Mégachiroptère

Mégachiroptère

Pteropodidae

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Ptéropodidés
 illustration de Pteropus vampyrus issue d'un ouvrage de 1927
illustration de Pteropus vampyrus
issue d'un ouvrage de 1927
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Chiroptera
Sous-ordre
Megachiroptera
Dobson, 1875
Famille
Pteropodidae
Gray, 1821
Sous-familles de rang inférieur

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La famille des Pteropodidae regroupe des chauve-souris dont le nom vernaculaire utilise le terme de roussette, mais pas uniquement. Elles forment la seule famille du sous-ordre des Mégachiroptères (Megachiroptera). Cette famille compte près de 170 espèces réparties dans 42 genres[1]. Ces Chiroptères à tête de renard sont en générale frugivores, mais les plus petites sont nectarivores. Elles se répartissent dans les zones au climat tropical de l'Afrique à l'Australie. Leur diversité est particulièrement importante en Australasie[1].

Sommaire

Morphologie

Elle dispose d'un long museau et d'oreilles pointues qui rappellent ceux des canidés. Comme les autres chiroptères, leurs membres avant, équipés d'un patagium qui permet le vol. Cependant les organes et les techniques de vol sont moins développés que chez le microchiroptères, l'autre groupe de chauve-souris. En générale, ces animaux nocturnes sont de couleurs sombres, du brun au gris, mais au moins une est jaune Cynopterus brachyotis et Pteropus pumilus est presque blanche.

Les plus grandes espèces de ces chauves-souris sont parmi les Pteropus dont la roussette géante des Indes mais surtout le kalong de Malaisie[1]. Celles-ci peuvent, atteindre, adulte, 1,7 mètre d'envergure pour 35 à 40 centimètres de longueur de corps et un poids de plus de 1,5 kilogramme. La plus petites est certainement Syconycteris australis avec ces 12 à 15 cm d'envergure pour un poids totale de 3 à 5 gramme.

Beaucoup d'espèces affichent un dimorphisme sexuel et chez la plupart d'entre elle, les mâles sont plus grands que les femelles. Les canines sont plus développées chez un grand nombre d'espèces également. Les mâles de certaines espèces disposent de glandes cutanées. Le dimorphisme sexuel le plus important s'observe chez Hypsignathus monstrosus chez qui les mâles ont un important sac pharyngal qui leur permet de pousser des cris très bruyants.

Sens

Ces chiroptères voient très bien, bien mieux que leurs cousines microchiroptères. La Rousettus egyptiacus, qui vie dans les grottes, sait utiliser l'écholocation mais d'une manière générale, ce sens n'est pas aussi développées que chez leurs cousines, d'ailleurs il semble que les mécanismes mis en œuvre chez les macrochiroptères pour la permette soit légèrement différents de celui des microchiroptères, ce qui permet d'imaginer que ce sens se soit développé indépendamment chez les Pteropodidae. Ces chauve-souris disposent également d'un bon sens de l'odorat, ce qui leur permet de détecter très loin fruits et fleurs.

Ethologie

Comportement

Beaucoup d'espèce sont grégaires, elles se regroupent dans des arbres. Elles sont souvent bruyantes.

Nourriture

Les plus grandes espèces sont frugivores, leurs dents sont adaptés à percer la peau des fruits et à les broyer afin d'en extraire le jus, qui dans certains cas est la seul chose consommer. Les plus petites espèces, sont également ou seulement nectarivores, et comme les oiseaux-mouches lèchent le nectar des fleurs. Ces petites espèces peuvent avoir très peu de dents. Les Nyctimene sont eux, partiellement insectivores, et donc atypiques pour plusieurs raisons.

Ces espèces semblent toutes jouer un rôle important pour la préservation des forêts et des savanes boisées. Les espèces nectarivores sont d'excellents pollinisateurs, les pollens se prenant facilement dans les poils. Les autres disséminent les graines, après une digestion rapide. Les déjections sont effectuées en vol. Aussi certaines espèces d'arbres forment une interaction mutualiste avec une espèce, c'est le cas de certaines espèces de baobab du genre Adansonia et des arbres à saucisses.

Relation avec l'homme

L'homme est prédateur des espèces les plus grandes, il les mangent. Plusieurs de ces chauve-souris sont réputés être vecteurs potentiels de virus dangereux. Depuis 2007, on a montré que la roussette d'Égypte est un des réservoirs possibles pour le virus Marburg[2]. Entre 2001 et 2003, on a montré que trois espèces de ces chauve-souris, Hypsignathus monstrosus, Epomops franqueti, et Myonycteris torquata sont potentiellement porteuses saines d'un virus proche de celui du Marburg, le virus Ebola[3]. En Malaisie, des roussettes sont porteuses du virus Nipah, hautement pathogène également.

Les espèces frugivorent peuvent s'attaquer aux vergers, elles sont alors considérées comme nuisibles.

Histoire évolutive, classification et taxonomie

C'est la seule famille au sein du sous-ordre des Megachiroptera, l'autre sous-ordre des Chiroptères étant les Microchiroptera. Les différences de comportements et de morphologiques sont assez notables entre ces deux groupes de chauve-souris.

Histoire évolutive

L'histoire évolutive des chauve-souris est assez mal connue. Selon la théorie classique, les deux sous-ordres descendent d'un ancêtre commun, déjà capable de voler et d'écholocation. Ces groupent auraient divergé il y a 50 Ma. On a découvert des fossiles de Ptéropodidés datés d'au moins du milieu de l'Oligocène[1]. Cependant, dans les années 1980 et 1990, une autre hypothèse, considérant que les Megachiroptera étaient en fait un groupe proche des primates, plus précisément des lémuriens en effet les tarsiers ressemblent beaucoup aux mégachiroptères. Dans cette hypothèse, le vol et l'écholocation seraient une simple convergence évolutive[4]. D'ailleurs, au XVIIIe siècle, Georges-Louis Leclerc de Buffon ne considérait pas que ces animaux étaient des chauve-souris à part entière[5]. Cette hypothèse est démentie par les analyses phylogénétiques récentes, qui indiquent une plus longue histoire commune avec le clade des microchiroptères que l'hypothèse primate ne le permet[6],[7].

D'autres études ont récemment suggéré que certaines familles de microchiroptères frugivores comme les Rhinolophidae, les Rhinopomatidae et les Megadermatidae pourraient être plus proches de ce groupe que de celui des microchiroptères[6],[8].

Une classification morphologique

Les Ptéropodidés se distinguent assez aisément des autres chauves-souris par principalement sept caractéristiques suivantes :

Le second doigt est relativement indépendant du troisième doigt et, en général, conserve une griffe alors qu'il n'y en a pas pour toutes les autres espèces de chiroptères[1]. Le Processus postorbital du crâne est bien marqué[1]. La denture, très variable selon les espèces, est beaucoup plus réduite en générale que chez microchiroptères et il n'y a pas plus de deux d'incisives, aussi bien en haut et qu'en bas sur la mâchoire[1]. Le prémaxillaire est très développé, ce qui donne cet aspect canin mais il manque les branches palatales[1]. Les oreilles sont moins développées que chez les autres chiroptères, l'écholocation est d'ailleurs moins développée chez ces espèces, voir pratiquement inexistante. Le tragus est minimal et la cochlée est petite[1]. La queue, est petite ou absente et n'est pas prise dans le patagium[1].

Deux sous-familles sont distinguées dans les classifications couramment admises en 2008, les Macroglossinae et les Pteropodinae, elles ont été crées par Gray respectivement en 1866 et 1830. Cependant le groupe formé par les Macroglossinae, bien que toutes ces espèces soient nectarivores, semble être, au vu des analyses morphologiques et génétiques,paraphylétique ou polyphyletique[9]. Leurs ressemblances n'est donc alors qu'une convergence évolutive[9] et ce groupe devrait à terme être revu d'autant que le terme Macroglossinae est identique à une sous famille de lépidoptère, les Macroglossinae. Ce groupe inclut en général, en 2008, douze espèces répartis dans six genres Eonycteris, les Macroglossus, les Megaloglossus, les Melonycteris, les Notopteris, les Syconycteris. Le groupe des Pteropodinae regroupe les genres Acerodon, Aethalops, Alionycteris, Aproteles, Balionycteris, Boneia, Casinycteris, Chironax, Cynopterus, Dobsonia, Dyacopterus, Eidolon, Epomophorus, Epomops, Haplonycteris, Harpyionycteris, Hypsignathus, Latidens, Megaerops, Micropteropus, Myonycteris, Nanonycteris, Neopteryx, Nyctimene, Otopteropus, Paranyctimene, Penthetor, Plerotes, Ptenochirus, Pteralopex, Pteropus, Rousettus, Scotonycteris, Sphaerias, Styloctenium, Thoopterus. Des études sont en cours pour déterminer leur phylogénie précise au sein des Pteropodinae[9].

Liste complète des genres

Selon MSW:

Taxonomie et dénomination

Le terme Megachiroptera est issue de terme grec ancien et peut se traduire par « grande chauve-souris ». Le terme Pteropodidae se traduit de même par « pied volant ». La famille a été proposée par Gray en 1821, tandis que le sous-ordre l'a été par Dobson en 1875.

La plupart des espèces peuvent être appelées roussette ou renard volant. Quelques unes ont un nom vernaculaire spécifique qui ne contient pas ce terme comme la chauve-souris au nez en tube des Phillippines (Nyctimene rabori) ou la chauve-souris de Wœrmann (Megaloglossus woermanni). Bon nombre d'espèces n'ont cependant pas de nom en français, elles peuvent être appelées génériquement « ptérope » ou d'après un nom formé par une transcription en français de leur nom scientifique, comme l'hypsignathe monstrueux terme formé a partir de Hypsignathus monstrosus. Le Pteropus subniger, aujourd'hui disparu, s'appelait aussi rougette.

Conservation

Selon l'IUCN, au moins quatre grandes espèces sont éteintes en 2008, Pteropus brunneus, Pteropus pilosus, Pteropus subniger, Pteropus tokudae. Neuf espèces sont en danger critique, 18 en danger et 38 sont vulnérables.

Liens externes

Sous-ordre des Megachiroptera

Famille des Pteropodidae

Notes

  1. a , b , c , d , e , f , g , h , i  et j (ADW, : Myers, P. 2001)
  2. (en)Deadly Marburg virus discovered in fruit bats, 31 aout 2007. Consulté le 11-03-2008
  3. Fruit bats may carry Ebola virus sur BBC News
  4. Pettigrew JD, Jamieson BG, Robson SK, Hall LS, McAnally KI, Cooper HM, 1989, Phylogenetic relations between microbats, megabats and primates (Mammalia: Chiroptera and Primates). Philosophical Transactions of the Royal Society of London, Series B, Biological Sciences 325(1229):489-559
  5. http://www.buffon.cnrs.fr/ice/ice_page_detail.php?lang=fr&type=text&bdd=buffon&table=buffon_hn&bookId=10&typeofbookDes=hn&pageChapter=Description+de+la+Roussette.&pageOrder=72&facsimile=off&search=no
  6. a  et b (en) Eick, GN; Jacobs, DS; Matthee, CA, « A nuclear DNA phylogenetic perspective on the evolution of echolocation and historical biogeography of extant bats (chiroptera) », dans Molecular biology and evolution, vol. 22, no 9, septembre 2005, p. 1869–86 [texte intégral lien PMID lien DOI] 
  7. (en)(en) « Primitive Early Eocene bat from Wyoming and the evolution of flight and echolocation », dans [[Nature (journal)|]], 2008-02-14 [résumé lien DOI] 
  8. (en) Adkins RM, Honeycutt RL, « Molecular phylogeny of the superorder Archonta », dans Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 88, no 22, 1991, p. 10317–10321 [[pdf] texte intégral lien PMID] 
  9. a , b  et c (en) Laura J. Hollar, Mark S. Springer, « Old World fruitbat phylogeny: Evidence for convergent evolution and an endemic African clade », dans PNAS, vol. 94, no 11, 27 mai 1997 [texte intégral] 

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