- Comète
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Pour les articles homonymes, voir comète (homonymie).
Une comète est, en astronomie, un petit corps du système solaire constitué d'un noyau de glace et de poussière. Lorsque son orbite, qui a généralement la forme d'une ellipse très allongée, l'amène près du Soleil, la comète est exposée à diverses forces émanant du Soleil : vent solaire, pression de radiation et gravitation. Le noyau s'entoure alors d'une sorte de fine atmosphère brillante constituée de gaz et de particules, appelée chevelure ou coma, souvent prolongée d'une traînée lumineuse composée de gaz et de poussière, la queue, qui peut s'étendre sur 30 à 80 millions de kilomètres.
Quand elles s'approchent suffisamment de la Terre ou que leur magnitude est importante, les comètes deviennent visibles à l'œil nu et peuvent être spectaculaires.
Les comètes se distinguent des astéroïdes, autres petits corps du système solaire, par l'activité de leur noyau et leur provenance (deux réservoirs principaux : ceinture de Kuiper, nuage d'Oort ; un réservoir plus rare : l'extérieur du système solaire). Cependant les observations récentes de plusieurs astéroïdes présentant une activité cométaire, notamment dans la ceinture principale, tend à rendre cette distinction de moins en moins évidente[1].
Le mot comète vient du grec komêtês (Κομήτης) qui signifie « chevelu ».
Sommaire
Description
Une comète se compose essentiellement de trois parties : le noyau, la chevelure et les queues. Le noyau et la chevelure constituent la tête de la comète.
Lors du dernier passage de la comète de Halley en 1986, 6 sondes spatiales (ICE, Vega-1, Vega-2, Sakigake, Suisei et Giotto) ont frôlé la comète et enregistré des données et des images précieuses pour notre connaissance des comètes.
Le noyau
L'hypothèse de constitution du noyau la plus communément admise et confirmée par les récentes expériences spatiales de spectroscopie, est qu'il serait un corps solide constitué de 50 % de glaces (essentiellement l'eau, puis du monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, méthane, éthane, acétylène) et 50 % de matières météoritiques agglomérées (modèle dit de la « boule de neige sale » proposé par Fred Whipple en 1950, « modèle en couche » proposé par Michael J. Belton (en) suite à la mission Deep Impact). Ces glaces se subliment (lorsque la comète est à une distance de 1 à 3 unité astronomique du soleil) sous l'action du rayonnement solaire et donnent naissance à la chevelure, puis aux queues[2].
Le diamètre du noyau (non sphérique, certaines parties étant lisses, d'autres rugueuses) est estimé entre quelques centaines de mètres et quelques dizaines de kilomètres. La période de rotation va de 5 à 70 h[2].
La plus grande dimension du noyau de la comète de Halley, de forme oblongue, est d'environ 15 km ; le volume de son noyau a été estimé à 500 km3, pour une masse de 1014 kg, ce qui correspond à une masse volumique moyenne de 200 kg/m3.
La présence de molécules organiques suscite la théorie de la panspermie, un scientifique de la NASA Richard B. Hoover (en) prétend ainsi en 2011 avoir trouvé des bactéries fossiles extraterrestres dans des comètes[3] mais la NASA a pris ses distance par rapport à ces travaux, leur reprochant un manque d'évaluation par les pairs[4].
La chevelure
La chevelure, ou coma, est constituée d'atomes, de gaz et de poussières issus du noyau de la comète et libérés sous forme de jets de gaz. Très rapidement le rayonnement ultraviolet émanant du Soleil casse les atomes et les molécules (phénomène d'ionisation). La brillance de la chevelure est plus forte à proximité du noyau.
Son diamètre est généralement compris entre 50 000 et 250 000 km, avec des limites extrêmes de 15 000 et 1 800 000 km. La chevelure s'identifie fréquemment avec la tête de la comète, étant donné le faible diamètre relatif du noyau.
Les analyses du gaz de la chevelure de la comète de Halley indiquent que celle-ci contient 80 % d'eau, 10 % de monoxyde de carbone, 3 % de dioxyde de carbone, 2 % de méthane, moins de 1,5 % d'ammoniac et 0,1 % d'acide cyanhydrique.
Les queues
Article détaillé : Queue (comète).Une comète importante possède en général deux queues visibles :
- Une queue constituée d'un plasma, rectiligne et se maintenant à l'opposé du Soleil (comme une ombre), poussée à haute vitesse (de l'ordre de 500 km/s) par le vent solaire ; les changements de polarité du vent solaire produisent des ruptures dans la queue de plasma qui se reconstitue dans les heures qui suivent.
- Une queue plus large constituée de poussières poussées par la pression de radiation solaire, et incurvée dans le plan de l'orbite par la gravité du soleil. Grâce aux travaux de Michael Finson et Ronald Probstein (1968), qui ont mis en œuvre les hypothèses de Fiodor Bredikhine (1885) qui faisaient elles-mêmes suite à celles de Bessel, on peut modéliser la queue de poussières. Les trajectoires (kepleriennes) des grains peuvent ainsi être analysées en fonction de la durée d'émission (synchrones) ou en fonction de leur taille (syndynes).
- Une troisième enveloppe, invisible avec des instruments optiques, mais décelée grâce à la radioastronomie, est la queue d'hydrogène qui s'étend sur des dimensions considérables.
Certaines comètes (Arend-Roland, en avril 1957) présentaient une « anti-queue » que l'on peut expliquer. Il s'agit d'une partie de la queue de poussières (proche du noyau) constituée de gros grains qui, par effet de perspective lorsque la Terre traverse le plan de l'orbite cométaire, semble pointer vers le Soleil.
Leurs dimensions sont considérables : des longueurs de 30 à 80 millions de kilomètres sont relativement fréquentes.
Orbites
Les orbites des comètes sont définies à l'aide de six paramètres (éléments orbitaux) : T (la période), ω (argument de latitude du périhélie), Ω (longitude du nœud ascendant), i (inclinaison), q (distance périhélique), e (excentricité). Lorsqu'on découvre une nouvelle comète, après au moins trois observations distinctes, on modélise une première orbite en prenant e = 1 (on suppose l'orbite parabolique). Puis, lorsque les observations se précisent, on cherche la meilleure orbite osculatrice en affinant la valeur de l'excentricité e.
La majorité des comètes répertoriées ont une orbite elliptique, et gravitent autour du Soleil : ce sont les comètes périodiques, leur période pouvant être modifiée par des perturbations gravitationnelles.
Les comètes sont dites conventionnellement à courte période quand leur période est inférieure à 200 ans. Elles seraient originaires de la ceinture de Kuiper, passeraient par un stade de centaures avant d'atteindre le système solaire interne.
Les comètes dont la période est supérieure à 200 ans sont supposées provenir du système solaire externe (objets détachés, objets éjectés dans le nuage de Hills ou le nuage d'Oort par le passage d'étoiles et de nuages moléculaires et réinjectés dans le système solaire par le même type de perturbation gravitationnelle).
Les comètes attachées au système solaire ont une orbite dont l'excentricité est inférieure à 1 (orbites elliptiques, donc comètes périodiques). Il existe quelques rares cas de comètes dont l'excentricité est supérieure à 1 (orbites hyperboliques, donc comètes non périodiques) : soit il s'agit de comètes provenant de l'extérieur du système solaire (moins d'une par siècle[6]), soit il s'agit de comètes dont l'orbite a subi des perturbations gravitationnelles telles qu'elles vont sortir du système solaire.
Les comètes rasantes se caractérisent par un périhélie extrêmement proche du Soleil, parfois à quelques milliers de kilomètres seulement de la surface de celui-ci. Alors que les petites comètes rasantes peuvent complètement s'évaporer lors d'un tel passage, celles de plus grandes tailles peuvent survivre à plusieurs passages au périhélie. Cependant, l'importante évaporation et les forces de marée entraînent souvent leur fragmentation.
Modification des éléments orbitaux
Lorsqu'une comète passe à proximité des grosses planètes (essentiellement Jupiter), elle subit des perturbations gravitationnelles qui peuvent modifier certains de ses éléments orbitaux. C'est ainsi que la comète Shoemaker-Levy 9 a percuté Jupiter en 1994 parce que lors de son précédent passage, cette comète était passée suffisamment près de cette planète pour qu'à la fois son orbite soit modifiée et son noyau décomposé en une multitude d'éléments répartis le long de l'orbite.
Les éléments orbitaux d'une comète peuvent aussi être modifiés de manière non prévisible par l'activité du noyau (perturbations non gravitationnelles).
Pour ces raisons les éléments orbitaux d'une comète ne sont jamais définitifs et doivent être recalculés lors de chaque passage (dans le cas des comètes à courte période).
Paramètres de quelques comètes
Voici quelques-uns des paramètres de quelques comètes connues.
Comète Période
(années)Paramètres de l'orbite Excentricité Aphélie (ua) Périhélie (ua) 1P/Halley 75,31 0,967 35,1 0,586 2P/Encke 3,30 0,847 4,096 0,339 Hale-Bopp (C/1995 O1) 2537 0,994 371,146 0,914 108P/Ciffreo 7,23 0,542 5,774 1,713 13P/Olbers 69,51 0,930 32,635 1,178 West (C/1975 V1-A) 558306 0,999 13560,217 0,196 109P/Swift-Tuttle 133,28 0,963 51,225 0,959 3D/Biela 6,64 0,751 6,190 0,879 Bradfield (C/2004 F4) 3679 0,999 476,543 0,168 Bennett (C/1969 Y1) 1678 0,996 281,892 0,537 Morehouse (C/1908 R1) ∞ 1,0007 ∞ ∞ Comètes et étoiles filantes
Les essaims d'étoiles filantes (par exemple : Perséides, Orionides, Géminides) sont associés à des comètes. Les poussières perdues par une comète lors d'un passage se répartissent le long de l'orbite de celle-ci en formant une sorte de vaste nuage. S'il advient que la Terre, dans son mouvement orbital annuel, traverse un tel nuage, on assiste alors à une pluie d'étoiles filantes plus ou moins dense suivant l'activité et la nature de la comète. Ces « étoiles filantes » semblent provenir d'un même point du ciel appelé le radiant, un peu comme lorsqu'on est dans un tunnel rectiligne et que l'on a l'impression que les bords de celui-ci convergent vers un même point. L'essaim est nommé d'après la constellation où est situé le radiant (par exemple : Persée pour les Perséides, les Gémeaux pour les Géminides).
Les poussières cométaires, lorsqu'elles pénètrent dans la haute atmosphère de la Terre s'échauffent et s'ionisent, produisant la traînée lumineuse que l'on connaît.
L'intensité d'un essaim météoritique est variable et dépend notamment du réensemencement en poussières lors de chaque passage des comètes.
Histoire
Premières observations
À l'Antiquité, les premières traces écrites d'observations de comètes sont dans des annales chinoises (à l'époque ces chroniques sont essentiellement de la scapulomancie gravée sur carapace de tortues ou omoplates d’animaux) de la dynastie Shang datant de 1059 av. J.C., mais aussi à la même époque sur des tablettes cunéiformes chaldéennes[7]. Le plus ancien dessin date du IVème av. J.C. : sur un livre de soie découvert en 1974 dans la tombe du marquis de Dai en Chine, sont réprésentées 29 types de comètes[8].
Les premières interprétations sur la nature des comètes viennent de la philosophie naturelle grecque. Aristote dans son traité Du ciel divise le cosmos en monde céleste, composé d'éléments sphériques parfaits et monde sublunaire avec ses objets imparfaits. Dans son traité Meteorologia, Aristote classe les comètes dans le monde sublunaire, étant selon lui des phénomènes atmosphériques de la sphère de l'air remontant dans la sphère du feu. Au contraire, les pythagoriciens considèrent qu'il s'agit de planètes rarement observables. Diodore de Sicile y voit des poutres enflammées alimentant le soleil[9]. Chez les Romains, Sénèque reprend la théorie d'Apollonius de Rhodes[10]selon laquelle les comètes sont des astres errants revenant à des périodes trop longues à l'échelle d'une vie humaine[11]. Malgré ces interprétations de savants et philosophes, la croyance populaire en fait à cette époque (et ce jusqu'au XXe siècle) des signes annonciateurs, le plus souvent de mauvais augure : ainsi les Chaldéens et les Mésopotamiens leur offrent de l’encens pour infléchir le funeste présage ; certaines femmes grecques et romaines en deuil délient leurs cheveux (d'où le terme de komêtês, « chevelu ») pour manifester leur chagrin ; certains astrologues égyptiens pensent que sacrifices et prières ne peuvent conjurer leur pouvoir annonciateur ; les astrologues au Moyen Âge les associent à des morts illustres : comète de 451 pour la mort d’Attila, de 632 pour Mahomet, de 1223 pour Philippe-Auguste, comète de Halley pour Henri IV, etc. Outre ces présages mortuaires, elles sont également associées à des batailles (bonne augure pour les Normands, mauvaise pour les Anglo-saxons lors de la Bataille d'Hastings)[12]. En 1472, l’astronome Johann Müller observe une comète à Nuremberg. Il fonde la cométographie[13]. Paolo Toscanelli observe les comètes de 1433, 1449, 1456 et calcule leur position.
Leur nature véritable, ni leur périodicité n'ont été trouvées qu'à partir de la Renaissance. En 1531, Petrus Apianus et Girolamo Fracastoro observent indépendamment que la queue des comètes est orientée à l'opposé du Soleil (des astronomes chinois au VIIe siècle avaient déjà observé cela), mettant ainsi en évidence l'effet des vents solaires[14]. Tycho Brahe montre en 1577, grâce au phénomène de parallaxe, que les comètes ne sont pas un phénomène sublunaire comme ceci était couramment pensé à son époque. En 1609, Johannes Kepler pense dans son ouvrage De cometis que les comètes naissent par génération spontanée et suivent une trajectoire rectigne à une vitesse variable. En 1652, il est réfuté par Pierre Gassendi qui, dans son traité sur les comètes, y voit une vitesse constante et par Seth Ward (en) qui comprend qu'elles suivent des ellipses, d'où le fait qu'elles soient vivsibles que lorsqu'elles sont suffisamment proches de la terre et du soleil.
Puis Edmond Halley, après des travaux effectués depuis 1682 sur le calcul de la trajectoire cométaire par la gravitation, émet en 1705 l'hypothèse que les apparitions cométaires de 1531, 1607 et 1682, ne sontt en fait qu'une seule et même comète, dont il prédit l'apparition suivante en 1758 (voir comète de Halley).
John Flamsteed propose en 1680 une relation d'attraction-répulsion entre comètes et le Soleil.
Après d'abord avoir réfuté cette théorie, Isaac Newton prouve dans son œuvre majeure, Philosophiae Naturalis Principia Mathematica, que les comètes obéissent aux mêmes lois que les planètes, et possèdent une masse.
Connaissances actuelles
Une comète est un objet céleste de forme irrégulière, pouvant atteindre une dizaine de kilomètres de diamètre, constitué de glace et de poussière. Les comètes étaient vues à l'origine comme un halo lumineux qui apparaissait épisodiquement dans le ciel, et qui était interprété, selon son aspect et la période historique, comme un signe de bon ou mauvais augure. En fait, elles ne deviennent visibles que quand elles se rapprochent du Soleil, l'action de ce dernier provoque des émissions de gaz et de poussières qui réfléchissent la lumière solaire.
Les premiers résultats obtenus par la mission Stardust ont considérablement modifié les hypothèses concernant la formation des comètes. En effet les grains prélevés dans la coma de la comète Wild 2 par cette mission et ramenés sur Terre contiennent de l'olivine, matériau qui ne peut être synthétisé qu'à de très hautes températures (1 300 K). On est donc amené à penser que les noyaux de comètes ont été formés à proximité du Soleil et ont par la suite été éjectés vers le Nuage d'Oort. Pourtant les premières interprétations données de l'analyse des grains rapportés par Stardust doivent être prises avec circonspection : on soupçonne des interactions entre le matériau qui les contenaient (aérogel) avec l'atmosphère terrestre.
Notamment du fait des expériences spatiales, l'étude scientifique des comètes au XXe siècle a révélé leur vraie nature.
La récupération in situ n'est pas l'unique moyen de récupérer de la matière cométaire. La Terre traverse continuellement divers nuages de poussières stellaires et notamment de la matière cométaire lorsque l'orbite de la Terre coïncide avec le sillage d'une comète. C'est ainsi que depuis 1982, la NASA récupère à l'aide d'avion pouvant voler à haute altitude de la poussière cométaire[15].
Les missions spatiales
Les connaissances sur les comètes, notamment celles de leurs noyaux, ont considérablement progressé depuis l'avènement des expériences spatiales. Au total, ce sont actuellement près de dix missions spatiales qui ont contribué à mieux connaître les noyaux cométaires.
- La sonde européenne Giotto, lancée le 2 juillet 1985 par une fusée Ariane 1 pour approcher le noyau de la comète de Halley à moins de 500 km.
- La sonde japonaise Sakigate, en direction de Halley.
- La sonde japonaise Suisei, en direction de Halley.
- Les deux sondes soviétiques Vega 1 et Vega 2, qui, après avoir détaché un module vers la planète Vénus a pris un certain nombre de clichés de la comète de Halley.
- La sonde américaine Deep Space 1, lancée en 2001, qui a étudié le noyau de la comète 19P/Borrelly.
- La sonde américaine Deep Impact, lancée en 2005, avait pour objectif de creuser un cratère artificiel par collision entre le noyau de la comète Tempel 1 et un impacteur ; rebaptisée EPOXI elle a survolé la comète 103P/Hartley en novembre 2010.
- La sonde américaine Stardust, lancée en 2004, était destinée à récolter et à ramener sur Terre de la poussière cométaire provenant de la comète Wild 2 ; en février 2011 elle est réutilisée pour survoler la comète Tempel 1.
- La sonde européenne Rosetta lancée en 2005 en direction de la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko qu'elle atteindra en novembre 2014.
- La sonde européenne SoHO destinée à étudier le Soleil en continu et qui de ce fait a permis de découvrir des comètes qui finissaient leur vie en « tombant » dans le Soleil, appelées comètes rasantes.
- Les satellites jumeaux de la mission américaine STEREO destinée à l'étude du Soleil, ont permis, tout comme SoHO, la découverte de nombreuses comètes rasantes.
Désignation
Mise à part la comète de Halley, ou celle de Encke, le nom d'une comète est attribué officiellement par une commission de l'Union Astronomique Internationale (UAI, IAU en anglais), dont le siège est à Washington. Certaines comètes historiques, spectaculaires et aisément visibles à l'œil nu, n'ont aucun nom officiel et sont simplement désignée comme grande comète. Par exemple la grande comète de 1811.
Traditionnellement, on donne aux comètes le nom de son (ou de ses) découvreur(s), jusqu'à trois noms maximum. Dans le cas des comètes Halley, Encke ou Lexell, il s'agit du nom des personnes qui ont déterminé la périodicité de ces astres. Quelques comètes sont nommées d'après le lieu de leur découverte (la comète Lulin) et un nombre de plus en plus important reçoit le nom d'un programme de recherche automatique, comme LINEAR ou NEAT, ou bien celui d'un satellite artificiel, comme SoHO.
En plus du nom, les comètes reçoivent une référence officielle dont l'attribution obéit à un nouveau procédé depuis le 1er janvier 1995.
Ancien procédé
Avant le 1e janvier 1995 les comètes recevaient une désignation provisoire constituée par l'année de la découverte suivie d'une lettre en minuscule correspondant à l'ordre de la découverte. Par exemple, 1965f, sixième comète trouvée pendant l'année 1965. Plus tard, le nom définitif lui était attribué selon les critères suivants : l'année du passage au périhélie, suivie d'un numéro noté en chiffres romains indiquant l'ordre chronologique du passage au périhélie (exemple : 1994 IV, quatrième comète passée au périhélie en 1994).
Ce procédé comportait de nombreux inconvénients : la multiplication des découvertes épuisait l'alphabet. Quand on découvrait une 27 e comète dans l'année, il fallait recommencer l'alphabet en faisant suivre la lettre du chiffre 1 (comme 1991a1). Les découvertes de comètes après leur passage au périhélie rendaient difficile une désignation officielle cohérente. Les comètes à courte période multipliaient les désignations, une nouvelle étant attribuée à chacun de leurs retours.
Nouveau procédé
Depuis le 1e janvier 1995, une nouvelle nomenclature, inspirée par celle appliquée aux astéroïdes, est attribuée comme ceci :
- Une lettre servant à identifier le type de comète : C indique une comète à longue période (supérieure à 200 ans) ou non périodique. P indique une comète à courte période (inférieure à 200 ans). D est utilisé pour les comètes disparues ou éteintes. X pour une comète dont l'orbite n'a pu être calculée.
- L'année de la découverte.
- Une lettre majuscule correspondant à la quinzaine du mois de la découverte (Voir tableau).
- Un chiffre précisant l'ordre chronologique de découverte durant cette quinzaine.
- Le nom du (ou des) découvreur(s).
Ainsi pour C/1995 O1 Hale-Bopp :
- C/ indique qu'il s'agit d'une comète à longue période (éventuellement non périodique).
- 1995 indique que la comète a été découverte en 1995.
- O indique qu'elle a été découverte au cours de la deuxième quinzaine de juillet.
- 1 indique qu'il s'agit de la première comète découverte au cours de cette période.
- Hale-Bopp est le nom de ses deux découvreurs, Alan Hale et Thomas Bopp.
Lorsqu'un astronome découvre plusieurs comètes, un numéro est ajouté après le nom (comète Hartley 2 par exemple).
Pour les comètes périodiques dont le retour a été observé au moins une fois, la désignation subit une légère modification.
Par exemple la comète P/2001 J1 NEAT a été retrouvée en 2008, conformément aux calculs de sa période orbitale. Sa périodicité ne faisant aucun doute, elle a reçu l'appellation définitive 207P/NEAT, indiquant qu'il s'agit de la 207 e comète périodique confirmée[16].
Tableau de correspondance des lettres aux quinzaines
Note : les lettres I et Z ne sont pas utilisées.
Mois Quinzaine Lettre Janvier du 1e au 15 A du 16 au 31 B Février du 1e au 15 C du 16 au 28 ou 29 D Mars du 1e au 15 E du 16 au 31 F Avril du 1e au 15 G du 16 au 30 H Mai du 1e au 15 J du 16 au 31 K Juin du 1e au 15 L du 16 au 30 M Juillet du 1e au 15 N du 16 au 31 O Août du 1e au 15 P du 16 au 31 Q Septembre du 1e au 15 R du 16 au 30 S Octobre du 1e au 15 T du 16 au 31 U Novembre du 1e au 15 V du 16 au 30 W Décembre du 1e au 15 X du 16 au 31 Y Dénombrement
On connaît à l'heure actuelle plus de 2 000 comètes qui ont été répertoriées.
L'une des comètes les plus célèbres est la comète de Halley, qui réapparaît tous les 75 ou 76 ans.
Autres comètes célèbres :
- comète McNaught (C/2006 P1) La toute dernière très brillante
- comète Hale-Bopp (C/1995 O1)
- comète Hyakutake (C/1996 B2)
- comète Shoemaker-Levy 9 (D/1993 F2), détruite par collision avec Jupiter en juillet 1994
- comète 109P/Swift-Tuttle
- comète 55P/Tempel-Tuttle
- comète 19P/Borrelly, visitée par la sonde Deep Space 1
- comète 9P/Tempel, première comète à être visitée par deux sondes : Deep Impact en 2005, qui lui a envoyé un impacteur, et Stardust en 2011.
- comète Wild 2, survolée par la sonde Stardust
- Hartley 2, survolée par la sonde Deep Impact
Comètes retenues pour être survolées par des sondes spatiales :
- comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko, sera visitée par la sonde Rosetta
Notes et références
- (fr) Jean-Luc Dauvergne, « Le sursaut de Scheila (l'astéroïde) », Ciel et Espace. Mis en ligne le 13 décembre 2010, consulté le 27 décembre 2010
- Olivier Groussin, À la rencontre des comètes, conférence du Bureau des longitudes, 6 avril 2011
- (en) Richard B. Hoover, « Fossils of Cyanobacteria in CI1 Carbonaceous Meteorites : Implications to Life on Comets, Europa, and Enceladus », dans Journal of Cosmology, vol. 13, 2011 [texte intégral]
- (en) Kerry Sheridan, « NASA shoots down alien fossil claimsEnceladus », dans ABC News, vol. 13, 7 mars 2011 [texte intégral]
- La queue des comètes sur Astrosurf
- Nicolas Biver, « Les comètes, archives glacées du Système solaire », Ciel et espace radio, 12 janvier 2009
- M. Festou, op. cité, p. 34
- Les comètes sur le site Astrosurf
- Bibliothèque historique, XV, c.50 Diodore de Sicile,
- Sénèque : Naturales quaestiones, VII, 24
- (en)History of comets site de l'Observatoire européen austral
- Peurs et superstitions des comètes
- Aimé Henri Paulian, Dictionnaire de physique portatif, Volume 1, Avignon, Girard et Seguin [lire en ligne]
- (en) Andrew Pettegree, The Reformation World, Routledge, 2000, Broché, 600 p. (ISBN 0415163579) [lire en ligne], p. 531
- (fr) Jean Étienne, « Le brownleeite, un minéral inconnu dans la poussière d'une comète », Futura-Science, 16 juin 2008. Mis en ligne le 16 juin 2008, consulté le 16 juin 2008
- (fr) Gilbert Javaux, « Nouvelles du ciel d'octobre 2008 », PGJ Astronomie, octobre 2008. Consulté le 8 décembre 2010
Voir aussi
Bibliographie
- M. Festou, Philippe Véron, Jean-Claude Ribes, Les comètes : mythes et réalités, Flammarion, 1985, 319 p. [lire en ligne]
- André Brahic, Les Comètes, PUF (QSJ), 1993
- Jacques Crovisier, Thérèse Encrenaz, Les Comètes, témoins de la naissance du Système solaire, CNRS Editions/Belin, 1995
- Annie-Chantal Levasseur-Regourd, Philippe de la Cotardière, Les comètes et les astéroïdes, Le Seuil, 1997
Articles connexes
Liens externes
- Les comètes : un dossier résumant les connaissances de l’antiquité à avant la mission Stardust
- Les comètes pour les nuls
- La vie d'une comète [flash]
- Les comètes, PGJ Astronomie
- Comètes, origine des noms
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