Cheiroptères

Cheiroptères

Chiroptera

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Chiroptères
 Pipistrelle commune(Pipistrellus pipistrellus)
Pipistrelle commune
(Pipistrellus pipistrellus)
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Super-ordre Laurasiatheria
Ordre
Chiroptera
Blumenbach, 1779
Sous-ordres de rang inférieur
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L'ordre des chiroptères (Chiroptera) regroupe des mammifères volants, communément appelés chauves-souris. Il est le deuxième « ordre » des mammifères en nombre d'espèces avec près d'un millier d'espèces, n'étant devancé que par l'ordre des rongeurs auquel il est parfois associé. Ces animaux, comme les cétacés sont capable d'écholocation.

Il existe deux sous-ordres de chiroptères : les microchiroptères (environ 800 espèces) et les Mégachiroptères (environ 170 espèces dont les fameuses roussettes).

L'écholocation n'est bien développée que chez les microchiroptères. Généralement actifs la nuit, ils peuvent se diriger dans l'obscurité en émettant des ultrasons dont ils captent la réflexion, écholocalisant ainsi leurs proies et les obstacles. Les mégachiroptères, quant à eux, se fient plus à leur vue et à leur odorat.

Les chiroptères sont les seuls mammifères doués du vol actif, à distinguer du vol plané que pratiquent les écureuils volants, les phalangers ou les galéopithèques. Ils se déplacent dans les airs grâce à une aile formée par une membrane de peau entre le corps, les membres et les doigts. Ils ne se posent qu'exceptionnellement au sol et s'y meuvent maladroitement. Ils se reposent en se suspendant aux aspérités par les griffes des orteils.

Dans les zones cultivées, habitées ou subissant la déforestation, de nombreuses espèces de chiroptères sont en forte régression ou ont localement disparu. Certaines font l'objet de plans de restauration ou bénéficient d'un statut de protection, notamment en France.

Dans la culture populaire, l'image de la chauve-souris peut être bénéfique ou maléfique selon les pays. A cause de leur aspect étrange, elles sont souvent victimes d'idées reçues qui leur ont valu longtemps d'être persécutées par l'homme.

Sommaire

Étymologie

En français, le terme chauve-souris dérive du latin tardif cawa-sorix à travers sa déformation en calve-sorix ; cawa signifie chouette et calve chauve. Le terme chiroptère dérive du grec kheir (ἣ χείρ): la main et ptéron (τὸ πτερόν ordinairement pluriel τὰ πτερά, le singulier désignant plutôt la plume) : l'aile.

Anatomie

Les ailes et le vol

Les os de l'avant-bras, les métacarpes et les phalanges du deuxième au cinquième doigt sont très allongés. Ils forment la structure de l'aile dont la surface portante de l'aile (ou patagium) est un repli de peau contenant un très grand nombre de vaisseaux sanguins, de nerfs et de muscles. Le tissu qui forme l'aile des chiroptères est l'un de ceux qui se régénère le plus rapidement dans tout le règne animal. Sa forte vascularisation permet la régulation thermique par contact avec l'air lors de l'activité. Le vol des chauves-souris serait encore plus efficient et sobre en consommation d'énergie que celui des oiseaux (moindre consommation d'oxygène) comparables en taille ou type de vol. Des tests en soufflerie réalisés en Suède et aux USA avec des chauves-souris nectarivores ont montré que comme les insectes elles optimisent leur vol lorsque leurs ailes s'abaissent en gérant au mieux les microturbulences du bord d'attaque des ailes qui confèrent jusqu'à 40 % de la poussée.
Le pouce n'est pas compris dans le patagium et est pourvu d'une griffe. La membrane située entre le talon, l'extrémité de la queue et le bassin – que l'on nomme uropatagium – peut servir, lorsqu'elle est large, à attraper les insectes ou accueillir les petits pendant la mise bas. Comme chez les oiseaux, le sternum forme une crête (le bréchet) où s'attachent les puissants pectoraux.

Les espèces du genre Thyroptera possèdent des ventouses qui leur permettent d'adhérer à des surfaces très lisses[1],[2].

gravure représentant nombreuses têtes de chauves-souris au masque compliqué
Diverses têtes de Chiroptères

L'ouïe

La majorité des chiroptères se dirigent grâce à l'écholocation — le même principe que le sonar. C'est en 1791 que Lazzaro Spallanzani a démontré que, aveuglée, la chauve-souris pouvait encore se déplacer efficacement, mais rendue sourde, elle n'en était plus capable.

Chez les Ptéropodidés la mise en œuvre de ce sens est différente de chez les autres chiroptères.

En pratique, la majorité des chiroptères émettent des ultrasons par la gueule ou par le nez – celui-ci a alors une forme adaptée – en faisant vibrer leurs cordes vocales. Ces ultrasons varient dans une fréquence entre 10 kHz et 120 kHz — ils ne sont pas perceptibles par l'homme qui ne perçoit les sons que pour les fréquences 20 Hz à 20 kHz.

Sound ? Écouter l'écholocation des chauves-souris Fiche

Les oreilles, dont certaines peuvent être très grandes et pourvues d'un tragus, servent de récepteurs.

L'écho qui résulte des ultrasons émis permet à ce petit mammifère de localiser les objets, d'en déterminer la taille et le mouvement avec une précision extraordinaire. Des tests sur un chiroptère africain ont montré qu'il pouvait entendre les pas d'un coléoptère marchant sur le sable.

D'après des études menées en 2006[3], elles utilisent également un minéral magnétique appelée magnétite comme « boussole interne » pour s’orienter grâce au champ magnétique terrestre.

La vision

Les chauves-souris ont une excellente vision nocturne, confortée par leurs capacités d'écholocation (elles peuvent néanmoins se prendre dans des filets fins). Elles peuvent être éblouies ou perturbées par l'éclairage artificiel extérieur (phénomène dit de pollution lumineuse)[4]

Nez

Il peut prendre des formes très variées.

Les pteropodidés ont un museau pointu rappelant celui des canidés.

Certaines chauves-souris ont un nez parfois surmonté d'une curieuse feuille verticale.

Mode de vie

Le sommeil du vespertilion.

Les mégachiroptères sont surtout crépusculaires, ne se déplacent guère la nuit et se dirigent surtout grâce à leurs yeux et leur odorat.

Les microchiroptères sont nocturnes et se servent surtout de l'écholocation pour chasser et se repérer la nuit.

Les chauves-souris dorment en général 20 heures par jour, la tête en bas.

Reproduction

Les chiroptères atteignent leur maturité sexuelle de la première à la troisième année suivant les espèces. Après avoir choisi un lieu de parturition, chaud, ce qui peut donner lieu à une grande migration, les femelles gardent en elles le sperme « en sommeil » pendant l'hibernation, jusqu'aux beaux jours où la fécondation s'opère pour de bon. Elles donnent le plus souvent naissance à un seul petit car la gémellité n'est habituelle que chez les pipistrelles et les noctules. Elles élèvent leurs petits sans les mâles dans ces colonies maternelles. Elles sont dotées de deux mamelles.

Les chauves-souris naissent nues et aveugles, elles marchent après quelques jours mais, si le vol est inné, à la naissance leurs ailes sont trop peu développées pour les soutenir dans les airs. Les jeunes microchiroptères sont autonomes vers six à huit semaines tandis que les mégachiroptères le sont vers quatre mois.

Alimentation

Les mégachiroptères se nourrissent de fruits, de fleurs et de pollen.

Les microchiroptères se servent de l'écholocation pour trouver leur nourriture. Leur régime alimentaire est très varié.

Hibernation

Certaines vivent dans des endroits remplis d’insectes l’été, mais déserts l’hiver. Elles doivent alors hiberner, en attendant des jours meilleurs. Elles hibernent dans des endroits humides et froids comme les grottes, mais un vieux tronc ou une maison non chauffée feront l’affaire. Il fait tellement froid que leur corps est même recouvert de rosée. Certaines aiment avoir bien de l’espace, d’autres au contraire s’entassent comme dans une boîte de conserve. Elles baissent également leur température de 38 degrés à 17 degrés. Vers la fin de l’hiver beaucoup de chauves-souris sont atteintes de troubles du système nerveux, parfois mortel.

Habitat et répartition

En Europe, on ne recense que 38 espèces de microchiroptères, essentiellement insectivores appartenant à quatre familles : 1 molossidé, 5 rhinolophidés, 31 vespertilionidés et 1 minioptéridé. 33 de ces espèces sont encore présentes en France métropolitaine, mais souvent de manière isolées et en petites populations. Elles bénéficient toutes d’une protection nationale[5].

Gîtes

  • Les cavités souterraines : grottes, anciennes carrières, caves, souterrains, tunnels… Durant l'hiver, c'est le lieu d'hibernation d'une majorité d'espèces, et en particulier des cavernicoles : les trois espèces de rhinolophes, le grand murin, le murin à moustaches, le minioptère), etc... D'autres espèces y passent ou y séjournent plus ou moins longtemps. Ces cavités souterraines ont pour la plupart une température trop basse pour la reproduction.
  • Les cavités des arbres pour les espèces sylvicoles durant l'hibernation et la reproduction : les noctules, la barbastelle, l'oreillard roux, le murins de Bechstein et le murins de Natterer. Pour d'autres espèces ce sont des gîtes secondaires.
  • Les bâtiments dans les endroits où la chaleur s'accumule comme lieu de reproduction, greniers et combles pour les murins et le grand et le petit rhinolophe ou fissures et petites cavités pour les petites espèces, pipistrelles et barbastelles.
  • Le dessous des ponts est souvent un gîte de transit.

Une bonne connaissance de leurs exigences écologiques permettrait de préserver leurs gîtes traditionnels d'hibernation en particulier les grottes et les carrières et, pour remplacer la disparition de certains autres gîtes, l'installation de nichoirs (briques creuses sous les ponts, bûches creuses dans les milieux arborés ou planchettes dans les greniers). Le taux de colonisation de tels nichoirs est cependant très variable en fonction du type de nichoir, de leur position et de la région où ils ont été posés.

Migrations

Une partie des espèces de chauves-souris est migratrice.

En Europe de l'Ouest, par exemple, au moins 4 espèces de chauve souris sont migratrices sur de longue-distances (déplacement de plusieurs centaines et plus de 3000-4000 km parcourus) : Vespertilio murinus, Pipistrellus nathusii, Nyctalus noctula et Nyctalus leisleri [6] Début 2008, aucune donnée sur la très rare Grande noctule n’a pu valider ou invalider son éventuel statut de migratrice ou non-migratrice.

Les premières données disponibles montrent en Europe de l'Ouest des migrations sur un axe principale NE-SW. Une espèce a été détectée sur un axe presque nord-sud traversant la mer Noire. Des données récentes[7] laissent penser que certains groupes de Pipistrellus pipistrellus au moins pourraient également migrer sur des distances importantes.

Des recherches basées sur l’étude des rapports isotopiques (du deutérium et de l'oxygène) dans les poils de l’année sont en cours pour mieux comprendre les migrations[8]. La mue se produit annuellement sous l’impulsion d’hormones. Toutes les chauves souris des régions tempérées font une mue par an, toujours dans le gîte de reproduction[9] et toujours en fin de saison de reproduction pour les femelles... et quelques semaines après pour les mâles. Les chiroptérologues espèrent obtenir des données sur l’emplacement des gîtes estivaux et de reproduction, par analyse des poils de chauves-souris prélevés en automne ou hiver lors de leurs migrations ou sur site d’hivernation. L'empreinte isotopique de ces poils est caractéristique de la zone où vivait l'animal au moment de la mue. Des études de ce type ont déjà permis de préciser les voies et stratégies migratoires de petites migration d’oiseaux européens sédentaires[10].

Interaction écologique

Prédateurs

Étant donné leur mode de vie, les chiroptères comptent peu de prédateurs.

En Europe, ils peuvent toutefois être la proie des chouettes, des hiboux et des faucons. Mais leurs pires ennemis sont les parasites. Leurs ailes, avec les nombreux vaisseaux sanguins, sont une source de nourriture idéale pour les tiques et les puces. Les serpents sont fréquents dans leurs dortoirs collectifs souterrains, sans doute comme prédateurs.

En Afrique, dans beaucoup de régions, la roussette est pour l'homme un gibier et un plat de choix.

Régulation des populations d'insectes

Gîte à chauve-souris (bat house), Tallahassee, Floride, USA

L'université de Floride (Gainesville) était envahie par les moustiques. En septembre 1991, une bat house capable d'accueillir 200 000 chauve-souris fut construit avec toit de lattes et de bonnes conditions de température et de circulation d'air, et laissé à la colonisation naturelle après un premier essai de transfert resté infructueux.

Au printemps, 18 mâles s'installèrent, suivi par 300 autres mâles dans l'année ; il s'agissait de molosses du Brésil. Au printemps 1995, arrivèrent plus de 1000 femelles qui donnèrent naissance à des centaines de petites chauve-souris. En mai 1998, à peu près 70 000 chiroptères peuplaient la bat house, consommant chaque nuit quelques 60 millions d'insectes réputés nuisibles, ce qui permit de ne plus utiliser le moindre produit chimique et donc de faire d'importantes économies.

Cette population de chauve-souris, attira de nombreux hiboux et faucons, mais aussi de nombreux guetteurs humains, amateurs de chiroptères et d'oiseaux. Quelques années plus tard, l'expérience fut reconduite avec une autre bat house du côté du lac Alice.

Les chauves-souris pourraient être au moins aussi importantes que les oiseaux dans la régulation des populations d'insectes en milieu tropical. Deux équipes indépendantes ont démontré que certaines espèces d'insectes nuisibles proliféreraient si elles n'étaient pas traquées la nuit par les chauves-souris[11].

Interaction avec les plantes

Les espèces de mégachiroptères se nourrissant de nectar sont d'excellents pollinisateurs, d'autres disséminent les graines par l'intermédiaire des déjections en vol.

Certaines espèces d'arbres comme un baobab du genre Adansonia ou bien les arbres à saucisses forment même une interaction mutualiste avec les chauve-souris. Leurs grosses fleurs, à l'odeur nauséabonde pour l'homme, s'épanouissent la nuit et pendent sur le chemin des pollinisateurs.

Vecteur

Comme de nombreux petits mammifères, certaines espèces peuvent être le vecteur de virus et zoonoses.

Cela a été démontré pour le virus Ébola qui serait transmis accidentellement par certaines chauve-souris africaines[12],[13].

Quelques espèces (non-européennes) peuvent sucer le sang humain, et sont donc susceptibles de transmettre des virus comme celui de la rage. 5 cas de mort humaine suite à des morsures de chauve-souris ont été identifiés[14].

Déclin des populations

Dans toutes les zones densément habitées et d'agriculture intensive, la plupart des populations de chauves-souris sont en déclin. Et on constate une accentuation croissante de l'isolement des populations et des colonies.

Causes possibles

Les raisons de ce déclin sont multiples et semblent, directement ou indirectement, être liées à l'activité humaine[réf. souhaitée].

  • L'utilisation immodérée des pesticides et autres produits phytosanitaires provoque d'une part la raréfaction et la banalisation de la faune entomologique qui est la nourriture des chauves-souris de l'hémisphère nord. D’autre part, certains de ces produits s'accumulent dans les tissus des chauves-souris, voire les tuent par ingestion directe.
  • Il est possible que l'exposition à de nombreux polluants, et une perte de diversité génétique puisse affecter l'immunité des chauves-souris. On constate en tous cas des épidémies préoccupantes au Canada avec le Syndrome du nez blanc au Québec[15]. Des coronavirus ont aussi été signalés chez des chauves-souris européennes[16] :
  • La fragmentation des zones boisées, humides et sauvages est également responsable du déclin des chiroptères, ainsi que toutes les modifications paysagères liées aux activités de l'homme (monoculture, assèchement de zones humides, pollution des sols…)
  • En période hivernale, la majorité des chauves-souris hivernent dans des cavités souterraines. La fréquentation accrue de ces sites (spéléologie, tourisme de masse, etc.) intensifie leur déclin.
  • Les chauves-souris ont besoin de conditions très spécifiques pour se reproduire. Or ces sites de reproduction ont tendance à disparaître, notamment dans l'architecture récente qui laisse peu de place aux espaces inoccupés sous les toitures. La destruction ou la restauration de bâtiments anciens, la disparition des accès aux clochers ou aux combles ou l'abattage d’arbres creux ne font qu'amplifier cette tendance.
  • Les chauves-souris sont adaptées à l'environnement nocturne et souffrent d'une pollution lumineuse croissante. Une étude récente a montré que l'éclairage direct des chauves-souris (ici des colonies de Rhinolophus ferrumequinum, Myotis emarginatus et Myotis oxygnathus) vivant dans des bâtiments plus ou moins illuminés et non-éclairés, mais dans des bâtiments proches les uns des autres. Les chercheurs ont étudié et comparé les dates des naissances, la masse corporelle et la longueur de l'avant-bras de ces chauves-souris et ont constaté que l'éclairage artificiel retardait le développement des jeunes de ces espèces et qu'il pouvait parfois même anéantir toute une colonie. Les petits étaient significativement plus faibles dans les bâtiments illuminés que non-éclairés. Les différences de longueur de l'avant-bras et de masse corporelle suggèrent qu'après l'accouchement le taux de croissance des jeunes est plus faible dans les chauves-souris vivant dans les bâtiments illuminés[17].
  • Une étude canadienne parue dans la revue Current Biology le 26 aout 2008 montre que des chauves-souris en migration meurent d'une hémorragie interne due à la chute de pression à proximité des éoliennes[18].

Statut de protection

Au niveau mondial

Depuis 1979, au niveau international, la convention de Bonn et la convention de Berne demandent aux États contractants d'assurer la protection de toutes les espèces de chauves-souris décrites dans les annexes, ainsi que la protection des gîtes de reproduction et d'hibernation.

De nombreux pays mettent en place des programmes de protection des espèces mais aussi de leurs habitats (arbres sénescents, bois mort, grottes, mines ou tunnels abandonnés, greniers, gîtes souterrains dont certains rassemblent en hivernage les individus de colonies couvrant plusieurs milliers de km2[19]...)

Europe

En 1992, en Europe, la directive "Habitat - Faune - Flore" demande aux pays de la Communauté européenne la protection stricte de toutes les espèces de chiroptères (elles figurent à l'annexe IV), ainsi que la désignation de zones spéciales de conservation pour les 12 espèces figurant à l'annexe II.
Eurobats publie des documents d'aide et conseil, de type guides de bonnes pratiques, pour la gestion forestière notamment [20].

France

Toutes les espèces de chauves-souris présentes en France sont intégralement protégées par l'arrêté ministériel du 23 avril 2007 relatif à la protection des mammifères selon l'article L.411-1 du Code de l'Environnement.

19 espèces sont classées dans la liste rouge de la faune menacée de France et 13 espèces sont présentes sur la liste rouge mondiale.

Aspects culturels

Affiche ancienne du "Mason Opera House" avec une chauve-souris aux ailes ouvertes, noire avec écrit Dracula en lettres jaunes sur le corps
Affiche de Dracula.

Symbolisme

Les chauves-souris sont sacrées au Tonga, en Australie, en Bosnie et en Afrique de l'ouest. Elles sont souvent considérées comme la manifestation physique d'un esprit errant. Elles sont intimement associées avec le mythe des vampires à qui on prête la capacité de se métamorphoser en animaux, notamment en chauves-souris. Elles sont aussi le symbole des fantômes, de la mort et des maladies.

Pour les Amérindiens (tels les Creeks, les Cherokees et les Apaches), elles représentent un esprit malin. En Chine, elles sont le symbole de longévité et de gaieté. En Pologne et en Macédoine, elles sont considérées comme des animaux de bon augure.

Dans la culture occidentale, les chauves-souris sont souvent assimilées à la nuit avec une connotation de malheur ou de mort.

Idées reçues

Les chauves-souris ont été longtemps persécutées à cause de leurs prétendus maléfices. En les clouant aux portes des granges, on croyait lutter contre les mauvais sorts.

  • Les chauves-souris ne sucent pas le sang des humains; seules quelques espèces sub-tropicales (vampires) sucent le sang du bétail.
  • Il est extrêmement rare d'être mordu par une chauve-souris. Leur morsure n'est pas plus dangereuse que celle de tout animal sauvage vecteur potentiel d'infections.
  • Les chauves-souris ne s'accrochent pas dans les cheveux.
  • Les chauves-souris ne sont pas aveugles.
  • Les chauves-souris ne construisent pas de nid. Elles utilisent les gîtes naturels ou artificiels (combles, clochers, ponts, etc.) ; elles ne modifient en aucun cas le gîte qui leur est offert.
  • Les chauves-souris ne s’attaquent pas aux boiseries ; ce ne sont pas des rongeurs.
  • Il n'y a aucun risque de voir les chauves-souris pulluler : elles ont 1 petit/an, le plus souvent 1 tous les 2 ans.

Œuvres

Dans les œuvres populaires, elles ont inspiré des personnages tels que Dracula le vampire, Batman le justicier, et Ombre Aile d'Argent, le héros d'une trilogie chiroptérienne écrite par l'auteur canadien Kenneth Oppel (les trois volumes s'intitulent Silverwing, Sunwing, et Firewing).

La chauve-souris est aussi l'emblème de la ville de Valence et de la marque de rhum Bacardi.

Systématique et taxinomie

Classification classique

Liste des sous-ordres

Selon ITIS:

Liste des familles

Sous-ordres selon ITIS et familles selon MSW.

Les deux sous-ordres et familles de chiroptères sont :

Position dans l'arbre phylogénétique

Les études génétiques récentes montrent que la position réelle des chiroptères dans l'arbre phylogénétique est différente de la position classique. Les primates et les dermoptères, autrefois pensés comme proches parents, en sont en fait assez éloignés[21].

Conception ancienne Conception récente
─o
 ├─o Euarchontoglires
 │ ├─o Anagalides dont les rongeurs
 │ └─o Euarchonta
 │   ├─o Scandentia
 │   └─o
 │     ├─o Dermoptera
 │     └─o Primates
 └─o
   ├─o Insectivora
   └─o Scrotifera
     ├─o Chiroptera
     └─o
       ├─o Cetartiodactyla
       └─o
         ├─o Perissodactyla
         └─o
           ├─o Pholidota
           └─o Carnivora 

Paléontologie

La plus ancienne chauve-souris connue a été trouvée fin 2007 dans le Wyoming, elle a été baptisée Onychonycteris finneyi.
Les restes fossilisés et quasicomplets ont été datés de 50 millions d'années. Ses membres supérieurs indiquent que l'animal pratiquait le vol battu, ses membres inférieurs indiquent qu'il était un grimpeur agile, capable de marcher à quatre pattes au sol et de se suspendre à l'aide de ses puissantes griffes. Sa denture indique qu'il consommait de préférence des insectes mais l'organisation de son oreille interne montre qu'il ne disposait pas de l'écholocation, technique aujourd'hui répandue chez toutes les chauve-souris et qui consiste à émettre des ultrasons pour éviter les obstacles et localiser les proies.
Cette découverte clôt un débat scientifique, datant des années 1960, sur la nécessité ou non de l'écholocation comme condition préalable à l'apparition du vol chez les chiroptères.

L'histoire évolutive des chauve-souris est assez mal connue. Selon la théorie classique, les deux sous-ordres descendent d'un ancêtre commun, déjà capable de voler et d'écholocation. Ces groupent auraient divergé il y a 50 Ma. On a découvert des fossiles de Ptéropodidés datés d'au moins du milieu de l'Oligocène[22]. Cependant, dans les années 1980 et 1990, une autre hypothèse, considérant que les Megachiroptera était en fait un groupe proche des primates, plus précisément des lémuriens en effet les tarsiers ressemblent beaucoup aux mégachiroptères. Dans cette hypothèse, le vol et l'écholocation serait une simple convergence évolutive[23]. D'ailleurs, au XVIIIe siècle, Georges-Louis Leclerc de Buffon ne considérait pas que ces animaux était des chauve-souris à part entière[24]. Cette hypothèse est démentie par les analyses phylogénétiques récentes, qui indiquent une plus longue histoire commune avec le clade des microchiroptères que l'hypothèse primate ne le permet[25],[26].

D'autres études ont récemment suggéré que certaines familles de microchiroptères frugivores comme les Rhinolophidae, les Rhinopomatidae et les Megadermatidae pourraient être plus proches de ce groupe que de celui des microchiroptères[25],[27].

Voir aussi

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Voir « chauve-souris » sur le Wiktionnaire.

Liens externes

Bibliographie

  • Dietz C. & Helversen O. – 2004. Illustrated identification key to the bats of Europe. 73 pages, 228 photographies et 14 dessins. Publication électronique. Version 1.0 / 15.12.04.
  • Plaquette intitulée « Chauves-souris et gestion forestière » téléchargeable (Version française 2009)</ref>.
  • Arthur L. & Lemaire M. – 1999. Les Chauves-souris- Maîtresses de la nuit. Éditions Delachaux et Niestlé. ISBN 2-603-01147-2.
  • Schober W. & Grimmberger E. – 1991. Les Chauves-souris d’Europe. Éditions Delachaux et Niestlé. 223 pages. ISBN 2-603-00748-3
  • Le Guide des chauves-souris en Poitou-Charentes, Olivier Prévost, geste édition, ISBN 2-84561-162-5

Notes et références

  1. (en)Photo de Thyroptera discolor sur Bat Photos - Natural History of Bats, Maymester 2004
  2. Guerin Mickaël, Trait d’histoire de vie chez Thyroptera tricolore, chauve-souris de la famille des Thyropteridés. Stage CNRS Années 2004-2005 lire le document pdf
  3. par une équipe de scientifiques de l'université de Leeds (Royaume-Uni) et de l'université Princeton (États-Unis) qui a validé cette hypothèse en soumettant de grandes chauves-souris marron (Eptesicus fuscus à une impulsion magnétique 5000 fois plus puissante que le champ magnétique terrestre - Etude publiée dans PLoS One)
  4. Stone et al. ; Street Lighting Disturbs Commuting Bats, Current Biology (2009), doi:10.1016/ j.cub.2009.05.058
  5. Décret n° 2002335 du 05/03/02 portant publication de l'amendement à l'accord relatif à la conservation des chauves-souris en Europe
  6. Hutterer R, Ivanova T, Meyer-Cords C. et al. (2005) Bat migrations in Europe: a review of banding data and literature. Federal Agency for Nature Conservation, Bonn.
  7. Josef Bryja (Hongrie)
  8. Ana G Popa-Lisseanu et Christian C Voigt, Relier l’Europe : Retracer les migrations des chauves-souris grâce aux empreintes isotopiques contenues dans leurs poils, 2008
  9. Cryan et al. 2004
  10. Hobson et al. 2004
  11. Source : Science, 3 avril 2008
  12. Des chauves-souris réservoir du virus Ebola Fiche 231 - décembre 2005 sur le site de l'IRD (Institut de recherche pour le développement). Site consulté le 03/03/2009
  13. Éric Leroy et al., Les chauves-souris, réservoirs du virus Ebola : le mystère se dissipe, dans Médecine/Science, Janvier 2006, Volume 22, n° 1. Site consulté le 03/03/2009
  14. Méfiez vous des chauves-souris enragées ! - Buzz Actu - Actu Buzz et People
  15. Bulletin d'information de Radio-Canada (avec vidéo) sur le Syndrome du nez blanc (au Québec)
  16. Brève d'information sur la présence de coronavirus chez les chauves-souris européennes
  17. sources : 1 et 2(consultées le 01 04 2008)
  18. sources : [1]
  19. ex: Eurobats n° 2 "Protection et gestion des gîtes souterrains pour les chiroptères ISBN 978-92-95058-06-4 ([Télécharger ce document, de 21 pages, en PDF) (fr) ]
  20. Plaquette intitulée « Chauves-souris et gestion forestière » téléchargeable (Version française 2009)
  21. Frédéric Delsuc, Jean-François Mauffrey, Emmanuel Douzery, « Une nouvelle classification des mammifères », dans La Science, vol. 303, Janvier 2003 [texte intégral] 
  22. (ADW, 2009)
  23. Pettigrew JD, Jamieson BG, Robson SK, Hall LS, McAnally KI, Cooper HM, 1989, Phylogenetic relations between microbats, megabats and primates (Mammalia: Chiroptera and Primates). Philosophical Transactions of the Royal Society of London, Series B, Biological Sciences 325(1229):489-559
  24. http://www.buffon.cnrs.fr/ice/ice_page_detail.php?lang=fr&type=text&bdd=buffon&table=buffon_hn&bookId=10&typeofbookDes=hn&pageChapter=Description+de+la+Roussette.&pageOrder=72&facsimile=off&search=no
  25. a  et b (en) Eick, GN; Jacobs, DS; Matthee, CA, « A nuclear DNA phylogenetic perspective on the evolution of echolocation and historical biogeography of extant bats (chiroptera) », dans Molecular biology and evolution, vol. 22, no 9, septembre 2005, p. 1869–86 [texte intégral lien PMID lien DOI] 
  26. (en)(en) « Primitive Early Eocene bat from Wyoming and the evolution of flight and echolocation », dans [[Nature (journal)|]], 2008-02-14 [résumé lien DOI] 
  27. (en) Adkins RM, Honeycutt RL, « Molecular phylogeny of the superorder Archonta », dans Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 88, no 22, 1991, p. 10317–10321 [[pdf] texte intégral lien PMID] 

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