- Emmy von N.
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Emmy von N. est une patiente que Freud a traité et dont il a narré la cure dans les études sur l'Hystérie écrites avec Joseph Breuer. C'est une époque où les hystériques étaient déconsidérées dans le milieu médical et Freud a été l'un de ceux[1] qui s'est intéressé à ces patientes sans les déconsidérer.
C'était une jeune femme séduisante, dans la quarantaine épouse d'un riche industriel. De médecins en médecins (entre autres Auguste Forel) elle aboutit chez Freud qui regroupe ses troubles sous le terme d'hystérie (diagnostic qui a été par la suite souvent remis en cause). Elle présente des troubles spasmodiques de la parole allant jusqu'au bégaiement, agitation spasmodique des doigts, mouvements convulsifs de la face et ce fameux claquement de la langue que des confrères de Freud comparent au "son final qu'émet le coq de bruyère lors de l'accouplement". La patiente est hypnotisable et le traitement en deux temps se fait en sept mois d'une année et de huit sur la suivante ; il comprend aussi des massages.
Après une mésentente au sujet d'une suggestion post-hypnotique que Freud lui avait faite, ce dernier renonce à l'hypnose qu'il trouve dès lors et généralement inappropriée. Emmy von N. a ensuite été la première à bénéficier de la méthode cathartique et elle est emblématique pour les psychanalystes car elle a, d'une part demandé Freud de "ne pas bouger", de "ne pas parler" et de "ne pas la toucher" ce qui a aussi permis de mettre Freud sur la piste d'une trouble d'étiologie sexuelle. C'est surtout elle qui lui a encore enjoint de cesser de l'interrompre sans cesse par des remarques, des questions, etc. Elle est probablement à l'origine de la règle de neutralité et de silence que Freud s'imposa ensuite et proposa comme un des fondements de sa technique.
Bibliographie
- Sigmund Freud et Joseph Breuer : Études sur l'hystérie, 1895, PUF, 2002, (ISBN 2130530699)
- Michel Neyraut: Le transfert. Études psychanalytiques, Ed.: PUF, Coll. fil rouge, 1974, (ISBN 2130455670)
Notes et références
- Pierre Briquet en 1859 avait déjà pris la défense des hystériques en disant de l'hystérie qu'elle n'était pas cette maladie honteuse dont le nom seul rappelle au monde étranger à la médecine et à beaucoup de médecins ce vers de notre grand poète tragique: "C'est Venus tout entière à sa proie attachée", mais qu'elle était au contraire due à l'existence, chez la femme, des sentiments qu'elle seule est capable d'éprouver". Cité par Raymond de Saussure et Léon Chertok in: Naissance du psychanalyste, Ed.: Empecheurs Penser en Rond, 1997, ISBN 2-908602-88-1
Catégories :- Psychanalyse
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