Controverse Sur La Paternité De La Relativité

Controverse Sur La Paternité De La Relativité

Controverse sur la paternité de la relativité

Albert Einstein
Cet article de physique fait
partie de la série relativité
Avant Einstein
Histoire de la physique
Michelson - Lorentz
Mach - Poincaré - Hilbert
exp:Michelson et Morley - éther
Avec Einstein
Principe de relativité
Principe d'équivalence
c - transformation de Lorentz
espace-temps - E=mc² - temps
exp:pensée?-jumeaux-train
relativité restreinte-générale
controverse historique
En physique des particules
cyclotron
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Feynman - EQR
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La controverse sur la paternité de la relativité remet en cause l'attribution de la relativité restreinte, de la relativité générale et de l'équation E=mc² à Albert Einstein. Cette dernière est généralement admise, ce qui ne signifie pas que les savants qui ont travaillé sur ces sujets et ont apporté des avancées substantielles à la même époque soient pour autant ignorés dans les présentations sur ces théories. Comprendre l'importance du rôle de chacun est une question délicate d'histoire des sciences et qui fait souvent l'objet de débats. Dans le cas de la relativité, ils ont pris une tournure parfois très polémique et très médiatique au point de s'éloigner des débats scientifiques. Cette controverse n'est qu'un élément partiel de l'histoire plus large de la relativité.

L'approche de l'année 2005, sacrée année de la physique car année du centenaire de la relativité restreinte, a été l'occasion pour de nombreux historiens des sciences de rappeler le travail de prédécesseurs : Hendrik Antoon Lorentz et Henri Poincaré en ce qui concerne la relativité restreinte, ainsi que David Hilbert dans le domaine de la relativité générale (plus rarement, le travail de Poincaré est rapproché de la relativité générale).

Dans certains cas, les thèses allèrent jusqu'à l'accusation de plagiat contre Einstein, et de cabale des chercheurs allemands dans le cas de Jules Leveugle. Dans la Francophonie, la campagne a surtout été localisée en France (il s'agissait de retirer les lauriers à Einstein pour les attribuer à Poincaré), et plus spécifiquement on trouve plusieurs polytechniciens impliqués (Poincaré étant lui-même polytechnicien).

Sommaire

Controverses au sujet de la théorie de la relativité restreinte

Citations des protagonistes de l'époque

Les protagonistes de la découverte de la relativité restreinte (Lorentz, Poincaré, Einstein) ont parfois eu l'occasion d'exprimer leur point de vue (directement ou indirectement) à propos de la paternité de cette théorie. Ces témoignages de première main (pas nécessairement objectifs) peuvent toutefois mettre en perspective les exégèses actuelles.

  • Lorentz à Einstein en 1915 :

« Je sentis la nécessité d'une théorie plus générale, que j'ai tenté de développer plus tard [1904] mais qui a en fait été formulée par vous (et, dans une moindre mesure, Poincaré). »[1]

  • Einstein 1907 :

«  de façon surprenante, il se révéla en fait, que pour surmonter la difficulté… il est seulement nécessaire d’appréhender le concept de temps avec suffisamment d’acuité. Il suffisait de s’apercevoir qu’on peut tout simplement définir comme temps une grandeur auxiliaire introduite par H. A. Lorentz, qu’il appelait temps local. Si l’on s’en tient strictement à cette nouvelle définition du temps, alors les équations fondamentales de la théorie de Lorentz sont en accord avec le principe de relativité, à condition seulement de remplacer les équations de transformation données plus haut par d’autres, qui soient en accord avec le nouveau concept de temps. L’hypothèse de H. A. Lorentz et Fitzgerald apparaît alors comme une conséquence impérative de la théorie. »[2]

  • Lorentz 1921 :

« Je n’ai pas établi le principe de relativité comme rigoureusement et universellement vrai. Poincaré, au contraire a obtenu une invariance parfaite des équations de l’électrodynamique, et il a formulé le postulat de relativité, terme qu’il a été le premier à employer. »[3]

  • Einstein 1946 :

« Il est hors de doute que si l’on jette un coup d’œil rétrospectif sur son évolution, la théorie de la relativité était mûre en 1905. Lorentz avait déjà découvert, par l’analyse des équations de Maxwell, la transformation qui porte son nom. De son côté, H. Poincaré a pénétré plus profondément dans la nature de ces relations. Quant à moi, je n’avais connaissance, à cette époque, que de l’œuvre importante de 1895 de Lorentz mais non des travaux ultérieurs de Lorentz et, pas davantage, des recherches consécutives de Poincaré. En ce sens, mon travail de 1905 est indépendant. Ce qui est nouveau dans ce mémoire, c’est d’avoir découvert que la portée de la transformation de Lorentz dépassait sa connexion avec les équations de Maxwell et mettait en cause la nature de l’espace et du temps. Ce qui était également nouveau, c’est que l’invariance de Lorentz est une condition générale pour la théorie physique. »[4]

Faits les plus communément admis

  • En 1900, Henri Poincaré a publié un article dans lequel il affirmait qu'un rayonnement pourrait être considéré comme un fluide fictif d'une masse équivalente m = E / c². Il s'est inspiré pour cette interprétation de la "Théorie des électrons" de Lorentz qui incorporait la pression de radiation de Maxwell.
  • En 1905, Albert Einstein a été le premier à suggérer que lorsqu'un corps matériel perd une énergie E (sous forme de radiation ou de chaleur), sa masse décroît d'une valeur égale à E/c² [5].
  • En 1900, Poincaré avait décrit une procédure de synchronisation pour des horloges en repos les unes par rapport aux autres[6],[7], très similaire[8] à celle publiée par Einstein dans son article de 1905[9].
  • Le 5 juin 1905[10], devant l'Académie des Sciences à Paris, Poincaré a complété les transformations de Lorentz et a prouvé l'invariance des équations de Maxwell[11] dans une note de 5 pages développée en un mémoire de 50 pages.
  • L'article du 26 septembre 1905 d'Einstein ne contient aucune référence à d'autres articles. Il mentionne Lorentz en relation avec le traitement du champ électromagnétique. Poincaré n'est pas mentionné.
  • Einstein avait lu La Science et l'Hypothèse d'Henri Poincaré avant la rédaction de ses articles majeurs.[12]

Synthèse des controverses

Un grand nombre de thèses, attribuant plus ou moins de mérites à Einstein et à Poincaré, sont défendues dans une abondante bibliographie. Pour autant, on pourrait classifier ces thèses dans quatre catégories principales représentant les quatre combinaisons, qui sont toutes possibles, entre[13] :

  • Concernant Einstein
    • E1 Einstein a découvert la relativité restreinte, en ignorant les résultats de Poincaré, ou en étant indifférent vis-à-vis de ceux-ci.
    • E2 Einstein a été influencé de manière décisive par les résultats de Poincaré (voire les aurait plagiés), et n'aurait pu aboutir sans ceux-ci.
  • Concernant Poincaré
    • P1 Poincaré n'a pas compris (et jamais compris) la signification physique profonde des transformations de Lorentz, et l'essence de la relativité restreinte.
    • P2 Poincaré a compris les conséquences physiques, aurait pu découvrir la RR, mais a été effrayé par ses conséquences, ou les a rejetées pour des raisons épistémologiques[14].
    • P3 Poincaré a parfaitement bien compris la relativité et l'a présentée sous sa forme complètement moderne, correcte, et définitive le 5 juin 1905, avec quelques semaines d'avance sur Einstein.

La thèse E1/P1 est notamment défendue par Abraham Pais dans sa biographie d'Einstein.

La thèse E1/P2 est par exemple défendue par Gérard Holton dans son livre "L'imagination scientifique". Dans cette combinaison, la paternité est double.

La thèse E2/P1 est mentionnée dans le livre de Louis de Broglie, "Savants et découvertes".

Pour la thèse E2/P2 voir la bibliographie ci-dessous.

La thèse P3 est défendue par Sir Edmund Whittaker, Jules Leveugle, Jean-Paul Auffray, G. H. Keswani, et Jean Hladik.

Arguments des défenseurs du point de vue P1

Les défenseurs de ce point de vue, même s'ils reconnaissent que Poincaré a su prévoir E=mc², ou les formules de transformation de Lorentz, remettent en cause la compréhension et l'interprétation physique que Poincaré a données à ces formules.

Un point important souvent cité est que Poincaré n'aurait pas compris (ou voulu accepter pour les défenseurs de P2) que la Relativité est en fait une théorie de l'espace-temps.

Abraham Pais en donne la démonstration suivante :

Poincaré aboutit aux formules d'addition relativiste des vitesses et de la dynamique de l'électron en faisant trois hypothèses :

  • Le principe de relativité.
  • La constance de la vitesse de la lumière c.
  • L'existence des transformations de Lorentz, qu'il rattache aux équations de Maxwell.

Autrement dit, Poincaré ne voit pas que les transformations de Lorentz découlent logiquement des deux premiers principes alors qu'elles peuvent s'en déduire essentiellement si l'on considère que ce sont des transformations de l'espace et du temps.

D'après Pais, Poincaré maintient encore la nécessité de cette troisième hypothèse en 1909, d'où la conclusion de celui-ci : "il ne comprit donc pas l'une des caractéristiques les plus fondamentales de la relativité restreinte" [15].

Georges Lochak[16] reprend ce même argumentaire, en précisant de plus les points suivants :

  • Poincaré attache essentiellement la relativité aux équations de Maxwell, et donc à l'électromagnétisme, alors qu'un des fondements de la Relativité Restreinte est de considérer qu'elle s'applique à toute la physique.
  • Dans les transformations de Lorentz, Poincaré introduit un coefficient arbitraire epsilon dont la seule caractéristique est d'être inférieure à 1. Alors que si on considère les transformations de Lorentz comme une transformation de l'espace et du temps, ce coefficient prend une signification physique v/c.
  • Poincaré considère les transformations de Lorentz comme une forme de contraction physique qui serait due à une force quelconque, alors que si on considère la Relativité Restreinte comme une théorie de l'espace-temps, les transformations de Lorentz ne sont qu'un effet de perspective.

Arguments des défenseurs du point de vue P2

À cette époque, la physique newtonienne avait une emprise très forte sur les physiciens. Plusieurs siècles de vérification des lois newtoniennes par l'expérience rendait sa remise en cause difficile. Poincaré, bien qu'ayant approché par les mathématiques bien des aspects de la relativité restreinte, ne put se résoudre à franchir le pas qu'imposait la relativité. Einstein, quant à lui, travaillant à l'office des brevets à Berne était assez coupé du monde de la recherche. De plus, il possédait un esprit critique qui lui faisait remettre en cause beaucoup de concepts. C'est sans doute ceci qui lui permit de franchir ce cap en premier[14].

Arguments des défenseurs du point de vue P3

Jules Leveugle[17] a comparé le célèbre article d'Einstein du 26 septembre 1905 et l'article de Poincaré du 5 juin 1905. Leveugle affirme qu'Einstein a présenté exactement les mêmes équations sans aucune interprétation nouvelle par rapport à Poincaré. Leveugle décrit le facteur Epsilon de Poincaré (= v/c) qui prend correctement des valeurs inférieures à l'unité tout simplement parce que Poincaré a normalisé les équations, mettant c = 1. Leveugle souligne que Poincaré a appelé le principe de la relativité le point essentiel, critère d'où découlent les transformations correctes de Lorentz.

Leveugle ajoute que le principe de la relativité de Poincaré s'applique aux 'phénomènes physiques' (la mécanique), et non pas seulement à l'électromagnétisme, et cite Poincaré : [...] Relativité, d'après laquelle les phénomènes physiques doivent être les mêmes soit pour un observateur fixe, soit pour un observateur entrainé dans un mouvement uniforme[18]

Interprétation du temps par Poincaré

C'est Poincaré qui a donné à l'ensemble des formules de transformation le nom d'« équations de Lorentz ». Il indique dans son cours de 1898 que le temps local que Lorentz présentait comme un paramètre fictif n'avait pas de raison de ne pas être considéré comme le temps tout court, qui serait relatif et non pas absolu. En juin 1905, Poincaré signale également que l'ensemble des transformations en question forme une structure de groupe sur l'espace-temps, et que le terme (x² + y² + z² − c² t²) constitue un invariant du groupe. Dans un texte publié en 1915, Lorentz approuve le point de vue de Poincaré.

Nous trouvons dans le livre de T. Damour[19], une analyse comparée du concept de temps chez Poincaré et Einstein montrant la valeur de ce qu'apporte Einstein. Citons-en quelques phrases :

« Une conséquence cruciale de la limitation de l'horizon conceptuel de Poincaré est que le "temps local", dont il parle dans le texte de 1904 cité ci-dessus diffère de façon essentielle du "temps" qu'Einstein attribue à un référentiel en mouvement. En effet, une lecture attentive du texte de Poincaré de 1904, des cours qu'il donna à la Faculté des Sciences de Paris pendant l'hiver 1906-1907, et d'un article publié en 1908, montre que le "temps" dont parle Poincaré est toujours un temps dont la "seconde" est battue par des horloges en "repos absolu". »

À cet égard, si l'on peut discuter le fait qu'Einstein ait lu ou non Poincaré avant juin 1905, il convient de se demander si Poincaré avait lu l'article de 1905 d'Einstein par la suite.

Citons encore la conclusion de T. Damour sur le sujet : « Comme Lorentz et Poincaré pensaient toujours le temps en termes de temps universel absolu de Newton, ils n'ont jamais suggéré, comme Einstein le fit, qu'une horloge en mouvement puisse battre un temps différent de celui d'une horloge au repos. »

Et pourquoi pas une relativité avec éther?

La synthèse que fait par exemple Stephen Hawking crédite Lorentz et Poincaré des transformations mathématiques et Einstein de l'interprétation physique. Hawking insiste d'ailleurs sur le fait que Poincaré mériterait une bien plus grande reconnaissance de son travail, mais qu'il n'est en aucun cas question de contester le mérite d'Einstein.

Mais d'autres physiciens, par exemple Michel Paty,[20] soulignent qu'on pourrait parfaitement développer une autre physique, mathématiquement équivalente, à partir de l'interprétation de Poincaré des travaux de Lorentz.[21] Christian Bracco et Jean-Pierre Provost soulignent qu'une relativité avec éther est parfaitement cohérente.

Même sans éther, on peut conserver le temps absolu de Poincaré en considérant la dilatation comme n'étant qu'une apparence ; c'est sur une telle interprétation de la relativité que s'appuie Elie During pour soutenir que le livre de Bergson Durée et simultanéité n'est pas faux d'un point de vue physique.[22]

En 1999, Yves Pierseaux , formé à la philosophie et à la physique a publié un ouvrage [23]qui rassemble toute une série d’indices, physiques, épistémologiques, historiques permettant de penser qu’il y a en vérité deux théories de la relativité restreinte, certes très proches, mais fondamentalement différentes (une « structure fine »).

Mais si les deux théories sont équivalentes expérimentalement, la théorie issue de Poincaré est en quelque sorte un sauvetage de l'univers pré-relativiste : l'éther y est doté de toutes les propriétés de contraction nécessaire pour que tout se passe comme dans la théorie d'Einstein, où il n'existe simplement pas. La conservation d'un temps absolu apparaît quant à elle comme une hypothèse inutile et alourdissant la structure : en effet, en postulant l'équivalence des référentiels, Einstein fait émerger spontanément les transformations, et l'univers de Poincaré est en comparaison une construction artificielle.

Controverses au sujet de la théorie de la relativité générale

David Hilbert (en 1912)

Faits les plus communément admis

La controverse porte sur l'antériorité de la publication de l'équation d'Einstein. En effet, Hilbert a publié, avec cinq jours d'avance sur Einstein la forme correcte de la loi de déformation. Le point de vue le plus communément admis se fonde sur l'historique de cette découverte :[24]

  • A partir d'octobre 1912 Einstein se consacra presque exclusivement à la relativité générale et se débattit plusieurs années avec les mathématiques nécessaires à l'unification de la gravitation et de la relativité restreinte. Aidé du mathématicien Marcel Grossmann, il s'attaqua à la compréhension de la géométrie différentielle afin de résoudre ces problèmes.[25]
  • En 1914 et 1915, alors qu'Einstein et Grossmann n'arrivaient pas à trouver une solution pleinement satisfaisante, Hilbert se prit de passion pour la physique. Les articles d'Einstein le fascinant, il l'invita à venir le voir en juin 1915. Einstein lui fit plusieurs cours sur la relativité restreinte.[26]
  • Peu de temps après, Einstein reprit tous ses calculs avec Grossmann. Peu à peu ils réussirent à corriger les erreurs et à se débarrasser de la nécessité de recourir à un référentiel quelconque. Einstein présenta alors la forme définitive de sa loi de déformation à la session de l'Académie le 25 novembre 1915.
  • Hilbert, quant à lui, se pencha sur les travaux et trouva la solution correcte en quelques semaines. Plus rompu aux mathématiques, il ne suivit pas le chemin parcouru par Einstein, ponctué d'erreurs et d'essais, mais par une route mathématique directe et élégante. Il présenta sa dérivation et la loi qui en résultait le 20 novembre 1915 à l'Académie royale des sciences de Göttingen.
  • Rapidement, et en accord avec Hilbert, la loi de déformation porta le nom d'équation d'Einstein, plutôt que le nom d'Hilbert. Il est communément admis qu'Einstein a accompli la majeure partie du travail, et que, sans ses travaux, les lois de la relativité générale n'auraient pas été découvertes avant plusieurs décennies.[27]

Controverse

Cette version des faits n'a donné lieu à aucune controverse pendant une centaine d'années. Cependant, récemment, plusieurs voix se sont élevées pour remettre en cause certains faits :

  • Hilbert aurait écrit, dans son article de 1915 où il donne les équations du champ de gravitation dans le cadre relativiste, meine Theorie, soit ma théorie, s'attribuant ainsi la primauté de la découverte[28].
  • Les recherches historiques de Leo Corry en 1997 ont démontré que dans la première version de l’article publié par Hilbert (antérieur à celui d’Einstein), les équations sont fausses. Hilbert ne parvint aux équations correctes qu’après publication de celles-ci par Einstein qui les obtint toutefois d’une manière différente de celle adoptée par Hilbert. Toutefois, l’article de Corry a été critiqué par le professeur Friedwardt Winterberg en 2004 dans le journal Naturforsch, réaffirmant la thèse de l’antériorité de David Hilbert.

Origines des controverses

Les raisons possibles à ces controverses sont:

  • Un flou historique sur qui a fait quoi en premier, et sur ce que chacun voulait dire.
    • Par exemple, certains voient dans les travaux de Poincaré tous les aspects de la relativité restreinte, alors que d'autres n'y voient que des outils mathématiques.
    • Le livre La Science et l'Hypothèse contient des extraits qui correspondent aux points les plus importants de la relativité restreinte, comme le montre Jean-Claude Boudenot. Le problème est que les lecteurs actuels du livre de Poincaré y trouvent une théorie qu'ils connaissent.
    • Certains détracteurs d'Einstein en France se plaignent du fait que les traductions des articles d'Einstein sont constamment réactualisées (traduites dans le français des physiciens les plus récents), alors que les articles de Poincaré sont lus en version originale. Une traduction de Poincaré en langage contemporain a été proposée.[29] Là encore, le problème est que le traducteur, connaissant la relativité, peut injecter dans l'article des notions que l'auteur ignorait.
    • Le fait que les intéressés correspondaient entre eux, toutes leurs lettres n'ayant pas été publiées.
    • Un délai assez court entre les publications de Poincaré, Hilbert et Einstein (comme on l'a vu plus haut, Hilbert et Einstein ont publié à cinq jours d'intervalle)
  • Une réaction contre la sacralisation exagérée d'Einstein, le grand public en ayant fait une icône, au détriment d'autres savants antérieurs comme postérieurs. Par exemple, il existe un dessin animé nommé Les Petits Einstein. Aucun autre physicien du XXe siècle n'a pénétré à ce point la culture populaire.
  • Dans certains cas, le combat mathématiciens/physiciens, les premiers voulant rendre crédit à Poincaré pour certaines découvertes, ce dernier étant un peu occulté par Einstein dans la perception du grand public.[30]
  • Et d'autre motivations moins honnêtes:
    • Antisémitisme.[31]
    • Chauvinisme français et/ou polytechnicien.[32] Cette motivation était déjà invoquée dans l'affaire où Michel Chasles fut abusé par des lettres d'un faussaire qui attribuaient à Blaise Pascal les découvertes d'Isaac Newton. [33]
    • Des auteurs cherchant un sujet facile, accrocheur qui fera parler d'eux.[34]

Certains auteurs, de plus, citent Poincaré de manière biaisée. Par exemple, en réponse à Yves Pierseaux[23] qui affirme « Il y a non pas une mais deux RR, écrit-il : la RR avec éther de Poincaré et la RR sans éther d’Einstein-Planck-Minkowski. », les partisans de Poincaré opposent la citation de La Science et l'Hypothèse « Peu nous importe que l'éther existe réellement, c'est l'affaire des métaphysiciens ... un jour viendra sans doute où l'éther sera rejeté comme inutile ».[35] Or la citation non tronquée est « Peu nous importe que l'éther existe réellement, c'est l'affaire des métaphysiciens ; l'essentiel pour nous c'est que tout se passe comme s'il existait et que cette hypothèse est commode pour l'explication des phénomènes. Après tout, avons-nous d'autre raison de croire à l'existence des objets matériels. Ce n'est là aussi qu'une hypothèse commode ; seulement elle ne cessera jamais de l'être, tandis qu'un jour viendra sans doute ou l'éther sera rejeté comme inutile. » Ainsi Poincaré n'était pas réellement allé aussi loin qu'Einstein, et son questionnement sur l'éther était une question sur la philosophie des sciences en général. Par contre, Poincaré prophétisait sans le savoir le travail d'Einstein.

Attitude d'Einstein

L'article d'Einstein considéré comme fondateur de la relativité ne comporte aucune référence à d'autres auteurs. Cette omission est employée comme argument contre Einstein.[35] Mais il s'agit d'un trait assez général chez le physicien allemand. Quand il dut définir en quelques phrases les deux théories de la relativité, dans une lettre à Robert Amiet, il ne cita que les noms de Lorentz et James Clerk Maxwell pour la relativité restreinte (et employa l'adjectif newtonien), et aucun nom pour la relativité générale. Il n'employa pas non plus la première personne. En 1929 Einstein dit écrire un article sur le Fernparallelismus ne se référant à aucun travail antérieur, même les siens.[36]

Il arriva à Einstein d'être sollicité par des auteurs réclamant qu'Einstein fasse mention de leurs propres travaux. Gustave Le Bon écrivit à Einstein en 1922 pour lui demander de signaler qu'il avait trouvé 20 ans plus tôt l'équivalence énergie-matière (E=mc²), en lui donnant des références. Einstein répondit qu'il l'aurait mentionné s'il en avait eu connaissance, et demanda à Le Bon de lui en dire plus sur sa démarche.[36] Le Bon lui donna des références parlant de lui, mais aucune ne mentionnait de démonstration de son équivalence énergie-matière, avec un facteur selon Le Bon de « 510 milliards de kilogramme-mètre par gramme ». Einstein ne pouvait donner suite à la requête, ce facteur étant 18 fois inférieur à c², facteur démontré par la relativité restreinte. Face aux accusations de Le Bon « Je crois bien que vous ne lisez que vos propres travaux » « J'ai le regret de constater qu'une fois de plus les Germains ont conservé l'habitude d'ignorer totalement les travaux des étrangers. » Einstein donna deux réponses applicables à l'ensemble des polémiques: « Il est juste que ma connaissance de la litérature (sic) est relativement faible, mais j'ai toujours cherché à rendre justice à tous les auteurs, dont je connaissais les traveaux (sic). » « Finalement je vous assure, que les crimes contre la propriété intellectuelle sont des affaires personnelles et non nationales. » Les biographes de Le Bon jugent sa démarche plutôt orgueilleuse.[37]

Élie Cartan écrivit lui aussi à Einstein pour lui demander de signaler que la notion de Fernparallelismus (parallélisme absolu) qu'il employait dans ses articles de 1929 était un cas particulier d'une notion développée par Cartan: l'espace à connexion euclidienne. Einstein, qui respecte fortement Cartan, lui propose de rédiger un historique de la notion qu'Einstein fera publier en complément de son prochain article sur le sujet, ce que Cartan accepte volontiers.

Histoire

Si la campagne a été particulièrement virulente au début du XXIe siècle, elle n'est pas vraiment nouvelle, et ce n'est pas non plus la première campagne en ce sens contre Einstein puisque Philipp Lenard avait attribué l'équation E=mc² à Friedrich Hasenöhrl, pour en faire une création aryenne[38]. La campagne en faveur de Poincaré trouve ses racines dans les années 1920: Lucien Fabre, à l'issue d'un différend avec Einstein, publie un article attribuant les découvertes à Poincaré en 1921.

Édouard Guillaume, cousin de Charles Edouard Guillaume et éditeur de Poincaré, fut un des premiers à contester le travail de découvreur d'Einstein[39]. Angelo Genovesi, dans son livre Il Carteggio tra Albert Einstein ed Edouard Guillaume. « Tempo universale » e teoria della relatività ristretta nella filosofia francese contemporanea, présente même Guillaume comme celui sur lequel s'appuyèrent tous les opposants d'Einstein, que ce soit ceux qui contestaient qu'Einstein fût le réel découvreur de la relativité (Lucien Fabre) ou les opposants pour des raisons philosophiques (Henri Bergson). C'est effectivement encore sur Guillaume que s'appuient Jules Leveugle et, par l'intermédiaire de ce dernier, Maurice Allais[40].

Ni Einstein ni Poincaré n'ont revendiqué une quelconque paternité de la relativité restreinte. La controverse a donc été déclenchée et entretenue par les historiens des sciences et non par les intéressés eux-mêmes. De la même manière, Hilbert, passionné par l'exposé que lui avait fait Einstein sur la relativité restreinte, et les problèmes liés à la gravitation, se pencha sur les calculs de l'équation d'Einstein, et la trouva avec quelques jours d'avance sur Einstein, car il était plus rompu aux mathématiques complexes qu'Einstein. Cependant, Hilbert n'a jamais revendiqué quoi que ce soit de son vivant, et la dénomination « équation d'Einstein » a tout de suite été acceptée par la communauté scientifique de l'époque[27].

Contrairement à la triste histoire du calcul infinitésimal qui vit Isaac Newton et Gottfried Wilhelm von Leibniz se disputer les honneurs de la découverte, la relativité a vu le jour dans un contexte de très bonnes relations entre les intéressés. Au contraire, loin d'être brouillés, Einstein et Lorentz ont échangé des lettres bien après la publication de la relativité restreinte.[41]

Einstein, de plus, a toujours entretenu d'excellentes relations avec le monde scientifique français. Certains partisans de Poincaré affirment que Paul Langevin aurait pu contribuer à la reconnaissance de Poincaré.[35] Mais Langevin n'aurait certainement pas accusé son ami Einstein de plagiat. Einstein a été, après la Première Guerre mondiale, un pilier pour ceux qui refusaient la « mise en quarantaine » de l'Allemagne réclamée par les intellectuels français.[36]

Le comité Nobel et la Relativité

Le fait que la théorie de la relativité n'a été récompensée par aucun prix Nobel est assez lié à la controverse: en effet, la controverse fournit une explication à l'absence de Nobel, et finalement cette absence devient un argument contre Einstein.

Une des hypothèses est en effet que le comité Nobel aurait souhaité co-décerner le prix à Einstein, Lorentz et Poincaré. Ce qui aurait constitué une officialisation de la thèse du partage des rôles sans plagiat. Mais Poincaré est mort peu de temps après la publication de la théorie, bien avant que son importance n'apparaisse vraiment.

Or, cette reconnaissance de l'importance de la théorie de la relativité ne vint que bien après. Immédiatement après son exposé, la relativité, même en la supposant juste, apparaissait comme monstrueusement compliquée mathématiquement alors qu'elle ne donnait qu'exceptionnellement des résultats ayant des différences significatives avec ceux qu'on obtenait par la physique newtonienne. À la limite, il semblait même à l'époque que la relativité bénéficiait de bien plus d'attention qu'elle n'en méritait.[42] La physique des particules réfuta cette idée initiale, mais bien trop tard pour récompenser les découvreurs de la relativité.

Un dernier motif est une répugnance du comité Nobel à récompenser les travaux trop théoriques. Or il fallut attendre longtemps pour voir des effets expérimentaux exclusifs à la théorie de la relativité (pas seulement des variations de mesures) testés, comme le paradoxe des jumeaux (les décalages d'horloge ont depuis été effectivement mesurés).

Thèses plus marginales

D'autres auteurs se voient parfois attribuer certains pans de la théorie de la relativité. L'équation E=mc² est parfois attribuée à Friedrich Hasenöhrl ainsi qu'à Wilhelm Wien[43], Olinto De Pretto, S. Tolver Preston.

Le rôle de Mileva

Quant à la théorie de la relativité en général, certains auteurs en attribuent également des pans à Marcel Grossmann ou Mileva Einstein (née Marić). Ici il est impossible de trancher puisque tout deux ont volontairement aidé Einstein. En ce qui concerne Mileva, les historiens lui attribuant un rôle sérieux sont marginaux, quoique les biographes serbes soient particulièrement en pointe sur ce sujet[44]. Leurs opposants rétorquent que Mileva n'a publié aucun travail de physique majeur à son nom, y compris après leur séparation, alors qu'Albert fut un physicien tout aussi prolifique après leur séparation[42]. Ils ne croient donc pas qu'elle ait jamais été une grande physicienne.

Les positions principales du débat

  • Evan Harris Walker, du Cancer Research Institute défend la thèse que Mileva et Albert ont travaillé en groupe, que Mileva a fait des découvertes majeures pour la physique moderne (in Physics Today, février 1991) ;
  • Alberto A. Martínez, du Center for Einstein Studies de l'université de Boston affirme que Mileva Marić n’a pas contribué à la théorie de la relativité restreinte d’Albert Einstein en 1905 (Physics World, avril 2004, page 14).
  • Senta Trömel-Plötz, une linguiste et auteur allemande dit que Mileva Marić n’a pas eu les idées fondamentales, mais qu'elle a apporté les preuves mathématiques des idées d’Albert Einstein. (Mileva Einstein-Marić, Die Frau, die Einsteins mathematische Probleme löste, Basler Magazin, 16, 21 avril, 1990, p. 7) ;
  • John Stachel décrit Mileva dans son livre Collected Papers of Albert Einstein comme sounding board. Il ne voit aucune preuve qui démontre que Mileva Marić a contribué aux travaux de son mari (in Phisics Today, février 1989) ;
  • Christopher Jon Bjerknes, auteur de Albert Einstein: The Incorrigible Plagiarist tente de démontrer que Mileva avait effectivement contribué significativement aux articles, publiés plus tard sous le nom d'Albert Einstein. Il accuse Einstein de ne pas avoir cité dans ses articles, ses collègues ayant effectué des travaux dans la même matière (Infinite Energy Magazine, 8, 49, mai/juin 2003, pp. 65-68). L'œuvre de Bjerknes vise à briser Albert Einstein en général.

Bibliographie

Un nombre important de livres sur le sujet est paru:

  • Edmund Whittaker, mathématicien et historien des sciences britannique[45] de la science du XXe siècle a reconnu la Theory of Relativity of Poincaré and Lorentz dans son livre de référence A History of the Theories of Aether and Electricity (1954). Sir Whittaker y a aussi crédité Poincaré pour la formule E = mc².
  • Jean-Paul Auffray:
Einstein et Poincaré sur les traces de la relativité, éd. du Pommier, 1999[46]
Comment je suis devenu Einstein. La véritable histoire de E = mc², éd. Carnot, 2005
  • Jean Hladik, Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la relativité restreinte de Poincaré, Ellipses, 2004
  • Jules Leveugle, La Relativité, Poincaré et Einstein, Planck, Hilbert. Histoire véridique de la théorie de la relativité, L'Harmattan, 2004 [47]
  • Claude Allègre défendit pour sa part les mêmes idées dans L'Express.[48]
  • Christopher Jon Bjerknes, Albert Einstein : The Incorrigible Plagiarist ["Albert Einstein, plagiaire incorrigible"], XTX Inc., DownersGorve, Illinois, E.-U., 2002. Cet auteur va plus loin: il accuse également Einstein de plagiat sur le mouvement Brownien et le reste de ses travaux.
  • Un cas extrême est celui de Maurice Allais : non seulement il accuse Einstein d'avoir plagié Poincaré, mais il récuse également la relativité dans son livre: L’effondrement de la théorie de la relativité, Clément Juglar, 2004.
  • Le Club de l'horloge participa activement à la campagne anti-einsteinienne, et ce de manière très engagée[49].
  • D'autres milieux nationalistes en France ont soutenu la controverse, par exemple la revue Terre et Peuple[50].
  • Keswani, The Origin of Relativity, Brit.J.Phil.Sci. (1965-66) a crédité Poincaré pour la relativité, et a précisé que la théorie dénommée par Einstein "relativité générale" est un nom inapproprié car il ne s'agit en fait que d'une théorie de la gravité. Ceci ferait de la relativité dite restreinte l'unique théorie de la relativité. Keswani cite Vladimir Fock pour ce même point de vue.

Pour les sources des autres thèses :

  • Abraham Pais ; Albert Einstein : La vie et l'œuvre, Intereditions (1993). Réédité par Dunod (2005) ISBN 2100493892.
  • Louis de Broglie; Savants et découvertes. Albin Michel (1951)
  • Gérard Holton; L'imagination scientifique. Gallimard (1981)
  • Yves Pierseaux, La structure fine de la relativité restreinte, L’Harmattan, Paris, 1999
  • André Rougé, Relativité restreinte la contribution d’Henri Poincaré, les éditions de l’école polytechnique, 2008

Quelques auteurs, physiciens ou épistémologistes, intervinrent pour dénoncer une campagne abusive :

  • Olivier Darrigol ; Faut-il réviser l'histoire de la relativité ?, La Lettre de l'Académie des Sciences 14 (hiver 2004) 6-7. L'auteur est physicien théoricien de formation. Il travaille au laboratoire de recherches épistémologiques et historiques sur les sciences exactes et les institutions scientifiques (REHSEIS) du CNRS et de l'Université Paris VII. [51]
  • Jean-Marc Lévy-Leblond dénonça un effet de mode d'attaque des icônes. [52]
  • Jean Eisenstaedt écrivit l'article Einstein ou Poincaré ? dans le numéro 330 de Pour la Science. Cet article lui valu un procès en diffamation intenté par Jules Leveugle[53], au cours duquel plusieurs polytechniciens témoignèrent en faveur du plaignant. Le Tribunal de Grande instance de Paris a débouté Jules Leveugle de sa plainte en diffamation car Eisenstaedt « ne vise pas d'actes matériels de falsification, tels que des changements volontaires de dates ou autres éléments qui auraient été eux-mêmes susceptibles de preuve" et "que dans ce contexte de polémique scientifique et historique, Jean Eisenstaedt n'a pas outrepassé les limites légales du droit de libre critique dans le cadre d'un débat d'idées, qu'en conséquence, les propos poursuivis ne sont pas diffamatoires et que le délit n'est pas constitué » (jugement confirmé en appel puis en cassation).
  • Alexandre Moatti ; Einstein un siècle contre lui[54]. Odile Jacob (2007). L'auteur est ingénieur en chef des Mines.

Notes et références

  1. Janssen 1995 Chapitre 3. Brouillon d'une lettre de Lorentz à Einstein en 1915. PhD thesis by M. Janssen, 1995
  2. Einstein 1907 Über das Relativitätprinzip und die aus demselben gezogene Folgerungen
  3. Lorentz 1921 Deux mémoires de Henri Poincaré
  4. Albert Einstein Autobiographical notes (1946), in Schilpp, P.A. (ed)
  5. Albert Einstein: Ist die Trägheit eines Körpers von seinem Energiegehalt abhängig?, Annalen der Physik 18(1905), 639-641, [1]
  6. Henri Poincaré : La théorie de Lorentz et le principe de l'action et de la réaction, Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, 2e série, 5(1900), p. 252-278, Recueil de Travaux offert à M. Lorentz à l'occasion du 25e anniversaire de son doctorat
  7. Henri Poincaré : L'état actuel et l'avenir de la physique mathématique., Bulletin des sciences mathématiques 28(1904), 302-324.
  8. John Stachel (Ed.), The collected papers of Albert Einstein, volume 2, Princeton University Press, 1989 p. 893, note 10
  9. (de) Albert Einstien, « Zur Elektrodynamik bewegter Körper », dans Annalen der Physik, vol. 17, 30 juin 1905, p. 891-921 [texte intégral]  [(en) lire en ligne]
  10. Poincaré, Compte-rendu de l'Académie des Sciences
  11. H.Poincaré, Compte-rendu de l'Académie des Sciences, tome 14 , 5 juin 1905, p 1504 : « Le point essentiel, c'est que les équations du champ électromagnétique ne sont pas altérées par une certaine transformation (que j'appellerai du nom de Lorentz) et qui est de la forme suivante... ». D'après Einstein et Poincaré de Jean-Paul Auffray, 1999, Éd Le Pommier; page 103
  12. Selon Étienne Klein, Einstein avait imposé un débat sur le livre à ses amis de "l'Académie Olympia"; voir aussi www.einstein-website.de
  13. La structure de la synthèse est inspirée de celle présente dans l'article Le conventionnalisme, conséquence de l'intuitionnisme E. Audureau 2004, p. 81 [2]
  14. a  et b Kip Thorne, Trous noir et distorsions du temps, « La relativité de l'espace et du temps », p. 66-69 
  15. Pais, Albert Einstein, p. 165
  16. Georges Lochak, REE mai 2005
  17. Voir la revue de l'amicale des anciens élèves de l'École Polytechnique (La Jaune et la Rouge, pages 31-51, avril 1994).
  18. Poincaré, Bulletin des sciences mathématiques, Paris, déc. 1904, p. 302
  19. Voir bibliographie, T. Damour, p.33 et 34
  20. http://www.scientiaestudia.org.br/associac/paty/pdf/Paty,M_1996d-PoincPpeRel.pdf
  21. Jean-Claude Boudenot explique dans Comment Einstein a changé le monde qu'on a en quelque sorte une relativité avec éther et une sans éther
  22. « Aussi les effets paradoxaux liés à la relativisation de la notion de simultanéité entre événements distants ne sont-ils jamais directement en cause, pas plus que ne l'est la relativité de la simultanéité elle-même, dans les conditions définies par le physicien. C'est l'interprétation spontanément réaliste de ces effets en termes de durées déphasées qui est problématique ; c'est sur elle que se concentre l'essentiel de la critique bergsonienne. Ceux qui considèrent qu'une telle interprétation fait partie intégrante de la théorie auront sans doute du mal à admettre ce point. C'est pourtant à faire sentir le jeu entre la théorie et ses interprétations que s'emploie constamment Bergson. » http://ciepfc.rhapsodyk.net/article.php3?id_article=168
  23. a  et b Yves Pierseaux, « La structure fine de la relativité restreinte », L’Harmattan, Paris, 1999
  24. Kip Thorne, Trous noirs et distorsions du temps, page 114-119
  25. Grossmann prévint Einstein en ces termes: « la géométrie différentielle est une jungle dans laquelle les physiciens ne devaient pas pénétrer »
  26. Einstein dit d'Hilbert: «  J'ai eu la grande joie de découvrir qu'à Göttingen, tout [mon travail] y est compris. Je suis ravi par Hilbert »
  27. a  et b Kip Thorne, Trous noirs et distorsions du temps, page 119
  28. D.Hilbert. Die Grundlagen der Physik. Nachr. Ges. Wiss. Göttingen. 3,395 (1915). D'après l'article How Were the Hilbert--Einstein Equations Discovered ? de A.A. Logunov, M.A.Mestvirishvili et V.A. Petrov, publié dans Phys.Usp. 47 (2004) 607-621; Usp.Fiz.Nauk 174 (2004) 663-678[3]
  29. http://www.annales.org/archives/x/marchal2.doc
  30. Dans Une Brève histoire du temps, Stephen Hawking explique que le nom d'Einstein a occulté celui de Poincaré comme auteur de la théorie parce qu'il a obtenu par des arguments physiques les résultats que Poincaré déterminait par des raisonnements purement mathématiques
  31. C'est l'accusation que laisse entendre l'union rationaliste, [4]
  32. Libération traduit ainsi l'opinion d'Eisenstaedt à propos du livre de Leveugle: « Le livre lui a semblé guidé par «la haine, l'intolérance» et peut-être «la sottise», d'un «corporatisme borné et cocardier» (Poincaré était polytechnicien comme le plaignant) »
  33. Histoires de faussaires - l'Humanite
  34. « Déboulonner les statues des grands hommes est un sport toujours stimulant », commente Jean-Marc Lévy-Leblond en parlant de cette affaire
  35. a , b  et c Henri Poincaré : une contribution décisive à la Relativité, Christian Marchal
  36. a , b  et c Albert Einstein, annoté par Françoise Balibar, Œuvres choisies, tome 4 : Correspondances françaises
  37. Gustave Le Bon - Benoit Marpeau
  38. (en) http://www.slatersoft.com/EPFL/STS/HTML/node15.html
  39. Revue de synthèse (2005, n°2) Sciences et philosophie au XXe siècle. L'École de Zurick et le programme surrationaliste
  40. Paradoxe
  41. Dans son livre Comment Einstein a changé le monde, Jean-Claude Boudenot présente Lorentz comme le premier à avoir annoncé à Einstein la vérification expérimentale de la relativité générale.
  42. a  et b Einstein : le père du temps moderne, Silvio Bergia
  43. F. Hasenöhrl, Wien, Sitzungen IIA, 113, 1039 (1904)
  44. L'Express
  45. Encyclopedia Britannica (2005) Whittaker est nommé Chevalier de la Reine en 1945 et Whittaker excelled as a historian of science.
  46. On peut voir que le site science.gouv.fr une rapide critique de ce livre [5]
  47. Un abrégé de cet ouvrage est en ligne sur le site personnel de l'auteur
  48. Lorentz, Poincaré et Einstein, Claude Allègre, L'Express, 11 août 2004.
  49. Einstein Poincaré Hilbert
  50. Terre et Peuple, hiver 2001, n°10, Débat Henri Poincaré, Albert Einstein. Lequel a découvert réellement la théorie de la relativité?, p.28, 29
  51. Le texte complet de sa mise au point est à télécharger ici au format PDF.
  52. http://www.snes.edu/observ/spip/IMG/doc/Albert_Henri_et_les_autres.doc
  53. «Qui défend Einstein ?»
  54. Commentaire du livre sur le site de l'Union des professeurs de physique et de chimie
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