- Cheval blanc (mythologie)
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Cheval blanc (mythologie)
Les chevaux blancs sont des créatures fantastiques largement inspirées du cheval, et de couleur complètement blanche. Ils possèdent une signification particulière dans un grand nombre de mythologies, de légendes et de cultures autour du monde. Ces histoires à propos de chevaux blancs se retrouvent dans des pays aussi éloignés que la Grèce antique, l'Inde, la France, l'Iran et les Philippines. Des qualités particulières sont associés à ces chevaux blancs, montures des rois et des héros.
Sommaire
- 1 Le cheval blanc dans les mythologies et les traditions
- 2 Pétroglyphes et géoglyphes
- 3 Héraldique
- 4 Hippologie
- 5 Culture populaire
- 6 Notes et références
- 7 Voir aussi
Le cheval blanc dans les mythologies et les traditions
Depuis l'aube des temps, l'imagination humaine a donné au cheval blanc des facultés exceptionnelles : celle de voler (Tel Pégase, dans la mythologie grecque), celle de purifier et de repousser le mal (telle la licorne dans le folklore occidental), celle d'avoir plusieurs têtes (Tel Uchaishravas, qui en a sept) ou plus de quatre jambes (Tel Sleipnir qui en a huit). On trouve également des mentions de nombreux chevaux blancs capables de parler, d'autres au rôle divinatoire ou qui avertissent d'un danger, seuls ou par groupes. Les chevaux blancs sont typiquement montés par les héros ou les divinités lorsqu'ils triomphent des forces du mal. Hérodote mentionne que les chevaux blancs étaient considérés comme sacrés dans la cour de Xerxès Ier[1]. et dans d'autres traditions, ils étaient offerts en sacrifice aux Dieux. Ils sont associés au soleil, au chariot du soleil ou à la course solaire le plus souvent[2], aux héros combattants, aux rites de la fertilité, (lesjuments comme les étalons), ou à la fin des temps car dans plus d'une religion, le cheval blanc porte les Saints et les sauveurs du monde. L'apparition d'un cheval blanc est souvent fantastique puisqu'il émerge généralement de l'océan ou jaillit d'un éclair.
Mythologie et folklore celte
Dans la mythologie celte, la déesse Rhiannon, figure mythique des légendes du Mabinogion, monte un cheval blanc[3]. À cause de cette particularité, Rhiannon a souvent été associée à Épona, déesse gallo-romaine des chevaux et de la fertilité, ainsi qu'à d'autres cultes du cheval dans les anciennes cultures indo-européennes[4]. Les Celtes enterraient les chevaux après leur mort. Dans le folklore écossais, le kelpie est un cheval aquatique, et le Each Uisge un démon des eaux mortel pouvant prendre l'apparence d'un cheval, parfois décrit comme blanc, d'autre fois comme noir.
Mythologie basque
Dans la région de Tardets en province de Soule, la caverne de Laxarrigibel, située dans un des contreforts d'Ahüski, près d'Altzai, abrite un être qui se manifeste sous les traits d'un cheval blanc. Un jour, il séquestra un jeune homme de ce pays qui n'était pas intégré dans son milieu social[5],[6],[7].
Mythologie greco-romaine
Le cheval ailé Pégase est blanc, il est associé aux sources et à la foudre, est le fils du dieu Poséidon et de la gorgone Méduse. Chez les Grecs comme chez les Romains, Arès, dieu de la guerre, précédait le soleil levant dans son char tiré par quatre chevaux blancs.
Article connexe : Pégase (mythologie).Hindouisme
Les chevaux blancs sont mentionnés de multiples fois dans la mythologie hindoue. Le chariot de la divinité solaire Sūrya, était tiré par sept chevaux, décrits soit comme blancs, soit des couleurs de l'arc-en-ciel. Hayagriva, l'avatar de Vishnou connu comme le dieu de la sagesse et de la connaissance, possède un corps humain et une tête de cheval blanc, il est assit sur un lotus blanc. Kalkî la trentième incarnation de Vishnu, sauveur de monde, apparaitra monté sur un cheval blanc ou sous la forme d'un cheval blanc.[8].
Ashvameda
Le sacrifice de cheval Veda ou Ashvamedha était un rituel exécuté pour la prospérité du royaume, pratiqué par les râja exerçant une suzeraineté sur les râja des états environnants. Un ou plusieurs chevaux blancs étaient laissés libres de se déplacer à leur guise accompagnés par un garde royal et parfois par des jeunes gens. Si l'un des râja dont les terres étaient traversées par le cheval s'emparait de l'animal, c'était le signe d'un refus de suzeraineté et le déclenchement de la guerre. Dans le cas contraire, le râja qui laissait traverser ses terres sans intervenir manifestait sa tacite vassalité. Lorsque le cheval revenait de ses pérégrinations, il était sacrifié en grande pompe au cours d'une fête où tous les râja vassaux étaient invités. Les Hindous modernes croient que le sacrifice est seulement symbolique et que le cheval n'était pas réellement abattu. Le râja ayant pratiqué le sacrifice du cheval recevait le titre de Chakravartin. Le rite est décrit dans les textes anciens, comme le Mahâbhârata par exemple. Le premier souverain historique ayant pratiqué l'Ashvamedha et dont on garde le souvenir est Pushyamitra Shunga, l'assassin de Brihadratha, le dernier Maurya et le fondateur de la dynastie des Shunga, qui célébra de cette manière sa victoire sur les satrapes grecs. Le cheval blanc est considéré comme l’ancêtre de nombreuses familles princières indiennes. Il est également une idole que les villageois implorent pour fertiliser leurs terres[8].
Article détaillé : Ashvamedha.Uchaishravas
Dans les Puranas, l'un des précieux objets qui émergèrent après le barattage de la mer de lait fut Uchaishravas, un cheval d'une blancheur immaculée, avec sept têtes[8]. Un cheval du soleil blanc est quelquefois mentionné comme émergeant avec lui)[9]. Uchaishravas fut monté un temps par Indra, seigneur des devas. Indra est dépeint comme ayant un intérêt particulier pour les chevaux blancs car il vole souvent les chevaux sacrifiés, en témoignent les histoires de Sagara[10], ou celles du roi Prithu[11]
Article détaillé : Uchaishravas.Iran
- Dans le Zoroastrisme, l'une des trois formes de Tishtrya, lié à l'étoile Sirius, est celle d'un étalon blanc (les deux autres étant un jeune homme et un taureau)). La divinité prend cette forme pendant les dix derniers jours de chaque mois du calendrier zoroastrien, et durant les batailles cosmogoniques pour contrôler la pluie[12].
- les chevaux blancs tirent les chariots divins, comme celui d'Aredvi Sura Anahita, divinité des eaux. Ses quatre chevaux représentent divers états de l'eau.
Mythologie nordique
- Dans la mythologie nordique, Odin chevauche un animal à huit jambes, Sleipnir, "le meilleur cheval parmi les dieux et les hommes", qui est décrit comme gris.[13]
- Sleipnir est aussi l'ancêtre d'un autre cheval gris, Grani, chevauché par le héros Sigurd[14].
Mythologie et folklore slave
Dans la mythologie slave, la déesse de la guerre et de la fertilité, Svetovid, possédait un cheval blanc aux dons d'oracle. L'historien Saxo Grammaticus dit que les prêtres prédisaient le futur en observant les déplacements de cet étalon blanc[15]. Dans la mythologie de la ville de Prague, Šemík est un cheval blanc capable de parler, qui sauva son cavalier d'une condamnation à mort.
Bouddhiste
Kanthaka était un cheval blanc qui fut le servant royal et le favori du prince Siddhartha, qui atteint plus tard l'état de Bouddha. Siddhartha chevauchait Kanthaka dans la plupart des évènements relatés par les textes bouddhistes, jusqu'à sa renonciation au monde. En suivant le départ de Siddhartha, il est dit que Kanthaka mourut, le cœur brisé[16].
Hongrois
- Le dieu de la guerre dans la mythologie hongroise, Hadúr, portait du cuivre pur et était métallurgiste. Les anciens magyares lui sacrifiaient des étalons blancs avant une bataille[17].
Bible
- Dans le nouveau testament, l'un des quatre cavaliers de l'Apocalypse, la Mort, monte un cheval blanc.
Extrême-orient
Chine
- Le petit fils de Gengis Khan, Kubilai Khan, premier empereur chinois et fondateur de la dynastie des Yuan, suivait un rite pour apporter la prospérité et la fécondité au peuple. Il possédait un troupeau de juments blanches vénéré lors de la fête blanche du printemps, où les proches du Khan rassemblaient alors un millier de juments et d'étalons immaculés. Personne n’osait traverser la route quand ces animaux passaient, s’en approcher était considéré comme profanateur envers le fils du ciel et ses proches parents, seuls autorisés à les approcher et boire le lait des juments sacrées.
Corée
- Un énorme cheval blanc apparaît dans la mythologie coréenne, dans l'histoire du royaume de Silla. Quand le peuple recueillit les prières du roi, un cheval géant émergea d'un éclair en portant un œuf brillant. Puis le cheval retourna au paradis à tire d'ailes, l'œuf s'ouvrit et Park Hyeokgeose en sortit[18].
Philippines
- La ville de Pangantucan avait pour symbole un étalon blanc qui sauva l'ancienne tribu d'un massacre en soufflant dans un bambou pour les avertir de l'approche de l'ennemi.
Viet-Nam
- La ville de Hanoï honore un cheval blanc en tant que saint patron. Un temple lui est dédié, le temple de Bach Ma ou temple du cheval blanc. Un roi du XIe siècle, Ly Cong Uan ou Lý Thái Tổ) eut une vision où une dryade transformée en cheval blanc lui montra où bâtir sa forteresse[19].
Amérindiens
- Dans la mythologie des indiens Blackfoot, le dieu de la neige Aisoyimstan est un homme blanc, vêtu de blanc, qui chevauche un cheval blanc[20].
Pétroglyphes et géoglyphes
De nombreuses figures de chevaux blancs gravées à la craie apparaissent dans les collines d'Angleterre. Le cheval blanc d'Uffington, le plus connu, date de l'âge du bronze. Le motif ne se révèle distinctement que vu du ciel.
Article détaillé : cheval blanc d'Uffington.Héraldique
Article connexe : Cheval (héraldique).Le cheval blanc est une figure héraldique naturelle.
Hippologie
Dans le domaine de l'hippologie, la plupart des chevaux décrits comme blancs ont en réalité une robe grise avec un pelage complètement blanc. Les véritables chevaux blancs sont extrêmement rares, cette rareté a sans doutes renforcé les mythes, légendes et folklores.
Article détaillé : Blanc (cheval).Culture populaire
- Le symbolisme mythique des chevaux blancs a été massivement reprit dans la littérature européenne depuis le moyen-âge, dans les films et d'autres histoires. Par exemple, le prince charmant ou chevalier blanc des contes de fées monte souvent un cheval blanc. Les licornes sont très inspirées du cheval et de couleur blanche, avec une corne unique.
- Plus proches de nous, le romancier Terry Pratchett a choisi un cheval blanc pour être la monture de la Mort dans les annales du Disque-Monde, et J. R. R. Tolkien, Gripoil pour être celle de Gandalf dans Le Seigneur des anneaux. The Lone Ranger monte lui aussi un cheval blanc, et dans le deuxième film de la série Shrek, l'âne est transformé en noble destrier blanc dans un but parodique.
Notes et références
- ↑ (en)http://archaeology.about.com/b/2008/07/20/white-horses-and-genetics.htm
- ↑ The Complete Dictionary of Symbols par Jack Tresidder, Chronicle Books, 2005, (ISBN 9780811847674), p. 241 Copie sur Google books
- ↑ (en)Will Parker The Four Branches of the Mabinogi: The Mabinogi of Pwyll Bardic Press, 2007 (ISBN 978-0974566757) texte en ligne consulté en novembre 2008
- ↑ (en)Ann Hyland The Horse in the Ancient World. Stroud, Sutton Publishing, 2003 (ISBN 0-7509-2160-9) page 6
- ↑ José Miguel Barandiarán, Dictionnaire Illustré de Mythologie Basque, traduit et annoté par Michel Duvert, Donostia, éditions Elkar, 1994. (ISBN 2-913156-36-3)
- ↑ Wentworth Webster Légendes basques, traduction Nicolas Burguete, éditions Aubéron, 2005. (ISBN 2-84498-080-5)
- ↑ Jean François Cerquand Légendes & récits populaires du Pays Basque, éditions Aubéron, 2006. (ISBN 2-84498-093-7)
- ↑ a , b et c (en)Dictionary of Hindu Lore and Legend by Anna L. Dallapiccola. Thames and Hudson, 2002. (ISBN 0-500-51088-1)
- ↑ (en)The Vishnu Purana, traduit par Horace Hayman Wilson, John Murray: 1840. Chapitre IX. édition en ligne des textes sacrés, novembre 2008
- ↑ (en)The Mahabharata of Krishna-Dwaipayana Vyasa: Livre 3, Vana Parva. Traduit par Kisari Mohan Ganguli, 1883-1896. Section CVII. édition en ligne, Novembre 2008.
- ↑ Śrīmad Bhāgavatam Canto 4, Chapitre 19: King Pṛthu's One Hundred Horse Sacrifices traduit par The Bhaktivedanta Book Trust International, Inc.
- ↑ Christopher J.Brunner, Encyclopaedia Iranica 1987, New York, Routledge & Kegan Paul, pages 161-162.
- ↑ Anthony Faulkes (1995). Edda, page 36. ISBN 0-4608-7616-3
- ↑ William Morris) et Eiríkr Magnússon 2008. The Story of the Volsungs, page 54. Forgotten Books. ISBN 1605064696
- ↑ The Trinity-Троjство-Триглав @ veneti.info, citation de Saxo Grammaticus dans le "Gesta Danorum"
- ↑ (en)Encyclopaedia of Buddhism, Malasekera, 1996
- ↑ (en)Peeps at Many Lands - Hungary par H. T. Kover, READ BOOKS, 2007, ISBN 9781406744163, page 8. Google books copy
- ↑ (en)Encyclopedia Mythica: Pak Hyeokkeose, par Charles La Shure. Consulté en novembre 2008
- ↑ Modèle:Ref[1]
- ↑ Encyclopedia Mythica: Aisoyimstan, par Micha F. Lindemans. Novembre 2008
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Le cheval blanc sur Dinosoria
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