- Georges Painvin
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Georges Jean Painvin (né à Nantes en 1886 - mort à Paris le 21 janvier 1980), géologue et industriel français, est surtout connu comme le cryptanalyste qui a réussi à percer le secret du chiffre ADFGVX utilisé par les Allemands durant la Première Guerre mondiale.
Sommaire
Les débuts
Ancien élève de l'École polytechnique (major de la promotion 1905) et de l'École des mines de Paris, il exerce le métier de professeur en géologie et paléontologie pendant plusieurs années jusqu'à ce que sa carrière soit interrompue par la guerre en 1914. Painvin n'a aucune formation en cryptologie, mais se passionne pour ces « chiffres ». Il se lie d'amitié avec le capitaine Paulier qui lui fait découvrir les télégrammes et les systèmes de communication.
Première cryptanalyse
Painvin demande qu'on lui remette des textes chiffrés transmis par les Allemands et ne tarde pas à se faire connaître. Le 21 janvier 1915, il propose une méthode, le système ARC, qui permet de retrouver la clé employée pour le chiffrement et ceci avec un seul texte.
Painvin est alors transféré au « Cabinet noir », le service du chiffre qui l'occupera jusqu'à la fin de la guerre. Il se concentre ensuite sur les chiffres de la marine allemande, puis de la marine austro-hongroise jusqu'alors complètement incompréhensibles. Il réussit à les casser et offrira ainsi la supériorité aux chasseurs de sous-marins allemands. Les troupes allemandes utilisent plusieurs systèmes, mais cela ne décourage pas Painvin, au contraire. Accompagné du colonel Olivari, il s'attaque au chiffre ABC. Après deux semaines de travail, les deux cryptanalystes parviennent à reconstituer le système malgré les faux messages volontairement envoyés par les Allemands.
En 1917, les Allemands introduisent le KRU. Plus complexe avec une clé par armée, il sera néanmoins l'objet d'une analyse méticuleuse de la part de Painvin et du capitaine Guitard.
Le « Radiogramme de la Victoire »
Durant le printemps 1918, Paris est sans cesse bombardée par les Gothas allemands et l'artillerie lourde. Les Français n'arrivent pas à percer le nouveau chiffre ADFGVX utilisé par les Allemands et ne peuvent pas prédire les attaques. Le 5 avril 1918, Painvin découvre les deux clés utilisées et comprend le système allemand. Il s'était appuyé pour cela sur des messages datés du 1er avril.
Mais, au plus mauvais moment de la guerre, le système se complexifie dès le 30 mai par l'ajout de la lettre V à la méthode de chiffrement. Painvin part du principe que cette lettre correspond aux chiffres de 0 à 9 et se remet au travail. Il découvre des particularités entre les messages. Après un travail acharné de 26 heures, il réussit à reconstituer la grille et la permutation utilisée pour le chiffrement, et parvint ainsi à le déchiffrer.
Le 2 juin 1918, Painvin fournit aux hautes instances de l'armée français un message déchiffré envoyé le 1er juin 1918 en direction des avants-postes allemands dans la région de Remaugis, au nord de Compiègne. Le texte, plus tard appelé « Radiogramme de la Victoire », se présentait sous cette forme chiffrée :
- FGAXA XAXFF FAFVA AVDFA GAXFX FAFAG DXGGX AGXFD XGAGX GAXGX AGXVF VXXAG XDDAX GGAAF DGGAF FXGGX XDFAX GXAXV AGXGG DFAGG GXVAX VFXGV FFGGA XDGAX FDVGG A
La traduction française du radiogramme chiffré ci-dessus est : « Hâtez l'approvisionnement en munitions, le faire même de jour tant qu'on n'est pas vu ».
Le message fut transmis au quartier général de Foch, qui fut convaincu de l'imminence de l'attaque sur Compiègne. Les dernières troupes de réserve furent placées autour de la ville et repoussèrent l'attaque. Painvin s'effondre après la remise du message, exténué par tous ces efforts.
Il sera fait Chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire le 10 juillet 1918. Il ne pourra toutefois pas en parler, car les activités du service du chiffre étaient sous couvert du secret pendant 50 ans. En décembre 1962, la contribution de Painvin à l'effort de guerre sera décrite par le général Desfemmes. Le 19 décembre 1973, il est élevé au grade de Grand Officier de la Légion d'honneur.
L'inventeur du chiffre, le colonel allemand Nebel, n'apprendra la nouvelle qu'en 1967. Herbert Yardley dans The American Black Chamber dira de Painvin :
« Le capitaine Georges Painvin, le plus grand expert en code qu'ait eu la France, génie analytique de premier ordre, avait une manière de résoudre les messages en code qui tenait de la sorcellerie... »
Après-Guerre
Painvin poursuivra ses activités de professeur pendant l'entre-deux guerre. Il sera président de plusieurs sociétés, dont le Crédit commercial de France entre 1941 et 1944. En 1945, il prend sa retraite de professeur. En 1955, il devient PDG de Safichimie, une exploitation de gypse en Afrique du Nord. Il revient à Paris en 1962 et meurt en 1980 à 94 ans.
Notes et références
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Liens externes
Catégories :- Cryptologue
- Élève de l'École polytechnique (France)
- Naissance à Nantes
- Naissance en 1886
- Décès en 1980
- Officier de l'armée française
- Ingénieur du corps des mines
- Militaire français de la Première Guerre mondiale
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