- Syndrome du nez blanc
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Le « syndrome du nez blanc » ou WNS (pour « White-nose Syndrome ») est une épizootie affectant les chauves-souris en Amérique du Nord, avec un risque de destruction d'espèces sérieux, notamment pour la chauve-souris de l'Indiana (Myotis sodalis), la petite chauve-souris brune, jusqu'à peu une espèce très commune, ou encore le chiroptère emblème de la Virginie, le Virginia big-eared bat (appartenant à la famille des vespertilionidae). Sur les neuf espèces de chauves-souris affectées, à ce jour, de ce syndrome, cinq ont souffert de pertes très importantes.
Le WNS a été qualifié d'épizootie la plus sérieuse aux États-Unis depuis la disparition du pigeon voyageur au XIXe siècle, et du fait du rôle régulateur des chauves-souris dans la population des insectes ravageurs conduirait à des pertes économiques très importantes pour les agriculteurs. Une étude publiée en 2011 dans Science faisait état de pertes pouvant aller jusqu'à 3,7 milliards de dollars par an pour les agriculteurs nord-américains [1].
Le « syndrome du nez blanc », dont l'origine demeure sujette à recherches, a été détecté pour la première fois dans l'État de New York au cours de l'hiver 2007 (8 000 à 11 000 chauves-souris mortes selon les estimations du gouvernement). Le WNS a tué des milliers de chauves-souris dans les grottes d’hivernage en 2008 en Amérique du Nord (80 à 90 % de mortalité en 2008).
Le WNS est dû à une attaque fongique, provoquée par le champignon Geomyces destructans, qui se manifeste par un anneau blanc autour de la bouche et du museau des animaux contaminés. Cette attaque pourrait cependant n'être que secondaire, ou accompagner une infection virale et/ou bactérienne.
En raison du rythme de reproduction très lent des chauves-souris (environ un petit par an), cette épizootie constitue une réelle menace pour les espèces endémiques ainsi que pour l'agriculture. Certains experts estiment que c'est la maladie « connue » la plus grave qui ait jamais menacé les chauves-souris[2].
Sommaire
Éco-épidémiologie
Les origines, causes, vecteurs ou éventuels facteurs aggravants de cette maladie demeurent mal cernés.
Géographie de l’épidémie :
- L'Amérique du Nord est touchée, avec des foyers importants dans les États du Nord-Est des États-Unis dès 2007-2008 (New York, Massachusetts, Vermont). Au moins 16 grottes et mines abandonnées ont été touchées dans ces trois États, dont dans le Vermont, la grotte Morris (à Danby) et la grotte Aeolus (appartenant à l'ONG Nature Conservacy à Dorset) qui abritent les colonies de chauves-souris les plus importantes de la Nouvelle-Angleterre, à l’extrême nord-ouest des États-Unis. Le WNS s'est par la suite étendu à d'autres Etats (New Hampshire, New Jersey, Pennsylvanie, Virginie de l'Ouest, Caroline du Nord, etc.), et a été détecté en mars 2010 dans l'Ontario (Canada). Il s'est étendu, au sud, jusqu'au Tennessee; à l'ouest, jusqu'à l'Oklahoma; et au nord, jusqu'à l'Ontario et le Québec.
- Des indices isolés de présence (à confirmer) en Europe ont été signalés en 2008 en Flandre belge[3], et à Ligue Saint Sol, Quercy, dans le Lot en France[4]. En mars 2009, un grand murin (myotis myotis) porteur du champignon geomyces destructans a été observé près de Périgueux, mais il semblait cependant en bonne santé[5]. Ceci a amené certains scientifiques a conjecturé que le champignon en cause serait peut-être d'origine européenne, ce qui aurait conduit les colonies endémiques de chauve-souris à y développer des résistances.
Les autopsies des cadavres de chauves-souris infectées faites aux États-Unis évoquent des signes de congestion pulmonaire ou pneumonies. Les chauves-souris mortes étaient très amaigries et ont été généralement trouvées près des sorties des grottes et non au fond où elle devrait être, là où la température et l’hygrométrie sont plus stables et favorables. Peut-être recherchaient-elles de la fraîcheur (consécutivement à un état fiévreux), ou une proximité de la sortie pour aller chasser en cas de redoux pour compenser leur affaiblissement.
Précaution
Aux États-Unis, depuis 2008, les sites contaminés sont surveillés[6] et les spéléologues invités à réduire leurs activités et à désinfecter leur matériel. L'accès à certaines grottes est interdit.
Actions
Le 10 mars 2008, diverses ONG environnementales ont envoyé une pétition au gouvernement fédéral pour qu’il planifie des mesures d’urgence et de surveillance, craignant l’extinction des espèces tant la maladie fait de dégâts[7]. Ces ONG demandent le financement urgent de recherches sur cette maladie émergente et la fermeture immédiate des grottes au public, ainsi que l'arrêt de toute activité menaçant les chauves-souris ou leur habitat estival (dont l’arrêt des coupes destinées à construire de nouvelles routes dans les forêts nationales).
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
- Vermont Edition (VPR)
- http://www.vpr.net/news_detail/79409/ Vermont Edition (VPR)
- Burlington Free Press.com
Notes et références
- Economic Importance of Bats in Agriculture, Science, 1er avril 2011, Vol. 332 n°6025, pp. 41-42. DOI: 10.1126/science.1201366. Voir aussi USA: des chauves-souris décimées, Le Figaro avec l'AFP, 31 mars 2011. Justin G. Boyles, Paul M. Cryan, Gary F. McCracken et Thomas H. Kunz,
- http://www.thedailygreen.com/environmental-news/latest/white-nose-syndrome-bats-47020509 article de The daily green du 5 février 2008.
- Voir photo
- Voir photo)
- http://www.cdc.gov/eid/content/16/2/pdfs/09-1391.pdf
- Site officiel du US Fish and Wildlife service (avec liens, photos, vidéo)
- U.S. Cavers Forum Article du Times Argus Online
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- Chauve-souris
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