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Chorégies d’Orange
Création 1869 Lieu Orange Périodicité Annuelle, en juillet et en août Directeur général Raymond Duffaut Président Thierry Mariani Site internet www.choregies.asso.fr Les Chorégies d’Orange sont un festival d’opéra et de musique classique créé originellement en 1867 et sous sa forme actuelle en 1971. Il a lieu chaque été, en juillet et en août, au théâtre antique d’Orange.
En régime normal sont donnés deux opéras populaires, deux fois chacun, devant un public de près de neuf mille personnes ; les représentations sont fréquemment retransmises par la télévision publique.
Présidées par Thierry Mariani et dirigées depuis 1982 par Raymond Duffaut, les Chorégies d'Orange sont l'un des hauts lieux de l'art lyrique international.
Sommaire
Historique
Des représentations estivales sont données à partir de 1860 au théâtre antique, dont la restauration avait commencé en 1825. En 1869 sont créées les Fêtes romaines, avec une production de Joseph d’Étienne Nicolas Méhul. C'est le plus ancien festival de France et le premier à avoir réhabilité les spectacles en plein air. Le festival propose pendant un siècle du théâtre, de l’opéra et des concerts, et accueille de grands noms de la scène française, comme Sarah Bernhardt pour Phèdre en 1903, notamment Œdipe roi de Jules Lacroix d'après Sophocle, Andromaque de Jean Racine et Antigone[1]. Les artistes de l'Opéra et de la Comédie-Française gardent le monopole de la scène jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, le festival s'ouvre aux compagnies privées.
En 1902, le festival a pris le nom de Chorégies. Ce nom vient du grec choreos (les chœurs) en tirant profit de l'exceptionnelle acoustique du lieu avec le mur de scène.
À partir de 1969, le festival abandonne le théâtre au Festival d’Avignon.
En 1971 commencent les Nouvelles Chorégies qui donnent à l'art lyrique l'exclusivité du festival sous l'impulsion du ministre de la Culture, Jacques Duhamel. L’organisation est fixée à six soirées sur une durée d’un mois, généralement deux représentations de deux opéras, ainsi que deux concerts. Tous les grands opéras sont interprétés par les plus grands chanteurs, le festival prend alors une ampleur internationale.
Les chorégies se sont distinguées plus récemment, et bien malgré elles, lors d'un conflit politique dont elles étaient le centre. Jusqu'en 1995, le président de l'association qui organise le festival était le maire de la ville, reconduit tous les ans. A cette date, le nouveau maire Jacques Bompard (élu Front National) n'est pas élu à cette fonction, contrairement à la tradition. Ce retrait menace sérieusement l'existence même des chorégies qui sont prêtes à s'exiler. Toutefois, une convention est signée en 1999 pour un financement pluriannuel et pérenne. L'affaire a mis en évidence la fragilité de cette manifestation face aux événements politiques locaux.
Le 17 juin 2011, afin de célébrer la 40e édition des Nouvelles Chorégies, la Comédie-Française réalisa une représentation particulière d'Andromaque selon l'ancienne tradition, dans la mise en scène de Muriel Mayette, en effectuant la retransmission en direct sur France2.
Le pari des chorégies est, précise Raymond Duffaut, d'une part de créer un réseau sur les sites antiques du pourtour méditerranéen. Des projets sont envisagés au Liban et au Maroc[2]. Le festival de l'opéra de la mer Morte de Massada connut déjà cette coproduction en juin 2011, avec Aïda, grand opéra méditerrané. D'autre part, il s'agit de l'exportation des productions, par exemple à Abu Dhabi ainsi qu'au Qatar.
Lieux des représentations
Les spectacles et concerts sont donnés au théâtre antique, un théâtre romain construit au Ier siècle de notre ère. Il peut accueillir huit mille six cents spectateurs environ.
Son mur de scène, haut de trente-sept mètres, offre un environnement particulier que les décorateurs peuvent mettre à profit. Il garantit également la bonne acoustique des spectacles, qui ont lieu en plein air.
L’installation au théâtre antique rend cependant le festival dépendant du climat, et des représentations ont parfois dû être reportées ou annulées à la dernière minute, en raison soit d’un orage, soit de répétitions insuffisantes.
Autofinancement[3]
Ce festival se caractérise par son autonomie financière exceptionnelle. Seules 15% de subventions publiques y sont nécessaires alors que les Festivals d'Aix et d'Avgnon, quant à eux, ont besoin de 45%. Ainsi réussit-il à éviter des espaces VIP dans ce théâtre. Sur un budget de l'ordre de 4,7 millions d'euros, en 2011, la billetterie représente 3,5 millions, grâce à 8 500 places de capacité. Un spectacle complet lui assure 1 million d'euros de recettes par soir. Toutefois, il faut que les pièces soient soigneusement choisies. Afin de présenter, en prenant un risque, Elektra (1991) ou Mireille (1970/2010) surtout connu des spécialistes, l'autofinancement est assuré à condition que soit associé Tosca, Aida ou Carmen qui attire un large public. À savoir, il faut réunir au minimum deux fois 8 500 personnes.
Les collectivités territoriales et l'État apportent pour leur part 890 000 euros. Au regard des partenariats, il s'agit de France Télévisions ainsi qu'Air France, la SNCF, quelques entreprises locales, notamment viticoles.
Un peu de chiffres : Aida coûte 1,4 million d'euros ainsi que Rigoletto 1,22 million.
Opéras programmés
Depuis 1968
Voir aussi
Articles connexes
- Théâtre antique d'Orange
- Sur le Wiktionnaire : chorégie
Bibliographie
- Philippe Chabro, Chorégies d’Orange (1971–1994), Actes Sud, Arles, 1995 (ISBN 2-7427-0633-X)
Liens externes
Notes et références
- La Comédie-Française à Orange, le programme d'Andromaque, le 17 juin 2011, p.5
- Orange, la magie des voix et d'un lieu, le Figaro, le 8 juillet 2011, p.30 ainsi que A quarante ans, les Chorégies d'Orange s'installent à la télévision, les Échos, le 8 juillet 2011, p.26
- Les Échos, p.26 et le Figaro, p.30, le 8 juillet 2011
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