- Cheval fantastique
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Symbolique du cheval
Article principal : Cheval.Le cheval est mentionné de très nombreuses fois dans les mythes, les légendes, les traditions religieuses et le folklore, et ce, dans toutes les régions du monde où des populations humaines se sont trouvées en contact avec cet animal. Il possède probablement la plus vaste symbolique et la plus grande présence dans toutes sortes de légendes après le serpent. La plupart des chevaux légendaires possèdent des attributs fantastiques, comme des ailes, une corne, plusieurs têtes, la faculté de traverser les eaux, celle de parler ou encore celle de porter un nombre infini de personnes sur leur dos . Plus tard, la littérature de fantasy, les jeux de rôle et le cinéma s'en sont généralement inspiré pour créer leurs bestiaires. Ces chevaux ont toujours une forte symbolique liée à leur apparence et à leurs attributs, certains d'entre eux, généralement associés à la couleur blanche et à la faculté de voler, sont décrits comme bénéfiques tandis que d'autres, plus souvent associés à la couleur noire, sont mentionnés comme des animaux carnassiers et dangereux.
Sommaire
Symbolique générale
Les mythes, légendes, religions et traditions folkloriques qui mentionnent au moins un cheval sont très nombreux, et notamment en Europe, au Moyen-Orient et autour de l'Inde. Ces légendes sont vraisemblablement liées à la domestication du cheval et à la sensation de liberté et de puissance guerrière gagnée par les cavaliers, il était donc normal que cet animal, facteur de progrès extrêmement important à l'époque, se retrouve au centre d'un grand nombre d'histoires.
Selon le dictionnaire des symboles, le cheval a une symbolique très vaste et il a connu tous les types de rôles, bénéfiques comme maléfiques, dans les légendes qui lui sont liées, mais serait le plus souvent un animal lunaire lié à la terre-mère, aux eaux, à la sexualité, au rêve, à la divination, et au renouvellement de la végétation[1], chtonien car issu des ténèbres, qui apparait « galopant comme le sang dans les veines en jaillissant des entrailles de la terre ou des abysses de la mer ». Porteur de vie ou de mort, il est lié au « feu destructeur et triomphateur, et à l'eau nourricière et asphyxiante »[2].
Les chevaux ailés
Un cheval ailé est une représentation du cheval auquel on ajoute une paire d'ailes généralement à plumes et inspirées de celles des oiseaux, plus rarement en cuir, et inspirées de celles des chauves-souris. Le cheval ailé associe la symbolique du cheval, animal chtonien et psychopompe, à celle de l'oiseau, la légèreté et l'élévation. Il est généralement lié à l'élévation spirituelle et la victoire contre le mal, comme le prouve le plus célèbre d'entre eux, Pégase.
Article détaillé : Cheval ailé.Les chevaux ondins
Les chevaux ondins sont mentionnées dans divers mythes ainsi que des légendes du folklore européen, en particulier celtes et gaéliques. Il s'agit de chevaux métamorphes possédant des caractéristiques chevalines, aquatiques et humaines à la fois, en proportions variables. Ils vivent généralement près des étendues d'eau, particulièrement en Irlande, en Écosse et sur l'île de Man. Certains d'entre eux sont réputés très dangereux de par leur habitude de séduire les humains pour les pousser à les chevaucher pour ensuite les noyer, voire les dévorer. Il est possible de les capturer en leur passant une bride et en les éloignant durablement de l'eau. Le kelpie est le plus connu des chevaux ondins.
Article détaillé : Cheval ondin.Les chevaux maléfiques
Article connexe : Nightmare (fantastique).Certains chevaux sont décrits comme dangereux, carnivores et maléfiques. Nightmare, le mot anglais qui désigne le cauchemar, se traduit littéralement par jument de la nuit (Night = nuit, Mare = jument) en français. La figure du Nightmare ne semble pas mentionnée dans les ouvrages anciens, c'est le jeu de rôle et notamment Donjons et Dragons qui lui a donné la plupart de ses caractéristiques en 1977, mais des chevaux démoniaques existent depuis très longtemps, il suffit de penser aux quatre montures des cavaliers de l'Apocalypse dans la Bible ou à certains démons reconnus par le concile de Braga, comme Sabnock et Bérith qui chevauchent des chevaux des enfers. Le capitaine des enfers Orobas était aussi décrit à l'origine comme un démon-cheval capable de prendre la forme humaine à volonté. Enfin, certaines légendes mentionnent des palefrois infernaux tirant le carrosse maléfique qui amène les âmes en enfer. Un cheval maléfique apparait clairement sur le tableau du Cauchemar de Füseli. Le rideau représente la frontière entre deux mondes, celui des morts d'où viennent la mara et les démons, et celui des vivants où une jeune femme est endormie dans son lit. Le cheval est la monture qui accompagne les maras et leur permet de passer d'un monde à l'autre. Certains chevaux maléfiques ont aussi des ailes et la faculté de voler. Les juments de Diomède dans la mythologie grecque, se nourrissaient de chair humaine et dévorèrent leur maître qu'Hercule avait déposé dans leur mangeoires. Après celà, elles redevinrent herbivores. Dans l'imagerie moderne, le prince-démon Eligos chevauche une monture avec des ailes de chauve-souris et une queue de dragon. Dans les œuvres modernes, on peut aussi mentionner les Hrulgae, ces quasi chevaux agressifs et carnivores issus du cycle de la Belgariade. Ces chevaux sont, en fait, l'opposée des chevaux ailés blancs et notamment de Pégase qui est lié à l'air, au divin et à l'eau. Le cheval mallet, décrit comme tantôt noir, tantôt blanc, apparait toujours richement harnaché pour inciter les voyageurs fatigués à le chevaucher sitôt la nuit tombée. Lorsqu'une personne commet l'erreur de le chevaucher, il s'élance au galop et n'arrête pas de courir durant toute la nuit, puis finit par jeter son cavalier à terre où il se brise les reins, ou dans un étang où il se noie[3].
Les chevaux blancs
Article détaillé : Cheval blanc (mythologie).Chevaux imaginaires par origine
Mythologie grecque
Les chevaux grecs sont connus grâce à la myriade de textes légués par les poètes grecs comme Hésiode.
- Arion, coursier divin à la crinière verte.
- Les cavales blanches du char d'Hadès, qui précèdent le soleil. Plus tard, elles sont parfois décrites comme noires.
- Les cavales du char de Poséidon, parfois décrites comme des chevaux ondins (à queue de poisson) et parfois comme des chevaux ailés.
- Les hippocampes, chevaux à queue de poisson.
- Les centaures, parmi lesquels Chiron, le sage percepteur, et Nessus, créature bestiale qui enleva Déjanire, la femme d'Hercule.
- Les chevaux du soleil qui tirent le char d'Hélios.
- Hippalectryon, moitié cheval et moitié coq.
- Les juments carnivores de Diomède. Héraclès reçut l'ordre de les dérober pour son huitième travail.
- Pégase, le cheval ailé, symbole de l'inspiration poétique et de la liberté.
- Les Pégases Éthiopiens, une tribu de chevaux ailés et cornus décrite par Pline l'Ancien.
- Xanthe fils de Zéphyr et Balios, les deux étalons bavards qui tirent le char d'Achille.
Mythologie nordique
- Árvak et Alsvid (« Tôt levé » et « Très rapide »), les chevaux qui tirent le soleil.
- Sleipnir, la monture à huit jambes d'Odin, capable de se déplacer dans le ciel comme sur mer.
- Hófvarpnir (« Celui qui lance ses sabot »[4]) : cheval de la déesse Gná, il peut se déplacer dans l'air et sur la mer.
- Hrímfaxi et Skínfaxi (« Crinière de givre » et « Crinière brillante ») : chevaux tirant l'un le char du jour (Dag), l'autre celui de la nuit (Nótt)
- Grani : cheval du héros Sigurd
- Gullfaxi (« Crinière d'or ») : cheval du géant Hrungnir, que Thor offre à son fils Magni après avoir tué Hrungnir.
- Freyfaxi ("Crinière de Freyr") : Cheval appartenant au protagoniste de la Saga de Hrafnkell , qui avait fait serment que lui seul le monterait. La rupture de ce serment est un élément majeur de l'intrigue de la saga.
- Svadilfari ou Svaðilfari[5] (« Celui qui fait de pénibles (ou malheureux) voyages »[6]) : étalon qui engendre Sleipnir avec Loki transformé en jument (Hyndluljód, 40). Selon Snorri (Gylfaginning, 42), il appartient au géant maître-bâtisseur et contribue à la construction d'Asgard.
Mythologie Celte
Le cheval a une grande place parmi les peuples celtes : Il est parfois retrouvé enterré dans de riches tombeaux.
- Alastyn, cheval aquatique qui peut prendre forme humaine avec les oreilles d'un cheval. Il se plaît à leurrer les humains en les incitant à le monter pour les emmener dans l'eau et les dévorer.
- Each Uisge, cheval aquatique maléfique qui transporte son innocente victime dans l'eau pour l'isoler et la dévorer entièrement, foie excepté.
- Epona, la déesse-jument.
- La Kelpie, cheval aquatique du folklore écossais.
- Morvac'h, cheval noir capable de courir sur l'eau.
- Nuckelavee, créature aquatique maléfique du folklore écossais, semblable à un centaure mais avec des nageoires.
- Pooka prend parfois la forme d'un cheval noir.
Mythologie basque
La mythologie basque relate l'histoire de domestiques qui envoyaient paitre une jument noire dans la montagne et la redescendaient le soir, le premier qui voyait la bête gagnait le droit de revenir en la chevauchant. Un soir la domestique vit la jument noire et l'enfourcha, mais l'animal l'embarqua et la mena au gouffre d'Obantzun, bientôt, il n'y eut plus aucun signe de vie de la jeune femme. Son compagnon attendit vainement, puis il vit la véritable jument plus bas. La domestique avait été enlevée et lorsque les gens de la maison lavèrent leur linge, ils trouvèrent les boucles d'oreille et la bague de la domestique dans la fontaine d'Itturan[7].
Mythologie Asiatique
- Le cheval céleste blanc qui apparait dans l'histoire coréenne du royaume de Silla. Quand le peuple recueillit les prières du roi, un cheval géant émergea d'un éclair en portant un œuf brillant. Puis il retourna au paradis à tire d'ailes.
- Le cheval céleste de Chine, sous la dynastie Han.
- Chollima, le cheval ailé trop rapide pour être monté, dans la mythologie coréenne.
- La licorne chinoise ou kirin.
- Ponkhiraaj, le cheval ailé blanc et le roi des oiseaux dans la mythologie du Bangladesh.
Légendes slave
- Šemík, un cheval blanc capable de parler qui sauva son maître de la mort.
Iran
- Tishtrya, qui prend la forme d'un étalon blanc pendant les dix derniers jours de chaque mois du calendrier zoroastrien et durant les batailles cosmogoniques pour contrôler la pluie[8].
- Les chevaux blancs qui tirent le chariot divin d'Aredvi Sura Anahita, divinité des eaux, nommés selon les états de l'eau.
Hindouisme
- Bâlaha, cheval volant et forme métamorphosée du Boddhisatva Lokeshvara.
- Hayagriva, avatar de Vishnu et dieu de la sagesse et de la connaissance, possède un corps humain et une tête de cheval blanc.
- Kalki, la trentième incarnation de Vishnu, est monté sur un cheval blanc ou alors apparaît sous la forme d'un cheval blanc.
- Uchaishravas, un cheval d'une blancheur immaculée possédant sept têtes.
- Les sept chevaux blancs ou couleur arc-en-ciel qui tirent le chariot de la divinité solaire Surya.
Moyen Âge occidental
- Bayard, cheval bai capable de porter les Quatre fils Aymon en même temps.
- La licorne, créature équine bénéfique avec des sabots et une barbe de chèvre, et une longue corne torsadée sur le front, capable de repousser le poison.
- L'hippogriffe, croisement de cheval et de griffon.
- Dans de nombreuses traditions, notamment occitanes (Sud de la France), le diable peut prendre la forme du Drac, cheval ou âne qui prend de nombreux enfants sur sa croupe, laquelle peut s'allonger indéfiniment, et qui se précipite ensuite dans un étang pour les noyer. Le cheval lou drapé, mentionné à Aigues-Mortes, de la même manière, peut allonger son dos comme Bayard et porter jusqu'à cent enfants à la fois, après quoi il les emmène dans un lointain pays dont ils ne reviennent jamais[3].
Afrique
- Les chevaux ailés des génies dans le folklore Bambara du Mali.
Amérindien
- Le cheval céleste des indiens Navajos.
Monde arabe
- Al Buraq, créature-jument à tête de femme et queue de paon.
- La forme équine de Verethragna.
Bible
- Les montures des quatre cavaliers de l'apocalypse.
Psychanalyse
Selon Carl Gustav Jung, le cheval est un symbole du psychisme inconscient ou de la psyché non humaine[9].
Notes et références
- ↑ Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Éditions Robert Laffont et Jupiter, Paris, 1969, 1110 p. (ISBN 2.221.08716-X), p. 223
- ↑ Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Éditions Robert Laffont et Jupiter, Paris, 1969, 1110 p. (ISBN 2.221.08716-X), p. 222
- ↑ a et b Édouard Brasey, La petite encyclopédie du merveilleux, Le pré aux clercs, Paris, 2008 p.254-255 (ISBN 978-2-84228-321-6)
- ↑ Cette traduction littérale peut signifier que le cheval donne des coups de sabots (Simek) ou bien qu'il se déplace rapidement (Dillmann).
- ↑ La graphie varie selon les manuscripts : Svaðilfari, Svaðilferi, Svaðilfori, Svaðilfǫri
- ↑ « Pénible » est employé dans les traductions de Boyer et Dillmann, « malheureux » / « unlucky » dans celles de Dillmann et Andy Orchard (Cassell's dictionary of Norse myth & legend, 2002 [détail des éditions])
- ↑ La jument d'Obantzun sur Abarka, site à propos des légendes basques
- ↑ Christopher J.Brunner, Encyclopaedia Iranica 1987, New York, Routledge & Kegan Paul, pages 161-162
- ↑ Carl Gustav Jung, Psychologie et alchimie, 1944, p. 312
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Éditions Robert Laffont, Jupiter, Paris, 1969, 1110 p. (ISBN 2.221.08716-X), p. 222-232
- Édouard Brasey, La petite encyclopédie du merveilleux, Le pré aux clercs, Paris, 2008 (ISBN 978-2-84228-321-6)
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