aux travaux du Comité syndical consultatif auprès de l'OCDE (TUAC). Elle est également impliquée dans les « activités pour les travailleurs » de l'Organisation internationale du travail à Genève.
Prud'homales
Organisation syndicale 1987 1992 1997 2002 2008 FO 20,50 20,46 20,55 18,28 15,81 % Résultats 2008/2002 par collège[8]:
- Industrie: 17,6 / 19,6%
- Commerce: 17,1 / 20,3%
- Agriculture: 16,2 / 17,7%
- Activités diverses: 15,7 / 19,0%
- Encadrement: 9,3 / 9,5 %
- Global: 15,9 / 18,2 %
Président
- Léon Jouhaux : 1947-1954, prix Nobel de la paix.
Secrétaire généraux
- Robert Bothereau : 1948-1963
- André Bergeron : 1963-1989
- Marc Blondel : 1989-2004
- Jean-Claude Mailly : depuis février 2004
Membres célèbres
Marc Blondel | André Bergeron | Louis Saillant | Arlette Laguiller | Camille Mourguès | Pierre Lambert | Maurice Joyeux | Léon Jouhaux
Voir aussi
Articles connexes
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Lien externe
Notes et références
- ↑ http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2008.10-40.3.pdf
- ↑ 1948 : Les anarchistes rejoignent à regret la CGT-Force ouvrière, Alternative libertaire, 1er mai 2008. (OCLC 72969348)
- ↑ Roger Faligot et Rémi Kauffer, Eminences grises, Fayard, 1992.
- ↑ Georges Walter, Souvenirs curieux d’une espèce de Hongrois, Taillandier, 2008.
- ↑ Frédéric Charpier, La CIA en France. 60 ans d'ingérence dans les affaires françaises, Seuil, 2008, p. 40-43.
- ↑ [pdf] Le nombre des adhérents des confédérations déclarés à la CSI
- ↑ Entrée « France » dans le CIA World Factbook.
- ↑ UNSA Magazine, n°113, janvier 2009
CFDT – CFE CGC – CFTC CGT – FO
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