- Abbaye Sainte-Croix de Quimperlé
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Abbaye Sainte-Croix de Quimperlé Présentation Période ou style roman et néo-roman Date de construction 1029 Destination initiale Abbaye
(culte catholique)Propriétaire Commune
DépartementDestination actuelle Église paroissiale (culte catholique)
Tribunal et gendarmerieProtection Classé MH (1840)
Inscrit MH (1926)Géographie Pays France Région Bretagne Département français Finistère Commune française Quimperlé Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Bretagne
modifier L'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé est une ancienne abbaye située dans la ville de Quimperlé dans le département du Finistère. Fondée en 1029 par Saint Gunthiern grâce à une donation du comte de Cornouaille Alain Canhiart, elle est une des abbayes puissantes de Bretagne, comprenant de nombreuses dépendances. Sa nef de plan centré inspirée du Saint-Sépulcre de Jérusalem est un exemple quasi-unique en Bretagne[1].
L'abbaye est fermée lors de la Révolution. L'église est conservée pour le culte mais les bâtiments abbatiaux sont convertis en bâtiments publics (tribunal et caserne de gendarmerie). L'église est classée monument historique en 1840 et le cloître inscrit en 1926[2]. Le clocher s'effondre en 1862, entraînant la destruction de la plus grande partie de l'église. Celle-ci sera largement reconstruite à la fin du XIXe siècle, sous la direction de l'architecte diocésain Joseph Bigot.
Sommaire
Histoire
L'abbaye de Sainte-Croix[3] fut fondée en l'an 1029 à l'emplacement d'un lieu nommé villa Anaurot donnant naissance à la ville de Quimperlé, dans le Finistère. Anaurot était réputée être une ancienne abbaye fondée par saint Gurloes. La date de la fondation est controversée: si 1029 est la date indiquée par le cartulaire de Quimperlé rédigé en 1120, les précisions incluses dans ce texte, les personnages indiqués, laissent penser à beaucoup d'historiens une date vers 1050. Sainte-Croix suivait la règle de saint Benoît comme toutes les abbayes bénédictines[4].
La tradition rapporte que la fondation du monastère fait suite à la guérison miraculeuse du comte de Cornouaille Alain Canhiart, alors qu'il était atteint de langueur. Une nuit dans un songe, il vit descendre au-dessus de son lit une croix brillante comme de l'or et se réveilla soudain soulagé de ses souffrances. Judith son épouse et Orscand son frère à qui fut rapporté ce songe miraculeux le pressèrent alors de bâtir une église et un monastère consacré à la Saint-Croix. Le 14 septembre 1029 Saint Gurloës fut béni premier abbé de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé par l'évêque de Nantes.
Saint Gurloes, qui était prieur de Redon, fut le premier abbé à la tête de l'abbaye jusqu'à sa mort en 1057. Sûrs de l'appui du pape Grégoire VII, les moines tentèrent d'obtenir la canonisation de leur premier abbé et élevèrent son tombeau dans la crypte avant même que la décision ne fut prise; or le pape suivant Urbain II refusa la canonisation car nul ne doit être inscrit au canon des saints "s'il n'y a des témoins pour attester avoir vu de leurs yeux ses miracles et si cela n'est confirmé par le commun consentement d'un synode plénier". La ferveur populaire en fit touefois un saint appelé en breton sant Ourlou et il devint par homophonie avec le mot breton urlou ("goutte"), le saint guérisseur de la goutte, en breton droup sant Ourlou (mal de saint Ourlou). Son culte est resté limité à quatre chapelles situées à Clohars-Carnoët, Le Faouët, Languidic et Lanvénégen.
La dynastie comtale des comtes de Cornouaille, devenus comtes de Nantes en 1054 et ayant reçu par mariage le duché de Bretagne en 1066, accrut la richesse de l'abbaye par de nombreuses donations de Nantes à Locronan, par des privilèges variés (droits seigneuriaux sur la ville de Quimperlé, droit de juridiction épiscopale sur toutes les possessions de l'abbaye) et en fit sa nécropole. Benoît (cadet de la famille comtale), moine de l'abbaye de Landévennec en devint alors l'abbé, charge qu'il cumulera bientôt avec celle d'évêque de Nantes, succédant ainsi à son frère Guérech II jusqu'en 1114. Au milieu du XIIe siècle, l'abbaye Sainte-Croix est en importance la troisième ou la quatrième de Bretagne sur les plans temporel et spirituel après Notre-Dame en Saint-Melaine de Rennes, l'Abbaye Saint-Sauveur de Redon de Redon et peut-être Saint-Gildas-de-Rhuys.
Dans les années 1124-1128, le moine Gourheden établit le cartulaire de Quimperlé, alors qu'un conflit opposait l'abbaye à celle de Redon à propos de la possession de l'île de Belle-Île. C'est par ce cartulaire qu'est connue la fondation de l'abbaye Sainte-Croix qui est un recueil de chartes de propriétés au monastère; le cartulaire raconte aussi la vie de Sainte Ninnoc. Emporté pendant la Révolution française par le cellerier de Sainte-Croix, Pierre Daveau, il fut donné à un médecin quimperlois, puis par la suite vendu à un bouquiniste parisien et revendu à un lord anglais, ce qui explique qu'il est actuellement conservé à la British Library à Londres.
L'abbatiale est reconstruite au XIIe siècle et son cloître est refait au XVIIe siècle. L'église abbatiale a dû être reconstruite par Joseph Bigot après l'effondrement de la coupole centrale en 1862. Le chevet et le chœur des moines sont les traces les plus anciennes et sont datés du début du XIIe siècle.
En 1665, l'abbaye est réformée par les Mauristes.
L'abbaye a été à l'origine de la création de la ville de Quimperlé grâce à la protection que les murailles entourant l'abbaye, à l'île artificiellement créée dans la presqu'île de confluence par la création de douves rejoignant l'Ellé et l'Isole, par l'attraction du minihy ("sauveté monacale") de Cloz Gurtheirn et la protection papale. Mais l'abbaye fut le véritable seigneur féodal de la ville dont l'abbé était à la fois l'administrateur, le juge et le voyer, assurant la perception des impôts.
Article détaillé : Liste des abbés de Sainte-Croix de Quimperlé.Possessions
- Prieurés :
- Seigneuries :
Architecture
L'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé[5] : fondée au XIe siècle par le comte de Cornouaille Alain Canhiart, c'est, avec l'église de Lanleff dans les Côtes-d'Armor, la seule église de Bretagne à avoir un plan circulaire, calqué sur l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Elle a dû être réédifiée (sauf l'abside et la crypte) en 1862, quand son clocher s'effondra. Le nouveau clocher est isolé. Elle a la forme d'une croix grecque, constituée d'une rotonde centrale de 26 mètres de diamètre, de trois absides arrondies et d'une nef de forme carrée. Sa rotonde par ses dimensions est la plus grande rotonde de France.[réf. nécessaire] La coupole centrale s'élève 19 m au-dessus du sol et est soutenu par 4 énormes piliers. Le chœur des moines est un chef d'œuvre de l'art roman (rare en Bretagne); sa crypte du XIe siècle est très bien conservée et contient deux gisants, dont celui de saint Gurthiern, le fondateur de la première abbaye; la mise au tombeau, en calcaire de Saintonge, sculptée aux environs de 1500 est remarquable même si elle a totalement perdu ses peintures d'origine car elle fut malencontreusement entreposée de manière précaire dans le jardin de l'abbaye pendant plusieurs décennies ; le retable du XVIe siècle a été récemment restauré ; une belle chaire du XVIIe siècle est également visible[6].
Ornementation
Voir aussi
Article connexe
Sources et bibliographie
- Cartulaire de Quimperlé
- Jean-Jacques Gouriou, Alain Pennec, Fañch Postic, Yves Bellancourt, L'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé : Mille ans d'histoire et d'architecture, Association des Amis de l'Abbaye de Sainte-Croix, 2001 (ISBN 978-2-9517259-0-4).
- Laurent Le Pichon, L'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé au XVIIIe siècle : propriétés, revenus et vie économique (1717-1790), 1998
- L'Abbaye Sainte-Croix de Quimperlé. Des origines à la Révolution, acte du colloque de Quimperlé, 2-3 octobre 1998, CRBC/Association des Amis de l'Abbaye de Sainte-Croix, 1999 (ISBN 978-2-901737-41-4)
- Joëlle Quaghebeur Possessio et villa à Sainte-Croix de Quimperlé au XIe siècle, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Association des Amis de l'Abbaye de Sainte-Croix, 1999, (ISBN 978-2-901737-41-4).
- Marc Simon, Le temporel de l'abbaye de Sainte-Croix : possessions et prieurés, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Association des Amis de l'Abbaye de Sainte-Croix, 1999, (ISBN 2901737412).
- Dominique Le Page, L'abbaye sous la commende (1553-1665), Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Association des Amis de l'Abbaye de Sainte-Croix, 1999, (ISBN 978-2-901737-41-4)
- Philippe Jarnoux, Sainte-Croix de Quimperlé, de la réforme mauriste à la Révolution, 1665-1790
- Catherine Hervé-Commereuc, Présentation architecturale de l'abbaye de Quimperlé, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Association des Amis de l'Abbaye de Sainte-Croix, 1999, (ISBN 2901737412).
- Frédéric Herembert, La papauté et l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé (XIe ‑ XVe siècles), 1998
- Anne Autissier, La Sculpture romane en Bretagne, XIe ‑ XIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, 2006, (collection art et société) (ISBN 978-2-7535-0066-2)
Notes et références
- Lanleff, dite Temple de Lanleff, en est également un des rares exemples l'église de
- Église Sainte-Croix, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- ISBN 978-2-9517259-0-4) Jean-Jacques Gouriou, Alain Pennec, Fañch Postic, Yves Bellancourt, L'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé : Mille ans d'histoire et d'architecture, Association des Amis de l'Abbaye de Sainte-Croix, 2001 (
- Panneaux d'information dans la sacristie de l'église abbatiale Sainte-Croix
- http://www.infobretagne.com/quimperle.htm
- http://www.quimperle.com/index.php/bienvenue-a-quimperle-menu-gauche-50/le-patrimoine-menu-gauche-73.html?layout=category
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