- La Coupole (brasserie)
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La Coupole est une brasserie parisienne située dans le quartier du Montparnasse, sur le boulevard du même nom, dans le 14e arrondissement, et qui fut un haut lieu du Tout-Paris dans l'entre-deux-guerres.
Sommaire
Le rendez-vous des artistes
Ouverte le 20 décembre 1927[1], par Ernest Fraux et René Lafon sous un nom qui voulait éclipser le café littéraire Le Dôme, la Coupole connaît un rapide succès. Cette ouverture en grande pompe, qui donna lieu à une fête mémorable où les stocks immenses de champagne se révélèrent insuffisants face à l'afflux des invités, peut être considérée comme l'apogée du rayonnement de Montparnasse.
Dans un quartier où la concurrence entre brasseries était féroce, les gérants investirent lourdement et misèrent sur l'espace, malgré les difficultés architecturales que posait un sol truffé d'anciennes carrières, et sur une décoration Art déco somptueuse. Le peintre Alexandre Auffray peignit les piliers qui furent plus tard classés monuments historiques.
Parmi les premiers artistes et intellectuels à adopter le lieu, on peut citer Jean Cocteau, Joséphine Baker, Man Ray, Georges Braque ou Brassaï. Louis Aragon et Elsa Triolet s'y rencontrèrent en 1928. Dans les années 1930, les aficionados du lieu sont Picasso, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, Sonia Delaunay, André Malraux, Jacques Prévert, Marc Chagall, Édith Piaf parmi tant d'autres. Dans les années 1940 et 1950, on peut y croiser Ernest Hemingway, Marlène Dietrich, ou encore Ava Gardner.
Les piliers de la Coupole
Le patrimoine artistique du lieu est très important. On peut en particulier citer les piliers et pilastres de la Coupole.
Les 27 peintres de 1927
Ceux-ci ont été décorés en 1927 par 27 peintres, fidèle de la bohème de Montparnasse. Ces peintres ont été choisis par un comité ou siègaient une figure influente de l’Art déco, Charles Dufresne, le critique d’art Florent Fels ou le poète et historien André Salmon. La légende veut qu’ils aient été payés en boisson, mais une facture retrouvée en 1993 révèle le prix global de leur intervention : 23.000 francs de l’époque.
Parmi ces artistes, Alexandre Auffray, Isaac Grunewald, Louis Latapie, David Seifert. Le portrait de la danseuse Joséphine Baker, entourée de plumes d’autruche, est du à Victor Robiquet ; celui de l’écrivain Georges Duhamel, en train de jouer de la flûte, à Marie Wassilief.
Le pilier de Ricardo Mosner (1985)
Dans les années 1980, une poignée de créateurs, défenseurs de la Figuration Libre, mouvement d’inspiration populaire, influencé par la BD, la musique punk, la vidéo, se réunissent chaque soir à la Coupole. Fédérateur de ce groupe, surnommé les « Piliers de la Coupole », le galeriste Pierre Maraval, qui tient la galerie Beau Lézard, organise entre eux un concours pour remplacer la peinture originale de l’un des piliers, endommagée par une infiltration d’eau. Vingt-cinq peintres y participent, dont Robert Combas, Charles Cartwright, Hervé di Rosa, Keith Haring, Ricardo Mosner. Les clients sont appelés à voter. L’œuvre de Ricardo Mosner emporte les suffrages.
Le pilier de Michel Bourbon (1988)
Un nouveau pilastre, le trente-troisième pilier, a été ajouté en 1988 à la place de l’escalier qui menait à La Pergola, est peint par Michel Bourbon. Esquissant les figures du peintre Foujita, de Kiki, modèle de garçonne des années 20, de l’écrivain Ernest Hemingway et de l’un des fondateurs des lieux, René Lafon, l’artiste revisite l’histoire de la Coupole. Il est également l’auteur de la sculpture en plâtre qui surplombe le bar, sous l’appellation: « La Rencontre impossible entre le jour et la nuit ».
La Coupole de nos jours
Aujourd'hui encore, la Coupole reste un haut lieu du Tout-Paris, et un passage obligé pour de nombreux touristes à la recherche de l'esprit décrit par Hemingway dans Paris est une fête. Les anniversaires sont le clou des soirées, les lumières s'éteignant, et la livrée convoyant un gâteau illuminé tout en entonnant : « Ça c'est Paris ! ».
Le bâtiment, qui ne comptait qu'un étage à l'origine, est surmonté de bureaux, avec une façade de fenêtres en miroir qui tente de respecter le parti pris de modernisme.
La brasserie a été rachetée par le groupe Flo en 1987. Le nouveau propriétaire restaura l'endroit et rétablit sa réputation gastronomique. Depuis 1995, Jean Paul Bucher a revendu le groupe Flo au financier belge Albert Frère.
La salle du rez-de-chaussée a été inscrite aux monuments historiques par un arrêté du 12 janvier 1988[2].
Notes et références
- Historique du lieu, sur le site officiel.
- Notice no PA00086635, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
Bibliographie
- Françoise Planiol, La Coupole : 60 ans de Montparnasse, Paris, Denoël, coll. « Documents histoire », 1986, 234 p. (ISBN 2-207-23171-2)
- Pierre-Jean Rémy, Alain Weill et Emmanuelle Corcellet, La Coupole, Paris, Albin Michel, 1988, 33 p. (ISBN 2-226-03546-X)
- Des artistes à la Coupole : Montparnasse 1918-1940, Paris, Paris Musées, 1990, 64 p. (ISBN 2-901784-15-1) : catalogue de l'exposition, 1er juin-30 septembre 1990, musée Bourdelle
- Thomas Dufresne et Georges Viaud, ABCdaire de La Coupole en Montparnasse, Paris, Le Cherche midi, 2007, 168 p. (ISBN 978-2-7491-0918-3)
Lien externe
- Site de la brasserie, sur le site de Flo
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