- Turandot
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Turandot Affiche originale de la création (1926).Genre Opéra Nb. d'actes 3 Musique Giacomo Puccini Livret Giuseppe Adami et Renato Simoni Langue
originaleItalien Sources
littérairesTurandot (1762) de Carlo Gozzi Création 25 avril 1926
Scala de Milan, ItaliePersonnages - La princesse Turandot (soprano dramatique) : Rosa Raisa
- Altoum, empereur de Chine, son père (ténor)
- Timur, roi de Tartarie en exil (basse) : Carlo Walter
- Calaf, le « prince inconnu », son fils (ténor lyrique) : Miguel Fleta
- Liú, jeune esclave, guide de Timur (soprano lyrique) : Maria Zamboni
- Ping, Grand Chancelier de Chine (baryton)
- Pang, Grand Maître des provisions (ténor)
- Pong, Grand Maître de la cuisine impériale (ténor)
- Un mandarin (baryton)
- Le Bourreau (basse)
- Le jeune prince de Perse (ténor)
- Un enfant (rôle muet)
Airs - « Signore, ascolta! » - Liú (acte I)
- « Non piangere, Liú! » - Calaf (acte I)
- « In questa reggia » - Turandot (acte II)
- Scène des énigmes : « Straniero, ascolta! » - Turandot, Calaf (acte II)
- « Nessun dorma » - Calaf (acte III)
- Mort de Liú : « Tanto amore, segreto… Tu, che di gel sei cinta » - Liú (acte III)
- « Principessa di morte! » - Turandot, Calaf (acte III)
Turandot est un opéra en trois actes et cinq tableaux de Giacomo Puccini, sur un livret de Giuseppe Adami et Renato Simoni d'après Carlo Gozzi, créé le 25 avril 1926 à la Scala de Milan sous la direction de Toscanini.La dernière scène de cette œuvre inachevée de Puccini, mort en 1924, a été complétée par Franco Alfano. Une nouvelle orchestration de cette scène par Luciano Berio a été créée le 25 mai 2002 à l'Opéra de Los Angeles sous la direction de Kent Nagano.
Sommaire
Personnages et créateurs
- La princesse Turandot (soprano dramatique) : Rosa Raisa
- Altoum, empereur de Chine, son père (ténor)
- Timur, roi de Tartarie en exil (basse) : Carlo Walter
- Calaf, le « prince inconnu », son fils (ténor dramatique) : Miguel Fleta
- Liú, jeune esclave, guide de Timur (soprano lyrique) : Maria Zamboni
- Ping, Grand Chancelier de Chine (baryton)
- Pang, Grand Maître des provisions (ténor)
- Pong, Grand Maître de la cuisine impériale (ténor)
- Un mandarin (baryton)
- Le Bourreau (basse)
- Le jeune prince de Perse (ténor)
- Un enfant (rôle muet)
- Gardes impériaux, serviteurs du bourreau, prêtres, mandarins, dignitaires, huit savants, servantes de Turandot, soldats, porte-drapeaux, musiciens, ombres des morts, foule (chœur)
Argument
Dans une Chine médiévale imaginaire, la cruelle princesse Turandot dont la beauté est légendaire attire à Pékin de nombreux prétendants lesquels doivent se soumettre à une terrible épreuve : s’ils élucident les trois énigmes que leur propose la princesse ils gagnent la main de celle-ci ainsi que le trône de Chine ; s’ils échouent, c’est la décapitation qui les attend.
Au moment où l’exécution du prince de Perse est imminente, le Prince inconnu arrive à Pékin et retrouve par hasard son père, roi de Tartarie déchu en exil et devenu aveugle ainsi que sa jeune guide Liú qui aime le Prince en secret depuis qu’un jour celui-ci lui a souri, à elle, une esclave.
Le Prince inconnu condamne fermement la barbarie de la princesse mais, lorsque celle-ci apparaît, sublime, impassible, pour ordonner d’un geste la mise à mort, il en tombe amoureux et se précipite, au mépris des imprécations de son père et des larmes de Liú, pour frapper de trois coups le gong qui le déclare candidat aux énigmes.
Acte I
La princesse Turandot, fille de l'empereur, épousera l'homme qui saura résoudre les trois énigmes qu'elle lui proposera. L'échec est sanctionné par la mort, comme le montre le jeune prince de Perse conduit au supplice. Dans la foule se trouvent le vieux roi Timur, en exil, son fils, Calaf, et la jeune esclave Liù. Lorsque Turandot paraît, Calaf est subjugué par sa beauté et décide d'affronter l'épreuve des trois énigmes, malgré les conseils de son père, de Liù et des trois ministres, qui se battent pour lui rendre la raison, en lui disant que Turandot est une princesse cruelle et que la résolution des trois énigmes ne va pas dégeler son cœur.
Acte II
- 1er tableau
Les trois ministres Ping, Pang et Pong aspirent à des temps plus paisibles, et se rappellent les bons moments passés dans leurs villages respectifs, et souhaitent que Turandot connaisse enfin l'amour, alors qu'ils pensent que les cimetières vont continuer à se remplir.
- 2e tableau
L'épreuve des énigmes a lieu. Avant de proposer les énigmes, Turandot s'entretient sur pourquoi elle ne veut pas se marier, et l'on apprend que son ancêtre, Lou-ling, princesse de Pékin à la voix pure et fraîche, avait été rendue muette par son mari. Turandot veut venger Lou-ling en tuant tous les prétendants.
Les trois réponses aux énigmes sont : L'espoir, le sang, et Turandot elle-même. Calaf sort vainqueur. Face à Turandot, désemparée, il accepte généreusement de la libérer de son engagement si elle parvient à connaître son nom avant le lendemain, à l'aube.
Acte III
- 1er tableau
C'est la nuit. Calaf attend le jour plein d'espérance. Ping, Pang et Pong tentent vainement d'apprendre son nom en torturant Liù, qui déclare qu'elle seule connaît l'identité de l'étranger. Elle se poignarde pour sauver le prince, et emporte le secret dans la tombe. (Cette mort de Liù est la dernière partie composée par Puccini avant sa mort.)
- 2e tableau
À l'aube, resté seul avec Turandot, Calaf lui révèle son nom, remettant ainsi son sort entre ses mains. Devant l'empereur, et tout le peuple rassemblé, Turandot déclare qu'elle connaît le nom de l'inconnu : il s'appelle « Amour ».
Airs célèbres
- Acte I
- « Signore, ascolta! » - Liú
- « Non piangere, Liú! » - Calaf
- Acte II
- « In questa reggia » - Turandot
- Scène des énigmes : « Straniero, ascolta! » - Turandot, Calaf
- Acte III
- « Nessun dorma » - Calaf
- Mort de Liú : « Tanto amore, segreto… Tu, che di gel sei cinta » - Liú
- « Principessa di morte! » - Turandot, Calaf
Analyse de l'œuvre
Sources
Turandot est à l’origine une « fable théâtrale » écrite par Carlo Gozzi en 1762, bien plus connue de nos jours dans ses diverses adaptations musicales. Carl Maria von Weber a composé l’accompagnement de l’adaptation théâtrale de Schiller, tandis que Ferruccio Busoni a écrit une Suite orchestrale basée sur Turandot (1904), ensuite réutilisée dans son opéra-homonyme (1917).
L'intrigue repose sur une légende persane médiévale. Le nom de l'héroïne, Turandot, signifie « fille de Touran »[1] (l'Asie centrale et, par extension, la Chine) ; il apparaît dans les Mille et Un Jours de François Pétis de la Croix (1710)[2]. Le prince y est nommé Khalaf, voisin de l'arabe « khalîfa » : calife, successeur au trône (de Chine).
Les noms des deux rois sont en revanche différents dans l'opéra et le conte. Altoum évoque l'or (« altın » en turc, « alt(an) » en mongol ; allusion à la deuxième dynastie Jin dont le nom (金) signifie « or » en chinois). Timur évoque le fer (« demir » en turc, « tömör » en mongol).
Composition
La partition de Giacomo Puccini est restée inachevée à la mort du compositeur, emporté en novembre 1924 par un cancer de la gorge, et fut complétée par Franco Alfano au moyen de quelques notes laissées par Puccini. Cette version du final n'a cependant jamais fait l'unanimité ; ainsi lors de la première, qui eut lieu le 25 avril 1926 à La Scala de Milan, sous la direction d’Arturo Toscanini, le chef d’orchestre, juste après l’air de Liú « Tu, che di gel sei cinta », déposa sa baguette, se tourna vers le public et dit : « C’est ici que Giacomo Puccini a interrompu son travail. La mort, cette fois, fut plus forte que l'art. » La salle resta silencieuse quelques instants avant d'éclater en une formidable ovation. Dans les représentations qui suivirent, Toscanini dirigea cependant une version écourtée du final d'Alfano, qui est devenue la version la plus jouée et enregistrée à ce jour.
Il existe d'autres versions du final, notamment celle du compositeur Luciano Berio, créée en concert le 24 janvier 2002 à Las Palmas (Canaries), par le Royal Concertgebouw Orchestra sous la direction de Riccardo Chailly, puis intégrée à l'œuvre le 25 mai 2002 à l'Opéra de Los Angeles.
Accueil
La valeur de Turandot dans l'œuvre de Puccini est encore discutée. Deux positions se faisant jour. La première tient Turandot pour le chef-d'œuvre du compositeur italien. Dans son ouvrage, Mille et uns opéras, Piotr Kaminski écrit ainsi : « Turandot demeure le chef d'œuvre de son auteur »[3] et cite comme arguments, l'excellence de « l'envergure dramatique et la variété des styles », l'audace et la modernité du « langage harmonique », la force de « l'atmosphère orientale », et le « souffle sans précédent de l'écriture chorale »[4]. À l'inverse, Marcel Marnat, dans son étude sur Puccini, voit dans Turandot une œuvre inachevée et inégale, dont seul le premier acte lui semble véritablement comparable aux autres grandes œuvres de Puccini.
Productions
Parmi les productions récentes, on peut retenir celle de septembre 1998, où huit représentations furent données dans la Cité interdite à Pékin en République populaire de Chine. Il s’agissait d’une co-production internationale dirigée par Zubin Mehta, mise en scène par Zhang Yimou et riche d’un nombre impressionnant de figurants notamment complétés par d’authentiques soldats de l’Armée populaire de libération.
Discographie sélective
- 1938 - Gina Cigna, Francesco Merli, Magda Olivero, Luciano Neroni - Chœur et orchestre de la Rai de Turin, Franco Ghione - Warner-Fonit
• 1955 - Inge Borkh,Mario del Monaco, Renata Tebaldi, Giorgio Tozzi - Chœur et Orchestre de l'Académie Sainte Cécile, Alberto Erede - Decca
- 1958 - Maria Callas, Eugenio Fernandi, Elisabeth Schwarzkopf, Giuseppe Nessi, Nicola Zaccaria, Mario Borriello, Renato Ercolani - Orchestra e Coro del Teatro alla Scala - Tullio Serafin (dir.) - EMI
- 1959 - Birgit Nilsson, Jussi Björling, Renata Tebaldi, Giorgio Tozzi - Chœur et orchestre de l'Opéra de Rome, Erich Leinsdorf (dir.) - RCA
- 1966 - Birgit Nilsson, Franco Corelli, Renata Scotto, Bonaldo Giaiotti - Orchestre et chœur de l'Opéra de Rome, Francesco Molinari-Pradelli (dir.) - EMI
- 1972 - Joan Sutherland, Luciano Pavarotti, Montserrat Caballé, Nicolai Ghiaurov - Orchestre philharmonique de Londres, Zubin Mehta (dir.) - Decca
- 1978 - Montserrat Caballé, José Carreras, Orchestre philharmonique de Strasbourg et chœur de l'Opéra du Rhin, Alain Lombard (dir.) - EMI 5091732
- 1983 - Ghena Dimitrova, Nicola Martinucci, Cecilia Gasdia - Orchestre des Arènes de Véronne, Maurizio Arena (dir.) - Warner Music Entertainment
Adaptations filmées
Liste non exhaustive.
- 1934 : Prinzessin Turandot, film de Gerhard Lamprecht, sur un scénario de Thea von Harbou (l'épouse de Fritz Lang), tourné en allemand, avec Käthe von Nagy (Turandot) et Willy Fritsch (Calaf)[5] ;
- 1934 : Turandot, princesse de Chine, film de Gerhard Lamprecht et Serge Veber, sur un scénario de Thea von Harbou et Serger Veber, avec Käthe von Nagy (Turandot) et Pierre Blanchar (Calaf) – Cette version française est différente de la précédente (le tournage simultané de deux versions d'un même film n'était pas rare dans les années 1930)[5] ;
- 1958 : Turandot, captation télévisuelle de Mario Lanfranchi, avec Lucille Udovich (Turandot), Franco Corelli (Calaf), Renata Mattioli (Liù) - Plinio Clabassi (Timur) - Fernando Previtali (conductor) - RAI production - DVD catalogue VAI 2004 (115 min)
- 1983 : Turandot, captation télévisuelle de Brian Large, avec Ghena Dimitrova (Turandot) et Nicola Martinucci (Calaf)
- 1983 : Turandot, captation télévisuelle Rodney Greenberg, tourné à l’Opéra d’État de Vienne, avec Eva Marton (Turandot) et José Carreras (Calaf)
- 1988 : Turandot, captation télévisuelle de Kirk Browning, tournée au Metropolitan Opera de New York, avec Eva Marton (Turandot) et Plácido Domingo (Calaf)
- 1989 : Turandoti, film de Otar Shamatava, en langue géorgienne
- 1994 : Turandot, captation télévisuelle de Brian Large, tournée à l'opéra de San Francisco, avec Eva Marton (Turandot) et Michael Sylvester (Calaf)
- 1999 : Turandot at the Forbidden City of Beijing, captation télévisuelle de Hugo Käch et Ruth Käch, avec Giovanna Casolla (Turandot) et Sergej Larin (Calaf)
- 2002 : Turandot, captation télévisuelle de Brian Large, avec Gabriele Schnaut (Turandot) et Johan Botha (Calaf)
- 2005: Turandot, captation télévisuelle de Zhang Yimou du spectacle donné au Stade de France le 28 mai, avec Irina Gordei, Nicola Martinucci et Yao Hong.
Notes et références
- « Touran dokht »
- Récemment réédité aux éditions Phébus.
- page 1222
- page 1223
- Fiche IMDb ne précise pas s'il s'agit d'un film musical, listé ici sous toutes réserves La
Liens externes
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