Corsica Libera

Corsica Libera
Corsica Libera
Image illustrative de l'article Corsica Libera
Logo officiel
Présentation
Exécutif 21 membres
Fondation 1er février 2009
Siège 1 rue Miot - 20297 Bastia
Conseillers territoriaux Jean-Guy Talamoni
Véronique Sciaretti
Paul-Félix Benedetti
Josepha Giacometti
Idéologie Nationalisme corse, Indépendantisme
Affiliation européenne Alliance libre européenne
Couleurs orange
Site web www.corsicalibera.com
Présidents de groupe
Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni
Représentation
Conseillers Assemblée Corse
4 / 51

Corsica Libera est un mouvement nationaliste corse créé le 1er février 2009 à Corte par plus de 600 militants au terme d'un processus de refondation engagé près d'un an auparavant. Il regroupe les anciens mouvements Corsica Nazione Indipendente, Rinnovu, ANC-PSI et Strada Diritta qui se sont dissous dans cette nouvelle organisation.

Corsica Libera milite pour l'indépendance de la Corse à travers la mise en place d'un processus d'autodétermination, sans pour autant exclure des évolutions institutionnelles transitoires[1]. L'organisation ne condamne pas la lutte armée, notamment pratiquée par le FLNC.

Corsica Libera est représenté à l'Assemblée de Corse par Jean-Guy Talamoni, Véronique Sciaretti, Paul-Felix Benedetti et Josepha Giacometti, tous quatre élus lors des élections territoriales de 2010.

Les militants de Corsica Libera sont également présents au sein de diverses organisations proches du « mouvement national » et majoritaires en Corse tel que le Syndicat des travailleurs corses, l'association de parents d'élèves Associu di i Parenti Corsi ou encore le syndicat étudiant Cunsulta di a Ghjuventu Corsa. Plusieurs membres de Corsica Libera sont par ailleurs élus dans des municipalités insulaires, tel que le maire de Granace, Jean-Yves Leandri.

Lors des élections Territoriales de mars 2010, Corsica Libera a réalisé un score de près de 10% et obtenu 4 élus à l'Assemblée de Corse.

Sommaire

Organisation

Corsica Libera n'a pas de président, ni même de secrétaire général. Ceci afin de respecter les diverses tendances existant au sein du mouvement. Ainsi, la direction du parti est pratiquée par un Conseil exécutif de 21 membres, auxquels s'ajoutent un trésorier et les élus territoriaux. L'esecutivu [2]est élu par les militants de Corsica Libera, qui définissent également les orientations du parti lorsqu'ils sont réunis en Congrès.

L'autre organe décisionnel de Corsica Libera est une Ghjunta, assemblée des délégués de sections (1 délégué pour 5 militants). Elle se réunit tous les deux mois et est chargée du contrôle de l'action l'exécutif et des différentes commissions mises en place.

L'une de ces commissions est la Commission Anti-Répressive, chargée du soutien aux militants interpellés et aux prisonniers politiques. Elle organise notamment des rassemblements devant les lieux où sont détenus les interpellés et appuie au niveau politique les revendications de l'Associu Sulidarità, l'association de défense des prisonniers politiques corses et de leurs familles.

Corsica Libera possède un organe de presse, le mensuel U Ribombu, créé en 1974 à Nice par les étudiants corses de la Cunsulta di i Studienti Corsi. Le mouvement est également présent sur Internet à travers son site officiel, ainsi que sur les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter.

Histoire

Processus de refondation

En 2007, après la rupture de l'Unione Naziunale par les élus de Corsica Nazione, les différents partis indépendantistes entreprirent de se rapprocher. Ils engagèrent ainsi un processus dit de "refondation du mouvement de libération nationale". Les journées internationales de Corte 2008 furent ainsi placées sous le signe de ce cycle, qui fut concrétisé en février 2009, avec la création de Corsica Libera.

La lutte contre le PADDUC

Corsica Libera s'est distingué notamment au cours d'une occupation symbolique dans le jardin de la villa de Christian Clavier afin de dénoncer le projet de Plan d'Aménagement et de Développement Durable de la Corse (PADDUC) porté par l'UMP locale et plus généralement la spéculation foncière et immobilière qui a cours en Corse selon le mouvement. Les retentissements de cette occupation furent largement amplifiés par ses répercussions au plus haut niveau de l'État avec le limogeage du plus haut responsable de la sécurité sur l'île par Nicolas Sarkozy. Cette occupation pris rapidement le nom d'Affaire Clavier et vit plusieurs des responsables de l'organisation condamnés à une amende de 500 € pour "violation de propriété privée".

Corsica Libera fut parmi les principaux opposants au PADDUC, proposé par les responsables UMP locaux, Ange Santini et Camille de Rocca Serra. Devant la forte opposition des mouvements nationalistes, du Parti Communiste ainsi que de diverses associations et collectifs de défense de l'environnement, soutenue par l'opinon, le projet fut retiré du vote de l'Assemblée de Corse lors de la session du 15 juin 2009.

Dans ce cadre, Corsica Libera est le seul mouvement politique insulaire à avoir proposé un projet alternatif au PADDUC intitulé "Corsica 21"[3] en référence à l'Agenda 21.

Élections territoriales 2010

Ces élections furent marquées par le changement de mode de scrutin voulu par le Parti radical de gauche, notamment Émile Zuccarelli et Nicolas Alfonsi, soutenu par l'UMP. Ainsi, le seuil de maintien au second tour fut relevé de 5 % à 7 % et le seuil de fusion fut relevé de 0 % à 5 %. Corsica Libera, ainsi que les autonomistes et le Parti Communiste dénoncèrent cette manœuvre, destinée selon eux à écarter leurs courants politiques de l'Assemblée de Corse.

Prenant en compte cette nouvelle donne, Corsica Libera proposa une "Scelta Patriottica" ("Choix patriotique") à l'ensemble des partis nationalistes, notamment au Partitu di a Nazione Corsa, A Chjama Naziunale et Inseme per a Corsica. Cette "Scelta Patriottica"[4] reposait sur six points :

  • A terra (La terre) : Le choix d’une politique maitrisé du foncier en termes d’accessibilité et de développement économique.
  • A cultura (La culture) : La Langue et la Culture comme facteur d’épanouissement, d’intégration sociale et comme moyen de développement économique. Officialisation de la langue corse.
  • U sviluppu durevule (Le développement durable) : L’option d’un développement économique durable articulé sur la complémentarité des secteurs productifs et d’un tourisme axé sur un rééquilibrage du littoral avec l’intérieur. Cela impliquera la protection et la valorisation de notre environnement.
  • A scelta suciale (Le choix social) : La redistribution des richesses pour le plus grand nombre. Le droit à l’éducation, au logement ; à la santé, à la formation et au travail pour tous.
  • A liberazione di i patriotti incarcerati (La libération des patriotes incarcarés) : Le choix résolu de revendiquer un processus d’aboutissement de résolution politique qui passe par un traitement de prise en considération des prisonniers politiques.
  • La mise en place d'une citoyenneté corse, fondée sur 10 ans de résidence permanente.

Cependant, les autres organisations refusèrent cette option et Corsica Libera décida de se présenter aux élections Territoriales 2010. La liste Corsica Libera construisit son programme en s'inspirant largement de son projet Corsica 21 avec 100 propositions concrètes[5]. Dans le même temps, les indépendantistes proposèrent 10 « mesures d'urgence » [6], s'engageant à déposer des motions les reprenant dès la première session de l'Assemblée. Au 1er tour, la liste Corsica Libera recueillit 12 236 voix (soit 9,36 % des suffrages) et se maintint ainsi au second tour.

Au second tour, la liste Corsica Libera obtint 14 159 voix, soit 1 923 voix de plus qu'au 1er tour. Le mouvement indépendantiste envoie ainsi quatre représentants à l'Assemblée de Corse, soit un de plus que lors de la précédente mandature : Jean-Guy Talamoni, Véronique Sciaretti, Paul-Félix Benedetti et Josepha Giacometti. Cette dernière est, à 25 ans, la plus jeune conseillère territoriale.

Relations internationales

Les journées internationales de Corte ont été organisées pour la première fois par Corsica Libera en 2009. Parmi les invités internationaux, figuraient pour le social : les Guadeloupéens du Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) et de l'UGTG, les Calédoniens de l'USTKE, les Basques du Langile Abertzaleen Batzordeak (LAB), les Bretons du syndicat Sindikad Labourerien Breizh (SLB). Ces syndicats sont membres de la Plateforme des Syndicats des Nations sans Etats (PSNSE)[7] avec le syndicat corse Sindicatu di i Travagliadori Corsi (STC), également présent aux journées de Corte.

De nombreuses organisations politiques s'inscrivant dans une lutte de libération nationale étaient également présentes lors de cette édition 2009, tel que le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie et son président Ferhat Mehenni, le mouvement basque Batasuna, le mouvement nationaliste catalan Esquerra Republicana de Catalunya, le Mouvement souverainiste du Québec, et les mouvements sardes de Sardigna Natzione et Indipendèntzia Repùbrica de Sardigna (IRS). Un représentant du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) était également présent.

Notes et références

  1. « Nous n’allons pas disparaître de l’Assemblée de Corse » Interview de Jean-Guy Talamoni, Club-corsica.com, Corsica, n°124, janvier 2010.
  2. L’Esecutivu : CORSICA LIBERA Composition de l'exécutif
  3. [1] Site internet de Corsica 21
  4. [2] Scelta patriottica
  5. [3] E 100 pruposte per una Corsica Libera
  6. [4] Les 10 mesures d'urgence pour les élections territoriales 2010
  7. [5] Site internet de la PSNSE

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



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