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Abbaye de Bellebranche
Abbaye de Bellebranche Latitude
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(Chercher ce lieu)Pays France Région Pays de la Loire Département Mayenne Ville Saint-Brice Culte Catholique romain Type Abbaye Début de la construction ~ 1150 Fin des travaux ~ XVe siècle Classé(e) 21 mai 1986 (N° notice MH : PA00109583) modifier L'ancienne abbaye cistercienne Notre-Dame de Bellebranche est située à Saint-Brice dans le sud du département de la Mayenne, dite Mayenne angevine.
Sommaire
Étymologie
- Abbas B.-M. de Bellabrancha, 1175 [1] ;
- Abbas Belle Branchie, 1180 [2] ;
- Abbas de Bella Branca, 1189 [3] ;
- Abbas Bellebranchiæ, 1197 [4] ;
- Beata Maria de Bella Branchia, 1218 [5] ;
- Abbas Beatæ Mariæ de Bellabrancha, 1232 [6] ;
- Abbas et conventus de Bellabrancha, 1265 [7] ;
- Les religieux, abbés et couvent de Bellebranche, 1412 [8] ;
- Monasterium beatæ Mariæ de Bellabrancha, ordinis cisterciensis, 1446 [9].
Histoire
L'abbé de l'Abbaye de Louroux en Anjou, envoya, en 1150, une petite colonie de moines cisterciens au lieu dit de Bellebranche, situé dans le Haut-Anjou mayennais. L'établissement devint définitif par la donation de Robert III de Sablé le 27 juillet 1152.
Robert IV de Sablé, à l'occasion de la mort de Clémence de Mayenne, sa femme, et de son départ pour la Terre Sainte (1190), confirma et augmenta les donations paternelles.
Notre-Dame de Bellebranche, 389è fondation de l'Ordre de Citeaux, fut approuvée par les papes Alexandre III (1165), Urbain IV (1264), Clément IV et Boniface VIII.
On mentionne parmi les privilèges des religieux, celui de se choisir un abbé et un prieur; ils eurent soin de se faire confirmer dans ce droit, en 1498, par Louis XII. L'abbaye fut en peu de temps la plus riche des maisons cisterciennes de l'Anjou et du Maine, grâce aux libéralités des seigneurs de Sablé, de Château-Gontier, de Laval, de Craon, de Sillé, Anthenaise, de Rohan.
Le domaine de l'abbaye
Autour de leur monastère, les religieux avaient créé 7 étangs, 2 magnifiques bois de haute futaie, sans compter les bois taillis du Fourneau, des Nortrons, et les Grands-Bois ; ils avaient planté 53 quartiers de vigne en trois clos, aménagé 10 métairies en Saint-Brice et Beaumont, dont ils possédaient la seigneurie paroissiale.
50 métairies et de beaux fiefs dans la sénéchaussée de l'Anjou, le fief et le manoir de la Gaulerie en Chemiré-sur-Sarthe, trois métairies à Brissarthe, la terre de Cernée, avec maison abbatiale et chapelle, à Écouflant, celle de Châteauneuf-sur-Sarthe, un hôtel à Angers, etc... composaient au XVe siècle le domaine de Bellebranche. Toutes ces possessions éloignées, mises à ferme, étaient d'ailleurs d'un petit rendement pour la maison : « Elles ne sont trop suffisantes, disent les moines au XVe siècle, pour l'entretenement de nostre abbaye et couvent, à l'aliment et vestement de nous qui suismes en nombre XXXV religieux, et faire les aumosnes aux pauvres qui se trouvent en grand nombre de jour en jour, mesme quand est temps de stérilité. »
« Une mieche de la forme et ordonnance du couvent » était en outre distribuée à tous les pauvres, le premier mardi de carême, et un dîner avec une aumône honnête servi le jeudi-absolu à toutes personnes qui se présentaient et qui voulaient avoir « autant comme un religieux de l'abbaye ».
Les offices claustraux, priorat, sous-priorat, chanterie, sacristie, cellerie, procure, aumônerie, infirmerie, avaient chacun leur dotation particulière.
Guerre de Cent Ans
La publication du Père Denifle sur la Désolation des églises de France [10] confirme les détails déjà donnés sur l'état de dévastation de l'abbaye dans la première période de la guerre de Cent Ans. Couvents, maisons, édifices, résidences, presque tout avait été saccagé, brûlé pendant les guerres par les ennemis du roi et du royaume. Les revenues étaient tellement réduits qu'ils ne pouvaient qu'à peine suffire à l'entretien des religieux, la moitié de l'année, et rendaient impossible la restauration de l'abbaye si le pape n'y subvenait.
L'abbaye de Bellebranche du XIVe au XVIe siècle
L'abbaye quitta au XIVe siècle la stricte observance des Bernardins pour acceptéer la règle mitigée, dite Clémentine[11], qui réduisait l'abstinence à 4 jours par semaine.
Un collège établi rue du Godet à Angers, près du chevet de l'église Notre-Dame[12], donnait aux jeunes religieux toute facilité pour suivre les cours de l'Université, et pouvait même servir d'asile à la communauté en temps de guerre. Ce n'était pas une précuation inutile : une lettre de Charles V, du 4 avril 1365, atteste que les religieux ont perdu « par les ennemys qui longuement ont esté et sont encore au païs, et par la prise du chastel de Sablé, croix, calices, sanctuaires, livres et ornements, blé, vin, avoines; et aussi par ceulx qui prisrent le fort de Saint-Brice qui est près de leur abbaye, au quart de lieue, qui par plusieurs fois les ont mys à très grans et excessives rançons et ont arses et détruictes leurs maisons, manoirs, mestayries et granges ».
Les lettres de sauvegarde que les religieux achetèrent des Anglais en 1433, et sans doute les années précédentes et suivantes, n'empéchèrent pas les bandes de ruiner presque complètement l'abbaye. La paix revenue par l'expulsion des ennemis du dehors, Jean d'Hierray[13], évêque du Mans, voulut s'occuper de la restauration du monastère. Il avait le droit d'y faire visite en vertu d'un règlement, intervenu vers 1320, entre le cardinal Arnaud et l'abbé de Citeaux, en annonçant son arrivée, par une lettre dont les termes avaient été longuement discutés : « Significamus vobis, vestrum monasterium intendimus declinare ; unde pro nobis, nostra familia et equitatura nostra generose providere curetis ».
Jean Rocher, abbé de Bellebranche en 1451, malgré ce droit incontestable, n'en avait pas moins manifesté l'intention de fermer la porte du couvent à l'évêque ; il eut au moins le bon esprit de reconnaître sa faute et d'aller trouver Jean d'Hierray à Sablé pour lui faire ses excuses (1451). Deux commissaires envoyés par l'évêque à Bellebranche trouvèrent l'église « toute découverte, les autels renversez, les clîtres rompus, une partie des dortoirs brulez, et tous les riches sépulchres des seigneurs de Sablé et de Chasteau-Gontier, fondateurs et bienfaicteurs de cette abbaye, brisez et mis en pièces ; de sorte qu'il n'estoit resté que quelques logements pour l'habitation de cinq ou six religieux. »[14] Pendant cette période calamiteuse, les religieux s'étaient retirés au château de Sablé. Jean d'Hierray supplia avec larmes l'abbé d'employer une partie de ses revenus à relever le monastère de ses ruines et d'y faire refleurir l'ancienne discipline.
La commende introduite à Bellebranche un siècle plus tard (1552) compromit comme partout l'esprit religieux de l'abbaye. Elle eut à souffrir à la fin du XVIe siècle, plus qu'aucune autre, des troubles et de la guerre civile. Pillée par les Huguenots, dès 1567, et par le féroce René de la Rouvraie qui fit pendre plusieurs religieux, prise et reprise par tous les partis, elle ne sortit de cette période désastreuse que gravement compromise même dans son existence.
L'abbaye de Bellebranche aux XVIIe et XVIIIe siècles
Aussi, quand Henri IV eut fondé le collège de La Flèche, songea-t-il à lui annexer la mense abbatiale. Il y eut résistance ; mais cependant, après la résignation de François de Donnadieu, le pape Paul V promulgua le décret d'union dans une bulle du 11 juin 1607, en faveur du collège des pères jésuites, « dont le zèle, la science, les aptitudes pour l'enseignement devaient procurer une éducation chrétienne et solide à la jeunesse de la ville et du royaume ». Le monastère ne devait donc plus être gouverné désormais que par un prieur triennal. Dès l'année suivante (1608), le roi voulut, pour compléter le revenu qu'il avait promis à son collège, supprimer même la mense conventuelle. Ce projet souleva une véritable tempête ; le roi dut écrire à M. de Brèves, son ambassadeur à Rome, de faire arrêter l'expédition du bref ; mais en même temps, il manda à Paris Nicolas Boucherat, abbé de Citeaux, et lui fit accepter en échange de Bellebranche l' Abbaye de la Buxière, au diocèse d'Autun (26 juin 1609). L'opposition vint alors des religieux, qui portèrent plainte devant l'official du Mans et appelèrent comme d'abus au Parlement. Ils eurent gain de cause, prirent même à bail des Jésuites la mense abbatiale; ils reçurent des novices comme par le passé, et leur nombre s'éleva encore jusqu'à 30 profès[15], sans compter les convers.
Ils n'étaient plus que quatorze, et la maison criblée de dettes, en 1683. Pour se soustraire à la réforme qu'exigeait le général de l'Ordre, et menacés d'être transférés dans un autre monastère, ils traitèrent avec les Jésuites, qui promirent une pension au prieur, Jean du Hardas , ainsi qu'aux autres religieux (11 février 1684). Le 23 mars 1684, l'abbé de Chaloché et le prieur de l'Abbaye de l'Epau vinrent au nom des supérieurs protester contre cette convention, et le Conseil privé devant lequel l'affaire fut portée unit la mense conventuelle au collège (arrêt du 26 octobre 1686), à charge par lui de payer toutes les dettes, d'entretenir le monastère, d'acquitter les fondations et d'assurer une rente aux religieux. Ceux-ci, dans l'acte passé devant François Ivert, notaire à Grez-en-Bouère, par lequel ils acceptaient les conventions précédentes, se réservaient le droit de faire chasser sur les terres de l'abbaye et d'y nourrir chacun un cheval. Ils continuèrent d'habiter une partie du couvent, sauf le Père Jean du Hardas qui devint intendant du marquis de Sablé; le reste du couvent était à la disposition des Pères Jésuites comme maison de campagne.
Ont dit que Jean-Baptiste Gresset y composa Le Lutrin vivant (1734), ce que rend vraisemblable l'allusion à la fête patronale de saint Brice.
Six chapelains remplacèrent les derniers religieux ; les Doctrinaires succédèrent aux Jésuites, à Bellebranche comme à La Flèche ; puis la Révolution acheva l'œuvre de destruction.
Quelques insermentés furent internés dans les vieux bâtiments en attendant qu'on les réunît à leurs confrères, à Laval. Les derniers chapelains refusèrent aussi le serment schismatique. L'un d'eux, Joseph Lemercier[16] fut enfermé à Patience, transporté à Bordeaux, arrêté de nouveau le 18 janvier 1798, et détenu à l'Abbaye Notre-Dame d'Évron. Un autre, François-Anne Gouzay[17], arrêté par les gendarmes le 4 mars dans le pays de Saint-Loup qu'il évangélisait, enfermé à Patience, transporté à Rambouillet, mourut au Mans. Le 2 décembre 1794, les Chouans, qui s'étaient casernés dans la maison abbatiale, furent attaqués par la garnison de Sablé; l'affaire fut chaude et les pertes sensibles de chaque côté.
La vente nationale du domaine de Bellebranche eut lieu le 19 février 1793, celle de l'église le 1er juin 1794.
Liste des abbés
Abbés réguliers
Abbés réguliers de Bellebranche- Robert, témoin en 1162 d'un don fait par Renaud Ier de Château-Gontier aux religieux de Saint-Nicolas d'Angers; il cède en 1165 à Marmoutier les droits de son abbaye sur la terre de G. Grandin, à Bouère ; Zacharie, abbé du Louroux, et Pierre, abbé de La Boissière, sont présents.
- Philippe n'est connu que par une charte de l'évêque du Mans Guillaume de Passavant (~1145-1187) en faveur de l'abbaye de Beaulieu.
- Geoffroy: (Dom Piolin le nomme Guillaume) fait un accord au sujet de la dîme de Sillé avec l'abbé de la Couture au Mans, vers 1175, et un autre, semblable, concernant quelques vignes du prieuré de Sablé, vers 1180; il traite également avec Renaud V de Château-Gontier, l'échange d'un pré à Chémeré -ou Chemiré- pour une vigne donnée par le prêtre Thibault; enfin en 1186, il reçoit à La Gravelle, de Guy VI de Laval, la franchise de toutes les possessions de l'abbaye dans sa baronnie.
- Guérin assiste à la ratification par l'évêque du Mans Hamelin (1190-1214) du don fait à Bellebranche, par Étienne de la Course, de la vigne de Pocé; il signe la charte par laquelle Guy VI de Laval abolit le droit de mainmorte, 1197.
- M(acé?) veend, en 1214, à Foulques de Couvenant, en présence de R., abbé du Louroux, d'A., abbé de Perseigne, de M. , abbé de Champagne, ce que possède l'abbaye au Tremblay, à la Hangotière et à Ingrande, sous la réserve des dîmes du grain et du vin.
- Jean de Saint-Sulpice, cité au cartulaire du Parc en 1236, fait, en 1237, une transaction avec le chapelain de Saint-Omer, devant Guillaume, doyen d'Entre-Sarthe-et-Mayenne.
- Lucas paraît également dans le cartulaire de Notre-Dame-du-Parc (mss. de Gaignières) en 1248.
- André était à la fois abbé du Louroux et de Bellebranche quand il ratifia, en 1280, un accord avec Robert de Sillé.
- Étienne, dit de Saint-Sulpice par Dom Piolin, d'après le Cab. de la Beauluère, donne à l'un de ses religieux, Guillaume Bouglier, la faculté de passer sous la Règle de saint Benoît dans l'Abbaye de la Couture au Mans.
- Jean prend à bail emphytéotique un bois situé dans le fief du prieuré de Bouère, pour y former l'étang de Queulain, 1342.
- Macé donne bail de l'hébergement de la Rivière de Chemiré à Renaud d'Abatant, 27 avril 1350.
- Saincton, exécuteur testamentaire d'Amaury IV de Craon, le 26 avril 1379; vivait encore en 1385.
- Guillaume prête à l'abbé de Saint-Serge 400 écus d'or en 1388 ; fait un accord avec le seigneur de Ballée en 1392 ; est délégué par le pape Boniface IX pour une enquête au sujet de la fondation des Cordeliers de Laval en 1396 ; il prononce, comme arbitre, entre les abbés de Poutron et de Chalocé qui se disputaient certaines dîmes, 4 janvier 1408.
- Étienne Jacgais, procureur de l'abbaye en 1412 à l'occasion d'une sentence prononcée par le sénéchal de Sablé et concernant la terre de Bouessay, a le titre d'abbé dans un contrat passé à Bouère en 1415 ; il reçoit, en 1426, le remboursement des 400 écus d'or avancés en 1388 à Saint-Serge ; il fait, en 1436, une transaction avec Bertrand de Tessé, chevalier, seigneur de Tessé et de Mergot, un échange avec le même en 1444, et, le 10 septembre 1446, règle encore une longue contestation avec l'abbaye de la Couture.
- Gervais reçoit divers aveux en 1447, 1449 et 1451.[18]
- Jean Rocher est cité comme abbé en 1451 ; il fait serment aux mains de Martin Berruyer, évêque du Mans (1452-1467), le 20 mars 1452; reçoit aveu de divers particuliers en 1454 ; et se qualifie étudiant à l'Université d'Angers en 1455, 1456. C'est encore lui, sans doute, qui fait accord en 1482 avec le chapitre de Saint-Maurice d'Angers.
- Pierre Lohéac, probablement de la famille angevine qui a donné un maire à la ville d'Angers (1492), et un chanoine de Saint-Pierre, recteur à l'université (1496), était pourvu de l'abbaye en 1485, et étudiant à Angers; il prend la qualité de régent en 1488, et soutient au nom de l'abbaye un procès contre la veuve de Jean Defaye.
- Jean du Mesnil, comme ses prédécesseurs étudiant à Angers, et déjà abbé en 1495, reçoit plusieurs déclarations des sujets de l'abbaye, en 1497, 1498 ; est en procès avec le seigneur de Saint-Brice en 1499 ; figure à la promulgation de la Coutume du Maine, en 1508, et, d'après Ménage qui cite l'histoire de saint Florent, siège encore le 20 août 1516.
- Jean Lecomte reçoit plusieurs aveux en 1512, 1513 ; assiste le 25 janvier 1515 à l'élection de l'abbé de la Clarté-Dieu ; donne pouvoir aux religieux de Chalocé d'élire le leur, le 5 juillet 1521 ; s'intitule « humble abbé de Bellebranche » dans l'aveu qu'il rend au baron de Sablé en 1535 ; et fait encore hommage du temporel de son abbaye à François de Lorraine en 1552.
Il y eut donc au moins vingt abbés réguliers pour une période de quatre siècles.
Abbés commendataires
Abbés commendataires de Bellebranche- Louis, Cardinal de Lorraine, 1554, 1556.
- Jules Alvarot, clerc, ambassadeur du duc de Ferrare près du roi de France; il reçoit aveu en 1560 et meurt en 1565.
- Jean-Baptiste Bencivini, clerc du diocèse de Florence, doyen de Notre-Dame de Mantes, fut pourvu par la bulle du pape Pie V, du 30 juin 1565. Le mandement du roi, daté de Cognac le 23 août, le qualifie « aumônier de notre très honorée dame et mère » ; il est accompagné de lettres de naturalisation. Bencivini date de Fontaines (Haute-Marne) la procuration qu'il donne à Jérôme Follet, chapelain et chaintre du roi, et celui-ci vient prendre possession le 24 septembre 1565, en présence de tous les religieux ; au nombre des témoins se trouve Gatien Bureau, chapelain de la reine. L'abbé fait un concordat avec le curé de Saint-Brice, en 1567 ; reçoit aveu de Gilles du Tertre, 1578 ; est cité dans les actes du clergé, 1583 ; et meurt en 1597.
- François de Donadieu, évêque élu d'Auxerre (1599-1625), est pourvu de l'abbaye de Bellebranche le 7 juin 1597 ; il ne fit prendre possession par procuration, datée d'Amiens, que le 18 novembre 1600. Le prieur Louis d'Auterives et 12 religieux étaient présents. En compensation de sa mense abbatiale qu'il cédait aux Jésuites, il obtint pour son frère Jean l'évêché de Saint-Papoul, sur lequel une rente lui fut réservée.
Prieurs claustraux
Les prieurs claustraux qui gouvernèrent l'abbaye depuis l'introduction de la commende- Gervais Gaudin, 1545, 1547.
- François Pondavy, docteur en théologie; il donne un bail où paraissent 17 religieux « constituant la plus grande et saine partie du couvent », 1585.
- Louis d'Auterives, 1597, 1600.
- Pierre Barbes, délégué par les religieux à l'assemblée du Mans, pour la nomination des députés aux États de Sens, 1614.
- Vincent Mondière, bachelier en théologie, sous-prieur 1616, prieur 1623, 1628.
- Madelon Tullié, 1633.
- Nicolas Cousin, docteur en théologie, vicaire général de son ordre dans les provinces de Touraine, Blaisois et Anjou, prieur, 1634. Il paraît dans un acte de 1636 avec 18 religieux, prêtres, profès, et dans un autre en 1639 avec 16 religieux.
- François Bignon, 1649.
- François Davazé, 1671, 1673.
- Jean du Hardas , 1680, 1684. Prieur de Bellebranche à une époque où les Jésuites prirent définitivement possession de l'abbaye, en 1684, il se fit transférer dans l'ordre des anciens Bénédictins, se berçant toujours de l'espoir d'obtenir une abbaye que le Père de la Chaise lui avait promise. Il s'attacha ensuite, en qualité d'intendant, à la personne du marquis de Servien, seigneur de Sablé, qui se ruina et mourut en prison, pendant que Jean du Hardas trouvait asile jusqu'à sa fin dans un réduit, près des écuries du château de Sablé.
- René de la Barre, 1687.
- Étienne Pasqueray du Rouzay, originaire d'Angers, 1690. Il fut, avec dom Letessier de la Guindonnière, né à Château-Gontier, l'un des deux derniers religieux cisterciens qui habitèrent Bellebranche.
Architecture
À la fin du XIXe siècle le propriétaire, M. de Sars, construit un château élégant à partir des ruines de l'ancien logis abbatial du XVe siècle, entièrement défiguré, et auquel il rend son aspect primitif. Les sculptures des fenêtres à meneaux, des frontons, des portes, sont exécutées par un artisan du Mans, M. Gaullier.
Un cadran solaire daté de 1711 et le millésime 1733 gravé sur un arrêtier, indiquaient l'époque des modifications (ou mutilations) antérieures. La chapelle à porte ogivale en grès roussard a retrouvé ses anciennes fenêtres, qui avaient été murées ; l'une d'elles est même surmontée désormais de l'écusson de l'abbaye sur lequel on voyait une aigle portant une branche de chêne. Un grand arc ogival en grès roussard de 6m x 6.60m a été rouvert sur la façade est : il était peut-être le point de départ d'un cloître conduisant à l'église ou à l'abbaye proprement dite ; peut-être aussi était-ce l'ouverture d'un de ces porches intérieurs souvent utilisés dans les châteaux du XVe siècle.
On a trouvé de petites croix de fer de 0,20m de longueur dans les murs, et, ça et là, des pierres calcinées témoins des incendies du XVIe siècle, quand l'abbaye tomba aux mains des huguenots. Le corps de logis est flanqué d'une aile à l'est et de la chapelle à l'ouest. La façade nord a une tour engagée dans l'angle intérieur et logeant l'escalier.
Sont inscrits au patrimoine des Monuments historiques depuis le 21 mai 1986 (N° notice MH : PA00109583): l'ancienne chapelle du logis abbatial, le bâtiment romain (aile des convers, réfectoire), le logis dit chapelle Saint-Michel; l' emplacement et les vestiges des églises et cloître disparus (cad. A 13, 18, 29, 30, 408, 410).
Notes et références
- ↑ Cartulaire de la Couture, p. 103.
- ↑ Archives départementales de la Mayenne, II.
- ↑ Province du Maine, t. IV, p. 126
- ↑ Maison de Laval, t. I, p. 51
- ↑ Louis-Julien Morin de la Beauluère, Guillaume Le Doyen, p. 301
- ↑ Cartulaire de la Couture, p. 255
- ↑ ibid., p. 291
- ↑ ibid., p. 355
- ↑ ibid., p. 357
- ↑ t. II/1, p. 229, d'après Supplem. Urbani V, n°37, fol. 155, ad annum 1363, 4 julii
- ↑ Du nom du pape Clément V qui l'avait autorisée.
- ↑ Actuellement, église de la Trinité dans le quartier de la Doutre.
- ↑ ou Jean D'Ansières évêque du Mans de 1439 à 1451 ?
- ↑ La publication du Père Denifle sur La désolation des églises de France (t. II/1, p. 229, d'après Supplem. Urbani V, n°37, folio 155, ad annum 1363, 4 julii), confirme les détails déjà donnés sur l'état de dévastation de l'abbaye dans la première période de la guerre de Cent Ans. « Couvent, maisons, édifices, résidences, presque tout avait été saccagé, brûlé pendant les guerres par les ennemis du roi et du royaume. Les revenus étaient tellement réduits qu'ils ne pouvaient qu'à peine suffire à l'entretien des religieux, la moitié de l'année, et rendaient impossible la restauration de l'abbaye si le pape n'y subvenait. »
- ↑ Source Wiktionnaire : profès masculin (féminin : professe)= Celui ou celle qui a fait les vœux par lesquels on s’engage dans un ordre religieux, après que le temps du noviciat est expiré. Religieux profès, Religieuse professe. Substantivement, Un jeune profès, Une jeune professe. Maison professe = Maison dans laquelle résident les religieux profès.
- ↑ Né à La Chapelle-d'Aligné en 1733.
- ↑ Né à Ville-Dieu (diocèse de Chartres) en 1729.
- ↑ Un religieux nommé Jean de Bartinellis est autorisé par le pape Nicolas V à passer à l'Ordre de Saint Benoît le 15 décembre 1450.
Liens internes
Abbayes de la Mayenne :
Bibliographie
- Archives départementales de la Sarthe : Chartrier de l'abbaye (44 registres, une liasse et 35 chartes); fds. mun., 840.
- Gilles Ménage : Histoire de Sablé, p. 165.
- Cartulaires de l'abbaye d'Évron et de ND. de la Couture au Mans
- Gallia Christiana, t. XIV, p. 441.
- Archives départementales de la Mayenne, deux registres de la série H.
- Pierre-Jean Le Corvaisier, Histoire des évêques du Mans, p. 457, 729.
- Mémorial de la Mayenne, t. II, p. 279.
- Bibliothèque de l'Arsenal, p. 925.
- Bibliothèque nationale, fonds français, 22.450, f.303; fds. lat. 5.441/2, f.451.
- Archives nationales, L. 975, KK. 324.
- Revue du Maine, t. II, p. 115.
- Chart. de Juigné, de saint-Brice.
- De Rochemonteix, le Collège de La Flèche.
- O. de Poli, Hist. des Courtin, p. 293.
- Registres paroissiaux de Saint-Brice, Grez-en-Bouère, Bouère, Saint-Denis-d'Anjou.
Source
- « Abbaye de Bellebranche », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition], t. IV, p. 51. Idem pour François de Donadieu et Jean du Hardas.
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