- Domaine gallo-romain
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Domaine gallo-romain
Informations générales Statut Comté Capitale Soissons (462-486) Histoire et évènements 461 non-reconnaissance de Sévère III (empereur d'Occident) 476 chute de l'Empire d'Occident 486 bataille de Soissons Magister militum, comte et duc 461-464 Aegidius 464-469 Paul 469-486 Syagrius Entités précédentes :
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Le terme Domaine gallo-romain fait référence au territoire romain autonome ayant existé en Gaule romaine au Ve siècle de notre ère, territoire dirigé notamment par Syagrius avant sa conquête par Clovis.
Ce domaine exista de la fin du mandat d'Aetius jusqu'au règne de Syagrius, où il fut grignoté de plus en plus vite jusque devenir le réduit autour de trois cités gallo-romaines que fut le domaine royal de Soissons, conquis par les troupes saliennes de Clovis. Il n'était pas reconnu par les ambassades des basileus de Constantinople[1], alors que l'Empire d'Occident avait disparu.
Politiquement, il existe à compter entre 433 ou 461 (voir plus bas) et 485. La bataille de Soissons marque la chute de ce réduit l'année suivante.
L'administration de la Rome antique, en plein délitement final, n'avait plus rien à voir avec ce qui s'y passait : cette terre eut d'ailleurs comme premier dirigeant un général qui fit sécession d'avec l'Empire romain d'Occident.
Ce n'est en aucun cas un royaume, mais celui qui le dirige fut reconnu par les maîtres des premiers royaumes en Europe occidentale.
Dès le début du siècle, avec l'arrivée des Grandes invasions sur son sol, la province devenait instable : des usurpateurs avaient commencé à faire sécession, comme Sebastianus et Jovin.
Sommaire
Les dits rois des Romains
- Ægidius : effectue la scission avec le pouvoir impérial romain.
- Comte Paul : hérite le domaine en 464, ou en prend le contrôle unilatéralement après la mort du précédent[réf. nécessaire]. Manifestement, il prend le titre de comes.
- Syagrius : fils d'Ægidius, atteste d'une transmission de type héréditaire, tué par Clovis. Il fut le seul véritablement qualifié de roi des Romains dans l'historiographie.
Il est à noter que le patrice Flavius Aetius ne peut être considéré comme le premier maître de cette zone, quoique l'effort considérable de mobilisation de tous les contingents disponibles des fédérés de Rome dans la région pour lutter contre la percée de l'empire hunnique n'ait fini par bouleverser le dernier semblant d'ordre dans les provinces de Gaule.
Historiographie
- D'un point de vue de l'historiographie romaine et si une telle remarque n'était d'une minutie confinant à l'absurde, on pourrait identifier cette terre durant son existence sur la carte géographique comme la dernière de l'Antiquité tardive, entourée de royaumes à l'aristocratie germanique qui mélangent peu à peu des coutumes qui leur sont propres à des éléments subsistants de droit romain au contact avec les populaces locales : caractéristique du Haut Moyen Âge.
- Maurice Griffe amorce le domaine en 433 par Aetius, mais ne mentionne pas le « comte Paul », passant directement à Syagrius en 464 [dans son tableau synoptique de l'Italie (frise chronologique) ].
Histoire générale
Selon la biographie d'Aetius, la répartition de sa charge conjointe de comes et magister utriusque militiae amène peut-être la répartition entre un comes (le fameux comte Paul) et un maître des milices / gouverneur distinct (Ægidius). Après Aetius les Empereurs d'Occident à Ravenne n'ont plus aucun pouvoir ; une délégation de Constantinople en ambassade à Toulouse reconnaît au roi des Wisigoths l'autorité sur les Espagnes et les Gaules, ignorant totalement l'autorité du gouverneur du domaine gallo-romain.
Les origines du domaine gallo-romain remontent au règne de l'empereur d'Occident Majorien, (457–461). À cette époque, Majorien nomma Aegidius magister militum des provinces de Gaule. Le seul territoire encore sous domination romaine se trouvait au nord-ouest, rattaché à l'Italie par un couloir étroit. Sous le règne de Majorien, ce corridor fut annexé par les tribus germaniques qui occupaient la Gaule[2] coupant ainsi Ægidius et ses concitoyens du reste de l'empire.
Ægidius s'allia à Childeric Ier, roi des Francs Saliens, et en 463 l'aida à mettre en déroute les Wisigoths à Orléans. On pense que les Bretons romanisés peuvent avoir sollicité l'aide militaire d'Ægidius après le retrait des Romains de l'île de Bretagne. Quoi qu'il en soit, les colonies romano-bretonnes d'Armorique avaient une frontière commune avec Soissons à l'Ouest, et il y avait probablement des échanges commerciaux entre les deux communautés, d'autant plus qu'il s'agissait des derniers avant-postes de la civilisation romaine dans cette région.
Ægidius gouverna jusqu'à sa mort en 464, date à laquelle on soupçonne qu'il fut assassiné par un agent des ennemis de Childéric. Son fils Syagrius lui succéda. Ce dernier prit le titre de Duc (dux, chef militaire en charge d'une province), mais les tribus germaniques avoisinantes en parlent comme du Roi des Romains. D'où le nom donné à son enclave : le domaine royal de Soissons. Même après la chute de l'Empire d'Occident en 476, Syagrius continua à se comporter en simple gouverneur d'une province romaine.
Il faut noter une lutte contre les Saxons en 470 : ils proviennent du sud de la péninsule du Jutland et traversent les terres des Saliens et des Ripuaires (hypothétiquement forçant leur mouvement vers le sud), preuve que leur insertion sur l'île de Bretagne à la fin du Ve siècle n'épargne pas le continent (présence en Gaule du nord à compter de 457). Les Britto-romains appellent à l'aide. Cette lutte invoque le comte Paul sur le continent, éventuellement aidé des fédérés francs, Ambrosius Aurelianus sur l'île de Bretagne, sans que la coordination dans la chaîne de commandement romaine puisse être établie (elle est même peu probable dans le chaos généralisé).
Entretemps Childéric était mort et son fils, Clovis I, était devenu roi des Francs. Clovis mena une guerre sans relâche contre Syagrius, achevant en 486 la conquête du dernier territoire encore sous sa gouverne. Syagrius voulut alors se réfugier près du roi Wisigoth Alaric II, mais il fut trahi, fait captif et livré à Clovis qui le fit exécuter en 487.
Aegidius
Lieutenant de Flavius Aetius, Aegidius devient patrice des Gaules en 454. Il parvient, grâce à son excellent sens politique, à consolider son autorité autour de Soissons. Élu roi des Francs après la déposition de Childéric en 457, Aegidius refusera de reconnaître, en 461, Libius Severus (Sévère III) comme empereur d'Occident. Il décide de faire sécession avec Ravenne. Il choisit d'installer sa capitale à Soissons, ville située au centre de ses états. En 463, il bat les Wisigoths à Orléans et repousse les Saxons. Malade, il meurt durant l'hiver 464/465. Il laisse la direction du domaine à son fils Syagrius et à son lieutenant, Paul.
Extension géographique
De la Loire à la Somme, bordé par l'Armorique entrée en résistance, par le royaume wisigoth en pleine formation au sud (perte de l'Auvergne par la défection d'Ecdicius en 475), les royaumes francs au nord et le royaume burgonde au sud-est, le domaine gallo-romain en 476 touche légèrement le royaume alaman qui s'étend jusque la région du Rhin à l'époque.
Sous Syagrius et au moment de sa chute dix ans plus tard, il ne contient plus que les terres autour des cités de Noviomagus Veromanduorum (Noyon), Augustomagus (Senlis) et Augusta Suessionum (Soissons), ce qui montre de l'impétuosité des peuples des Grandes invasions alors en pleine phase de conquête.
Il semble que le temple gallo-romain de la forêt d'Halatte près de Senlis ait cessé d'être utile à des peuples qui se convertissaient au christianisme, délaissant la religion romaine polythéiste, dans le contexte historique tumultueux que vécut ce domaine.
Voir aussi
Notes et références
- Renée Mussot-Goulard indique que les Byzantins en ambassade auprès du roi wisigoth Euric lui confirment son autorité sur les Gaules, négligeant de mentionner les généraux de Rome au nord de la Loire. Les Goths de
- royaume burgonde qui, depuis le sillon rhodanien, veut étendre les terres de la Sapaudia, et le royaume wisigoth qui fait main basse sur l'Auvergne et la riche résidence impériale d'Arles avec ses ateliers monétaires. C’est-à-dire le
Articles connexes
- Domaine royal français (à compter d'Hugues Capet)
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