- Chronologie De La Place Des Femmes Dans Les Sciences
-
Chronologie de la place des femmes dans les sciences
Sommaire
XVe siècle
- v. 1480 — Juliana Berners, probablement prieure du couvent de Sopwell près de St Albans, fait paraître un ouvrage de fauconnerie et un autre sur la pêche.
XVIIe siècle
- 1673 – François Poullain de La Barre (1647-1725) fait paraître anonymement De l'égalité des deux sexes, discours physique et moral où l'on voit l'importance de se défaire des préjugez où il dénonce l'injustice du traitement réservé aux femmes, soutient qu'il faut leur permettre de suivre les mêmes études que les hommes et qu'il faut leur ouvrir toutes les carrières, y compris scientifiques. Plusieurs années plus tard, Poullain de La Barre réfutera toutes ses propres propositions dans son livre De l'excellence des hommes contre l'égalité des sexes. On lui doit la célèbre formule l'esprit n'a point de sexe.
- 1678 - Elena Cornaro Piscopia (1646-1684) est la première femme à obtenir un diplôme de philosophie, décerné par l'Université de Padoue.
- 1679 — Anna Maria Sibylla Merian (1647-1717) fait paraître une étude sur le cycle de développement des papillons, l'une des toutes premières recherches en ce domaine.
- 1686 — Fontenelle (1657-1757), fait paraître son ouvrage de vulgarisation, Entretiens sur la pluralité des mondes, à l’usage des dames : « J'ai mis dans ces entretiens une femme que l'on instruit, et qui n'a jamais ouï parler de ces choses-là. J'ai cru que cette fiction me servirait et à rendre l'ouvrage plus susceptible d'agrément, et à encourager les dames par l'exemple d'une femme qui, ne sortant jamais des bornes d'une personne qui n'a nulle teinture de science, ne laisse pas d'entendre ce qu'on lui dit, et de ranger dans sa tête sans confusion les tourbillons et les mondes. »
- 1699 – Anna Maria Sibylla Merian (1647-1717), à 51 ans, entreprend un voyage au Surinam pour y étudier les papillons vivants directement dans leur milieu. C'est probablement la première expédition entièrement consacrée à l'entomologie. Elle finance son voyage grâce à la vente de spécimens qu'elle rapporte d'Amérique, mais elle devient célèbre au succès que rencontre le compte-rendu de ses observations Métamorphose des insectes du Surinam (dix-neuf éditions entre 1675 et 1771).
XVIIIe siècle
- 1733 – Laura Bassi (1711-1778) commence à enseigner la physique à l'université de Bologne.
- 1737 – Francesco Algarotti (1712-1764) fait paraître un ouvrage de vulgarisation de l’optique de Sir Isaac Newton (1643-1727) Neutonianismo per le dame. Ce livre rencontre un immense succès européen (il est traduit en français dès l'année suivante, Le Newtonianisme pour les dames, et en anglais celle d'après) : il marque le début des livres sur les sciences destinées aux femmes.
- 1738 — Maria Gaetana Agnesi (1718-1799) fait paraître un plaidoyer pour l'éducation des femmes : la nature a doté l'esprit féminin de la possibilité de comprendre toutes les connaissances, et, qu'en privant les femmes de la possibilité de s'instruire, les hommes travaillent contre le plus grand intérêt du bien public[1].
- 1748 — Elle fait paraître son Instituzioni analitiche, ad uso della gioventù italiana, grand ouvrage de synthèse des connaissances mathématiques et qui sera traduit en anglais et en français.
- 1756 — Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil (1706-1749), plus connue sous le nom de Madame du Châtelet, traduit en français les Principia Mathematica de Sir Isaac Newton (1643-1727). Elle est souvent considérée comme l'une des premières femmes scientifiques de l'histoire.
- 1762 — Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) conseille aux femmes l'étude de la botanique, seule discipline qu'il juge accessible à l'esprit féminin : La recherche des vérités abstraites et spéculatives, des principes, des axiomes dans les sciences, tout ce qui tend à généraliser les idées n'est point du ressort des femmes, leurs études doivent se rapporter toutes à la pratique; c'est à elles à faire l'application des principes que l'homme a trouvés, et c'est à elles de faire les observations qui mènent l'homme à l'établissement des principes (Émile ou De l'éducation).
- 1780 — William Withering (1741-1799) renonce à suivre le système de classification des fleurs proposé par le Suédois Carl von Linné (1707-1778) car celui-ci utilise des caractéristiques sexuelles pouvant heurter les femmes, fort amatrices, à cette époque, de botanique.
- 1784 — Marie Le Masson Le Golft publie sa Balance de la Nature où elle évalue tous les objets de la nature à travers des tables de notation.
- 1787 — Caroline Herschel (1750-1848) devient la première astronome professionnelle, le roi George III (1738-1820) lui accordant un salaire annuel de 50 livres sterling pour assister son frère. Sa principale contribution à l'astronomie est la découverte de nouvelles comètes, en particulier la comète périodique 35P/Herschel-Rigollet, qui porte son nom.
XIXe siècle
- 1816 – Sophie Germain (1776-1831) réussit le concours de l'Académie des sciences qui vise à donner la théorie mathématique des surfaces élastiques et de la comparer à l'expérience. Elle est alors admise à assister aux séances de l'Académie, interdite jusqu'alors aux femmes.
- 1828 — Caroline Herschel (1750-1848) est la première femme a recevoir la médaille d'or de la Royal Astronomical Society.
- 1834 – Jeanne Villepreux-Power (1794-1871) invente l'aquarium pour l'observation de l'argonaute.
- 1835 — Première femme membre honoraire de la Royal Astronomical Society : Caroline Herschel.
- 1836 — Création de la Société botanique de Londres dont 10 % des membres sont des femmes.
- 1842-1843 — En note du mémoire du mathématicien italien Federico Luigi, comte de Menabrea (1809-1896) sur la machine analytique qu'elle traduisit en français pour Charles Babbage (1791-1871), Ada Lovelace (1815-1852) décrivit une méthode très détaillée pour calculer les nombres de Bernoulli avec la machine. Elle est ainsi considérée comme l'inventeur du premier programme informatique de l'Histoire. Le nom du langage de programmation Ada a été choisi en son honneur.
- 1843 — Anna Atkins (1799-1871) fait paraître le premier ouvrage constitué de cyanotypes, British Algae: Cyanotype Impressions sur les algues britanniques.
- 1846 – Mary Anning (1799-1847), collectionneuse de fossiles, découvre un important squelette de plésiosaure. La Société géologique de Londres, qui n'admet aucune femme de par ses statuts, lui ouvre pourtant ses portes comme membre honoraire.
- 1868 – En France, les jeunes filles sont enfin autorisées à étudier la médecine. Madeleine Brès est la première femme inscrite au concours des hôpitaux, tandis qu'Emma Chenu devient la première licenciée ès sciences de France.
- 1874 — Sofia Kovalevskaïa (1850-1891) est la première femme à obtenir le titre de docteur ès mathématiques.
- 1884 – Maria Mitchell (1818-1889) est la première femme à obtenir un doctorat d'astronomie avec une thèse sur les anneaux de Saturne.
- 1889 — Cécile Vogt (1875-1962) fonde avec son mari la Neurologische Zentralstation à Berlin. Au cours des années suivantes elle s'imposera comme l'une des premières femmes neuroscientifiques de premier plan.
XXe siècle
- 1903 — Marie Curie (1867-1934) est la première femme à recevoir le Prix Nobel (Physique). Elle deviendra également en 1911 la première femme à recevoir un second Prix Nobel (Chimie) et l'une des deux seules personnes à l'avoir reçu dans plus d'une discipline.
- 1904 — Première femme admise à la Société géologique de Londres.
- 1946 — Après être la première femme du Canada a recevoir un diplôme d'électronique en 1927, la première femme a recevoir une maîtrise en aéronautique en 1929, la première femme conceptrice d'aéronefs en 1938, Elizabeth Muriel Gregory MacGill (1905-1980) devient en 1946 la première femme conseiller technique auprès de l'Organisation de l'aviation civile internationale des Nations Unies.[2]
- 1963 — Valentina Terechkova (1937-) fut la première femme dans l'espace. Elle a effectué 48 orbites autour de la terre à bord de Vostok 6, en 70 heures et 41 minutes, du 16 juin 1963 à 12 h 30 au 19 juin 1963 à 11 h 11. Cette durée de vol de 2 jours 22 heures et 41 minutes représentait en une seule mission, plus que le total des heures de vol des astronautes américains de l'époque.
- 1979 — Yvonne Choquet-Bruhat (1923-) est la première femme à être élue à l'Académie des sciences.
- 1983 - Barbara McClintock (1902-1992) reçoit le Prix Nobel de médecine pour avoir découverte que le génome est une entité dynamique, les gènes pouvant sauter d'un endroit à l'autre (voir transposons)
- 1985 — Première femme à diriger l'Union internationale de biochimie, Marianne Grunberg-Manago (1921-) a découvert une enzyme qui a bouleversé la recherche sur l'hérédité et permit une meilleure compréhension de l'ADN.
- 1995 — Les cendres de Marie Curie sont transférées au Panthéon de Paris. Elle est alors la seule femme honorée au Panthéon pour son travail.
Frise chronologique
Références
- ↑ Cité par Éric Sartori, 2006. Ce texte a probablement été écrit par les professeurs d'Agnesi qui n'en assurant que la traduction.
- ↑ Les femmes en sciences au Canada - Elizabeth Muriel Gregory MacGill (Elsie).
Références
- Alphonse Rebière, Les Femmes dans la science, Paris, Nony, 1897
Sources
- (en) Margaret Alic (1986). Hypatia’s Heritage. A History of Women in Science from Antiquity to the Late Ninetheenth Century. The Women’s Press Ltd (Londres) : ix + 230 p. ISBN 0-7043-3954-4.
- (fr) Éric Sartori (2006). Histoire des femmes scientifiques de l’Antiquité au XXe siècle. Plon (Paris) : 443 p. ISBN 2-259-20288-8.
- (fr) Le sexe des sciences. (dir. Françoise Collin), Autrement - Sciences en société -, n°6, octobre 1992
- (en) Londa Schiebinger (1989). The Mind has no sex ? Women in the origins of modern science. Harvard University Press : xi + 355 p. ISBN 0-674-57625-X.
Liens internes
- Chronologie de la place des femmes dans les sciences en France
- Liste de femmes scientifiques célèbres
- Lauréates du Prix Nobel
- Portail des femmes
- Portail sur les sciences
Catégories : Place des femmes dans les sciences | Sociologie des sciences | Histoire des femmes
Wikimedia Foundation. 2010.