Explosion de Lockerbie

Explosion de Lockerbie

Attentat de Lockerbie

Pix.gif Attentat de Lockerbie Silhouette d’un avion
Emplacement de Lockerbie en Écosse
Emplacement de Lockerbie en Écosse
Caractéristiques de l’accident
Date 21 décembre 1988
Phase {{{phase}}}
Type Explosion (attentat)
Site Lockerbie, (Écosse)
Passagers 259
Membres d’équipage {{{équipage}}}
Morts 270 (dont 11 au sol)
Blessés 0
Survivants 0
Caractéristiques de l’appareil
Type d’appareil Boeing 747
Compagnie Pan American Airways
No d’identification

L'attentat de Lockerbie a eu lieu le 21 décembre 1988 contre un Boeing 747 de la compagnie américaine Pan Am, qui assurait la liaison LondresNew York. Il explosa au-dessus du village écossais de Lockerbie (Écosse) et causa le décès de 270 personnes (259 passagers et membres d'équipage, ainsi que onze villageois).

Sommaire

Déroulement

Le 21 décembre 1988 à 18h30 l'avion (le vol 103 de la Pan Am) décolle de l'Aéroport de Londres Heathrow. À 19h02, l'avion commence à se désintégrer au-dessus de la ville de Lockerbie en Écosse. Une partie de l'avion, comprenant un gros morceau du fuselage, une aile et deux réacteurs, s'écrase sur plusieurs maisons et tue onze habitants de Lockerbie. Les cadavres des 259 victimes de l'explosion encombrent tellement la morgue que le gymnase de la ville est réquisitionné par la police.

On retrouve des vêtements dans le troisième réacteur de l'avion, l'explosion n'est plus accidentelle. Le médecin légiste remarque qu'aucune victime n'a de débris dans le corps, donc la bombe est bien cachée. Après analyse on retrouve des traces de produits ayant servi à la création d'une bombe.

L'enquête mène en premier lieu vers un homme à Helsinki qui a menacé de faire exploser le vol de la Pan Am, il s'avère que c'est une blague douteuse. Un autre homme est disculpé pour avoir raté l'avion mais dont les bagages ont continué le voyage.

Le groupe pro Palestine "FPLP-CG" est au début soupçonné d'être le commanditaire de l'attentat par la CIA. Les Allemands suite à l'opération "Feuilles d'automne", arrêtent 17 suspects avec des détonateurs qui se déclenchent en altimètre et du plastic. Mais deux membres du groupe s'échappent de l'Allemagne avec une bombe.

Trois mois après enquête, 90% des débris de l'avion étaient retrouvés. Les enquêteurs concluent que la décompression est due à une explosion violente et que le 747 s'est écrasé à 700 ou 800 km/h. Un conteneur de bagages semble avoir été endommagé par une explosion, un agent du FBI est formel, la bombe était dans ce conteneur 4041, lui même dans une valise qui provenait de Malte. Les indices montrent qu'un pantalon acheté dans un magasin à Malte est retrouvé dans l'avion. Un homme avait aussi acheté dans ce magasin des vêtements et un parapluie.

Après identification des détonateurs, le "FPLP-CG" est disculpé pour cet attentat. Le "MEBO" (marque suisse[1]) est un des 20 minuteurs vendu à la Libye. Les enquêteurs font le rapprochement entre l'attentat de Lockerbie et l'attaque sur Tripoli en 1986 qu'avait lancée le Président Ronald Reagan, qui avait tué la fille adoptive de Mouammar Kadhafi.

Suite à 10 ans de boycott par l'ONU, Kadhafi renvoie deux Libyens accusés (Abdelbaset Ali Mohmed Al Megrahi et Al Amin Khalifa Fhimah) aux Pays Bas pour un procès devant trois juges écossais, qui a eu lieu entre mai 2000 et janvier 2001[2]. Le premier est condamné à la prison à vie assortie d'une peine de sûreté de 27 ans. Cependant, le 20 août 2009, atteint d’un cancer de la prostate, il est libéré pour raisons médicales[3],[4].

Les commanditaires

Les soupçons de la communauté internationale se sont initialement portés sur la Syrie, l'Iran, ainsi que des groupes dissidents palestiniens. Pourtant, petit à petit, la Libye de Mouammar Kadhafi se retrouve accusée de l'attentat et se voit sommée de livrer deux de ses ressortissants, contre lesquels un mandat d'arrêt international est délivré en 1991 : ils sont accusés d'avoir envoyé une mallette contenant une bombe de Malte à Francfort, puis à Londres (Heathrow) où la mallette aurait ensuite été placée sur le vol Pan Am 103.

Cependant, il existe encore de sérieux doutes sur l'implication réelle de la Libye dans cet attentat et ces accusations n'ont pas mis fin aux rumeurs d'implication syrienne, iranienne, palestinienne et même celle de l'Afrique du Sud[5]. D'autant plus que sur les 2 accusés, 1 a été acquitté et la validité des 2 témoins ayant mis en accusation le second Libyen est remise en cause (le premier témoin s'est retracté, le second est accusé d'avoir touché une enveloppe de la part des enquêteurs).

La communauté internationale condamne la Libye

Malgré ces doutes, les États-Unis et la Grande Bretagne ont obtenu gain de cause au Conseil de sécurité des Nations unies qui, le 21 janvier 1992, exige que la Libye extrade les deux suspects vers les États-Unis ou la Grande Bretagne. Le Conseil de sécurité exige également que la Libye coopère avec la France dans l'enquête sur un autre attentat, contre un avion de la compagnie française UTA au dessus du Niger, qui avait provoqué la mort de 170 passagers et membres d'équipage, et pour lequel un juge français suspecte quatre libyens d'avoir posé une bombe à bord de l'appareil.

Suite au refus libyen d'extrader ses ressortissants, le Conseil de sécurité adopta la Résolution 748 (1992) le 31 mars 1992 prévoyant la suspension du trafic aérien vers et à partir de la Libye ainsi que l'interdiction de toute vente d'armes à ce pays. Des sanctions supplémentaires sont ajoutées dans la Résolution 883 (1993) qui est adoptée le 11 novembre 1993 : les avoirs libyens à l'étranger devraient être gelés (à l'exception des revenus pétroliers) et l'exportation vers ce pays de matériaux destinés à l'industrie pétrolière et gazière seraient interdits. De plus, les bureaux à l'étranger de la compagnie aérienne libyenne devraient également être fermés et l'aide à l'aviation civile libyenne (vente de pièces détachées, formation de pilotes, etc.) interrompue.

Ainsi, le Conseil de sécurité de l'ONU s'aligne sur le régime de sanctions déjà prévu par les États-Unis. Qui, par la suite, vont plus loin en adoptant une loi de sanction à l'encontre de l'Iran et la Libye, qui prévoit des mesures contre toute instance qui coopère avec ces deux pays (alors que les investissements étrangers dans l'industrie pétrolière et gazière de l'Iran et de la Libye se chiffrent à 40 millions de dollars par an).

La Libye coopère avec la communauté internationale

En 1998, soutenu par Nelson Mandela – alors président de l'Afrique du Sud – la Libye et la communauté internationale trouvent un accord concernant le jugement des deux accusés libyens. Le procès a finalement lieu aux Pays-Bas à Camp Zeist une ancienne base militaire américano-néerlandaise, sous la direction de juges écossais et selon la législation de ce pays.

En 1999, dès la livraison des deux suspects libyens, les sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies sont suspendues.

Le 31 janvier 2001, un jury de trois juges écossais déclare coupable un des inculpés, M. Abdel Basset Ali Megrahi, et le condamna à la prison à vie. L'autre inculpé, M. Lamen Khalifa Fhimah, fut acquitté et rentre le jour suivant en Libye. Al Megrahi sera libéré le 20 août 2009 pour raisons de santé et rentre en Libye, accueilli en héros.

En août 2003, la Libye reconnaît officiellement sa responsabilité dans l'attentat de Lockerbie et ensuite a payé 10 millions de dollars de compensation à chacune des 270 familles des victimes soit un total de 2,7 milliards de dollars. Dès le mois de septembre, les sanctions de l'ONU à son égard sont définitivement levées.

Les doutes

En août 2005, un ancien haut responsable de la police écossaise désirant rester anonyme, ayant participé à l'enquête, affirme que la CIA aurait «écrit le scénario» accusant la Libye. Il affirme que la pièce à conviction décisive, un fragment de circuit intégré du détonateur, a été «fabriqué» et «déposé» par des agents de la CIA qui enquêtaient sur la tragédie[6].

Un nouveau coup de théâtre vient conforter cette hypothèse deux ans plus tard (juillet 2007), quand l'ingénieur suisse en électronique, Ulrich Lumpert, reconnaît avoir fourni à la police écossaise le fragment de « retardateur », présenté comme trouvé sur les lieux du crash par la justice écossaise. Lumpert, qui travaillait pour la société fabriquant ce composant, avait également expertisé cette pièce à conviction lors du procès. Il a attendu que le délai de prescription soit passé pour minimiser les risques encourus pour faux témoignage[7].

En octobre 2007, on apprend que le commerçant Maltais Tony Gauci, principal témoin à charge, se serait vu offrir une enveloppe de 2 millions de dollars, à la demande des inspecteurs chargés de l'enquête, en échange du faux témoignage ayant permis la condamnation à perpétuité d'Abdel Basset al-Megrahi[8]. Une révision du jugement a été accordée à Abdel Basset al-Megrahi par la commission écossaise des révisions. En 2007, l'ancien diplomate britannique Patrick Haseldine adresse une pétition de 80 signatures au Premier ministre, Gordon Brown, pour lui demander de soutenir auprès de l'ONU l'idée d'une enquête sur la mort du commissaire de l'ONU pour la Namibie, Bernt Carlsson dans l'attentat de Lockerbie[9].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • « Manipulations africaines : Qui sont les vrais coupables de l'attentat du vol UTA 772 » de Pierre Péan, 2001, éditions Omnibus ISBN 2259193196 ISBN 978-2259193191

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