Empire zoulou

Empire zoulou

Royaume zoulou

Le Royaume zoulou (parfois Empire zoulou), était un État du sud de l'Afrique correspondant à l'actuelle Afrique du sud. Fondé par Chaka, devenu une des grandes figures épiques de l'Afrique précoloniale, le royaume se fit également remarquer pour sa résistance tenace à l'invasion anglaise lors de la guerre anglo-zouloue.

Sommaire

Fondation et apogée

La création du royaume Zoulou par Chaka

Chaka Zoulou par James King
Article détaillé : Chaka Zulu.

Chaka (ou Shaka) était le fils illégitime de Senzangakona, alors chef des zoulous. Il est né en 1787. Sa mère, Nandi, a été bannie par Senzangakona et trouva refuge dans une autre tribu : les Mthethwas. Chaka servit sous Dingiswayo, chef des Mthethwa, en tant que guerrier. Il réforma l'art de la guerre dans la région et devint un stratège redoutable.

Quand Senzangakona mourut, Dinswayo aida Chaka à prendre la tête de la tribu zouloue. À la mort du roi des Mthethwas, Chaka pris sa succession et intégra le royaume au sien.

L’ascension sanglante de Dingane

Chaka fut tué en 1828, par ses deux demi-frères, Dingane et Mhlangana. Après l’assassinat, Dingane tua Mhlangana et s’empara du trône. L’une de ses premières mesures fut d’exécuter l’ensemble de la famille royale. La seule exception fut un autre demi-frère, Mpande qu’il considérait trop faible pour être une menace. Durant plusieurs années, il condamna à mort la plupart des anciens partisans de Chaka dans le but d’assurer sa suprématie.

Affrontement avec les Voortrekkers et l’ascension de Mpande

En octobre 1837, le chef des Voortrekkers, Piet Retief rendit visite à Dingane dans son kraal royal pour négocier une terre pour les Voortrekkers. En novembre, environs 1000 chariots voortrekkers descendirent des montagnes Drakensberg dans ce qui est aujourd’hui le KwaZulu-Natal.

Dingane demanda que Retief et ses hommes rendent le bétail volé par les voortrekkers à un chef local. Retief obtempéra le 3 février 1838.

Les chefs boers tentèrent alors de négocier un traité de coexistence pacifique avec le roi Dingane stipulant par ailleurs la cession aux voortrekkers par le roi Zoulou de terres au sud de la rivière Tugela jusqu’à la rivière Mzimyubu. Le 6 février 1838, Piet Retief, son fils et 70 de leurs compagnons acceptèrent l'invitation du Roi zoulou à son Kraal pour un banquet. Ils acceptèrent de venir sans armes en vertu des coutumes locales. C'est au milieu d'une danse zouloue que Dingane s’écria : « Bambani aba thakathi ! » (« Tuez ces sorciers ! »). Les voortrekkers furent tous massacrés à coup de pierres et de bâtons, leurs corps empalés et livrés aux charognards sur la colline kwaMatiwane. Retief assista à la mort de son fils et de tous ses compagnons avant d'être abattu en dernier.

L’armée de Dingane attaqua et massacra ensuite plusieurs groupes de boers. À Blaauwkrans et Boesmanspruit, 280 Boers et 200 métis, hommes, femmes et enfants furent ainsi massacrés par les armées zoulous tout comme à Weenen (du néerlandais : pleurer) où 500 femmes et enfants voortrekkers subissaient le même sort.

Alertés par des survivants, les familles boers se rassemblèrent autour d'Andries Pretorius, un riche fermier venant de Graaff-Reinet, et de Sarel Cilliers.

Le 16 décembre 1838, la grande confrontation a lieu entre 15 mille zoulous et 470 Boers (accompagnés de leurs 340 métis) repliés derrière leurs chariots rangés en cercle (laager). Elle se termina par une véritable hécatombe pour les Zoulous (3 000 tués) dont le sang colora de rouge la rivière Ncome qui fut dorénavant appelé Blood River.

Après cette défaite, Dingane brûla son kraal royal et s’enfuit au nord.

Mpande, le demi-frère épargné de Dingane, fit défection et s’allia à Pretorius. Ensemble, ils entrèrent en guerre contre Dingane. Le roi zoulou, fut assassiné près de l’actuelle frontière du Swaziland. Mpande pris alors la tête de la nation zouloue.

L’avènement de Cetshwayo

Après la campagne contre Dingane, les Voortrekkers formèrent la république boer de Natalia, au sud de Thukela et à l’ouest de la colonie britannique de port Natal (aujourd’hui Durban). Mpande et Pretorius maintinrent des relations amicales. Cependant en 1842, la guerre éclata entre les Britanniques et les boers, ce qui se solda par l’annexion de Natalia par les Britanniques. Mpande fit allégeance aux Anglais et garda de bonnes relations avec eux.

En 1843, Mpande ordonna la chasse aux zoulous accusés de dissidence. Il en résulta un nombre très important de morts et la fuite de milliers de réfugiés dans les pays voisins (y compris dans la colonie du natal). La plupart des réfugiés s’enfuirent avec le bétail. Mpande fit des raids dans les terres alentours, en résulta l’annexion du Swaziland en 1852. Cependant, les Britanniques exigèrent qu’il se retire, ce qu’il fit aussitôt.

À cette époque, une guerre de succession faisait rage entre les deux fils de Mpande, Cetshwayo et Mbuyazi. Elle se termina en 1856 avec la bataille qui laissa Mbuyazi pour mort. Dès lors, Cetshwayo se mit à usurper l’autorité de son père. En 1872, Mpande mourut de vieillesse et Cetshwayo s’empara du trône.

La fin du Royaume

Guerre Anglo-Zouloue

Article détaillé : Guerre Anglo-Zouloue.

Le 11 décembre 1878, les Britanniques délivrèrent un ultimatum aux 14 chefs représentant Cetshwayo. Les clauses de l’ultimatum étaient inacceptables du point de vue du roi zoulou. Les forces britanniques traversèrent la rivière Thukela à la fin de décembre 1878. Le 22 janvier 1879, les zoulous défirent les Britanniques à la bataille d'Isandhlwana mais ils furent a leur tour sévèrement défaits le lendemain à Rorke's Drift. La guerre se termina par la défaite zouloue le 4 juillet 1879.

Division et la mort de Cetshwayo

Cetshwayo fut capturé un mois après sa défaite et exilé à la Ville du Cap. Les Britanniques léguèrent les pouvoirs à treize sous-rois, chacun ayant son propre royaume. Rapidement, des conflits apparurent entre ces royaumes. En 1882, Cetshwayo fut autorisé à visiter l’Angleterre, il eut audience avec la reine Victoria et avec d’autres personnes importantes, avant d’être autorisé à retourner dans le Zululand, pour y être réinvestit.

En 1883, on fit Cetshwayo roi d’un territoire tampon, bien moindre que le royaume original. Fin 1883, Cetshwayo fut attaqué à Ulundi par Zibhebhu, un des 13 sous-rois, soutenu par des mercenaires Boer. Cetshwayo fut blessé et s'enfuit. Il mourut en février 1884, probablement empoisonné. Son fils Dinuzulu, alors âgé de 15 ans, fut intronisé.

Dinuzulu et les mercenaires Boer

Pour contre-attaquer Zibhebhu, Dinuzulu recruta des mercenaires Boer, leur promettant des terres en échange de leur aide. Ces mercenaires s’appelèrent eux-mêmes les volontaires de Dinuzulu, et étaient commandés par Louis Botha. Les volontaires de Dinuzulu défirent Zibhebhu en 1884 et demandèrent légitimement leur dû. Ils reçurent environ la moitié du Zululand et formèrent une république indépendante. Cela alarma les Britanniques qui annexèrent le Zululand en 1887. Dinuzulu fut impliqué dans divers conflits avec ses rivales. En 1906, Dinuzulu fut accusé par les anglais d’être à l’origine de la révolte de Bambatha. Il fut arrêté et fut condamné à dix ans d’emprisonnement à l’île Sainte-Hélène. Quand l’Union Sud-africaine fut formée, Louis Botha en devint le premier ministre, et il s’arrangea pour que son vieil allié puisse vivre en exil dans une ferme dans le Transvaal, où Dinuzulu mourut en 1913.

L’exil de Solomon et sa descendance

Son fils, Solomon ne fut jamais reconnu comme roi zoulou par les autorités Sud-africaines, mais seulement comme chef local. Cependant, il fut de plus en plus considéré comme roi par les chefs, le peuple zoulou et des intellectuels politiques comme John Langalibalele Dube. En 1923, Solomon créa l’organisation Inkatha YaKwaZulu pour promouvoir ses aspirations royales, qui tomba dans l’oubli avant d’être ravivé dans les années 1970 par Mangosuthu Buthelezi. En décembre 1951, le fils de Solomon, Cyprian Bhekuzulu fut officiellement reconnu comme le suprême roi des zoulous, mais le réel pouvoir sur le peuple zoulou était détenu par des fonctionnaires blancs sud-africain qui travaillaient avec des chefs locaux qui pouvaient être destitués s’ils refusaient de coopérer.

Bibliographie

  • J.F.A. Ajayi, dir., Histoire générale de l'Afrique, VI, Le XIXe siècle jusque vers les années 1880, UNESCO, 1996
  • L'Empire de Chaka Zoulou, L'Harmattan, coll. « Études africaines », 2002, 218 p. (ISBN 2-7475-1920-1)

Voir aussi

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