Essa bordeaux (école du service de santé des armées de bordeaux)

Essa bordeaux (école du service de santé des armées de bordeaux)

École du service de santé des armées de Bordeaux

Insigne de l'École du Service de Santé des Armées de Bordeaux

L'École du service de santé des armées de Bordeaux, toujours appelée Santé Navale en 2009 et autrefois École principale du service de santé de la Marine, forme, comme son homologue à Bron, l'École du service de santé des armées de Lyon-Bron, des médecins, des pharmaciens et des vétérinaires militaires, féminins et masculins, destinés à servir au sein de la défense française. Établissement du Service de santé des armées, les navalais sont amenés à exercer dans les établissements propres du service, notamment les hôpitaux d'instruction, les pharmacies, les centres de recherches et les écoles du service de santé des armées mais aussi au sein des formations de l'armée de terre, armée de l'air, marine nationale et gendarmerie nationale.

Sommaire

Cursus

Après un concours national, sélectif et conditionné par l'obtention du baccalauréat, les élèves reçus, qui devront s'engager, après une période probatoire de six mois, envers le Ministère de la Défense, pour une durée correspondant en moyenne à deux fois la durée de leurs études, donc devenus militaires de carrière, vont suivre, à l'université, les mêmes études et passer les mêmes examens que les étudiants civils. Ils ont en parallèle, au sein de l'école, une formation militaire d'officier et sont soldés.

À l'issue d'un cursus de six ans à l'Université Bordeaux 2, les élèves participent aux épreuves classantes nationales (civiles) qui leur donnent accès à une spécialité, médecine générale ou disciplines hospitalières.

Une fois leurs thèses soutenues, sous l'égide de l'École d'application du Service de santé des armées du Val-de-Grâce, ils choisissent, à la suite d'une formation complémentaire et d'un classement interne, leurs orientations :

- les médecins spécialisés en disciplines hospitalières continuent leur cursus de formation : formation en CHU, dans un hôpital d'instruction des armées puis reçoivent leurs affectations en milieu hospitalier militaire.

- les médecins spécialisés en médecine générale rejoignent enfin une des écoles de spécialisation, ceci en fonction de l'armée du premier poste choisi : l'IMASSA à Brétigny près de Paris pour l'armée de l'air, l'IMTSSA (Le Pharo) à Marseille pour l'armée de terre et l'IMNSSA à Toulon, pour la marine. Les médecins spécialisés en médecine générale rejoignent ensuite leurs affectations dans les services médicaux des unités du ministère de la Défense.

Histoire

Avant de décrire lévolution de lécole au cours des dernières décennies, il est nécessaire de rappeler le rôle joué par les « Navalais » et aussi aux élèves outre-mer depuis un siècle (l'appellation "navalais" est souvent utilisée à tort pour les élèves de l'Ecole Navale, les "bordaches"). Cest en effet le 22 juillet 1890 quest créée à Bordeaux l’« École principale du service de santé de la Marine ». Il existait depuis le XVIIIe siècle trois écoles de formation des médecins et pharmaciens de la Marine, à Rochefort, Brest et Toulon, mais ces ports nétaient pas des villes universitaires ; or pour exercer la médecine, le doctorat était devenu obligatoire et seules les facultés étaient habilitées à le délivrer. Après dâpres discussions, Bordeaux fut choisie de préférence à Marseille et Montpellier.

LÉcole, qui sera surnommée familièrement « Santé Navale » par les Bordelais, put commencer à fonctionner dès la fin de 1890, car elle fut implantée, non loin de la Faculté de Médecine, cours Saint-Jean (cours de la Marne après la guerre de 1914), dans les bâtiments annexes de lhôpital psychiatrique transféré à Château Picon ; de nouveaux bâtiments sont ensuite construits en 1897. Les élèves sont internes pendant leurs études ; ensuite les jeunes docteurs en médecine ou en pharmacie font, à partir de 1905, un stage à lÉcole dapplication du Pharo de Marseille avant de partir outre-mer.

Au début du XXe siècle, les Navalais sont envoyés surtout en Extrême-Orient, en Indochine ont été installés des Instituts Pasteur à Saïgon, Hué, Hanoï ; en 1933 une Faculté de Médecine sera créée dans cette dernière ville. Ils sont aussi présents en Chine, à Kunming, Shanghai, Tien-Tsin ; le Navalais qui deviendra le plus célèbre est Victor Segalen (promotion 1898), écrivain, poète, archéologue. Dautres partent pour Madagascar et en quelques années organisent un remarquable réseau sanitaire : en 1904, lîle compte déjà 21 hôpitaux, 7 léproseries, 28 dispensaires... LAfrique centrale et occidentale souvre un peu plus tard à linfluence de la médecine française ; en 1908, est ouvert lInstitut Pasteur de Brazzaville. De nombreux Navalais senfoncent dans la "brousse", ils font preuve dun admirable dévouement.


Après la guerre de 1914-18, très coûteuse en vies humaines, et suivie de quelques années difficiles, lexpansion reprend à partir de 1925 et lAfrique est désormais la principale destination des jeunes médecins : en 1938, on compte 165 « médecins et pharmaciens militaires coloniaux » en A.O.F. et 86 en A.E.F. ; la plupart appartiennent aux troupes de marine et sont passés par lÉcole de Bordeaux. Ils organisent une lutte systématique contre les grandes endémies, la maladie du sommeil pour laquelle il faut traiter des centaines de milliers de malades en quelques décennies, lonchocercose, la « cécité des rivières » détectée systématiquement par les « capitaines moustique », la peste à Madagascar, la lèpre à Bamako, la fièvre jaune à Dakar. Ils créent des Écoles de Médecine à Dakar et à Tananarive.

LÉcole se replie à Montpellier pendant loccupation. Les pertes sont lourdes : 70 Navalais ou anciens Navalais sont morts au champ dhonneur en 1939-45 et 36 autres perdent la vie dans les guerres dIndochine et dAlgérie. En Afrique Noire, ces « militaires travaillant le plus souvent dans des structures civiles de santé » poursuivent leur œuvre. Des Facultés de Médecine sont créées à Dakar en 1949, à Abidjan en 1963 et, sauf en Guinée, lindépendance nentrave pas la poursuite de leur activité. En 1978, le Président Houphouët-Boigny, médecin formé à Dakar, écrit : « Je garde une indéfectible reconnaissance à lEcole de Médecine de Dakar et à ses maîtres qui étaientdes Officiers du Service de Santé dOutre-mer qui ont œuvré avec tant de courage et de dévouement au service des populations dAfrique Noire ».

Pour maintenir la cohérence des actions entreprises malgré le morcellement des nouveaux États indépendants, des organisations inter-étatiques furent créées, lOCCGE à Bobo-Dioulasso dès 1960, lOCEAC à Yaoundé en 1965, sous limpulsion de deux anciens Navalais, Richet et Labusquière. Dans les années 1970, 10 nouvelles écoles de médecine sont créées avec laide de médecins navalais, qui progressivement ont été relayés par des médecins africains. En janvier 1990, 330 officiers français du Service de Santé, pour la plupart des Navalais, étaient en poste outre-mer. Il ny en a plus guère en brousse et leur action se fait sentir surtout dans les grands hôpitaux et lenseignement universitaire, en Afrique Noire, mais aussi à Antananarivo, à Pondichery, dans les DOM-TOM.

En 1971, le gouvernement décida de réorganiser les services de santé militaires. Il fut créé une seule « École du Service de Santé des Armées », divisée en deux établissements situés à Bordeaux et à Lyon, avec des statuts et un fonctionnement identiques. Il fut ensuite question de transférer lEcole du cours de la Marne à la périphérie de la ville, à Mérignac ; le projet, trop coûteux, fut abandonné en 1981. Plus grave fut à cette époque, M. Barre étant Premier Ministre, lannonce de la disparition de lEcole de Bordeaux et le maintien dune seule école, celle de Lyon : les manifestations des Bordelais, très attachés à leur « Santé Navale » et lintervention de Jacques Chaban-Delmas amenèrent le nouveau gouvernement à annuler cette décision en juillet 1982. L'École de Bordeaux put donc poursuivre sereinement sa mission de formation des jeunes médecins militaires.


Sur mer et au-delà des mers, toujours au service des hommes.


La Pucelle de École porte au centre les armoiries de Bordeaux surmontées du drapeau anglais et des lys du Roi de France ; la rose des vents et lancre symbolisent la Marine. Le drapeau de lÉcole était jusquen 1998 un des 9 drapeaux de la Royale mais lâge la rattrapé. Aujourdhui exposé dans la Salle du Souvenir, on peut y lire : ÉCOLE PRINCIPALE DU SERVICE DE SANTÉ DE LA MARINE.

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la médecine Portail de la médecine
  • Portail de l’histoire militaire Portail de lhistoire militaire
  • Portail de Bordeaux Portail de Bordeaux
  • Portail de l’éducation Portail de léducation
Ce document provient de « %C3%89cole du service de sant%C3%A9 des arm%C3%A9es de Bordeaux ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Essa bordeaux (école du service de santé des armées de bordeaux) de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/595938 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”