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Cécile Furtado-Heine
Cécile Charlotte Furtado, dite Furtado-Heine, est une philanthrope française, née le 6 mars 1821 et décédée le 10 décembre 1896.
Sommaire
Biographie
Cécile Furtado naît à Paris le 6 mars 1821. Son père, Élie Furtado, fils du rabbin de Bayonne, est représentant de la circonscription de Bayonne au consistoire central à Paris. Rose Fould, la mère de Cécile, a pour père Beer Léon Fould, directeur de banque et maire de Rocquencourt, près de Versailles. Son oncle maternel, Achille Fould, sera ministre sous le Second Empire.
Cécile Furtado épouse le 2 octobre 1838 à Rocquencourt le riche banquier de Francfort Charles Heine (1810-1865), cousin du poète allemand Heinrich Heine.
Veuve le 4 juillet 1865, elle hérite une fortune considérable. À Paris, elle habite un vaste hôtel particulier au milieu d'un immense jardin, 28 rue de Monceau. N’ayant pas d’enfant, elle adopte[1] une orpheline, Marguerite Laure Juliette dite Paule (1847-1903), fille naturelle de Paul Furtado-Fould et de Marie Julie Morel[2]. Paule devient en premières noces (1866) duchesse d'Elchingen et en secondes noces (1882) duchesse de Rivoli.
Pendant la guerre de 1870, Cécile Furtado-Heine soutient la Croix-Rouge et organise un service d’ambulances pour le rapatriement des blessés. En 1884, elle crée et dote d’une rente un hospice pour enfants dans le 14e arrondissement. La rue où est situé cet établissement porte le nom de Furtado-Heine depuis 1897. Elle finance d’autres établissements parmi lesquels une école maternelle dans la ville de Bayonne et une crèche à Montrouge, crèche qui sera reconnue d’utilité publique.
En 1895, au retour du corps expéditionnaire français de Madagascar, Cécile Furtado-Heine cherche à soulager le sort des militaires malades. Elle lègue à l’armée sa villa de Nice sur la promenade des Anglais pour l’accueil des officiers convalescents. Elle subvient aussi aux frais d’entretien des malades, du personnel et du bâtiment. Elle se montre également très généreuse envers l’Institut Pasteur. Un buste la représentant orne toujours le hall de cet Institut.
Cécile Furtado-Heine n’oublie pas ses coreligionnaires. Elle soutient plusieurs œuvres de bienfaisance israélites et contribue à l’édification de nouvelles synagogues en France et en Belgique. La plus belle de ces synagogues est sans doute celle de Versailles où deux plaques de marbre rouge lui rendent hommage. Ses activités caritatives et sa générosité lui valent d’être promue au grade d’officier de la Légion d’honneur en 1896. Il est encore très rare à cette époque qu’une femme accède à un tel honneur.
Quelques semaines après cette nomination, Cécile Furtado-Heine s’éteint le 10 décembre 1896 dans son château de Rocquencourt. Sa mort est marquée par un deuil public auquel s’associent le Président de la République, Félix Faure, les ministres et la municipalité de Paris. Zadoc Kahn, grand rabbin de France, prononce l’éloge funèbre.
Notes et références
- ↑ arrêt de la cour d'appel de Paris du 27 août 1881
- ↑ née le 28 octobre 1847 à Paris (3e arrondissement), 12 rue de Thorigny, déclarée de parents inconnus
Voir aussi
Sources
Bibliographie
- Richard Ayoun, « Une femme philanthrope : Madame Cécile Furtado-Heine (1821-1896) », dans Centenaire de la Synagogue de Versailles, Versailles, 1986, pp. 16-23.
- Lucienne Mazenod (dir.), Les femmes célèbres, Paris, éditions d’art Lucien Mazenod, t. 1, 1960, « Furtado-Heine Cécile », p. 438.
- M. Parcot, « Furtado-Heine Cécile », dans M. Prévost et Roman d’Amat, Dictionnaire de biographie française, Paris, Letouzey et Ané, 1954, 14 : 1458.
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