- Charles VII le Victorieux
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Charles VII de France
Charles VII Roi de France Charles VIIRègne 21 octobre 1422 - 22 juillet 1461 Sacre 17 juillet 1429 en la cathédrale de Reims Dynastie Valois Titre complet Roi de France, Duc de Luxembourg Prédécesseur Charles VI Successeur Louis XI Héritier Louis de France Autres fonctions {{{fonction1}}} Période
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Jean (1425-1425)
Radegonde
Catherine
Jacques (1432-1437)
Yolande
Jeanne
Philippe (1436-1436)
Marguerite (1437-1438)
Jeanne
Marie
Madeleine
Charles
Avec sa maîtresse Agnès Sorel : Charlotte
Marie
JeanneRésidence(s) Bourges Rois de France Charles VII de France, dit Charles le Victorieux ou encore Charles le Bien Servi, né à Paris le 22 février 1403 et mort à Mehun-sur-Yèvre, entre Bourges et Vierzon, le 22 juillet 1461, fut roi de France de 1422 à 1461. Il est le cinquième roi de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne.
Charles VII est le fils de Charles VI et d'Isabeau de Bavière[1].
Roi indissociable de l'épopée de Jeanne d'Arc, il réussit à renverser une situation compromise pour se faire sacrer à Reims le 17 juillet 1429. Il met fin en 1453 à la guerre de Cent Ans sur une victoire française.
Très contesté dans sa légitimité même, Charles devient roi en 1422 en pleine guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, compliquée d'une intervention militaire anglaise victorieuse depuis la bataille d'Azincourt (1415). Chef de fait du parti Armagnac, il est déshérité par son père au traité de Troyes (1420) au profit du roi Henri V d'Angleterre puis du fils de ce dernier, Henri VI. Replié au sud de la Loire, le « roi de Bourges », comme on le surnomme par dérision, voit sa légitimité et sa situation militaire s'arranger nettement grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc, et de Gilles de Montmorency-Laval dit Gilles de Rais. Ceux-ci délivrent Orléans et conduisent Charles à la cérémonie du sacre à Reims.
Souvent critiqué par la postérité pour avoir ralenti la reconquête de la France initiée par Jeanne d'Arc et pour l'avoir abandonnée à son sort après la victoire, Charles la fait néanmoins réhabiliter solennellement en 1456 et laver de toute accusation d'hérésie. Il donne à Gilles de Rais le titre de maréchal de France. Achevant de chasser les Anglais du royaume, il s'emploie également à rétablir l'économie grâce à Jacques Cœur, le gallicanisme et l'autorité royale.
Sommaire
Biographie
La jeunesse
Charles est le onzième des douze enfants de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, et troisième à porter ce prénom. Devenu dauphin à la suite de la mort prématurée de ses deux frères aînés, Louis en 1415 et Jean en 1417, Charles devient héritier du trône de France, en 1417, il est fait duc de Touraine, reçoit le duché de Berry et le Poitou. À cette époque — il n'a que 15 ans — on dit de lui qu'il manque de caractère et qu'il a horreur de la violence.
Devant les menaces qui se précisent contre sa personne, en pleine guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, l’héritier de la couronne doit quitter Paris, aux mains des Bourguignons, le 29 mai 1418. Il se réfugie à Bourges avec quelques fidèles, ce qui lui vaut au début de son règne le surnom péjoratif de petit roi de Bourges. Aux côtés de Bernard VII d'Armagnac, il apparaît comme le chef du parti hostile à la politique du duc de Bourgogne Jean sans Peur. C'est dans cette ville de Bourges qu'il se proclame régent, en raison de l'incapacité mentale de son père. Il soumet plusieurs villes et établit un parlement. Jean sans Peur, soucieux de faire cesser cette résistance, l'invite à Montereau pour une entrevue maintes fois reportée qui se tient finalement le 10 septembre 1419. On dresse un enclos au milieu du pont où le dauphin et Jean sans Peur se retrouvent avec chacun quelques compagnons, le gros de chaque troupe attendant sur l'une ou l'autre rive. La discussion est orageuse ; les entourages étaient nerveux et, alors que le ton monte, Tanguy du Châtel, qui avait sauvé le jeune prince lors de l'entrée des Bourguignons à Paris en 1417, écarte le dauphin ; au cours de la mêlée qui s'ensuit, Jean sans Peur est poignardé.
Sa mère Isabeau de Bavière et les Bourguignons répandent la rumeur que Charles est en réalité le fils naturel de Louis d'Orléans dont il aurait voulu venger le meurtre . Déclaré bâtard, un décret le bannit du royaume le 17 janvier 1420. Charles, désormais accusé de complicité dans le meurtre de Jean sans Peur, est déshérité (1420).
Le 21 mai 1420, sous l'influence de la reine Isabeau de Bavière, Charles VI signe le traité de Troyes, stipulant que la couronne de France sera cédée au fils du roi Henri V d'Angleterre, à condition qu'il épouse une de ses filles. Comme Henri V meurt avant Charles VI de France, c'est son fils Henri VI d'Angleterre qui est reconnu roi de France.
Ce traité légitime les prétentions du roi d’Angleterre sur le trône de France et vise à terminer la guerre de Cent Ans qui dure depuis plusieurs décennies. Le futur Charles VII, prenant prétexte de l’incapacité mentale de son père, refuse les termes du traité. Par ailleurs, Henri VI, un Lancastre, a moins de droit sur le trône de France que le dauphin.
Alors que l'armée française est désorganisée, le duc de Bedford Jean de Lancastre, régent du royaume d'Angleterre, met le siège devant Orléans, et veut poursuivre jusqu'à Bourges pour s'emparer du roi Charles VII. Celui-ci se réfugie alors à Chinon, en Touraine. C'est dans ce château que le 25 février 1429, une jeune fille vient le trouver et lui demande audience. Elle lui dit : « Gentil dauphin, je te dis de la part de Messire Dieu que tu es vray héritier du trône de France. »
Cette jeune fille de seize ans lui affirme qu'elle a eu des visions qui lui ont intimé l'ordre de sauver Orléans et de le faire couronner roi de France. Charles VII la fait examiner par des ecclésiastiques, qui se montrent convaincus de sa mission surnaturelle. Cette jeune fille, qui dit venir de Lorraine et s’appeler Jeanne d'Arc, pousse Charles à se déclarer roi et à lever une armée pour libérer la France des Anglais. Cette armée est levée par Gilles de Rais[réf. nécessaire]
Roi de France
Après la victoire française de Patay, Charles est couronné roi sous le nom de Charles VII, le 17 juillet 1429, à Reims, en présence de Jeanne d'Arc et de Gilles de Rais. À partir de ce moment tout tourne en sa faveur. Il reprend la majorité des territoires du nord contrôlés par les Anglais et réussit par le traité d'Arras en 1435 à faire la paix avec le puissant duc de Bourgogne, Philippe le Bon jusqu'alors allié de l'Angleterre. Charles VII reprend Paris aux Anglais (Paris qui s'était rendu de lui-même au roi en 1436) et finalement toute la France à l'exception du port de Calais (1448-1453). Ses victoires successives mettent fin à la guerre de Cent Ans.
Les succès de Charles VII doivent beaucoup au soutien de la riche et puissante famille de son épouse Marie d'Anjou, de sa belle mère Yolande d'Aragon, de Jeanne d'Arc et de Gilles de Rais. Cependant, malgré l'affection de Charles VII pour son épouse, sa grande passion reste sa maîtresse Agnès Sorel.
La résolution du grand Schisme d'Occident par le conciliarisme affaiblit la papauté. La « théorie conciliaire » développée surtout par l'enseignement théologique de l'Université de Paris soutient la supériorité des conciles sur le souverain pontife et permet à Charles VII de s'imposer comme le chef naturel de l’Église de France, qui entre ainsi dans l'ère du gallicanisme : en 1438, la Pragmatique Sanction de Bourges limite les prérogatives papales et affirme la supériorité des décisions des conciles de Bâle et de Constance sur celles du pape [2]. Cet acte donne au roi la haute main sur la nomination des évêques et abbés des monastères et impose d'importantes restrictions aux impôts perçus par Rome sur le clergé du royaume.
Il limite l'autorité des grands féodaux et les justices seigneuriales en créant des parlements locaux (cours de justice). Il réorganise le Parlement de Paris en 1454, crée celui de Toulouse en 1443, confirme celui de Grenoble en 1455, et fait réformer l'Université de Paris par le cardinal d'Estouteville. Tout au long de son règne, il tente de raffermir l'autorité du pouvoir monarchique. Il rétablit une monnaie saine, lève des impôts réguliers - la taille dès 1439 - et met en place une véritable armée permanente par les Grandes ordonnances de 1445 et 1448. Il contribue ainsi à réunir le royaume autour du roi. Enfin, il établit l'Université de Poitiers en 1432. Sa politique apporte une certaine prospérité économique au royaume.
Les dernières années de Charles VII sont troublées par l'ambition de son fils Louis XI qui participe activement à la Praguerie en 1440.
En 1451, Jacques Cœur, grand argentier du roi, est arrêté sans doute à cause de ses créanciers et débiteurs jaloux de sa réussite personnelle. Il est banni en 1453.
Roi avisé et politiquement intelligent, Charles VII décide de la codification de toutes les coutumes qui régissent localement le royaume, désorganisant le système judiciaire. Par l'ordonnance de Montils-lès-Tours en avril 1454, il ordonne la rédaction officielle des coutumes, sous son autorité, le transformant en « Roi, fontaine de Justice », lui et ses successeurs.
Selon certains, Charles VII, atteint d'un abcès dans la bouche, craignait d'être empoisonné : il se serait laissé mourir de faim[3]. Il rend son dernier soupir le 22 juillet 1461. Son fils lui succède sous le nom de Louis XI.
Inhumé en la basilique de Saint-Denis, seul son buste subsiste aujourd'hui après la profanation des tombes de la basilique durant la Révolution (1793).
Généalogie
Il n'a pas vingt ans lorsqu'il épouse le 22 avril 1422 à Bourges, dans la cathédrale Saint-Étienne, Marie d'Anjou. Ils eurent :
- Louis de France (3 juillet 1423 - 30 août 1483), qui lui succède sous le nom de Louis XI ;
- Jean de France (1425 - 1425) ;
- Radegonde de France (1425 ou 1428 - 1444 ou 1445) ;
- Catherine de France (1428 - 30 juillet 1446), qui épouse en 1440 le futur Charles le Téméraire ;
- Jacques de France (1432 - 1437)
- Yolande de France (23 septembre 1434 - 28 août 1478), qui épouse le futur duc Amédée IX de Savoie en 1452, et qui, à la mort de ce dernier, devient régente de Savoie ;
- Jeanne de France (1435 - 1482), qui épouse en 1452 le futur duc Jean II de Bourbon ;
- Philippe de France (1436 - 1436)
- Marguerite de France (1437 - 1438)
- Jeanne de France (7 septembre 1438 - 26 décembre 1446) ;
- Marie de France (7 septembre 1438 - 14 février 1439), sœur jumelle de Jeanne de France ;
- Madeleine de France (1er décembre 1443 - 21 janvier 1495), qui en 1462 épouse Gaston de Foix, prince de Viane ;
- Charles de France (1446 - 1472).
Descendants issus de sa liaison avec Agnès Sorel
- Charlotte de Valois (ca. 1446-1477), qui épouse Jacques de Brézé, sénéchal de Normandie, dont le fils Louis de Brézé épousera Diane de Poitiers ; elle meurt assassinée par son époux qui la transperce d'un coup d'épée après l'avoir découverte dans les bras de l'un de ses écuyers.
- Marie de France (1444-1473), qui épouse Olivier de Coëtivy, sénéchal de Guyenne ;
- Jeanne de Valois (1448-après 1467), qui épouse Antoine de Bueil, chancelier du roi.
Voir aussi
Articles connexes
- Guerre de Cent ans
- Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons
- Conseillers du dauphin Charles en 1418
- Agnès Sorel
- Formation territoriale de la France métropolitaine
Liens externes
- (fr) Naissance du futur roi Charles VII le Bien Servi
- (fr) Supplique à Charles VII pour alléger les impôts de Lyon et du Lyonnais par Philippe Contamine.
Bibliographie
- Jean Chartier et Alain Chartier, Chronique de Charles VII
- Auguste Vallet de Viriville, Charles VII, roi de France, et ses conseillers, 1403-1461, 1859
- Hippolyte Dansin, Étude sur le gouvernement de Charles VII. Thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris, Impr. de Silbermann, Strasbourg, 1856
- Philippe Bully, Charles VII le « roi des merveilles », Tallandier, 1994 (ISBN 2-235-02124-7)
- Philippe Erlanger, Charles VII et son mystère, Gallimard, Paris, 1945, Perrin, 2001 (ISBN 2-262-01762-X)
- Georges Minois, Charles VII : un roi shakespearien, Perrin, Paris, 2005, 850 p. (ISBN 2-262-02127-9)
Sources partielles
« Charles VII de France », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
Notes et références
- ↑ Claude Wenzler, Généalogie des rois de France, Éditions Ouest-France, 1994 (ISBN 2-7373-1529-8), p. 26
- ↑ Marc Girot. L'affirmation du pouvoir royal (XII°-XV° siècles), site de l'IUFM de Créteil
- ↑ Henri Martin, Histoire de France, 1855, p. 521
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