- Edmond Thiaudiere
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Edmond Thiaudière
Pour les articles homonymes, voir Thiaudière.Delphin-Antoine-Edmond Thiaudière, né le 17 mars 1837 à Gençay où il est mort le 9 novembre 1930, est un homme de lettres, poète, romancier, philosophe, maximiste français.
Issu d’une famille de médecins depuis quatre générations[1], Edmond Thiaudière, né(Vienne), le 17 mars 1837, préféra la carrière d’homme de lettres après s’être détourné de ses études de Droit brillamment menées à Poitiers. Il s’est essayé au roman, aux nouvelles, à la poésie, au théâtre, a écrit des essais politiques ou autre pamphlet, mais il s’est surtout distingué par son œuvre philosophique parsemant sur quarante années une douzaine de recueils aux titres sibyllins, avec le sous-titre générique « Notes d’un Pessimiste[2] ».
Dans la dédicace de son dernier ouvrage, La Vanité de Tout paru en 1928, Edmond Thiaudière annonçait la publication de 12 nouveaux recueils dont le dernier devait paraître en 1937 époque de son centenaire et devait porter le titre de : la Captation de l’au-delà, « Mais les manuscrits de ces recueils, ajoutait-il, que j’ai griffonnés d’une écriture à peu près illisible, restant difficilement imprimables, je les lègue à la bibliothèque municipale de Poitiers, où tôt ou tard quelque patient érudit, s’il croit qu’ils en vaillent la peine, les cherchera et publiera, afin de compléter par eux mon œuvre philosophique ».
Il a publié à diverses époques des fantaisies, des articles et des nouvelles dans plusieurs journaux périodiques de l’époque : l’ancien Figaro, le Grand-Journal de M. de Villemessant, le Paris-Magazine, l’Eclair, la Vogue Parisienne, le Nain Jaune, le Centre Gauche, le Soir, la Revue Moderne de M. Charles Dollfus, les États-Unis d'Europe[3], etc.
Il fonda la Revue des Idées Nouvelles, en 1876, un bulletin du Progrès dans la philosophie, les sciences, les lettres, les arts, l’industrie, le commerce et l’agriculture, véritable publication encyclopédique qu’il dirigea et rédigea presque entièrement à lui seul, pendant trois ans sous divers pseudonymes.
Il fut membre du conseil d’administration de la Société Française des Amis de la Paix, ce fut un des partisans les plus zélés de la substitution de l’arbitrage à la guerre pour le règlement des différents internationaux. D’ailleurs il prit une part importante aux délibérations du congrès international de la Paix, tenu à Paris en 1878 et dont il était l’un des secrétaires. Il a présenté à cette époque à ses collègues un mémoire où est émise l’idée de la création d’un parlement européen officieux d’abord, s’il ne pouvait tout de suite être officiel, recruté par délégation des divers parlements et traitant dans des assises annuelles les questions qui intéresseraient plusieurs nations. C’est pourquoi lorsque Edmond Thiaudière est mort, Le Temps[4] du 15 novembre 1930 en lui consacrant une notice nécrologique faisait remarquer qu’il pouvait être considéré comme le précurseur de la Société des nations. « C’est lui, en effet, qui, au Congrès des Sociétés de paix en 1878, proposa la réunion annuelle des membres des divers parlements d’Europe. Onze ans plus tard, sur l’initiative du député anglais Randal Cremer et de Frédéric Passy, député de la Seine, fut réalisée l’Union interparlementaire, qui peut être considérée, en quelque sorte, comme la préface de la Société des nations ».
Il a secondé son ami Louis-Xavier de Ricard dans la fondation de la Société d’alliance latine : l’Alouette qui avait pour but de fédérer les peuples du bassin de la Méditerranée. Il fut du comité de l’Union démocratique de propagande anti-cléricale et du comité de patronage de la Semaine anti-cléricale. Il fit partie de la Société protectrice des animaux, comment cela aurait-il pu être autrement lui qui, n’ayant pas eu d’enfant, disait, parlant de son amour pour les bêtes, et les chiens plus que de raisons, que ces derniers sont des enfants perfectionnés ; à tel point que son premier ouvrage de pensées La Proie du Néant qu’il publiera en 1886 contient, en préambule, une longue dédicace adressée à Léa et Mosès, ses deux fidèles chiens.
Œuvres diverses
- De l’expropriation forcée, 1858
Thèse pour la licence (Faculté de droit de Poitiers).
- L’Apprentissage de la Vie, avec une dédicace à la Mort, 1861
Sous le pseudonyme d’Edmond Thy.
- Un Prêtre en famille, 1864
Cette œuvre de 388 pages fut numérisée et est disponible sur google.books.
- Sauvagerie, petits poèmes et sonnets, 1866
Eau-forte de Adrien Didier (Gigors,1838-1924).
- Le Désaveu du Christ, poème, 1869
- La Confédération française, forme nouvelle de Gouvernement, 1872
- La Dernière Bataille (Die letzte Schlacht), épopée prophétique de l’année 1909, 1873
Donnée comme une traduction de l’allemand de Frédéric Stampf.
- Voyages de Lord Humour. En Bubaterbro ou pays des jolis bœufs, 1874
Pamphlet.
- Les Légendes bouddhiques, 1875
- Voyages de Lord Humour. Le pays des Rétrogrades. Île de Servat-Abus. (5 août 1875), 1876
Pamphlet.
- Revue des idées nouvelles, 1876 à 1878
Publication encyclopédique dont il fut le directeur et le principal rédacteur.
- Le Dindon blanc, conte en vers, 1877
- M. Martin, légitimiste, 1879
Comédie politique en prose.
- La Petite-fille du curé, 1880
C’est la suite naturelle d'Un prêtre en famille,publié seize ans plus tôt.
- Le Roman d’un bossu, 1880
- Une nouvelle fonction de la Magistrature, 1882
- La Maison fatale, roman parisien, 1883
- Trois amours singulières, 1886
Un ouvrage de 356 pages composé de trois nouvelles: Le Docteur Melanski; La Muette des Champs-Élysées; Mistress Little. Disponible ici [2].
- La Proie du Néant, Notes d’un Pessimiste, 1886
Ses Recueils de philosophie, une somme de réflexions et maximes, sont tous sous-titrés « Notes d’un Pessimiste. » ; Une douzaine de petit volumes édités par les libraires Ollendorff, Westhausser et Fischbacher entre 1886 et 1928 au format in-16 ou in-32.
- L’Œil de verre, 1888
Une nouvelle (parmi tant d’autres non recensées) parue dans l’ouvrage collectif de la Société des gens de lettres de 1888 intitulé « Nos cinquante ans. » en référence au cinquantenaire d’existence de la société. Disponible ici [3].
- La Complainte de l’Être, Notes d’un Pessimiste, 1889
Préfacé par Auguste Dietrich.
- De l’une à l’autre, 1891
Nouvelle édition revue et corrigée de la Petite-fille du curé.
- La Décevance du Vrai, Notes d’un Pessimiste, 1892
Préfacé par Eugène Ledrain.
- Le Chien du Bon Dieu, conte céleste, 1894
- La Soif du Juste, Notes d’un Pessimiste, 1895
Ouvrage couronné par l’Académie Française en 1897.
- Un colloque de rois sur l’union européenne tenu secrètement au Château de Windsor en juillet, 1896., 1896
- L’Obsession du Divin, Notes d’un Pessimiste, 1898
- La Fierté du Renoncement, Notes d’un Pessimiste, 1901
Préfacé par Henri Chantavoine.
- Contes d’un éleveur de chimères, 1902
- La Haine du Vice, Notes d’un Pessimiste, 1903
- La Réponse du Sphinx, Notes d’un Pessimiste, 1905
- La Conquête de l’Infini, Notes d’un Pessimiste, Précédées de son testament religieux, 1908
- La Source du Bien, Notes d’un Pessimiste, 1910
- L’École du Bonisme, Notes d’un Pessimiste, 1912
- La Prisée de ce Monde, Notes d’un Pessimiste, 1918
- La Vanité de Tout, Notes d’un Pessimiste, 1928
Pseudonymes
Edmond Thy, Frédéric Stampf, Lord Humour
Quelques-unes de ses citations
« L’homme et la femme se prennent, se déprennent, s’entreprennent, se reprennent et se surprennent, mais ils ne se comprennent pas. »
« Il semble que la civilisation s’entende mieux à raffiner le vice qu’à perfectionner la vertu. »
« On porte avec aisance sa propre vanité, mais celle d’autrui semble bien lourde. » La Haine du Vice
« Il est bien rare que deux esprits ou deux cœurs se touchent sans que l’un au moins des deux éprouve un froissement. » La Haine du Vice
« Sois bon et bon encore et bon toujours, et ce sera à ton profit, quand bien même cela semblerait à tes dépens. » L’Obsession du Divin
« C’est une chose aussi triste que bizarre qu’il faille, pour se faire mieux voir des gens, leur jeter de la poudre aux yeux. » La Proie du Néant
« La bêtise se met au premier rang pour être vue. L’intelligence se met en arrière pour voir. »
« Ce qui constitue le vrai talent pour un écrivain ou pour un artiste, c’est d’exprimer de façon rare des pensées communes, ou mieux encore de façon commune des pensées rares. » La Proie du Néant
« Tendre le plus possible vers l’Éternité avec la conviction qu’on va s’abimer tout à coup dans le Néant, c’est la lutte inégale mais sublime d’une âme supérieure contre le Destin. » La Proie du Néant
Références
- A.-F. Baillot, « Un penseur poitevin oublié, Edmond Thiaudière », Les Cahiers de l'Ouest[5], n° 21, janvier-février 1958; p. 62-66.
- N° 156 de la revue Les Hommes d’aujourd’hui[6] consacré à Edmond Thiaudière.
- Un homme qui pense [Edmond Thiaudière] in Promenades littéraires, Paris, Mercure de France, 1904, de Remy de Gourmont, pages 119-127.
- Le Dîner des Gens de Lettres - Souvenirs Littéraires, Paris, Ernest Flammarion, 1903, de Albert Cim, pages 145-160.
- L’Intermédiaire des chercheurs et curieux du 10 août 1898 (Volume 38/217-218 ; année 34).
- L'Intermédiaire des chercheurs et curieux n° 1803 du 15 janvier 1934 (Volume 97/N°1803-1823 ; année 70).
- Le Temps du 15 novembre 1930, rubrique Nécrologique.
- Diverses Notices bibliographiques in Revue philosophique de la France et de l'étranger depuis l'année 1886 jusqu'à 1918.
Notes
- ↑ Son père Pierre-Delphin Thiaudière a publié des ouvrages de médecine
- ↑ Lire à ce propos la notice qu’en a fait Remy de Gourmont dans ses promenades littéraires.
- ↑ Journal hebdomadaire de la Ligue internationale de la Paix et de la Liberté. Directeur: Charles Lemonnier.
- ↑ Quotidien français de 1861 à 1942 auquel Le Monde a succédé.
- ↑ Revue littéraire, artistique, économique. Trimestrielle puis bimensuelle de 1954 à 1960 qui avait succédé à la revue Le Pays d'Ouest fondée en 1911, Directeur : Joseph Beineix
- ↑ Une série satirique de la Belle Époque [1]
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