- Cynorrhodon
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Le cynorrhodon ou cynorhodon[1] est le fruit du rosier et de l’églantier, et plus généralement des plantes du genre Rosa, de la famille des Rosacées. C’est, sur le plan botanique, un faux-fruit, provenant de la transformation du réceptacle floral. Les fruits proprements dit des rosiers sont en fait les akènes situés à l'interieur.
Le cynorhodon est appelé vulgairement « gratte-cul », car il fournit le poil à gratter.
Le cynorhodon est parfois aussi appelé « gousson ».
Sommaire
Étymologie
Le terme vient du grec, kunorhodon, qui signifie « rose de chien ». Cette appellation vient des propriétés attribuées à la racine de l'églantier ("rosier des chiens", dont la fleur (l'églantine) est aussi appelée rose canine, dog rose en anglais) pour lutter contre la rage.
Le dictionnaire de l'Académie française retient la seule orthographe « cynorhodon », mais l'orthographe « cynorrhodon » est également admise.
Description
Le cynorhodon est un fruit charnu ovoïde allongé, plus ou moins globuleux selon les espèces et variétés, de 15 à 25 mm de long, de couleur rouge orangé à maturité. Il forme une espèce d’urne, ouverte au sommet, qui porte les restes desséchés des étamines et des sépales. Il contient à l’intérieur vingt à trente vrais fruits qui sont des akènes issus de la transformation des carpelles, contenant chacun une seule graine. Ces akènes, prolongés par le reste des styles et stigmates, sont munis de nombreux poils stériles.
Les cynorhodons arrivent à maturité en automne, vers octobre-novembre dans l'hémisphère nord, mais on peut en voir tout l'hiver dans les haies champêtres.
Utilisation
Les cynorhodons contiennent des poils, le poil à gratter, qui doivent être soigneusement enlevés car ils sont très irritants pour la peau et les muqueuses. Mûrs lorsqu'ils sont blets, les fruits sont alors comestibles, assez astringents et acides, et surtout la présence de poils irritants peut provoquer des démangeaisons au niveau de l'anus. En Vendée, on appelle le fruit du cynorhodon le « gratte-tchu ».
Ils sont cependant riches en vitamine C (20 fois plus que les agrumes), mais aussi en vitamines B et PP, en provitamine A et en sels minéraux, et contiennent des sucres : saccharose et lévulose.
Le cynorhodon est appelé vulgairement « gratte-cul », car il fournit le poil à gratter.
Utilisation alimentaire
Le fruit de l'églantier s'utilise surtout cuit en confitures maison et artisanales (la confiture de cynorhodons), en gelées, marmelade et ketchup, en sirops et liqueurs, seules ou mélangées à divers autres fruits.
Frais, ramollis par les gelées, après une légère cuisson les cynorhodons forment une pâte qui se mange sucrée avec des laitages, procurant à l'organisme un apport nutritif important sous une forme rapidement assimilable, et légèrement diurétique.
Les cynorodhons bien mous, pressés avec 3 ou 4 doigts, se grignotent : la pulpe sort tandis que les poils et les pépins restent dans la peau et peuvent servir à faire des décoctions (bouillis moins de cinq minutes).
Séchés et réduits en poudre, ils servent en décoction pour des tisanes. On peut aussi en faire de la bière, du vin.
Usages locaux
En Suède, les cynorhodons sont à la base du nyponsoppa, littéralement soupe de cynorhodon, qui est un dessert souvent servi avec du lait et de la crème ou de la glace à la vanille.
De nombreuses peuplades amérindiennes consommaient les cynorhodons comme un excellent aliment de survie dans la mesure où ils restent accrochés au plant tout l'hiver. Certaines peuplades en faisaient une décoction ou une bière.
Les Pieds-Noirs les consommaient broyées avec du pemmican (viande séchée + graisse).
Les Esquimaux de l'Alaska en faisaient une sorte de pudding (pulpe écrasée avec de l'huile de phoque, de l'eau et du sucre) ou ajoutaient les baies à un plat composé de queues de saumon pré-mastiquées et séchées.
Les Tanainas en faisaient une sorte de crème glacée (mélangés à de la graisse ou des jaunes d'œufs de poisson).
En Arménie, on boit le jus du cynorhodon.
En Tchétchènie, on fait du thé du cynorhodon.
Utilisation médicinale
En médecine populaire, les cynorhodons sont employés notamment contre les diarrhées, l'avitaminose et l'asthénie. On les utilise soit en décoction, soit sous forme de vin ou d'élixir — macération dans de l'alcool avec adjonction de sucre.
Les herboristes utilisent les poils de cynorhodons, administrés à jeun enrobés dans du miel, pour éliminer les ascaris[2].
Notes, sources et références
- Les deux orthographes sont possibles, selon l'ATLIF
- ISBN 2-7242-3402-2) p. 173. Marie-Antoinette Mulot, Secrets d'une herboriste, Éditions du Dauphin (réédition France-loisirs, 3e édition revue et complétée), 1984, (
Voir aussi
Catégories :- Fruit botanique
- Rosier
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