- Elisabeth Farnèse
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Élisabeth Farnèse
Élisabeth Farnèse, connue aussi comme Isabel de Farnesio ou Isabella Farnese (Parme, 25 octobre 1692 - Aranjuez, 11 juillet 1766) fut reine consort d’Espagne de 1714 à 1746, influençant de manière importante la politique du royaume.
Sommaire
Biographie
Élisabeth est la fille d'Édouard II Farnèse, prince de Parme et de Dorothée Sophie de Neubourg, belle-sœur de l'Empereur Léopold Ier. Ce n’était pas une belle femme en raison de son visage marqué par une variole lors de son enfance, mais son corps était admirablement bien fait et elle était dotée d'un caractère ferme, décidé et ambitieux. Les auteurs de l’époque firent l’éloge de sa perspicacité et de son intelligence. Elle reçut une éducation rigide que lui imposa sa mère.
À l’image de certains de ses ancêtres, elle entra dans le jeu diplomatique de la famille Farnèse, mais plutôt comme pièce d’échange. Grâce à l’esprit de persuasion de l’abbé Giulio Alberoni, ambassadeur du duc de Parme à Madrid, et aux intrigues de la Camarera Mayor du roi d’Espagne, Marie-Anne de La Trémoille, princesse des Ursins, en 1714 Élisabeth épousa Philippe V d'Espagne, récemment resté veuf de Marie-Louise de Savoie (1688-1714), fille d'Victor-Amédée II de Savoie.
Les noces furent célébrées à Parme le 25 août. Comme gage de sympathie envers l’Espagne, le pape conféra la Rose d'or à Élisabeth. La reine fut accompagnée en Espagne par Alberoni. Durant le voyage, peut-être inspirée par le futur cardinal, elle mûrit la décision d’éloigner Marie-Anne de la Trémoille afin d’être la seule à avoir un ascendant sur le roi. Par cette manœuvre, l’Espagne s’affranchit de l’influence française.
Au cours des premières années de règne, elle fut très bien conseillée par Alberoni et par son oncle François Farnèse, duc de Parme. Grâce à leurs conseils, elle réussit à dominer le caractère indécis de son mari qui ne contesta jamais aucune de ces décisions, ce qui lui donna un poids important dans la politique de l’Espagne du XVIIIe siècle. C’est au cours de cette période qu’Alberoni fut nommé cardinal et en 1716 Premier ministre.
L’influence de la reine sur le roi porta la politique ibérique à se tourner de nouveau vers les anciennes possessions en Italie perdues lors de la Guerre de Succession d'Espagne et qui culmina avec l’invasion de la Sardaigne et de la Sicile. Mais la Quadruple-Alliance entre la France, l’Autriche, l’Angleterre et les Pays-Bas, mit fin à son ambition. L'armée espagnole fut battue par l’armée française et la flotte envoyée par le fond par les Anglais au large du Cap Passero en Sicile. Le prix de la paix (Paix de La Haye 1720) fut le renvoi et l'exil du cardinal Alberoni, l’évacuation de la Sicile et la renonciation aux prétentions sur les anciennes possessions. Le même traité établit cependant que le duché de Parme et de Plaisance, en cas d’absence d’héritier, la dynastie étant en train de s’éteindre, passerait aux mains de son fils aîné Charles. En outre, de par son ascendance, Élisabeth était aussi l’héritière légitime des Médicis, eux aussi en voie d’extinction comme les Farnèse de Parme; ainsi ses fils auraient pu revendiquer leurs droits sur la Toscane. En 1724, Philippe V, fatigué, abdiqua en faveur de son fils Louis, né de son premier mariage, et se retira avec sa femme au palais de La Granja. Mais la chance favorisa Élisabeth une fois encore, car sept mois plus tard Louis mourut, ce qui convainquit Philippe de reprendre le pouvoir, permettant ainsi à Élisabeth de diriger à nouveau la politique espagnole, spécialement quand le roi perdit une grande partie de ses facultés mentales.
À la mort de Philippe V, en 1746, Élisabeth se retira à San Ildefonso, mais sans cesser d’intriguer en faveur de ses fils. Elle dut attendre la mort, en 1759, de Ferdinand VI, quatrième fils de Philippe et de Marie-Louise de Savoie, avant de voir son fils aîné Charles accéder au trône d’Espagne sous le nom de Charles III. Entre temps, au cours de la guerre de Succession de Pologne, ce dernier avait réussi à prendre possession du duché de Parme et de Plaisance (1732)puis le royaume de Naples et de la Sicile.
C'est à partir de la prise de Naples en 1734, à l’issue de la bataille de Velletri, que remonte le transfert des biens des Farnèse de Parme à Naples. Après 1734, les droits qui avaient été attribués à Charles par les précédents traités revinrent à Élisabeth qui fut nommée « Légitime Reine et Duchesse de Parme et de Plaisance ».
À la fin de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748) qui, par le traité d'Aix-la-Chapelle en 1748, vit l’échange de territoires entre certaines puissances, un autre de ses fils, Philippe de Bourbon, reçut la couronne ducale de Parme cédée par son frère Charles. Philippe épousa Élisabeth de France, fille aînée (Madame Première, alors que sa sœur jumelle, Henriette, était Madame Seconde) de Louis XV, roi de France.
En 1759, à la mort de son beau-fils Ferdinand, Élisabeth assuma la régence dans l’attente du retour de son fils Charles.
Élisabeth passa les dernières années de sa vie à Aranjuez où elle dédia son temps en œuvres de charité et devint la protectrice des jésuites. Elle mourut le 11 juillet 1766 presque aveugle.
Frédéric II de Prusse, qui connaissait bien Élisabeth, dit d’elle: « Le cœur énergique d’un Romain, la fierté d’un Sparte, la ténacité d’un Anglais, l’astuce d’un Italien, la vivacité d’un Français concoururent à créer cette femme particulière ; Elle marche audacieusement à la réalisation de ses projets, il n’y a rien qui puisse la surprendre, personne qui puisse l’arrêter ».
Enfants d’Élisabeth Farnèse et de Philippe V
- Charles (20 juin 1716 – 14 décembre 1788) Duc de Parme puis Roi de Naples et de Sicile puis Roi d'Espagne, épouse en 1738 Marie-Amélie de Saxe (1724-1760) ;
- François (21 mars 1717–21 avril 1717)
- Marie-Anne-Victoire (31 mars 1718 – 15 janvier 1781) épouse en 1729 Joseph Ier, roi du Portugal;
- Philippe (20 mars 1720 – 18 juillet 1765) épouse en 1739 Elisabeth de France (1727-1759), duc de Parme en 1748 ;
- Marie-Thérèse (11 juin 1726 – 22 juillet 1746) épouse en 1745 Louis-Ferdinand, dauphin de France (1729-1765).
- Louis (25 juillet 1727–7 août 1785), connu comme le Cardinal Infant. Il fut archevêque de Tolède, primat d’Espagne et cardinal de 1735 à 1754 lorsqu’il renonça aux titres ecclésiastiques pour devenir comte de Chinchón. En 1776, Il contracta un mariage morganatique avec Doña María Teresa de Vallabriga y Rozas. Leurs enfants n’eurent pas de titres.
- Marie-Antoinette (17 novembre 1729 – 19 septembre 1785), épouse en 1750 Victor-Amédée III, Roi de Sardaigne (1726-1796).
Précédé par Élisabeth Farnèse Suivi par Marie-Louise Gabrielle de Savoie
Reine consort d'EspagneLouise Élisabeth d'Orléans Louise Élisabeth d'Orléans Marie-Barbara de Portugal Voir aussi
Articles connexes
- Famille Farnèse
- François-Louis de Palatinat-Neuburg, son frère
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