- Corps des mines
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Le Corps des ingénieurs des mines ou usuellement Corps des mines regroupe les ingénieurs des mines de la fonction publique française constituant un grand corps de l'État à caractère technique et interministériel.
L'influence actuelle du corps des mines ne s'étend pratiquement pas dans le périmètre des mines qui sont presque toutes épuisées sur le territoire national métropolitain.
Le statut particulier du Corps des ingénieurs des mines est précisé par le décret du 16 janvier 2009 (consolidé le 23 septembre 2009)[1].
Sommaire
Historique
La création de l'Agence des mines date de 1794. Initialement voués à contrôler et favoriser la mise en valeur des mines françaises, les ingénieurs des mines ont accompagné la révolution industrielle pour étendre leur champ d'intervention à tous les secteurs en relation avec l’industrie, y compris l’innovation et la conduite de grands projets de développement. La loi du 21 avril 1810[2] pose les fondements de l'action publique pour l'exploitaion minière et le décret du 18 novembre de la même année crée le « Corps Impérial des Ingénieurs des Mines » et le Conseil général des mines (CGM).
Dans le cours du XIXe siècle, dans le cadre du développement de l'industrie en France, ils étendent leur autorité dans le domaine de la sécurité : machines à vapeur, locomotives, automobile (d'où le nom donné aux plaques minéralogiques). Suite à l'accident de la raffinerie de Feyzin (Rhône) le 4 janvier 1966, ils sont aussi chargés de la surveillance des installations classées pour la protection de l'environnement.
Missions
Selon le statut particulier du corps des ingénieurs des mines , les ingénieurs des mines participent à la conception, à la mise en œuvre et à l'évaluation des politiques publiques, notamment dans les domaines relatifs :
- à l'industrie et à l'économie ;
- aux technologies de l'information et de la communication, à leur utilisation et aux services qui leur sont associés ;
- à l'énergie et aux matières premières ;
- à la protection de l'environnement, à la sécurité industrielle et à la santé publique ;
- à la recherche, à l'innovation et aux technologies nouvelles ;
- à l'aménagement du territoire et aux transports ;
- à la normalisation et à la métrologie.
Les ingénieurs des mines ont dans ce cadre vocation à exercer des fonctions de direction, d'encadrement et de coordination des services, de contrôle, de régulation, d'inspection, d'étude, d'expertise et de recherche ou d'enseignement, y compris dans les organismes internationaux. Ils peuvent également être amenés à assurer des missions de nature scientifique, technique, administrative, économique ou sociale, confiées par tout ministre.
Aujourd’hui, les ingénieurs des mines constituent un corps à vocation interministérielle administrativement rattaché au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie.
Certains des ingénieurs généraux forment le Conseil général des mines au ministère de l'Industrie.
En 1988, une partie des ingénieurs du corps des instruments de mesure[3] est intégré au corps des ingénieurs des mines, le corps des ingénieurs des instruments de mesure étant mis en voie d'extinction[4].
En janvier 2009, le Corps des mines fusionne avec le Corps des télécommunications, dépendant lui aussi du ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi.
Recrutement et formation
Les ingénieurs des mines sont, pour une grande majorité d’entre eux, recrutés en tant qu'ingénieur-élève à la sortie de l'École polytechnique, des écoles normales supérieures (Paris, Lyon, Cachan), de l'École nationale supérieure des mines de Paris et de l'École nationale supérieure des télécommunications. Les promotions annuelles comptent une vingtaine d'ingénieurs-élèves. Les ingénieurs des mines sont également recrutés par la voie d'un concours externe ouvert aux docteurs, par la voie d'un concours interne à la fonction publique et, pour 10 % des effectifs du corps au maximum, par promotion interne des ingénieurs de l'industrie et des mines sur examen professionnel.
Dans le cadre de leur formation, les ingénieurs-élèves effectuent deux stages d'un an (un en France, un à l'étranger), suivis par une année de cours à l'École nationale supérieure des mines de Paris. Cette formation est distincte de celle suivie par les élèves-ingénieurs, et possède son propre directeur des études.
La formation complémentaire a pour but de donner une connaissance théorique et pratique du fonctionnement des entreprises, ainsi qu'une bonne compréhension des responsabilités de la puissance publique dans les domaines techniques et économiques.
Amicale des Ingénieurs des Mines
L'Amicale des Ingénieurs des Mines est une association loi 1901 regroupant des personnes appartenant ou ayant appartenu au Corps des Ingénieurs des Mines ou des Télécommunications. Selon ses statuts, le but de l'association est de créer des liens et de la solidarité entre ses membres[5].
L'Amicale des anciens est gérée par un Conseil d'Administration qui a, selon un adhérent, "une vraie influence sur l'exercice du pouvoir en France»[6] Depuis novembre 2002, ce Conseil d'Administration est présidé par Jean-Louis Beffa, PDG de Saint Gobain.
Liste d'ingénieurs notoires du corps des mines
Notoriété historique
- Armand Dufrénoy (1792-1857), géologue, médaille Wollaston 1843
- Gabriel Lamé (1795-1870), mathématicien et cofondateur, avec Poisson et Cauchy, de la théorie mathématique de l'élasticité
- Élie de Beaumont (1798-1874), géologue, médaille Wollaston 1843
- Émile Clapeyron (1799-1864), physicien et pionnier de la thermodynamique
- Michel Chevalier (1806-1879), saint-simonien, homme politique, proche conseiller de Napoléon III
- Frédéric Le Play (1806-1882), économiste et fondateur du musée social
- Henri Regnault (1810-1878), chimiste et physicien français, médaille Rumford (1848) et médaille Copley 1869
- Charles-Eugène Delaunay (1816-1872), astronome et spécialiste de la mécanique céleste, médaille d'or de la Royal Astronomical Society 1870
- Charles de Freycinet (1828-1923), ancien ministre
- Camille Jordan (1838-1922), mathématicien
- Henry Le Chatelier (1850-1936), chimiste et industriel, Médaille Davy 1916
- Henri Poincaré (1854-1912), mathématicien et physicien du XIXe siècle, médaille d'or de la Royal Astronomical Society 1900
- Albert Lebrun (1871-1950), président de la République française
- Conrad Schlumberger (1878-1936), fondateur avec son frère Marcel de la Société de Prospection Électrique, devenue plus tard Schlumberger Limited
- Paul Lévy (1886–1971), mathématicien spécialiste du calcul des probabilités
- Georges Painvin (1886-1980), déchiffreur du radiogramme de la victoire pendant la Première Guerre mondiale
Notoriété actuelle
- Maurice Allais (1911-2010), Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel 1988
- Jacques Attali (1943-)
- Roger Balian (1933-), physicien et membre de l' Académie des sciences
- Jean-Louis Beffa (1941-), président d'honneur et administrateur de Saint-Gobain
- Georges Besse (1927-1986), assassiné par Action directe, ex-PDG de la Cogema, de Pechiney et de Renault
- Bertrand Collomb (1942-), président d'honneur de Lafarge
- Michel Combes, PDG de Vodafone Europe
- Barbara Dalibard, directeur d'Orange Business Services
- Léon Daum (1887-1966), membre fondateur de la Haute Autorité
- Robert Dautray (1928-), ancien haut-commissaire à l'énergie atomique, membre de l'Académie des sciences.
- Jean-Luc Delpeuch (1959- ), maire de Cluny (Saône-et-Loire)
- Thierry Desmarest, ex-PDG de Total
- Jacques Dondoux, ancien ministre
- Pascal Faure, vice-président du conseil général des technologies de l'information et chef du corps
- Michel Feneyrol, ancien directeur du CNET et ancien membre du collège de l'ARCEP
- Jean-Martin Folz, ex-PDG de PSA Peugeot Citroën
- Noël Forgeard, ex-PDG d'Airbus et EADS
- Jacques Friedel (1921-), physicien
- Pierre Guillaumat, ex-administrateur du CEA, ex-PDG d'EDF
- Patrick Kron, PDG d'Alstom
- Pierre Laffitte (1925-), géologue, directeur de l'École des mines de Paris, puis homme politique
- Richard Lalande, président de la Fédération française des télécommunications
- Anne Lauvergeon, ex-PDG de Areva
- Gabrielle Gauthey, ancienne membre du collège de l'ARCEP
- Jean-Michel Hubert, ancien président de l'ARCEP, président du Conseil stratégique des technologies de l'information
- Eric Labaye, directeur général de Mc Kinsey France
- Laure de La Raudière, députée
- Jean-Bernard Levy, président directeur général de Vivendi
- Raymond Lévy, ancien PDG de la Régie Renault
- Didier Lombard, ancien PDG de France Télécom
- François Loos, ancien ministre délégué à l'Industrie
- Dominique Maillard, président du directoire de RTE
- Jean Louis Masson, sénateur de Moselle
- Francis Mer, ancien PDG d'Usinor et ancien ministre des Finances
- Luc Oursel, PDG de Areva
- Michel Petit, membre du CGTI et du GIEC (le GIEC a reçu le prix Nobel de la Paix 2007)
- Alain Prestat, président de Progress, ancien président de Thomson Multimedia
- Denis Ranque, PDG de Thales
- Charles Rozmaryn, ancien directeur général de France Télécom et de Cegetel
- Marcel Roulet, ancien président directeur général de France Télécom
- Henri Serres, directeur général des systèmes d'information, ministère de la Défense
- Pascale Sourisse, présidente directrice générale de Alcatel Space
- Christian Stoffaës, Président du Conseil du CEPII, membre du Cercle des économistes
- Jean Syrota, ex-PDG de Cogema
- Gérard Théry, ancien directeur général des Télécommunications
- Jean-Michel Yolin
- Jean-Paul Smets, PDG de Nexedi
Notes et références
- « Décret n° 2009-63 du 16 janvier 2009 portant statut particulier du corps des ingénieurs des mines, version consolidée au 23 septembre 2009 », Légifrance.gouv.fr Version en vigueur au 21 juin 2011
- Loi concernant les Mines, les Minières et les Carrières.
- « Statut des ingénieurs des instruments de mesure », sur le site du Sénat.
- Décret n°88-509 du 29 avril 1988 relatif à l'intégration de membres du corps des ingénieurs des instruments de mesure dans le corps des ingénieurs des mines et mettant en voie d'extinction le corps des ingénieurs des instruments de mesure
- Statuts de l'Association Amicale des Ingénieurs des Mines - sur le site officiel de l'Association
- La tête du corps des mines, un rêve de PDG - Article sur Libération, publié le 4 novembre 2002
Liens externes
- Syndicat des ingénieurs du Corps national des mines
- Les ingénieurs des mines aux XIXe et XXe siècles, les Annales des Mines.
- Le cycle de formation du Corps des mines
- Amicale des ingénieurs du Corps des mines
- Les Annales des mines, qui comprennent trois séries : « Réalités industrielles », consacrée aux enjeux industriels, « Responsabilité et environnement », et « Gérer et comprendre » plus axé sur des problématiques managériales.
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