Achiam

Achiam
Achiam
Achiam, sculptant Torse de Danseuse (Basalte)
Achiam, sculptant Torse de Danseuse (Basalte)

Nom de naissance M. Ahiam SHOSHANY
Naissance 10 février 1916
Beït-Gan - Israël)
Décès 26 mars 2005 (à 89 ans)
Paris
Nationalité Drapeau de France France, Drapeau d'Israël Israël
Pays de résidence Drapeau de France France
Profession Artiste sculpteur
Distinctions Grand-Prix des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Joueur de Corne - Basalte
Grand-Prix des Beaux-Arts de la Ville de Paris 1965
Le Roi David - Granit
Collection du Musée de Shuni
Tête à trois faces - Basalte
Collection du Musée de Shuni
Allaitement (Bronze)
Adam : Tu creuseras la terre à la sueur de ton front - Basalte
Collection du Musée de Shuni
Joueur de guitare (Bronze)

Achiam (M. Ahiam Shoshany, dit Achiam, né le 10 février 1916 à Beït-Gan - Israël) - décédé le 26 mars 2005 à Paris) est un sculpteur franco-israélien établi en région parisienne en 1947[1].

Il pratique la taille directe sur différentes qualités de pierres (notamment basalte, granit, serpentine, albâtre) et de bois, ainsi que des bronzes, en formes très dépouillées, essentiellement figuratives.

Sommaire

Biographie

Achiam, né en Galilée, a une enfance de paysan pauvre. Sa formation initiale est l'agronomie. Arrêté par les Britanniques à la suite d'activités politiques, il découvre son talent de sculpteur en gravant des bas-reliefs sur les murs de la prison. Il s'initie aux techniques du sculpteur en travaillant comme tailleur de pierre dans des carrières de Jérusalem.

En 1947, il est invité à Prague, obtient le Grand prix du concours pour la renaissance de la ville martyre de Lidice en République tchèque puis décide de se rendre à Paris, comme de nombreux artistes majeurs de l'époque.

Il y travaille sur des pierres de récupération, dans un style d'art brut vite reconnu par Jean Dubuffet, et est remarqué par Michel Tapié, alors directeur de la galerie René Drouin, qui l'expose en 1948.

À la recherche d'un autre style, il fréquente Montparnasse et notamment La Coupole. Il y rencontre Salvador Dali, Zadkine, avec lequel il eut de nombreux désaccords, Pablo Picasso et Brancusi, dont il admire les formes simplifiées.

Il participe régulièrement à de nombreux salons (La Jeune Sculpture, Comparaisons, le Salon d'automne, ...) et obtient des distinctions marquantes, dont le Grand prix des Beaux-Arts de la Ville de Paris en 1965.

Artiste fondamentalement indépendant, Achiam ne se reconnaît dans aucune école artistique, et n'a pas souhaité enseigner.

D'abord peu connue en Israël, son œuvre y est découverte lors de grandes expositions organisées par le Musée Ouvert de Téfen (Galilée - Israël).

En 2003, un musée Achiam, présentant une centaine d'œuvres, est créé dans les thermes de l'amphithéâtre romain de Shuni[2] à Binyamina, en Israël.

Des œuvres monumentales sont visibles à Sèvres, où il vécut, dans les cinq communes de la communauté d'agglomération Arc de Seine (92), dans les collèges de Saint Mamet (Cantal) et Saint-Martin d'Hères, au kibboutz Yif-At (Israël) et au jardin de sculptures de Lavon (Israël), à St Margerethen (Autriche) et Portorož (Slovénie).

Présentation de l'œuvre

Achiam expliquait :

Si la sculpture réaliste ne me satisfait pas, la sculpture abstraite : recherche de formes purement esthétiques ne me paraît pas non plus satisfaisante. J'estime que les formes abstraites qui sont belles par elles-mêmes et peuvent être parfaites par leurs trois dimensions, peuvent acquérir une dimension supplémentaire, la « quatrième », lorsqu'elles expriment une signification humaine. Il s'agit là pour moi d'un point essentiel car, si je cherche aussi de belles formes, je veux qu'elles disent l'amour, la joie, la tristesse, etc. Je suis certain que, dans ce domaine, beaucoup reste à réaliser (...)
Si, à l'image de Brancusi, j'utilise des formes qui sont elles-mêmes abstraites, je cherche à construire une composition qui soit en contact étroit avec l'homme et ses sentiments. Ainsi, il est aisé de constater qu'une de mes sculptures, le joueur de Corne constituée de formes abstraites, est en réalité une sculpture figurative évoquant le berger que j'étais en Galilée[3].

L'art d'Achiam est donc centré sur l'Homme, la Femme, leurs sentiments, l'amour, l'enfantement, l'allaitement. Il a souvent exprimé sa révolte contre les guerres, les souffrances, les injustices, qui accablent l'humanité.

Une autre source majeure de son inspiration provient de la Bible, de ses héros, prophètes et rois, dont il représente les traits essentiels, en rejetant l'anecdote pour exprimer leur sens universel.

La musique lui permet d'exprimer une recherche de fusion entre l'homme et son instrument. Il représente souvent dans ses œuvres plusieurs sentiments dans le même personnage, dans la même composition. Il représente également des animaux familiers, tels le chien et le chat.

Achiam crée ses œuvres en taille directe, sans utiliser de modèle ni faire de croquis ou de modelages, après avoir longuement cherché le sujet qui « convient » à la pierre. Il choisit des pierres dures pour ses œuvres monumentales (granit, basalte, grès), ou des pierres plus sensuelles pour ses pièces d'intérieur (albâtre, serpentine).


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Décorations

  • Chevalier des Arts et Lettres.
  • 1947 : Grand prix international du concours pour un monument symbolisant la renaissance de Lidice, ville martyre
  • 1953 : Prix Neumann (Genève)
  • 1955 : Grand prix de l'Ambassade d'Israël, Paris
  • 1965 : Grand Prix des Beaux-Arts de la ville de Paris en 1965
  • 1978 : Prix Cécile Lenchener, Paris

Collections publiques

Un musée lui est consacré en Israël, dans les anciens thermes romains de Shuni (Parc Jabotinsky)[4], [5], à Binyamina, près de Césarée.

Le Musée d'art moderne de la Ville de Paris et le Musée national d'Art moderne ont acquis plusieurs de ses œuvres[1].

Le Musée Ouvert de Téfen[6] et le Lavon Sculpture Garden[7] (Galilée, Israël) exposent en permanence une dizaine de ses œuvres, où il voisine notamment avec des œuvres d'autres artistes israéliens du XXe siècle, tels que Itzhak Danziger et Shelomo Selinger

Après sa mort, la communauté d'agglomération Arc de Seine a acquis une vingtaine de ses œuvres pour les mettre à disposition des cinq villes qui la composent. En ce qui concerne Ville-d'Avray, cinq d'entre elles, pour l'essentiel des statues évoquant la musique, sont installées dans le parc du Château à proximité du Conservatoire[8]. À proximité, Sèvres expose 5 œuvres, dont le Coq[9], le Joueur de guitare[10], et la Maternité[11],[12].

D'autres organismes, tels que le Gratz College à Philadelphie (USA), le Musée Esterhazy à Eisenstadt (Autriche), la Caisse des dépôts et consignations détiennent également des œuvres d'Achiam.

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Principales expositions

De nombreuses œuvres sont exposées dans son jardin de sculptures à Sèvres. Elles peuvent être vues à l'occasion de portes ouvertes qui sont régulièrement organisées par la mairie.

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Notes et références

  1. a et b [PDF] « Le sculpteur Achiam est décédé », dans Le Sévrien, mai 2005 (N°82) [texte intégral (page consultée le 19 août 2008)] 
  2. (en) A Bridge to the Past: Roman Archeological Site at Shuni includes Roman Pools, Amphitheater and Sculpture Museum sur le site du « Jewish national fund ». Consulté le 4 janvier 2009
  3. Achiam : Mes recherches de sculpteur, in ACHIAM - Sculptures, op. cité en bibliographie
  4. (en) Achiam Sculpture Museum Shuni sur le site du maître d'œuvre Programma 1, 2008. Consulté le 19 août 2008
  5. (en) Jacqueline Schachter, « Things To Do: Achiam Sculpture Museum » sur le site de Virtual tourist. Consulté le 19 août 2008
  6. (en) Tefen Industrial Park Open Museum sur http://www.frommers.com/
  7. (en) Lavon Sculpture Garden sur http://www.ilmuseums.com/
  8. [PDF] « Achiam en Arc de Seine », dans Ville d'Avray Info, Septembre 2007 [texte intégral (page consultée le 19 aout 2008)] 
  9. place du Coq d'or à Sèvres
  10. devant le conservatoire de Sèvres
  11. 15-17 avenue de la Division Leclerc à Sèvres
  12. « Rues et squares de Sèvres : Un musée à ciel ouvert », dans Le Sévrien, Octobre 2004 [texte intégral (page consultée le 20 août 2008)] 

Voir aussi

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : source utilisée pour la rédaction de cet article

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • ACHIAM - Sculptures et poèmes, Éditions de l'Archipel, 1979, 110 p.  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Patrick Elliott (préf. Pascale Grémont-Gervaise), Sculpture en taille directe en France de 1900 à 1950, Fondation de Coubertin, 1988, 110 p. 
  • Ionel Jianou, Achiam, in Ionel Jianou, Gérard Xuriguera et Aube Lardera, La sculpture moderne en France depuis 1950, Paris, Arted, 1982, (ISBN 2-95068-063-4) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • ACHIAM - Sculptures, Musée d'art et d'histoire de Meudon, 1992, 64 p. 
  • (en) (he) Amos Kenan (préf. Stef Wertheimer), Achiam at Tefen, The Open museum - Industrial parc - Tefen, 1993, 1964 p. 
  • (en) (he) Achiam Sculpture Museum - Jabotinsky Parc, Shuni, Keren Kayemeth LeIsraël, 2003, 118 p. 
  • Achiam, notice de Adrian Darmon, Autour de l'art juif : Peintres, sculpteurs et photographes, éditions Carnot, coll. « Orbis Enigma », 2003, 264 p. (ISBN 2-848855-011-2), p. 336 
Extrait chez Google books
  • Anne-Marie Antony, Achiam, sculpteur, Publibook, 2001  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Sur les autres projets Wikimedia :

  • [PDF] « Achiam, une œuvre à coeur ouvert », dans Chaville magazine, no 58, octobre 2007, p. 18-19 (ISSN 1269-231X) [texte intégral] 

Filmographie


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Achiam de Wikipédia en français (auteurs)

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