Doolittle

Doolittle
Doolittle
Album par Pixies
Sortie Drapeau : Royaume-Uni 17 avril 1989
Drapeau : États-Unis18 avril 1989
Enregistrement Du 31 octobre 1988 au 23 novembre 1988 aux Downtown Recorders à Boston, Massachusetts et aux Carriage House Studios à Stamford, Connecticut
Durée 38:38
Genre Rock alternatif
Producteur Gil Norton
Label 4AD (UK)
Elektra (É.-U.)
Critique
Albums de Pixies
Surfer Rosa (1988)
Bossanova (1990)

Doolittle est le deuxième album du groupe de rock alternatif américain, Pixies. Il est sorti en avril 1989 sur le label 4AD. L’atmosphère sombre du disque et ses multiples références au surréalisme, à de sombres histoires tirées de l'Ancien Testament, à la mort et à la torture, contrastent avec la production propre et alléchante du producteur Gil Norton. Doolittle fut le premier album du groupe à être distribué à l'échelle internationale, la distribution étant assurée par Elektra Records aux États-Unis.

Deux singles furent tirés de l’album, Here Comes Your Man et Monkey Gone to Heaven, qui furent tous deux des succès au niveau des classements spécialisés américains. L’album lui-même eut un succès inattendu et atteignit la 8e place des ventes de disques au Royaume-Uni. Rétrospectivement, des morceaux comme Debaser, Wave of Mutilation et Hey ont été salués par les critiques, tandis que Surfer Rosa, premier album du groupe, reste considéré comme son meilleur opus.

Doolittle s’est bien vendu de façon continue depuis 19 ans, devenant disque d’or en 1995. L’album a été cité comme une grande source d’inspiration par de nombreux artistes du courant alternatif, tandis que de nombreuses revues musicales l'ont classé parmi les meilleurs disques de tous les temps. En 2003, un sondage réalisé par le NME auprès de ses lecteurs a vu l’album classé comme deuxième meilleur disque de tous les temps[2].

Sommaire

Contexte

Suite à leur premier album Surfer Rosa[3], qui reçut un accueil critique enthousiaste mais qui fut un échec sur le plan commercial, les Pixies s’embarquèrent pour une tournée européenne en compagnie des Throwing Muses, avant de revenir en Amérique du Nord pour une nouvelle tournée. Pendant ces quelques mois sur la route, Black Francis, leader et chanteur du groupe, composa de nouvelles chansons pour un nouvel album, parmi lesquelles Dead, Hey, Tame et There Goes My Gun, interprétées sur scène au cours de l’année 1988[4]. Des versions de ces titres fraîchement composées furent enregistrées au cours des Peel Sessions de la même année, tandis qu’une version live de Hey fut distribuée sur un mini album gratuit inclus avec un numéro du magazine musical Sounds[5].

Durant l’été 1988, entre deux tournées, les Pixies s’enfermèrent en studio pour y enregistrer de nouvelles maquettes en vue d’un futur album. Ces nouvelles séances d’enregistrement eurent lieu au studio Eden Sound, qui était situé à l’époque sous un salon de coiffure. Le groupe passa une semaine à enregistrer, dans des circonstances similaires à celles qui avaient vu l’enregistrement de la Purple Tape, en mars 1987. Francis intitula cette maquette Whore (Putain en anglais), titre auquel il avait d’abord pensé pour le deuxième album. Violent, le terme renvoie à la Bible, à la putain de Babylone, celle de l’Apocalypse[6].

Ken Goes, manager du groupe, proposa après avoir écouté la maquette plusieurs noms possibles de producteurs, le Britannique Gil Norton et l’Américain Ed Stasium. Le groupe avait déjà travaillé avec Norton à l’occasion de l’enregistrement de la version single de Gigantic, en mai 1988. Francis n’avait pas de préférence particulière, mais le président du label 4AD, Ivo Watts Russell, souhaita que Norton s’attelle à la tâche. Norton fut embauché, et Stasium ne fut même pas envisagé[7].

Norton arriva le 31 octobre à Boston, et rendit visite à Francis, dans l’appartement de ce dernier, pour y écouter la maquette. Les deux hommes discutèrent des arrangements et passèrent deux jours à analyser intensivement les chansons de l’album. A cette occasion, Norton apprit rapidement à faire face aux réactions de Francis notamment en ce qui concernait les changements d’arrangements de certains titres. Plus tard, Norton remarqua que Francis n’aimait répéter une tâche, comme faire une seconde prise pour un titre. Norton consacra deux semaines à la pré-production du futur album, ceci afin de se familiariser avec le son des Pixies[8].

Enregistrement et production

Les séances d’enregistrements commencèrent dès le 31 octobre aux studios Downtown Recorders, à Boston, sur un 24-pistes. 4AD alloua un budget de 40000 dollars, sans compter la paye du producteur. Bien que le budget ait quadruplé depuis Surfer Rosa, cette somme était relativement modeste, si l’on tient compte de l’époque et du label relativement important qu’était 4AD. L’équipe en studio était composée de Norton, de deux ingénieurs du son et de deux assistants. Les séances durèrent trois semaines, s’achevant le 23 novembre[9], avec quasiment une chanson enregistrée par jour[10].

Le travail de production proprement dite et de mixage commença le 28 novembre, aux Carriage House Studios, situés à Stamford, Massachusetts[11]. A cette occasion, Norton engagea Steve Haigler en tant qu’ingénieur du son. Les deux hommes rajoutèrent des guitares additionnelles sur Debaser, ainsi que des voix sur Wave of Mutilation. Pendant les enregistrements, Norton conseilla à Francis de modifier certaines chansons, comme par exemple de ralentir le tempo de There Goes My Gun, à l’origine interprétée dans le style d’Husker Du, très rapide[7].

Mais les suggestions de Norton ne furent pas toujours bien reçues, surtout lorsqu’il s’agissait de rajouter des couplets et d'allonger la structure des chansons de Black Francis, qui fut très frustré par cette situation. Francis emmena même Norton avec lui au magasin de disques le plus proche[12], pour lui montrer que sur le best of de Buddy Holly, aucun titre ne dépasse les deux minutes[13]. Plus tard, lors d’une entrevue pour Rolling Stone, Black Francis se souvint de l’enregistrement du disque en ces termes : « Il [Gil Norton] tentait de nous faire sonner plus commercial, tandis que nous souhaitions rester grungy »[14]. Le travail de production se poursuivit jusqu’au 12 décembre, Norton et Haigler ajoutant notamment de la réverbération sur plusieurs titres. Les masters furent ensuite envoyés à la post production plus tard dans le même mois[15].

Sortie

Durant les mois suivant la sortie de Surfer Rosa, le management des Pixies reçut les offres de nombreux labels. Peter Lubin vit les Pixies sur scène, à l’occasion de l’ouverture d’un concert pour Jesus and Mary Chain, en octobre 1988. Lubin chercha immédiatement à convaincre le groupe de signer sur Elektra Records, pour qui il travaillait. Le groupe signa au printemps 1989, à l’occasion d’une tournée britannique.

Cependant Elektra ne possédait pas de droits sur la distribution de l’album à venir, ces droits étant détenus par un label britannique encore modeste, 4AD, mais uniquement pour le Royaume-Uni, ce qui signifie que le groupe devait faire importer tous ses disques depuis l’Europe. Le management des Pixies souhaitait une distribution mondiale pour ses protégés. Les négociations commencèrent à l’automne 1988 et ne se terminèrent que le 2 avril 1989, avec les droits de distribution aux États-Unis détenus par Elektra. Les droits de distribution au Canada avaient quant à eux déjà été acquis par Polygram[16].

Doolittle sortit le 17 avril 1989 au Royaume-Uni, et le lendemain, aux États-Unis. Outre-atlantique, l’album n’entra qu’à la 171e place du Billboard. Cependant, grâce aux passages répétés de Monkey Gone To Heaven, premier single extrait de l’album, sur les radios rock du pays, Doolittle finit par atteindre la 98e place et resta deux semaines dans le top 100[17]. En Grande-Bretagne, l’album atteint la 8e place des ventes de disques, un classement pour le moins surprenant lorsqu’on sait que les deux précédents disques du groupe, Come On Pilgrim et Surfer Rosa, furent deux échecs commerciaux[1].

En juin 1989, 4AD choisit de promouvoir Here Comes Your Man en tant que second single extrait de l’album. Ce nouveau single atteignit la 3e place du classement américain spécialisé dans le rock, et la 56e place des ventes en Grande-Bretagne. Ce ne fut pas le dernier single extrait de l’album : en 1997,Debaser sortit en single afin de promouvoir la compilation posthume consacrée au groupe, Death To The Pixies.

Musique

Styles musicaux

Doolittle se distingue par ses mélanges éclectiques de divers styles musicaux. Certains morceaux comme Tame et Crackity Jones sont agressifs et construits sur des tempos très rapides, et portent la marque du groupe, à savoir la fameuse dynamique ralenti/ explosion[18], tandis que d’autres titres comme I Bleed, Silver, Here Comes Your Man révèlent des aspects plus mélodiques et plus calmes[19]. Avec Doolittle, le groupe commença également à étoffer sa musique avec l’apport de nouveaux instruments, comme ce quatuor à cordes sur Monkey Gone To Heaven.

Tame est construite sur la formule classique des trois accords[20]. I Bleed est mélodiquement parlant simple, et construite sur une seule répétition rythmique. D’autres chansons sont influencées par d’autres genres musicaux : ainsi Crackity Jones possède un son hispanisant caractéristique, tandis que la guitare rythmique de Black Francis commence sur une suite d’accords caractéristique du punk rock[21].

Thèmes explorés

Les thèmes explorés sur Doolittle vont du surréalisme de Debaser, à l’évocation d’une catastrophe écologique sur Monkey Gone To Heaven. Les femmes et prostituées de Mr. Grieves, Tame et Hey, se mélangent aux sanguinolentes histoires bibliques de Dead et de Gouge Away. Black Francis a souvent affirmé que les paroles de Doolittle étaient une mise en équation esthétique de la musique et des syllabes, quitte à ce que les textes ne veulent pas dire grand-chose[22]. A l’exception de Silver, co-écrit avec Kim Deal, Francis a tout composé sur Doolittle[23].

Le morceau qui ouvre l’album, Debaser, fait référence au surréalisme, thème qui apparaît en filigrane tout au long de l’album. Debaser se rapporte au film surréaliste de Luis Buñuel et Salvador Dalí, Un Chien Andalou, réalisé en 1929, et le vers « Slicing up eyeball » renvoie à une scène du début du film[24]. Le surréalisme a foretement influencé Francis lors de ses années étudiantes et tout au long de sa carrière avec les Pixies. En 1989, lors d’une entrevue avec le New York Times[25], Francis fit part de son intérêt pour le surréalisme et de son influence sur sa manière d’écrire les textes : « Pour moi le surréalisme est totalement artificiel. J’ai récemment lu une interview de David Lynch, où il expliquait qu’il avait des images et des idées en tête, mais qu’il ne savait pas ce qu’elles signifiaient exactement. C’est exactement de cette façon que j’écris ».

Un autre thème abordé dans Doolittle est celui des catastrophes naturelles. Ainsi Monkey Gone to Heaven traite de la destruction de l’océan par l’Homme, et de la confusion de l’Homme quant à sa place dans l’Univers, de sa relation au divin, thème également repris sur Mr. Grieves. Deux chansons sur Doolittle font référence directe à la Bible : Dead, histoire de l’enfant mort de David et Bethsabée, et Gouge Away, qui renvoie à l’histoire de Samson et Dalila[26]. La fascination de Black Francis pour la Bible remonte à ces jeunes années : sa mère et son beau-père rejoignirent l’Église pentecôtiste lorsqu’il avait douze ans. Ce contexte devait être une influence majeure sur Doolittle, où Francis fait référence au diable (6) et à Dieu (7).

D’autres chansons ont pour thèmes des sujets excentriques ou déviants, comme Wave of Mutilation, que Francis décrit comme étant l’histoire d’un homme d’affaires japonais qui fait faillite, et qui emporte sa famille dans son suicide[27]. Wave of Mutilation reprend le thème de la mer, aussi présent sur Mr. Grieves et sur Monkey Gone To Heaven. La mer y est vue par Francis par une endroit de destruction et de mort pour l’homme[28]. Crackity Jones traite elle aussi d’un sujet abscons, à savoir le colocataire de Francis lors de son séjour étudiant à Porto Rico, qu’il décrit comme un « homosexuel drogué et psychotique »[29].

Doolittle fait aussi référence à des sujets plus conventionnels. La La Love You, chantée par le batteur David Lovering, est une chanson d’amour un peu niaise destinée à une femme inconnue. Dans l’esprit de Black Francis, il s’agissait plus d’une parodie de genre de chansons. Lovering refusa d’abord de chanter ce titre, mais une fois qu’il commença, « il n’était plus possible de l’éloigner d’un microphone », selon Norton[30]. Lovering joua également de la basse sur Silver, tandis que Kim Deal s’occupait de la guitare slide, une configuration inédite et unique pour le groupe.

Pochette du disque

Illustrations

Doolittle fut le premier album des Pixies pour lequel Simon Larbalestier, le photographe des pochettes du groupe, et Vaughan Oliver, l’artiste travaillant sur les pochettes du groupe, eurent accès aux paroles. Selon Larbalestier, cela a constitué une différence fondamentale[31]. L’accès aux paroles a permis aux travaux des deux hommes d’être beaucoup plus proche du contenu de l’album. La pochette du disque renvoie à Monkey Gone To Heaven, et montre un singe auréolé au-dessus duquel on trouve les chiffres 5, 6 et 7.

Les images surréalistes et abstraites du livret sont liées au contenu de l’album. Ainsi, Gouge Away est représenté par une cuillère remplie de cheveux, posée sur le torse d’une femme[32].

I Bleed est illustré par le biais du vers «As Loud As Hell» : la photographie représente une cloche avec son battant, dans laquelle on trouve une rangée de dents. Ces dents renvoient au vers «It Shake My Teeth». «Walking With Crustaceans» est la representation visuelle des paroles de Wave of Mutilation. Larbalestier a par la suite confié qu’à l’époque de son travail sur Doolittle, il était très intéressé par «les trucs du début de la période Surréaliste»[31].

A noter qu'un livret de seize pages contenant les illustrations et les paroles était inclus dans la première édition vinyle du disque au Royaume-Uni.

Titre de l’album

Lors de l’enregistrement du disque, le titre provisoire qu’était Whore fut abandonné lorsque Vaughan Oliver changea d’idée pour l'illustration de la pochette, et décida d’y mettre un singe auréolé. Black Francis expliqua par la suite ce changement comme suit[33] :

« J’imaginais que les gens allaient penser que nous étions anti-Catholiques ou que j’avais été élevé dans la croyance catholique et que j’essayais de me faire passer pour un sale gosse qui rejetait sa religion (…) Un singe avec une auréole, avec un titre tel que Whore, ça allait nous attirer des tonnes de rumeurs et de conneries sur notre compte. Alors j’ai changé le titre. »

Francis nomma alors l’album Doolittle, d’après le vers tiré de Mr. Grieves « Pray for a man in the middle / One that talks like Doolittle »[34]. Comme pour Come on Pilgrim et Surfer Rosa, le titre de l’album était tiré d’un vers d’une chanson.

Accueil critique

La critique a globalement été positive pour Doolittle, les plus grandes revues musicales reconnaissant unanimement l’originalité et la qualité de l’album. Selon le NME « Les chansons sur Doolittle sont si excitantes qu’elles ont le pouvoir de vous faire littéralement sortir de votre corps »[35]. Q, qui donna quatre étoiles au disque (sur cinq possibles), déclara que « le bruit savamment structuré et l’intensité rythmique donnent toute leur cohérence au projet »[36]. Tim Rolston, du Daily Telegraph, décrivit Doolittle en ces termes : « un brillant disque de rock’n’roll (…) la meilleure demi-heure dont le groupe nous ait fait profiter jusqu’à présent »[37]. D’autres publications donnèrent la note de quatre sur cinq au disque, parmi lesquelles Record Mirror, The Philadelphia Inquirer, Los Angeles Times, et le Chicago Tribune[35]. Robert Christgau du Village Voice donna à l’album un B+, estimant « qu’une célébrité trop rapide pourrait ruiner la carrière du groupe »[38].

Cependant, Doolittle a également reçu des critiques mitigées de la part de plusieurs journaux bien connus[36]. Time Out déclara que la production de Gil Norton était « dramatique ». Spin, dans une critique de cent mots rédigée par Joe Levy, estima que le disque était « plus bête que surréaliste ». Rolling Stone qui chroniqua le disque en juillet 1989, ne donna à l’époque que trois étoiles et demie sur cinq[36]. Doolittle apparut régulièrement dans les listes des albums de l’année publiées par la plupart des revues citées précédemment. Village Voice et Rolling Stone le classèrent tout deux dixième. Sounds et Melody Maker classèrent l’album en deuxième position, et le NME, quatrième dans sa liste des albums de l’année[39]. De nombreux revues musicales qui n’avaient pas trouvé l’album extraordinaire à l’époque de sa sortie ont depuis révisé leur jugement. Rolling Stone donna ainsi cinq étoiles sur cinq possibles en 2002, soulignant qu’il avait « posé les bases du rock des années 1990 »[40]. Doolittle a reçu de nombreuses distinctions internationales et est désormais considéré comme un des meilleurs albums des années 1980. Les albums du groupe qui suivirent n’eurent jamais autant de louanges, même rétrospectivement.

Héritage

La dynamique couplet calme/ refrain explosif, que l’on retrouve notamment sur Tame, a eu une immense influence sur le rock alternatif et le grunge. Après avoir écrit "Smells Like Teen Spirit", Kurt Cobain et Krist Novoselic pensèrent : « Ça sonne vraiment comme les Pixies. Les gens vont se foutre de nous en écoutant ça ! »[41]. L’ancien guitariste des Smashing Pumpkins, James Iha, a décrit Doolittle comme étant « moins brut que Surfer Rosa, mais plus écoutable ». PJ Harvey, figure du rock alternatif, se dit fascinée par des morceaux comme Tame et I Bleed, et par l’écriture de Black Francis en général[35].

Relations au sein du groupe

Des signes de tensions entre Deal et Francis étaient déjà visibles lors de l’enregistrement de Doolittle. Ces tensions pesèrent sur le moral des deux autres membres du groupe, ainsi que sur l’équipe de production de Gil Norton[42]. John Murphy, ancien mari de Kim Deal, déclara plus tard : « A cette époque, Le groupe était passé de relations amicales à des relations strictement professionnelles »[43]. La cadence infernale (trois disques en deux ans) et la fatigue liée aux tournées furent pour beaucoup dans ces frictions. Après la tournée Fuck Or Fight, le groupe refusa même de se rendre à la fête marquant la fin de la tournée. Juste après, les Pixies annoncèrent une pause dans leurs activités[44]. Après leur retour aux affaires en 1990, Kim Deal n’eut plus le droit de contribuer à l’écriture des morceaux, Black Francis devenant ainsi le seul compositeur du groupe. Les tensions s'accumulèrent ainsi, jusqu'à la dissolution du groupe en janvier 1993[45].

Ventes

Après sa sortie, Doolittle se vendit correctement aux États-Unis, et passa la barre des 100 000 albums après six mois. Début 1992, alors que les Pixies tournaient avec U2 en Amérique du Nord, le disque se vendit à environ 1500 exemplaires par semaine. En 1993, deux après leur dernier album, Trompe Le Monde, il s’écoulait encore 1200 exemplaires par semaine, de sorte qu’en 1995, le disque fut certifié disque d'or par la RIAA[46]. Dix ans après la séparation, entre 500 et 1000 copies se vendaient par semaine, et la reformation du groupe en 2004 vit ce chiffre remonter à 1200 copies par semaine. Fin 2005, on estimait entre 800 000 et 1 million le nombre d’exemplaires de Doolittle vendus aux États-Unis[47].

Classements

Album

Classement (1989) Meilleure
place
US Billboard 200 98
UK Album Chart 8
Classement des ventes en France 66

Singles

Single Classement (1989) Meilleure
place
Here Comes Your Man US Billboard Modern Rock Tracks 3
Here Comes Your Man UK Singles Chart 54
Monkey Gone to Heaven US Billboard Modern Rock Tracks 5
Monkey Gone to Heaven UK Singles Chart 60

Liste des chansons

  1. Debaser - 2:52
  2. Tame - 1:55
  3. Wave Of Mutilation - 2:04
  4. I Bleed - 2:34
  5. Here Comes Your Man - 3:21
  6. Dead - 2:21
  7. Monkey Gone To Heaven - 2:57
  8. Mr. Grieves - 2:05
  9. Crackity Jones - 1:24
  10. La La Love You - 2:43
  11. Number 13 Baby - 3:51
  12. There Goes My Gun - 1:49
  13. Hey - 3:31
  14. Silver - 2:25
  15. Gouge Away - 2:45

Crédits

  • Produit par Gil Norton
  • Enregistré au Downtown Recorders de Boston, Massachusetts et aux Carriage House Studios de Stamford, Connecticut
  • Toutes les chansons sont écrites par Black Francis
  • Exceptée Silver, co-écrit par Black Francis et Kim Deal
  • Direction artistique et design de l'album : Vaughan Oliver / v23
  • Photographies: Simon Larbalestier

Distinctions

Revue Pays Distinction Année Classement
Hot Press Irlande Top 100 Albums[48] 2006 #34
Juice Australie Les 50 meilleurs albums de tous les temps[49] 1997 #2
NME Royaume-Uni Les 100 meilleurs albums[50] 2003 #2
Panorama Norvège Les 30 meilleurs albums de 1970 à 1998 1999 #1
Q (magazine) Royaume-Uni Ultimate Music Collection[51] 2005 *
Rolling Stone États-Unis Les 500 plus grands disques de tous les temps 2003 #226
Spin États-Unis Les 100 plus grands albums, 1985–2005[52] 2005 #36

(*) désigne une liste non classée

Bibliographie

Notes et références

  1. a et b Sisario, 2006. p. 63
  2. NME's 100 Best Albums, Rocklist.net. Consulté le 16-03-2007
  3. Frank, Josh ; Ganz, Caryn. "Fool the World: The Oral History of a Band Called Pixies." Virgin Books, 2006. ISBN 0-312-34007-9. p. 87
  4. Frank, Ganz, 2005. p. 104
  5. 4AD - Pixies profile. Consulté le 01-01-2007
  6. Sisario, Ben. Doolittle 33⅓. Continuum, 2006. ISBN 0-8264-1774-4. p. 21
  7. a et b Sisario, 2006. p. 45
  8. Frank, Ganz, 2005. p. 112
  9. Sisario, 2006. p. 47
  10. Ganz, Caryn. "Pixies - Doolittle". Spin. Juillet 2005.
  11. Frank, Ganz, 2005. p. 116
  12. Frank, Ganz, 2006. p. 114
  13. Sisario, p. 46
  14. Sisario, 2006. p. 52
  15. Sisario, 2006. p. 55–56
  16. Sisario, 2006. p. 22
  17. Artist Chart History - Pixies, Billboard. Consulté le 16-03-2007
  18. Edwards, Mark, « Pop:Loud quiet loud », The Sunday Times, 08-08-2004. Consulté le 16-03-2007
  19. albumvote reviews - Doolittle by Pixies. Consulté le 16-03-2007
  20. Sisario, 2006. p. 80–82
  21. Sisario, 2006. p. 102
  22. Sisario, 2006. blurb
  23. Doolittle livret de l'album.
  24. Ebert, Roger, « Un Chien Andalou », RogerEbert.com, 16-04-2000. Consulté le 19-03-2007
  25. Sisario, 2006. p. 26
  26. Spitz, Marc. "Life to the Pixies." Spin. September 2004.
  27. Sisario, 2006. p. 83
  28. Sisario, 2006. p. 85
  29. Sisario, 2006. p. 12
  30. Frank, Ganz, 2005. p. 113
  31. a et b Frank, Ganz, 2005. p. 117
  32. Frank, Ganz, 200. insert.
  33. Sisario, 2006. p. 54
  34. Francis, Black. Lyrics. "Mr. Grieves." Doolittle. LP. 4AD 1989.
  35. a, b et c Frank, Ganz, 2005. p. 120
  36. a, b et c Sisario, 2006. p. 62–3
  37. Bie, Jean-Michel ; Gourraud, Christophe, « Pixies Press Quotes », Alec Eiffel. Consulté le 28-01-2007
  38. Robert Christgau: CG: Pixies. Consulté le 30-01-2007
  39. Doolittle at AcclaimedMusic.net. Consulté le 28-01-2007
  40. Mark Kemp, « Doolittle: Review », Rolling Stone, 2002-11-28. Consulté le 28-01-2007
  41. Azerrad, Michael, Come as You Are: The Story of Nirvana. Doubleday, 1993. ISBN 0-385-47199-8, p. 176
  42. Sisario, 2006. p. 53
  43. Frank, Ganz, 2005. p. 115
  44. Stephen Thomas Erlewine, « Pixies > Biography », Allmusic. Consulté le 10-09-2006
  45. Frank, Ganz, 2005. p. 176
  46. RIAA, « RIAA Certification ». Consulté le 16-03-2007
  47. Sisario, 2006. p. 69
  48. Electric Ladyland (100/100 Greatest Albums Ever). Consulté le 16-03-2007
  49. Juice All Time 50 Albums, Rocklist.net. Consulté le 16-03-2007
  50. NME's 100 Best Albums, Rocklist.net. Consulté le 16-03-2007
  51. Q Ultimate Music Collection, Rocklist.net. Consulté le 16-03-2007
  52. SPIN.com: 100 Greatest Albums, 1985–2005, 20-06-2005. Consulté le 16-03-2007
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  • Doolittle —   [ duːlɪtl], Hilda, bekannt als H. Doolittle [ eɪtʃ diː], amerikanische Schriftstellerin, * Bethlehem (Pennsylvania) 10. 9. 1886, ✝ Zürich 27. 9. 1961; 1913 37 Ȋ mit dem englischen Schriftsteller R. Aldington. Ihre Gedichte, die sich durch… …   Universal-Lexikon

  • Doolittle — [do͞o′lit΄ l] Jimmy (born James Harold Doolittle) 1896 1993; U.S. aviator & general …   English World dictionary

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